OVNIS : une bataille perdue

14 avril 2005

Depuis hier il y a deux nouveauté dans mon site. J'ai supprimé par mal de pages sur mon site, qui ne donneront plus que le message :

Page supprimée le 13 avril 2005

L'an dernier la loi LEN ou "Loi sur l'Economie Numérique " est passée, dans une indifférence quasi générale, en particulier dans la presse écrite ou parlée. Pourquoi ? Parce que les informations véhiculées sur le net représentent une concurrence pour celle-ci, qui est de plus très inféodée aux puissance d'argent et au pouvoir politique. Cette loi muselle ou tentera de museler une web-presse et il ne faudrait pas s'attendre à que cette presse soit défendue par des gens qui, muselés, le sont déjà.

Cette loi LEN amène les webmasters des sites à s'auto-censurer, et ils le font. J'ai fait de même. Il n'y a pas moyen de faire autrement face à un nouvel arsenal juridique qui permet à un juge de décréter la fermeture d'un site sous le prétexte que cette parution "trouble d'ordre public" ou "est de nature à susciter des désordres". Eh oui, la France est le seul pays au monde à avoir imposé une loi de ce genre à part .. la Chine populaire.

Les gens qui veulent pouvoir continuer à parler, à avertir, à "jouer les oies du Capitole" doivent donc manoeuvrer de manière à ne pas risquer la fermeture brutale de leur site, sans préavis. Il y a déjà des exemples.

Les pièges sont aussi nombreux. Il y a quelques mois j'avais reçu d'un "mystérieux correspondant", couvert par un pseudonyme : + + + + ,+ + + @wanadoo.fr (pas mal, dans le genre) deux pièces attachées. Il s'agissait de deux photographies, inédites, montrant l'extension du nuage radioactif lors de l'explosion nucléaire ratée d'In Ecker, au Sahara, eu début des années soixante. Ces document complétaient un dossier que j'avais déjà installé, se référant à cette fantastique bévue des militaires français, qui voulaient imiter leurs "confrères" d'outre Atlantique. En quelques mots, les Français avaient appris que les Américains menaient désormais leurs expérimentations nucléaires de manière souterraine. Ils firent de même en creusant un tunnel en colimaçon dans une montagne "la plus solide possible" : du granit. La fantastique pression liée à l'explosion nucléaire eut raison du "confinement" calculés par les "ingénieurs militaires français" : le bouchon de métal et de béton sauta et un immense nuage recouvrit la montagne, touchant de nombreux témoins, dont deux ministres. Mesmer révéla cet incident dans une interview il y a vingt ans. Mais un autre ministre présent, Gaston Palewski, également touché par les produits radioactifs, contracta peu après un cancer et en mourut (et combien d'autres types, que les photographies montraient, debouts, à découvert, regardant le nuage venir vers eux ). L'erreur était d'avoir voulu confiner ces gaz "en force, dans du dur". Les Américains avaient compris dès le départ que le lieux était d'opérer dans un terrain "presque meuble", mais à une profondeur suffisante. En faisant détoner la charge à une profondeur croissant avec l'importance de la charge à tester ( dans leur polygone d'essai du Nevada ) il se créait une cavité, dont l'importance dépendait également de la puissance. L'énergie était absorbée, de manière "inélastique" par la couche calcaire recouvrant l'explosion. C'est un peu comme si vous vouliez essayer une grenade et que, pour conserver en lieu et place les débris de l'explosion vous placiez l'explosif sur un grand nombre de couches superposées de sacs de sable, lesquels amortiraient l'onde de choc produite par la mise à feu de la charge. Effectivement, quand on procède à des explosions nucléaires souterraines, le sol se soulève ( de manière parfois spectaculaire pour des charges de très forts puissance. Il y a eu des essais russes, en Nouvelle Zemble, où ce soulèvement a atteint cent mètres ). C'est ce mouvement de soulèvement qui absorbe l'énergie. Dans de la roche dure il y aurait fissuration et éjection de gaz hautement radioactif.

