Vidéo inédite du WTC et
Journalisme de bas étage

3 octobre 2007

 

Aujourd'hui un lecteur me signale l'émergence d'une nième vidéo sur l'attaque des tours jumelles.

http://www.blacklistednews.com/view.asp?ID=4391

Vous y verrez la succession des malheureux qui préfèrent se jeter dans le vide plutôt que de brûler vif. Ils semblent émergenr toujours du même endroit, où le vent aurait dirigé l'incendie, en les encerclant complètement et en les empêchant de pouvoir gagner les escaliers de secours, au centre du bâtiment. Alors, asphyxié par les fumées, brulés, il ne leur reste plus que le suicide.

 

suicide_wtc

L'un des nombreuses chutes de suicidés, montrées sur cette vidéo

 

Au passage vous remarquerez plusieurs choses, qui ont déjà été abondemment soulignées par les experts :

- Le caractère très localisé des incendies
- Des incendies modestes. Il n'y a qu'un seul point où on aperçoit des flammes. Il se dégage partout une fumée grise qui évoque des comùbustions difficiles, à températures modérées.

 

trace_wtc1        incendies_modestes

Après l'impact du premier appareil. Incendie limité et localisé. Tout le kérosène a brûlé en quelques secondes. Fumée grise ( température de combustion limitée )

 

L'avis des experts semble se confirmer. L'essentiel du carburant contenu dans les réservoirs des avions a brûlé immédiatement après les impacts. L'avion, volant en éclats a ménagé de nombreux orifices par lesquels ce carburant a pu gicler vers l'extérieur, donnant de grandes flammes rouges et des fumées noires, ce qui a effectivement été observé, filmé. Mais tout ceci s'est réglé en quelques secondes. Après, ce qui brûle, ce sont des contenus des étages, les cloisons, le mobilier, les planchers, les meubles. De quoi asphyxier et brûler des hommes et des femmes, certes, mais pas de quoi ramollir les puissants piliers d'acier représentant la structure porteuse des immeubles.. De plus ces incendies sont localisés dans une partie de l'étage, pas sur toute la surface. Il semble que, bien alimentés en eau, les pompiers de New York auraient pu se rendre maîtres de tels feux, modestes au regard d'autres incendies de gratte-ciels, beaucoup plus impressionnants, qui ont déjà été abondemment filmés et montrés. L'effondrement brutal, en "chute libre", de manière strictement verticale des tours du World Trade Center évoque irrésistiblement une démolition contrôlée. J'avais vu un dossier à la télévision, toujours sur la chaîne ARTE où s'exprimaient les concepteurs des tours jumelles. Ceux-ci disaient " nous avions calculé les bâtiments de manière à ce qu'ils résistent à l'impact des plus gros avions de ligne existant à l'époque, les Boeing 707, mais nous n'avions pas pensé aux conséquences de l'incendie du kérosène ". Ca ne tient pas debout.

A un moment, un de ces spécialistes essaye de montrer pourquoi les tours de son effondrées. Il se sert d'un modèle fait de tiges d'acier et de morceaux de contre-plaqué. Mais quand il fait le geste qui tend à démontrer la faisabilité de cet effondrement, son modèle part sur le côté. L'image est alors rapidement coupée.

Les années ont passé. Maintenant, au fil des mois la " rumeur conspirationniste " s'enfle. De plus en plus de gens s'interrogent, même s'il existe encore des journalistes qui haussent les épaules à l'idée qu'on puisse se poser simplement cette question. On ne trouve nulle part l'intégralité de l'émission d'Arte d'avril 2004 où le journalistes Daniel Lecomte dénonçait l'aberration conspirationniste, secondé par Philippe Vial, rédacteur en chef de Charlie Hebdo et par d'autres protagonistes dont le nom ne me vient pas à l'instant à l'idée mais que des lecteurs me rappeleront &&&. Il y avait un journaliste allemand du Spiegel, un certain Gunther, et des essayistes, des auteurs de livres. Il y avait bien sûr le préposé à toutes les besognes de désinformation, le "sociologue" Pierre Lagrange, qui n'a toujours pas reçu son grade de docteur, à travers une soutenance de thèse ( sur quel sujet, grands dieux ?!?). Daniel Lecomte et Philippe Vial se terrent aujourd'hui, refusant d'aborder ces questions, sur lesquelles en 2004 ils avaient proféré des avis si tranchés.

