Un académicien français, astronome, Georges Courtès, observe un ovni

26 mars 2007

mis à jour le 28 mars 2007 à 14 h 10

 

Cette observation n'est pas récente. Elle date des années soixante-dix. Courtès est un scientifique brillant. Il est aujourd'hui à la retraite. Jeune chercheurn il mit au point des méthodes interférométriques très astucieuses qui permirent d'accroître considérablement l'efficacité des méthodes de systèmes des vitesses de rotation dans le gaz interstellaire orbitant dans les galaxies spirales. Il fut un des pionniers de l'astronomie spatiale, dirigea le LAS de Marseille, le Laboratoire d'Astronomie Spatiale de Marseille dont il fut un des co-fondateurs. La France, grâce à des gens comme lui a joué un rôle de pionnier vis à vis de télescopes à la fois précis, petits et légers, susceptibles d'être embarqués dans des stations spatiales. Le téléscope qui fut placé par les Américains dans leur station Skylab fut conçu et fabriqué au LAS. La création de cette nouvelle structure amena une partie des chercheurs travaillant à l'Observatoire de Marseille à quitter cette antique maison, où s'illustra Le Verrier, découvreur de la planète Neptune.

Un petit mot à propos de ce personnage, détestable mandarin de son époque. Il était un jour venu voir Arago, directeur de l'Académie des Sciences de Paris. L'Empereur, Napoléon premier, avait souhaité rencontrer l'astronome. Le Verrier était préoccupé. Il n'avait point d'habit. Arago :

- Ne vous inquiétez pas, je vais vous prêter le mien. Nous avons des corpulences proches. Il vous ira très bien.
- C'est que ..... je n'ai pas de médailles.
- Ah, des médailles. Attendez, j'en ai une pleine boite, ici, dans le tiroir de mon bureau. On me les a données mais je ne les mets jamais. Voilà la boite, servez-vous, prenez celles qui vous paraîtront convenir le mieux.

Si vous visitez l'observatoire de Marseille, vous verrez les antiques bâtiments, à droite de la place. Ils ont une géométrie ... logarithmique. Les plafonds du rez de chaussée sont immenses. Puis, au dessus, on trouvait les appartements de messieurs les astronomes. Eh oui, à cette époque le ciel de Marseille était assez clair pour qu'on puisse utiliser des instruments d'observation installés en pleine ville. Au dessus se trouvaient "les communs". A l'époque il n'y avait pas d'ascenseurs et les "petites gens", les assistants de "messieurs les astronomes" s'entassaient dans des pièces exigües et basses de plafond.

Quand je suis rentré à l'observatoire de Marseille, Guy Monnet en était le directeur. Un type astucieux, rapide, beaucoup d'ambition. Mais aussi de l'humour. En fait j'étais rentré là-bas à cause de lui, car il avait accroché à des recherches en astrophysique théorique, effectuées dans un espace à sept dimensions, et axées sur la résolution de l'équation de Vlasov.

Que de souvenirs....

A l'époque Lichnérowicz publiant mes papiers, à l'Académie des Sciences de Paris. on avait un jour, avec Monnet, fait émerger une étrange équation, que nous ne connaissions pas :

R2 R" + a2 = 0

On était tombés là-dessus en étudiant le comportement d'un fluide en état d'équilibre thermodynamique, soumis à ses propres forces de gravitation. Nous étions beaucoup amusés. Les calculs sont très élégants (tout ce qui n'est pas franchement amusant en matière de recherche n'est pas réellement sérieux). Sans le savoir nous avions retrouvé la "cosmologie newtonienne", découverte en 1934 par Milne et Mac Crea et cette équation n'était autre que celle de Friedman. Au lieu de partir, comme Milne et Mac Crea des équations d'Euler, nous a avions utilisé l'équation de Vlasov, opérant sur un espace à sept dimensions. Lichnérowiz avait publié cela. Je ne me rappelle plus les références. Je n'ai jamais été un grand collectionneur de mes propres publications.

Monnet était vif, rapide. A l'époque il portait une barbe poussant sous son menton, ce qui le faisait ressembler à un personnage de Jules Vernes. Il était doté, et l'est toujours, d'une faculté de lecture ultra-rapide et pouvait prendre connaissance d'un texte d'une page en une fraction de seconde.

Je digresse, en bon latérologue ( spécialiste d'une discipline qui n'est pas la sienne ) mais c'est amusant, vous allez voir. Bref, je m'entendais bien avec Guy. On travaillait une journée par semaine, dans un bureau de l'observatoire, dont nous ressortions en fin de journée ravis et blancs de craie. Ces jours-là Monnet, qui était directeur, disait à sa secrétaire :

- Qu'on ne nous dérange sous aucun prétexte.