L'essai raté d'In Ecker appartient à l'histoire, comme la torture pendant la Guerre d'Algérie. Quarante ans après, on en parle. Les cadavres remontent à la surface. Ceci étant, supposez que ces deux photographies de cette explosion ratée aient traîné tout ce temps dans un dossier du ministère concerné avec le tampon "confidentiel défense". Qui m'envoyait ces clichés ? Comment y avait-il eu accès ?

Bien sûr, quarante années après cela n'a plus beaucoup d'importance. Tous ces faits sont connus et le production de ces deux clichés n'y aurait rien changé. Mais supposons qu'il s'agisse d'une manoeuvre. Il suffit alors au Ministère de la Défense de saisir la justice en montrant ces deux documents "classés secret défense depuis 1961". La justice ferme aussitôt le site en application de la clause ""... par la sauvegarde de l'ordre public, par les besoins de la défense nationale " ( j'ai cité les termes exacts ). Imparable.

Il a fallu donc réfléchir, très vite, et enlever ces clichés. Vous trouverez la page htm évoquant cet essai d'In Ecker à l'adresse ci-après :

http://www.jp-petit.com/Divers/Nucleaire_souterrain/in_ecker.htm

Vous verrez que les clichés ont disparu.

Mais ça n'est pas facile de "nettoyer" un site dont le volume dépasse maintenant les 500 mégas. Il faudrait tout relire, ou tout faire relire par un juriste, très soigneusement. Et quand bien même ces textes auraient été relus, ils peut subsister un point, oublié, qui permette d'entraîner la fermeture du site. Il ne suffit pas de rompre les liens, comme cela avait été fait dans l'exemple ci-dessus. Si les documents restent accessibles pour le public, que ceci peut être constaté par huissier, alors l'infraction demeure. C'était le cas jusqu'à hier. Heureusement cela m'a été signalé par un lecteur. En composant

http://www.jp-petit.com/Divers/Nucleaire_souterrain/dessins/in-ecker1.jpg

et

http://www.jp-petit.com/Divers/Nucleaire_souterrain/dessins/in-ecker1.jpg

on pouvait avoir accès à ces clichés. Je les ai promptement effacés, non seulement en distant, mais aussi en "local", dans mon propre disque dur. La loin permet des perquisition et le simple fait de détenir des clichés de ce genre "qui relèvent de la Défense Nationale" représentent une infraction susceptible d'entraîner la fermeture du site et la confiscation du matériel.

Le fait que ces deux dessins aient subsisté dans un dossier oublié m'a été signalé par un lecteur. J'ai ... quelques "anges gardiens", heureusement pour moi.

Mais pourquoi avoir viré du site tant de contenus de pages htm ? Dans ces cas-là, mieux vaut en faire trop que pas assez. De toute manière, ça n'est guère important, car la bataille est définitivement perdue, sur ce terrain-là en tout cas.

Quel serait le risque ? La loi LEN offre toutes les possibilités, en jouant sur l'aspect diffamatoire de certains textes. Un recours en justice en bonne et due forme, un dépôt de plainte ne sont même pas nécessaires. Il suffit qu'une personne citée envoie une simple lettre disant "dans ce passage, je m'estime diffamé". La fermeture du site est alors ordonnée séances tenante, de manière conservatoire, sans que la justice ait besoin d'être saisie, et ceux qui connaissent les méandres de cette loi savent qu'on s'est arrangé pour que la publication des textes sur le web ne bénéficie pas des trois mois de prescription en vigueur dans la presse écrite et parlée ( une personne diffamée a trois mois pour "se constituer",, faut de quoi sa plainte n'est pas recevable ).

Qu'est-ce qu'un propos diffamatoire ? C'est là que nous retrouvons le dossier OVNI. Il y a quelques années le responsable d'un service qui se consacrait à l'étude du dossier ovni se trouva cité dans une petite revue ufologique tirée à un nombre ridicule d'exemplaires. L'obscur ufologue, rm-iste de surcroît, qualifiait le personnage de "fumiste". Et il avait sacrément raison. En présentant son analyse d'un cas d'observation ( notez le flou de ce texte ) qui avait mobilisé de très nombreux témoins, l'homme avait simplement fait la démonstration de son incompétence et l'ufologue, des années plus tard, avait produit les preuves imparables de cette incompétence. Mais, juridiquement parlant, il avait commis une erreur. On peut sans risquer un procès écrire "le travail me monsieur Untel est une fumisterie". Mais écrire "Monsieur Untel est un fumiste" est un motif largement suffisant pour récolter une plainte pour diffamation, avec demande de dommages et intérêts.