C i-après, un article publié en décembre 2006 par le Monde Diplomatique, émanant du journaliste américain Alexander Cockburn. En bleu le "chapeau" apposé par la rédaction du journal, qui présente cette " réplique d'une figure marquante de la gauche radicale américaine ", et ce sans probablement avoir lu l'article, j'imagine ....

 

 

L’idée que les attentats du 11-Septembre auraient été manigancés par la Maison Blanche a fait son chemin. Or, réplique Alexander Cockburn, figure marquante de la gauche radicale aux Etats-Unis, une telle croyance témoigne, paradoxalement, d’une forme d’hébétude devant la puissance américaine, alors même que celle-ci échoue dans des entreprises bien moins herculéennes que l’éventuelle réalisation (puis la dissimulation) d’un tel complot.

Le complot du 11-Septembre n’aura pas lieu

Par Alexander Cockburn,
journaliste américain bien connu.

Où se trouvait la gauche américaine lors de la campagne qui, le 7 novembre, s’est conclue par la victoire des démocrates dans les deux chambres du Congrès ? Etait-elle dans la rue pour mobiliser contre la guerre d’Irak ? Non, le mouvement antiguerre est inerte depuis des mois. Et, lors de l’une des rares manifestations pacifistes organisées dans ma ville d’Eureka, en Californie, lorsqu’on m’a demandé de prendre la parole, trois des cinq orateurs n’évoquèrent même pas le conflit en cours. Ils préférèrent assommer le public – et éclaicir les rangs de l’assistance – à coups de ratiocinations interminables sur les attentats du 11 septembre 2001. Leur objectif ? Prouver qu’on était en présence d’un complot intérieur fomenté par MM. George W. Bush et Richard Cheney ou (variation du même thème) par des puissances obscures dont les locataires de la Maison Blanche furent les simples porteurs d’eau.

Cinq ans après les attentats, la « théorie du complot » relative au 11-septembre a pénétré les défenses de la gauche américaine. On la retrouve également au sein de la droite « populiste » ou « libertarienne », ce qui n’a rien de surprenant puisque ces deux courants de pensée se défient instinctivement de l’Etat et cherchent souvent à débusquer le comploteur le plus adapté à leur animosité du moment, qu’il s’agisse du fisc, de l’Agence fédérale de gestion des urgences (Federal Emergency Management Agency, FEMA), des Nations unies (1) ou des juifs.

Par les temps qui courent, rares sont les militants de gauche qui apprennent l’économie politique en lisant Karl Marx. Ce vide théorique et stratégique a profité à des théories du complot qui perçoivent dans les méfaits de la classe dirigeante non pas la crise d’accumulation du capital, ou la recherche d’un taux de profit plus élevé, ou les rivalités interimpérialistes, mais des manigances ourdies dans des lieux donnés : le Bohemian Grove (2), le groupe de Bilderberg, Davos, etc. Sans oublier des institutions et agences maléfiques, la Central Intelligence Agency (CIA) entête. Le « complot » du 11-Septembre a poussé toutes ces fariboles à leur paroxysme.

On trébuche sur l’absurdité centrale de cette thèse dès le premier paragraphe du livre de l’un de ses grands prêtres, David Ray Griffin. Dans Le Nouveau Pearl Harbor (3), il écrit : « Le meilleur démenti de la version officielle réside dans le déroulement même des événements du 11-septembre. (...) Compte tenu des procédures habituelles en cas de détournement d’avion (...), aucun de ces appareils n’aurait dû atteindre sa cible, encore moins les trois à la fois. »

Une foi absolue dans l’efficacité américaine. Le mot-clé est « n'aurait dû ». Un des traits caractérisant les adeptes du complot est qu’ils ont une foi absolue dans l’efficacité américaine. Nombre d’entre eux partent même d’un postulat raciste, qu’on retrouve dans certains de leurs écrits, en vertu duquel des Arabes n’auraient jamais pu mener à bien ce genre d’attentat. En revanche, ils croient que les dispositifs militaires américains opèrent comme le promettent les attachés de presse du Pentagone et les représentants de commerce des industries d’armement. Ils ne doutent pas, par conséquent, que quand le vol 11 d’American Airlines cesse d’émettre à 8 h 14, un contrôleur aérien de la Federal Aviation Administration (FAA) aurait « dû » aussitôt faire appel au centre de commandement militaire national et au commandement de la défense aérospatiale américaine (Norad). Et ils sont certains, puisqu’ils l’ont lu « sur le site Internet de l’US Air Force », qu’un F-15 aurait alors « dû » intercepter le vol « vers 8 h 24 et en tout cas pas plus tard que 8 h 30 ».