Et nous partions dans cet espace à sept dimensions, comme deux Cosinus, en maniant le calcul tensoriel. Je pense aux attaques d'Alain Riazuelo, d' l'Institut d'Astrophysique de Paris. Ah, mon petit bonhomme, si vous saviez tout ce que j'ai fait dans ma carrière, vous qui pédalez avec vos petits camarades dans la matière sombre et l'énergie noire, en pleine butyrocinèse, et qui mourrez de peur à l'idée de m'accueillir en séminaire à l'IAP. Je pourrais ressortir ces travaux vieux de trente ans. L'efficacité de ces techniques de calcul tensoriel vous étonnerait. Un jour il faudra que je mette ça sur mon site, que je rédige un cours de DEA d'astrophysique, complètement différent des âneries que vous distillez à vos étudiants.

Passons....

Nous avions donc , Monnet et moi ( il cosigna le papier ) retrouvé cette cosmologie Newtonienne par une méthode non-relativiste et le résultat était l'équation ci-dessus, qui n'est autre que l'équation de Friedman, qui produit les classiques modèles d'univers, hyperbolique, parabolique et elliptique ( oscillant ). En 1934 cette découverte avait jeté le trouble chez les cosmologistes de l'époque. En effet, en un courte page de calcul Milne et Mac Crea avait retrouvé les grands traits de la cosmologie : la loi de Hubble et l'équation de Friedman, sans utiliser toutes ces horreurs de géométrie différentielle et d'équation de champ. J'expliquerai cela un autre jour. Pour le moment je veux seulement évoquer une anecdote amusante.

A l'issue de cette séance mémorable, qui fut récompensée par une belle publication, présentée par Lichnérowicz, ravi, il devenait évident qu'on devrait pouvoir étendre cela " en faisant tourner l'univers". Effectivement il existe "des modèles d'univers tournants", construits part Heckman et Sücking ( mais nous l'ignorions ). Nous avions convenu d'un rendez-vous, la semaine suivante, avec Monnet, pour une seconde journée de travail qui s'annonçait passionnante. Nous allions de nouveau découvrir quelque chose, faire du jamais fait et nous étions aussi excités que des archéologues s'apprêtant à explorer une nouvelle et riche partie d'un site.

Evidemment, en rentrant à Aix, j'avais fait les calculs dans ma tête, en roulant au volant de ma deux chevaux. C'est une chose que le public ignore. Les mathématiciens et les théoriciens font souvent des tas de calculs très compliqués dans leur tête, sans écrire, un peu n'importe où. Lichnérowicz travaillait comme ça. Un jour sa femme nous avait dit :

- Rien ne différencie un mathématicien qui calcule d'un mathématicien qui fait une sieste. André travaille beaucoup en faisant la sieste.

 

express_lichne

Lichnérowicz en basn à droite, danscette planche que j'avais publiée dans l'Express
Surle divant du psychanalyste, Messmer, à l'époque ministre de l'Education Nationale

 

Souriau est pareil. Il est l'auteur d'un volume de travaux phénoménal, dont seulement une faible partie a été réellement assimilée. Un jour je lui ai dit :

- Mais d'où te viennent des idées pareilles ?
- En dormant, comme tous les mathématiciens, qu'est-ce que tu crois.
- Bien sûr.

Je dois avouer que je suis un peu pareil. Je ne calcule pas très bien à l'état de veille. Je me trompe souvent. Je n'ai d'ailleurs jamais été un élève ou un étudiant brillant. Quand j'étais en mathématiques supérieures et que je passais au tableau, j'avais toujours un main derrière le dos. Un jour un professeur, intrigué, me dit :

- Mais qu'est-ce que vous cachez, derrière votre dos ?
- Ce sont les retenues, monsieur

Eh oui, je n'ai maîtrisé, du moins à l'état de veille, le calcul mental et la table de multiplication que très tard.

Quand je passais une "colle" en maths c'était un peu pareil. Je réfléchissais plus vite que je n'écrivais.Alors j'écrivais un peu n'importe quoi, au tableau, pour faire plaisir au professeur. Un jour un examinateur explosa :

- Ecoutez, Petit, pour la nième fois vous venez de couvrir le tableau de vos calculs. Vous vous êtes trompé cinq fois. Mais vos erreurs se compensent. C'est une véritable valse des signes et des exposants. Au bout du compte, vous donnez un résultat juste. Mais ne serait-il pas plus simple de l'écrire directement au lieu de me fatiguer à essayer de suivre des étapes de calcul sans queue ni tête.

Je rougissais, confus...

Quand j'ai rédigé ma thèse, je l'ai constellée de calculs tensoriels abominables. Mais tout a été fait la nuit, pendant mon sommeil. Le matin je me réveillais avec des tableaux entièrement couverts de formules, sous les yeux, que j'essayais de recopier fébrilement. J'en perdais la moitié au passage à chaque fois.