Ce qui fut fait et bien fait. L'ufologue fut condamné, en première instance et en appel, à une lourde peine. Le plaignant, responsable de ce service, fit saisir ses comptes bancaires. S'il avait possédé un bien immobilier quelconque, celui-ci aurait été mis en vente pour solder sa créance.

C'est, ce fut ... hallucinant.

Cela démontre jusqu'où le pouvoir politico-militaire est capable d'aller pour dissimuler au public comment fut géré pendant 30 ans ce dossier ovni en France. On s'efforça du mieux possible de cacher au public les quelques éléments glanés par les gandarmes, devenus par décret les seuls enquêteurs ( astreints au secret défense ) habilité à mener des enquêtes sur le terrain. Quand ces informations, ces documents, ces éléments furent collectés, ils furent confiés à des gens complètement incompétents, en général à des non-scientifiques ou à des gens ayant des connaissances scientifiques parfaitement insuffisantes. C'est cela, à travers ce procès disproportionné que l'on tentait de cacher. En vain, à cause d'Internet. Je publiais aussitôt le procès verbale de saisie des comptes du rm-iste. Un "Téléthon" fut vite mis sur pied, qui rassembla les fonds nécessaires au paiement de l'énorme amende ( au regard de la "faute" et de la condition de l'accusé ). A l'époque du lancement du procès les ufologues gravitant autour de cet accusé avaient été prévenus, téléphoniquement :

- Que l'un de vous bouge, qu'il s'avise simplement de témoigner et il y en aura autant pour lui.

L'affaire ne dépassa pas le cadre du web et la presse n'en fit pas état. Mais cela s'avéra néanmoins suffisant pour entraîner la fermeture de l'officine gouvernementale. Il paraît que l'organisme de tutelle concerné cherche à constituer "un groupe de scientifiques qui se pencheraient sur le dossier ovni". Un foutaise de plus, c'est tout. Après trente ans, on est plus à une foutaise près.

Jusqu'au 13 avril 2005 mon site contenait encore force documents démontrant, dénonçant, etc.

Entre temps il y avait eu ce colloque où je m'étais rendu en janvier 2001, en Angleterre, dont j'ai tiré un livre " OVNIS et armes secrètes américaines ", paru en 2003 chez Albin Michel. Je suis revenu de ce colloque sous le choc. J'avais appris d'une bande d'Américains ( dont un, nous le sûmes par la suite, avait un poste important dans l'entreprise Carlyle ! ) pêle-mêle :

- Que les yankees avaient bien récupéré des épaves en 1947
- Que de ce fait ils avaient été immédiatement convaincus, en haut lieu, de ce que les phénomène ovni correspondait à des incursions d'extraterrestres
- Qu'ils avaient mis en place une politique de désinformation à l'échelle planétaire dont pratiquement tous les pays avaient été victimes, si on excepte les Russes, qui disposaient peut être, de leur côté, de leurs propres éléments d'appréciation.
- Ayant compris le lien entre certaines facettes du phénomène ovni et la MHD ils réussirent le tour de force ( en laissant ostensiblement dépérir les aspects civils de cette discipline dans leur pays ) de convaincre de très nombreux pays, dont l'ensemble des pays européens que cette immense discipline n'avait aucun intérêt.
- En parallèle ils développèrent des recherches ultra-secrètes, à travers ce qu'on appelle des "black programs" à orientation exclusivement militaire.