Ont-ils jamais lu un livre d’histoire militaire ? Ils y auraient appris que les opérations planifiées avec le plus de soin – a fortiori quand il s’agit d’une anticipation de riposte à une menace sans précédent historique –échouent pour des raisons liées à la stupidité, ou à la lâcheté, ou à la corruption, ou à quelque autre défaut de la nature humaine. Sans même parler des impondérables climatiques. Selon les plans les plus minutieux du Strategic Air Command (SAC), une attaque lancée par l’Union soviétique devait autrefois provoquer l’ouverture des silos de missiles du Dakota du Nord, laquelle aurait alors libéré les projectiles intercontinentaux ICBM vers Moscou et autres cibles désignées. Pourtant, chacun des quatre tests de ce genre échoua, au point que le SAC dut y renoncer. Etait-ce à cause d’un équipement défectueux, d’une incompétence humaine, de l’escroquerie d’un équipementier militaire ? Ou... d’un complot ?

La tentative du président démocrate, M. James Carter, le 24 avril 1980, de libérer les otages de l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran se termina-t-elle en fiasco parce qu’une tempête de sable avait rendu inutilisables trois des huit hélicoptères, parce qu’ils étaient mal construits, ou... parce que des agents de M. Ronald Reagan (l’élection présidentielle américaine eut lieu sept mois plus tard) auraient versé du sucre dans les réservoirs ? Quand M. Cohen augmente les prix de son petit commerce, est-ce parce qu’il veut gagner 1 dollar de plus, parce que son loyer a augmenté, ou... parce que les juifs veulent dominer le monde ?

Quelques photographies de l’impact de l’« objet » – c’est-à-dire du Boeing 757, vol 77 – font songer au trou que provoquerait un missile. Voyez, disent les avocats de la thèse d’un putsch intérieur, ce n’est pas le Boeing 757 mais bien un missile qui a atteint le Pentagone. L’idée que, au moment de la réalisation de certains clichés, de la fumée aurait pu modifier la taille apparente de la perforation est rejetée d’emblée.

 

Remarque de J.P.Petit : Quel argument imbécile ! Ce type n'a pas la moindre idée de ce que peut donner l'impact d'un appareil de 150 tonnes sur la facade d'un tel bâtiment, ni sur la difficulté liée au fait d'amener un tel appareil sur sa cible en volant à 600 km/k, avec ses moteurs à 50 cm du sol, alors qu'il est censé être entre les mains de pilotes inexpérimentés. Il ne se pose pas question de savoir pourquoi le gazon est resté intact. Il est évident que Cockburn ne s'est pas soucié un seul instant des aspects techniques du problème. Simplement parce qu'il s'en fout. C'est un manque de conscience professionnelle complet.

Peu importe par conséquent que M. Charles Spinney, qui a quitté le Pentagone après avoir pendant des années fait connaître les extravagances budgétaires du ministère de la défense, m’ait précisé : « Les photos de l’avion percutant le Pentagone existent. Elles ont été prises par les caméras de surveillance de l’héliport, situé juste à côté du point d’impact. Je les ai vues. A l’arrêt et en mouvement. Je n’ai pas assisté au crash de l’avion, mais le chauffeur du véhicule d’où je suis sorti à ce moment précis l’a vu avec tant de précision qu’il a même distingué les visages terrifiés des passagers aux fenêtres. Et je connais deux personnes qui se trouvaient dans l’appareil. L’une d’entre elles a été identifiée grâce à ses dents retrouvées dans le Pentagone. »

Remarque de J.P.Petit : Où sont ces clichés ?



Les adeptes du complot vont-ils objecter que M. Spinney a déjà servi l’Etat, que les identifications dentaires ont été falsifiées, que le Boeing 757 a été détourné vers le Nebraska pour un rendez-vous avec le président Bush, lequel a ensuite abattu les passagers, brûlé les corps sur le tarmac et offert les dents de l’ami de M. Spinney à M. Cheney, afin que celui-ci puisse les faire tomber de son pantalon troué lors d’une inspection des débris du Pentagone... ?

Ironie mise à part, des centaines de personnes ont vu l’avion, qui savent différencier un appareil de ligne d’un missile. Et puis, pourquoi ceux qui furent blessés ce jour-là, ceux qui perdirent des amis ou des collègues participeraient-ils aujourd’hui à une telle mise en scène ? D’ailleurs, à quoi bon utiliser un missile quand on dispose d’un avion et – si l’on suit la thèse des adeptes du complot – qu’on a déjà réussi à faire s’écraser (grâce à une commande à distance...) deux appareils contre des cibles beaucoup plus difficiles à atteindre, les deux tours de New York

 

Remarque de J.P.Petit : Comment amener l'appareil sur sa cible, aux mains de pilotés disposant d'une formation sommaire ? Ca n'est pas du journalisme, c'est n'importe .... quoi.



M. Oussama Ben Laden a revendiqué les attentats ? C’est que, nous dit-on, il est payé par la CIA. Et ainsi de suite... Au fond, quel est le but de tout cela ? Prouver que MM. Bush et Cheney sont capables de tout ? A ceci près qu’ils n’ont jamais apporté la preuve du niveau de compétence requis pour réussir une opération si sophistiquée. Au lendemain de la victoire des troupes américaines en Irak, ils n’ont même pas été capables de faire transporter sur place quelques caisses portant l’inscription « ADM » pour « armes de destruction massive ». Il leur aurait pourtant presque suffi de les montrer à une presse enchantée pour que la photographie fasse le tour du monde – et que la « preuve » de la justesse de la guerre soit établie.

La victoire électorale des démocrates va bientôt nous rappeler que MM. Bush et Cheney ne sont pas à ce point différents des responsables de la politique étrangère américaine qui les ont précédés, ou de ceux qui les suivront. Un consensus bipartisan existe sur les questions d’Israël, de l’Irak, etc. En cherchant à nous convaincre de la dangerosité inédite de l’administration au pouvoir, les adeptes du complot contribuent à alimenter le fantasme qu’une nouvelle administration – Clinton, Gore ou une autre – s’emploierait à poursuivre des politiques beaucoup plus humaines que celles de l’actuelle.

Les tours, nous dit-on encore, ne se sont pas écroulées à une vitesse inattendue parce qu’elles étaient mal construites (pour des raisons liées à la corruption, ou à l’incompétence des entreprises de travaux publics, ou au laxisme de la réglementation), et parce qu’elles ont été percutées par de gros avions bourrés de carburant. Elles seraient tombées à la manière d’un mille-feuille parce que des agents de M. Cheney – et il en a fallu beaucoup ! – auraient truffé les étages de charges explosives dans les jours précédant le 11-Septembre. Ce fut une entreprise impliquant des milliers de personnes, toutes complices d’un assassinat de masse et toutes silencieuses depuis.

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Remarque de J.P.Petit : Toujours le même argument ( ou absence d'argument ) : "je n'ai pas d'autre explication à vous fournir, qui tienne la routre techniquement. Mais je refuse la vôtre car je ne peux croire à une pareille chose"



Nous savons pourtant depuis Machiavel qu’une machination court d’autant plus le risque d’être dévoilée qu’elle fait appel à un nouveau complice (4). Au demeurant, dans le cas des terroristes du 11-Septembre, nombre d’entre eux avaient fait part de leur projet. C’est vraisemblablement l’idée que des Arabes armés de cutters ne réaliseraient jamais un tel attentat qui explique qu’on ne les ait pas pris au sérieux et qui en a protégé le secret.

 

Remarque de J.P.Petit : Il existe un autre aspect qui rend une version difficile à croire, c'est sa monstruosité. Si les Nazis avaient disposé d'un temps suffisant pour faire disparaître toute trace des camps d'extermination, peu de gens auraient accepté de croire de pareilles choses. Si on n'avait pas retrouvé les traces des actes de barbarie de Staline et ses charniers, qui aurait pu croire que cet homme aurait froidement liquidé des millions d'hommes et de femmes ? Etc.