Certains ont abouti, par exemple dans le domaine de la nanotechnologie. Les Américains adorent les clins d'oeil. Ca n'est pas un hasard si la société qui fabrique les "puces", les RFID que la maison Gilette avait prévu en avril 2005 d'implanter dans 500.000 rasoirs, des objets de 100 microns de diamètre s'appelait

alien technology

Ce mois de janvier 2001 a été un véritable choc pour moi. J'ai compris, et ce dans tous les pays du monde, que la seule motivation des gouvernements, quand ils manifestait quelque intérêt pour le sujet ovni était le rêve de pouvoir en extraire quelque nouvelles machines à tuer ou à mieux abrutir, à mieux contrôler. En fait c'est toute la technologie et toute la science terrestre qui s'est mise depuis des décennies au service des perojets les plus vils, les plus éloignés de tout humanisme. Jamais je n'aurais pensé que les choses puisse aller jusque là. Et cela valait aussi, à plus petites échelle, celle du maladroit et du minable, pour notre pays, la France. A travers des officine servant de vitrine, de structures de collecte de l'information l'Armée a toujours cherché depuis 30 ans à récupérer quelques connaissances "exotiques" qu'elle puisse appliquer dans le domaine de la "défense", un mot qui recouvre une folie planétaire et un détournement hallucinant de notre science et de notre technologie au profit des lobbies militaro-industriels.

En un mot, c'était foutu dès le départ. Avec trente ans de retard les Européens ( et les Français ) réalisent aujourd'hui que parmi ces "jûteuses retombées" du dossier ovni se trouvait la MHD. Mais trente années, ça ne se rattrappe pas. Les Américains, eux, avaient compris en 1947 !

Au passage je voudris que mes lecteurs cessent de m'adresser des messages où ils souhaitent "que redémarre la MHD française". Ca n'est pas souhaitable dans la mesure où l'orientation exclusive de ces activités serait la productions d'armes nouvelles. Et je trouve que sur ce plan là nous consacrons une part déjà très suffisante de notre activité pour ne pas en rajouter. En tout il est totalement esclu que je collabore à un projet quelconque dans ce domaine, étant donné ce contexte.

J'ai retrouvé une photo rescapée d'une destruction complète de tous les dossiers que j'avais constitué en matière de MHD. Après mon abandon par K.O. en 1986 j'avais tout flanqué à la poubelle. Ce cliché a réchappé de ce nettoyage par le vide en étant resté coincé dans les pages d'un livre :

La MHD des années quatre-vingt, ailleurs qu'en France. Notez la dimension des sièges, dans le cockpit

Ce qui est extraordinaire c'est de recenser les opérations de désinformations menées par les Américains, comme le colloque de Pocantico où le physicien des plasma en retraite Peter Sturrock ( parfaitement au courant de la "réalité des choses" dans son pays ), devant un parterre d'Européens crédules avait exprimé le souhait "qu'enfin, les scientifiques se décident à s'intéresser au sujet OVNI". Quelle rigolade ! Quel marché de dupes ! On m'a dit que dame Galbraight ( l'épouse d'un ancien ambassadeur des USA en France, très liée à la famille Rckfeller ) s'apprétait à sortir ou venait de sortir un nouvel ouvrage où elle faisait le point sur un premier recensement du matériel disposnibles en vie d'une étude du suejt ovni. Et les gens avalent, avalent...

En fait, le seul grain de sable dans cet océan de désinformation a été votre serviteur, le seul à enchaîner, en pure perte d'ailleurs, les publications scientifiques visant à attirer l'attention de la communauté scientifique sur la réalité du problème posé par le dossier ovni. Sur ce plan l'échec est total, après 30 ans d'efforts insensés, même si cette kyrielle de publications a amené des gens à s'interroger et a fait rêver plus d'un étudiant. On a, plus haut, évoqué la brillante politique mise en oeuvre par "les pouvoirs publics". Deux des principaux responsable de cette profondeur de vue son maintenant décédés, l'une en 2005 et l'autre l'année précédente. L'un était ministre et l'autre occupait un poste de responsable au plus haut niveau dans le domaine de l'énergie nucléaire. En complément,ajoutez la démission, la sottise et la plus complète lâcheté des membres de la communauté scientifique internationale. Ne demandez pas à un scientifique de risquer sa vie. S'il lui fallait risquer sa carrière il s'affalerait déjà totalement. Je crois que j'ai retiré, globalement, un certain mépris pour cette faune peu brillante. Les Arago, les Lichénrowicz ont disparu, remplacé par des "entrepreneurs en science", des affairistes de l'intellect, des carriéristes. J'ai connu un homme, un scientifique qui a pris des risques en révélant ce qu'il avait découvert, au début des années quatre vingt : le phénomène de l'hiver nucléaire. Maintenant il est passé dans les moeurs, i a été médiatisé, évoqué dans des films. Mais à l'époque où Vladimir publia ses travaux, ces idées dérangeaient le lobby militaro industriel. Il fut assassiné à Madrid et son corps ne fut jamais retrouvé. Je crois qu'à part moi personne ne se souvient de son nom, que j'ai mentionné dans plusieurs de mes livres.