Un logicien et frère Franciscain britannique du XIVe siècle nous a appris que, quand un fait peut être expliqué de plusieurs manières, l’explication la plus probante est celle qui réclame le nombre le moins élevé d’hypothèses successives (principe dit « du rasoir d’Ockham »). Or, dans le cas du 11-Septembre, le recours à l’hypothèse des charges explosives n’est absolument pas nécessaire pour comprendre la chute accélérée des tours, y compris la tour 7 non percutée par un avion. Un ingénieur a disséqué les raisons pratiques qui rendent la théorie des explosifs à ce point improbable qu’elle en devient absurde (5).

Remarque de J.P.Petit : Quel ingénieur, où, comment ? Voilà un journaliste bien discret sur ses sources et les bases de son argumentation. C'est tout sauf un travail de journaliste.


Il y a aux Etats-Unis nombre de vrais complots. Pourquoi en fabriquer de faux ? Chaque année, les grands propriétaires et les autorités de New York « conspirent » pour réduire le nombre de casernes de pompiers, de façon à ce que des quartiers brûlent plus facilement et que les pauvres qui y résident encore les quittent, afin que des promoteurs puissent construire plus facilement des résidences de standing. On observe le phénomène à Brooklyn, mais aussi à San Francisco, où ce qui reste de population noire habite un quartier comportant neuf cents hectares de terrain avec une vue imprenable sur la baie. Pourquoi ne pas s’intéresser plutôt à ce type de « complot » ?

Les Russes, disait-on, n’auraient jamais pu construire une bombe atomique sans des traîtres communistes à leur service. Hitler avait déjà été victime d’une trahison du même ordre, faute de quoi ses troupes n’auraient jamais été vaincues par l’Armée rouge. John Fitzgerald Kennedy ne pouvait être tué par Lee Harvey Oswald : là, c’était un coup de la CIA. Et l’on ne compte plus les explications de ce genre « prouvant » que ni les Russes, ni les Arabes, ni les Vietnamiens, ni les Japonais n’auraient pu réaliser ce que chaque fois réussirent des cabales de comploteurs chrétiens blancs. Ce genre d’analyse économise bien des lectures et allège le fardeau de la réflexion. Dans les années 1950, la peur d’une guerre atomique n’avait-elle pas engendré des hallucinations de soucoupes volantes ?

Remarque de J.P.Petit : Voilà qui me rappelle la position de la Pravda, reprise par le journal communiste français l'Humanité : "Les soucoupes volantes décollent des pages de la presse bourgeoise pour détourner les travailleurs de leurs justes revendications".



Certains militants de la gauche américaine estiment que toute pluie est le prélude à un arc-en-ciel. L’un d’eux, bien que se gaussant de la thèse d’un « complot intérieur » le 11 septembre 2001, m’a précisé : « Ce qui m’intéresse dans cette affaire, c’est de découvrir le nombre considérable de gens disposés à croire que Bush a soit fomenté les attentats, soit su qu’ils auraient lieu, et laissé faire. Cela suggère qu’un très grand nombre d’Américains n’accordent plus aucune confiance à leurs élus. Et c’est ça qui compte. » « Je ne suis pas certain, lui ai-je répondu, qu’on trouve avantage à un tel cynisme. ll démobilise et éloigne la population de batailles politiques qui pourraient être productives. » Car la théorie du complot naît du désespoir et de l’infantilisme politique. Imaginer qu’elle puisse déboucher sur une énergie progressiste revient à croire qu’un illuminé qui s’époumone au coin d’une rue révélera forcément des talents de grand orateur.

 

Remarque de J.P.Petit : Ces propos rappellent ceux des communistes qui critiquaient les interrogations portant sur les camps staliniens sous prétexte "que ceci risquait de démobiliser l'électorat de gauche". Les gens de ma génération ont vécu cela.