Pour un Alexandrov, combien de légions de lâches ?

Des lâches, ou simplement des esprits étroits, trop occupés par leur petite carrière, leur intérêt personnel, trop coincés par leurs peur pour porter leur regard plus loin que le bout de leur nez. Dans un livre j'avais qualifié nos scientifiques de "moines froussards".

Il n'y a pas que ceux là. D'autres, laheureusement parmi les plus brillants ont vendu leur âme depuis longtemps et travaillent, dotés de puissants moyens, grassement payés quoique astreints au secret le plus total, dans des sanctuaires militaires auxquels les politiques ... n'ont même pas accès.

Sur l'échiquer français que reste-t-il ? Rien, ou des ufologues, ce qui revient au même. Ce sont les bandar logs de l'ovnis, qui occupent la citadelle désertée et se perdent en vains palabres. On y trouve de tout, même de fantastiques mythomanes. Mais je ne me fatiguerai pas à revenir sur un sujet aussi assommant.

On y trouve des hommes de médias, le petit doigt sur la couture du pantalon, assis sur leurs sièges éjectables, disant ce qu'on leur dit de dire, faute de quoi leur "plage de fréquence" sauterait immédiatement.

On y trouve des "honorables correspondants", liés aux services secrets. L'un d'eux a publié un ouvrage. Vous devinerez vous-même quel est celui dont je parle. On retrouve son nom comme conseiller dans un projet de parc de loisir consacré à ... l'espionnage, le projet Spyland. Ne cherchez pas au fait la page qui s'y référait. Je l'ai supprimée de mon site. Non pas par crainte de représailles, mais par lassitude. Si les Français acceptent de voir leur argent dépensé dans un tel parc à thème, dont l'implantation est prévue près de Valence, franchement, c'est leur problème, ça n'est plus le mien.

Le honorables correspondant s'infiltrent du mieux qu'ils peuvent entre utilisant leurs quatre neurones disponibles. L'un, secondé par un vaniteux 3° dan s'est emparé sans coup férir d'un vaste et passionnant dossier, devenu ... une forteresse vide.

Tout cela est lassant, assommant. Mais en fait cela ne serait rien si cette immersion dans le dossier ovni ne nous avait pas, brutalement, mis face à notre propre destin de terriens. Comme le note le Suisse Ziegler dans son récent ouvrage " L'Empire de la Honte ", en peu d'années ( cinq, estime-t-il ) tout s'est mis à dérailler sur notre planète. Les pauves deviennent de plus en plus pauvres, les riches ( tout est relatif ) de plus en plus nombreux et gavés. Le Droit International se meurt. C'est sans doute la phrase la plus importante du livre qui est un constat effarant de l'actuelle dérive.

L'auteur, rapporteur aux Nations Unies pour les questions d'alimentation ( une sorte de secrétaire à la famine, pourrait-on dire ) termine son ouvrage sans suggérer quoi que ce soit. On croît comprendre, dans son épilogue, qu'un évênement comparable à la révolution de 1789, qui le fascine tant, serait bienvenu. Mais ce qu'il oublie ou ce qu'il ignore c'est que ce phénomène, une révolution bourgeoise, n'est même plus envisageable. L'abrutissement par les médias, le futur "puçage" des êtres humains, leurs manipulation, l'énormité des moyens de coercition aujourd'hui disponibles font que la barricade n'est même plus une solution envisageable. Sous peu la Zorglonde se rendra maîtresse du monde. La réalité dépasse la fiction.