Dans son livre sur les services secrets britanniques, Richard J. Aldrich décrit la façon dont un rapport du Pentagone a recommandé que des documents relatifs à l’assassinat de Kennedy, tout juste déclassifiés, soient mis sur Internet. L’objectif visé ? « Apaiser le désir incessant du public de connaître des “secrets” en lui procurant de la matière à diversion. » Et Aldrich ajoute : « Si les journalistes d’investigation et les spécialistes de l’histoire contemporaine consacrent tout leur temps aux questions à la fois inextricables et usées jusqu’à la corde, on les verra moins sur les terrains où ils ne sont pas les bienvenus (6). » Ne peut-on pas alors imaginer que la Maison Blanche se réjouit des obsessions relatives au « complot » du 11-Septembre, lesquelles détournent l’attention des mille et une réelles manigances du système de domination actuel ? Plus fondamentalement, le philosophe Theodor Adorno a estimé, dans Minima Moralia (7), que « le penchant pour l’occultisme est un symptôme de régression de laconscience ».

Alexander Cockburn.

 

 

 

Les réactions de lecteurs, mentionnées par le journal, ont été assez vives.

 

 

L’article d’Alexander Cockburn, « Le complot du 11-Septembre n’aura pas lieu », paru dans notre édition de décembre, a suscité un nombre important de réactions, souvent très détaillées, disséquant chacun des éléments de l’enquête sur les événements de cette journée. Nous ne pouvons publier que quelques extraits de certains de ces courriers.

M. Max Guérin nous écrit :

Cet article est insultant pour ceux qui n’ont pour seul tort que de demander la réouverture d’une enquête sur le 11-Septembre. Dans le livre de David Ray Griffin brocardé par Alexander Cockburn, la non-intervention étonnante des avions militaires américains ne constitue qu’un des nombreux éléments jetant le doute sur la version officielle des événements. Concernant l’impossibilité, avancée par l’auteur de l’article, d’obtenir qu’un nombre important de complices (ou de témoins) soient restés silencieux sur la réalité des attentats auxquels ils auraient participé, ou dont certains de leurs proches furent victimes, il suffit d’observer le black-out médiatique et la désinformation qui règnent autour de la demande de réouverture de l’enquête pour comprendre que cette hypothèse est tout à fait réalisable.

Enfin, contrairement à ce qu’affirme M. Cockburn, ceux qui croient à l’existence d’un complot le 11-Septembre sont capables de le replacer dans un contexte plus général en effet marqué par la crise d’accumulation du capital ou par les rivalités interimpérialistes. Et, justement, les répercussions, l’onde de choc mondiale d’une enquête indépendante balaieraient tout, y compris ces mécanismes généraux de domination. C’est, au contraire, en refusant une telle enquête qu’on « démobilise et éloigne la population de batailles politiques qui pourraient être productives »...

 

M. Dominique Larchey-Wendling, chercheur au CNRS, n’est pas moins critique :

J’ai été très choqué par l’article d’Alexander Cockburn. Sa position ne m’a pas surpris, vu que je lis quotidiennement sa lettre Counterpunch. Il y censure la description des événements du 11-septembre, et ne s’en cache pas d’ailleurs. Le texte que vous avez publié contient des approximations grossières en même temps que des insultes adressées au mouvement 9/11 Truth (« Vérité sur le 11-septembre »).

Comment, par exemple, reprendre le témoignage de M. Spinney, qui affirme que son chauffeur a vu les visages des passagers à travers les hublots de l’avion qui s’est écrasé sur le Pentagone (vol AA77). Même à l’arrêt, vous auriez bien du mal à distinguer quoi que ce soit à travers les hublots d’un 757 à cent mètres de distance. Notez ici que je ne me prononce pas sur la question de savoir si, oui ou non, le vol AA77 s’est écrasé sur le Pentagone.

Ont pris position contre la version officielle et demandé une véritable enquête : MM. Paul Craig Roberts (responsable du trésor dans l’administration Reagan), Daniel Ellsberg (qui a révélé les « documents du Pentagone » relatifs à l’engagement américain en Indochine), Scott Ritter (chef des inspecteurs pour l’ONU en Irak entre 1991 et 1998), Michael Meacher (ancien ministre de la santé dans le gouvernement Blair), Andreas Von Bullow (ancien secrétaire d’Etat allemand à la défense), Leonid Ivashov (ancien chef d’état-major des armées russes), Hosni Moubarak (président de l’Egypte).

Je suis déçu. Sur la question du 11-septembre, vous vous posez en gardiens du temple, ce qui n’est pas ce que j’attends. J’attends des éclairages et des analyses basés sur des faits et des enquêtes, j’attends mieux que ce que l’on peut lire ailleurs dans la presse. Votre crédibilité se fonde sur la fidélité et la confiance de votre lectorat en votre indépendance, pas sur votre alignement sur l’idéologie dominante de vos actionnaires.