Quand on referme le livre de Ziegler on se dit " alors, si cet homme ne suggère aucune solution, que reste-t-il pour tous les désespérés de la Terre ?"

Nous vivons sur une Terre qui va mal, de tous les côtés, de plus en plus mal et qui est incapable d'indiquer à sa jenesse une quelconque voie à suivre. Il est choquant de voir Bush et ceux qui l'entourent se réclamer du Christiannisme alors que dans les Evangiles il est écrit, noir sur blanc, "qu'on ne peut pas servir à la fois Dieu et Mamon" ( Mamon signifiant l'argent ). Ailleurs des Mollah exploitent le dégoût de vivre de leur jeunesse en l'envoyant se faire exploser ( des jeunes pris au hasard, pas leurs fils ). A Bénarès des milliers de veuves meurent simplement de faim, dans l'indifférence générale, dans un système qui possède sa propre réponse toute faite :

- Ca doit être votre Kharma. Mais, ne vous faites pas de bile : dans votre prochaine réincarnation, ça ira sans doute mieux. Quant à nous, c'est normal qu'on ait des vies sympas. On a dur être gentils avant, pas vous...

Le dernier refuge de l'humain, des désespérés est une terre qui s'appelle :

Absurdistan

Notre monde qui, pour reprendre le mot de Ziegler " se reféodalise " devient ubuesque. Ubu dresse son ombre sur l'ensemble de la Terren avec " son croc à merdre et son bâton à phynance ". Ubu qui lançait " et je tuerais tout le monde et je m'en irai ".

Je ne sais pas si vous avez lu " Chroniques Martiennes " de Ray Bradburry. C'est une succession de chapitres où l'auteur, à travers la métaphore de la "conquête de Mars" traite de sujets somme toute bien humains. A un moment les noirs d'une région des Etats Unis décident de construire leur propre fusée pour partir, eux aussi, quitter la Terre et tenter leur chance ailleurs. Un petit serveur vient signifier timidement à son patron blanc qu'il le quitte. L'autre, ébahi regarde, avec nombre de ses amis, décoller la fusée emportant tous les serveurs de bars, les cireurs de chaussures vers l'azur, en laissant sur place tout un basard hétéroclite.

Tout cela donne une idée. Finalement, les fouteurs de merde, de sont les pauvres. Ce ne sont plus que d'inutiles bouches à nourrir. La robotique et l'intelligence artificielle sont en plein essor. Nos voitures sont déjà fabriquées par des robots. En extrapolant un peu, toute l'activité industrieuse terrestre pourrait être confiée à des machines dotées d'un embryon d'intelligence artificielle. Regardez par exemple cette tentative récente de la maison Gilette de mettre des "puces", des RFID dans ses rasoirs, "pour améliorer la gestion des stocks". Il se trouve, combat d'arrière-garde, que des associations de consommateurs américains ont amené la société à différer son projet. Mais c'était une tentative. Au delà ce sont tous les produits d'un supermarché qui auraient pu être suivis à l'aide de ces "étiquettes interrogeables à distance" ( Radio Frequency Identification Devices ). Aujourd'hui, qu'est-ce qu'une vendeuse dans un supermarché ? Une pauvre fille qui vit sous l'éclairage des néons, ne voit jamais la lumière du jour et passe quotidiennement des milliers d'objets devant un lecteur de code-barre. Avec des RFID cette lecture pourra s'effectuer à distance, dans le caddy. Le client avancera dans un sas. La machine détectera le contenu de son caddy. Une voix de synthèse monocorde lui dira :

- Veuillez inserrer votre carte de crédit dans la fente ou, si vous êtes porteur d'un implant, confirmer votre achat en disant simplement "oui".