 

M. Christophe Delliere n’a pas été davantage convaincu par notre article :

Ainsi, un mot d’une phrase d’un livre de plus de trois cents pages [celui de David Ray Griffin] vous serait suffisant pour conclure que quiconque croit que l’administration Bush a fait preuve d’une totale incompétence (de même que les organismes impliqués, civils, militaires), et que tout a découlé d’un malheureux concours de circonstances, serait raisonnable, clairvoyant, alors que celui qui se demande si une telle série de fiascos est plausible serait un imbécile... M. Cockburn connaît un ingénieur qui a disséqué les aspects techniques de l’effondrement des tours. Mais pourquoi les noyer dans une avalanche de données techniques inaccessibles ? D’autres ingénieurs ont aussi disséqué ces données et sont arrivés à des conclusions plus limpides. La seule solution serait une confrontation des deux hypothèses, et un vrai débat.

 

M. Yann Kindo estime en revanche :

Aux faiblesses théoriques des partisans de la thèse d’un « complot du 11-septembre », soulignées par l’auteur, j’ajouterais le vide de leur réflexion stratégique. En gros, le mécanisme me semble être le suivant : quand on se sent écrasé et impuissant à élaborer une perspective crédible permettant de résister au rouleau compresseur de l’adversaire, on se réfugie dans des explications fantasmagoriques de sa puissance. Lesquelles offrent à la fois le confort intellectuel de « celui qui a compris les ressorts cachés que les autres, intoxiqués par l’idéologie dominante, ne maîtrisent pas », et l’avantage de ne pas devoir définir des tâches longues et pénibles, comme, par exemple, celle de construire un mouvement antiguerre, quand il est tellement plus sympathique de discourir sans fin sur Internet.

 

 

 

 

La teneur de l'article de Cockburn, reproduit par le Monde Diplomatique dans son numéro de décembre 2006 , puis le simple fait de reproduire en janvier 2007 un échantillon des commentaires adressés par les lecteurs donne l'impression que ce journal ne fait que de reproduire des textes pris ici et là par coupé-collé. Or la profession de journaliste c'est plus que cela. Je rejoins ce qui conclut l'intervention de  Monsieur Dominique Larchey-Wendling, chercheur au CNRS :

J’attends des éclairages et des analyses basés sur des faits et des enquêtes, j’attends mieux que ce que l’on peut lire ailleurs dans la presse.

Eh oui. Un journaliste possède en principe un cerveau et des neurones. C'est plus qu'un institut de sondage, qu'un reflet d'opinions. En matière de journalisme il n'est pas interdit de réfléchir. Il est doûteux que ceux qui ont décidé de reproduire l'article de Cockburn l'aient fait. A la lumière de ces texte on commence à entre-apercevoir un des traits du journalisme moderne : son incompétence. C'est ce qui m'avait frappé en 2004 en écoutant les propos de gens comme Philippe Val rédacteur en chef de Charlie Hebdo, de Daniel Lecomte et de Gunther &&&, lors de l'émission de 2004 sur Arte, dédiée aux évènements du 11 septembre. On ne ressentait pas de malveillance, de souhait de cacher. Non, et c'est plus grave. C'est

simplement de l'incompétence

Les lecteurs doivent, aujourd'hui plus que jamais, se forger leur propre opinion ce qui implique de s'informer tant bien que mal, de lire les arguments techniques des uns et des autres, de tenir compte des éléments factuels. L'article de Cockburn le discrédite en tant que journaliste. C'est vraiment ... n'importe quoi. Un journaliste qui fait correctement son travail doit essayer de réunir des données, de confronter des analyses. Là, Cockburn exprime simplement une opinion, une croyance. Journalistiquement, c'est lamentable et l'absence de réaction du Monde Diplomatique, qui se contente de publier " le courrier des lecteurs " ne donne pas meilleure impression. On a le sentiment aujourd'hui que l'ensemble de la presse achève de se discréditer, années après année, mois après mois. Les journaux ne sont plus que ... des feuilles de choux et n'importe quel internaute qui s'informe semble en savoir plus que les ténors de nos journaux.

 

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