Le monde de Bradburry n'est pas si loin, finalement. Une cohorte de vendeuses viendra grossir la masse des nouveaux chômeurs. Comme pour la généralisation des lecteurs de code-barres, ces choses peuvent aller très vite. Techniquement, tout est au point.

Le dernier problème, finalement, concerne les rouages de notre économie. Les clients, en fin de compte, sont-ils réellement nécessaires pour faire fonctionner une économie, de même que les transactions commerciales. Pourquoi ne pas imaginer un monde uniquement peuplé de gens très riches, entourés de robots dociles. Avec quelques scientifiques, également très riches, qui se distrairaient en inventant de nouveaux robots.

La solution, nous l'avons. Il faut se débarrasser de ce poids mort du monde actuel, les pauvres, devenus trop pauvres pour être des consommateurs. La science moderne le permet. C'est moralement un peu gênant, c'est tout, mais des gens doivent y penser.

Si on choisit de rester dans le cadre de la morale alors il nous faut nous inventer un nouveau modèle de société et il faut le faire vite. Les tensions de ce monde croissent à une telle allure que la catastrophe se profile dans un délai que j'estime à moins de dix années. Beaucoup ont du mal à croire que celui-ci puisse être aussi bref. Certains rêve d'un "rééquilibrage" des forces, des économies, entre ethnies. Mais j'ai peur que cette croyance en un équilbre proche, en un nouveau "palier" ne soit qu'un rêve. Nous ressemblons aux passagers d'un autobus qui dévalerait une route de montagne en accélérant sans cesse, ses freins ayant lâché et qui se diraient "on finira bien par s'arrêter quelque part".

En un sens, oui, mais la question contemporaine est :

Pouvons-nous atteindre aux rives de la sagesse sans payer ce voyage au prix de plusieurs milliards de morts ?

Le dossier ovni nous ramène sur Terre, brutalement. En un sens il nous amène à nous interroger sur le rôle joué par l'homme dans le Cosmos, dont il croît que celui-ci a été créé entièrement pour son bon plaisir. C'est le fameux "principe anthropique", cher à Brandon Carter. Le Cosmos aurait, selon ce principe, été agencé, les constantes de la physiques auraient été dimensionnées uniquement pour permettre l'émergence de ce joyau de l'univers : l'être humain.

C'est ça qui est extraordinaire : que nos plus brillants esprits, nos cosmo-philosophes, comme le Baron Carter voient leur imagination se tarir au moment où ils pourraient simplement envisager qu'il puisse exister des créatures plus perfectionnées ... qu'eux-mêmes. Mais pourquoi l'homme serait-ils le point d'aboutissement d'une pyramide évolutive ? Pourquoi ne serait-il pas plus qu'un chaînon dans une démarche évolutive qui ne demanderait qu'à se poursuivre ?

Est-ce que nous ne serions pas comme des singes turbulents devenus passablement dangereux, pour eux-mêmes et pour leur environnement, prenant leurs vessies pour des lanternes, qui se demanderaient quel est l'avenir du peuple des singes ?

Des singes turbulents, observés par des êtres qualitativement différents, tels précisément que cette différence qualitative rendrait la communication quasi impossible.

Eh oui, regardons derrière nous. Les singes Bonobos, évoqués dans mon dernier livre " L'année du Contact " ( Albin Michel, 2004 ) représentent l'espèce la plus intelligente, sur Terre, "après nous". Ils possèdent un langage complexe, des sentiments, sont capables d'un apprentissage étonnant. Au sens propre comme au sens figuré "il ne leur manque plus que la parole ". Mais que pouvons nous attendre d'une communication avec les champanzées nains Bonobos ? Nous sommes incapables d'éprouver leurs sentiments ( leurs "ressentis" ) comme ils sont incapable d'éprouver les nôtres. Au mieux ils peuvent "nous singer". Ou nous pouvons, nous, jouer les singes. Nous pouvons, à l'aide de leurres divers, leur offrir des substituts d'images patentales. N'est-ce par Conrad Lorentz qui avait découvert que, pour une oie, la mère est la première créature ( y compris une ... tondeuse à gazon ) qu'elles aperçoivent en sortant de leur oeuf.

Tout cela reste limité. Nous sommes qualitativement différents par rapport à ces lointains cousins. Eux, ou des cousins à eux quiauraient aujourd'hui disparu nous ont simplement servi d'espèce-souche, d'espèce-hôte vis à vis d'une émergence que nous percevons mal le mécanisme ( mono-phylétique ? Polyphilétique ? ). Nous sommes les descendants d'une autre espèce, des "émergeants", l'extrêmité d'un rameau qui tend vers un but que nous percevons mal. Et pourtant il existe une réponse logique; simplement en analysant la phénoménologie de la Vie. Celle-ci se complexifie et tend sans cesse à étendre son champ relationnel. Pourquoi ceci s'arrêterait-il à notre simple système solaire ? Pourquoi serait-ce la fin de l'histoire ?

Que nous disent nos scientifiques ? Que les voyages interstellaires sont impossibles "à cause de la relativité". Mais la science a toujours eu plus d'un tour dans son sac. Si l'univers est gémellaire et si la vitesse de la lumière est beaucoup plus élevée dans cet "envers du cosmos", alors la donne change. Toute l'histoire de la sciencee n'est qu'une suite constante de bouleversements paradigmatiques. Pourquoi pas celui-là ?

Il y a moins d'un siècle qui aurait simplement cru, en cette année où précisément l'on s'apprête à célébrer cette découverte, que la matière aurait pu se transformer en énergie ?

Si les voyages interstellaires son non-impossibles, alors la suite logique de cette marche en avant de la vie passe par ces explorations, par de nouvelles relations nouées avec des voisins. A quelle distance pourrions nous être des cet eldorado technologique ? Des millénaires ? Des siècles ou simplement quelques décennies ? Je pense personnellement que cette émergence pourrait être brève et aller de pair avec le fait que notre humanité se débatte dans ce qui ressemble aux douleurs d'un enfantement.

Simple remarque : quand dans le monde du vivant des comportements nouveaux émergent, lorsque de nouvelles niches écologiques sont conquises, alors des espèces nouvelles apparaîssent, adaptées à ce saut nouveau. Les insectes sont apparus en même temps que les plantes à fleurs dont ils ont efficacement véhiculé le pollen. Les oiseaux migrateurs, capables de transporter dans leurs intestins des graînes pour eux indigestes, sur des milliers de kilomètres, sont des fantastiques propagateurs d'information génétique, de continent à continent. Lorsque l'île de Surtsey, partie sommitale d'un volcan sous-marin, émergea au sud ouest de l'Islande dans les années soixante les mouettes ne tardèrent pas à l'ensemencer par leurs déjections. Quelques mois plus tard à peine elle était devenue... verdoyante.

Je pense que la Terre est confrontée à une poussée évolutive d'importance transcendante et que tout ce chahut terrestre actuel ne fait que masquer l'évênement essentiel, à venir : la maîtrise les voyages interstellaires. Le fiacre va être bientôt prêt. où l'homme jouera son rôle de cocher. Il reste une question essentielle : qui sera le passager ? L'homme ou une créature qui serait, vis à vis de lui, qualitativement différente, par exemple capable d'emporter dans ses placarts mentaux l'ensemble de notre culture humaine et, au delà, de se trouver être comme par hasard interfécond vis à vis d'ethnies habitant d'autres planètes que la nôtre.

Où en sont nos voisins ? Serions-nous "leurs singes" ( ce qui expliquerait, entre autre, une infranchissable barrière de communication )

J'éprouve de la tristesse en constant à quel point il est difficile pour les scientifiques de la Terre d'envisager de telles choses. Ils "rebouchent les trous", nient les évidences, s'accrochent à leurs croyances du moment, alors que leur science se porte aussi mal que possible. La chenille s'est progressivement immobilisée, statufiée, transformée en chrysallide. Elle ne bouge plus. C'est normal : elle va accoucher ... d'un papillon multicolore.

 

    Nombre de consultations de cette page depuis le 14 avril 2004 :

                                               Retour vers Nouveautés                    Retour vers Guide                           Retour vers page d'Accueil