Vous comprendrez pourquoi les scientifiques sont si distraits. Il m'est arrivé une fois deprendre un train, depuis Marseille pour rejoindre mon domicile de Pertuis. Evidemment, j'ai laissé paser la station et je suis monté jusqu'à Manosque. J'ai donc repris le train en sens inverse.Mais cette fois je suis allé jusqu'à Marseille.

En physique on appelle cela : travailler par approximations successives.

Le cerveau de certains scientifiques doit être un peu hanté quelque part. Personnellement je soupçonne fortement Souriau d'être la réincarnation de Lagrange, bien qu'il persiste à le nier. J'ai souvent rentré des gens, en particulier des femmes qui ont partagé ma vie, qui me disaient en désignant ma boîte crânienne :

- Dis, vous êtes combien, là-dedans ?

A dire vrai, je n'en sais trop rien. Picasso avait coutume de dire "je trouve d'abord, je cherche ensuite". Quand je crée une bande dessinée, elle est déjà entièrement composée en une fraction de seconde au moment où je m'y mets. Ensuite, je recopie. Quand je dessine une page, je me dis "que va-t-il se passer à l'épisode suivant ?" Je viens de gratter un nouvel album : " La Passion Verticale ", sur l'hélicoptère. On est en train de la mettre en couleur. J'ai tout fait en deux semaines, départ arrêté : 77 pages, texte et dessins.

Il y a des gens qui disent alors :

- Mais comment font des gens comme vous pour ne pas vous casser la gueule quand vous faites par exemple de l'escalade ou de l'aile volante ?

C'est vrai que j'ai été moniteur d'escalade, dans le temps. Il y a bien longtemps. Mais dans ces cas-là on se concentre sur ce qu'on fait, on ne calcule pas. Quand on aime on ne compte pas, c'est bien connu. Donc j'ai toujours été, dans ces sports pointûs un type assez sûr, aux gestes précis. La distraction, c'est pour la vie de tous les jours, comme sortir dans la rue en pantoufles ou avec un pantalon de pyjama.

En fait, en y réfléchissant, je comprends pourquoi je me suis toujours orienté vers des sports et des activités qui sont si prenantes, comme la chute libre, l'aile delta, l'escalade ou les safaris par exemple. Pour pouvoir mettre un moment ma cervelle en roue libre. Ca repose.

 

jpp_parachute

En chûte libre, impossible de faire des calculs. On est trop pris parce qu'on fait

 

Si je m'étais mis au golf, j'aurais risqué de tuer quelqu'un par manque de concentration.

Il faudra que je me remette au parachutisme. C'est sympa. Un sport idéal pour le troisième âge. Vous croyez que je plaisante ? Pas du tout. Il y a quelques années, à Aix, j'ai voulu refaire du parachtisme. Je me suis adressé à une école du coin.

- Vous avez déjà sauté ?
- Oui
- Et vous avez combien de sauts ?
- Dans les deux cent, je crois.
- Alors vous avez votre brevet. Votre dernier saut, c'était quand ?
- Attendez que je me souvienne. C'était en 1961.

- ........

On m'a mis entre les mains de deux jeunes moniteurs qui ont entrepris de me briefer. Un garçon et une fille, très gentils, très patients. On m'a mis un parachute sur le dos.

- Et où est le ventral ?
- Monsieurs, il n'y a plus de ventral depuis plus de 25 ans.
- Ah ,alors, vous sautez sans parachute de secours ?
- Si, mais il est dans cet unique sac, au fond.
- Ah bon..... Et cette poignée-là, c'est l'ouverture du parachute principal.
- Pas du tout, c'est la poignée du parachute de secours !
- Je ne vois pas la poignée du parachute principal.
- Monsieur, il n'y a plus de poignée. C'est ce petit objet, ce cabillot en forme de bouchon, le long de votre cuisse droite.
- Ah, c'est original....
- Quand vous ouvrirez il vous faudra amener votre main droite sur votre cuisse droite pour saisir ce truc et tirer et votre main gauche devant votre tête, pour compenser.
- Oui, pour éviter de partir sur la tranche.
- Cest ça. Mais il y a un problème. Distrait comme vous êtes, est-ce que vous n'allez pas actionner le parachute de secours, vu que la poignée se trouve sur votre poitrine, à gauche, comme dans vos antiques parachutes ?
- Non, je ferai un effort pour m'en souvenir.

Tête des deux jeunes, pas très convaincus.

- Et il y a autre chose....
- Quoi ?
- A votre époque, on tirait au bout de trois secondes. Maintenant, c'est dix.
- Bon, ben c'est dix. Je suppose que c'est pour stabiliser.

Ces voilures rectangulaires, à caissons, c'est galère à replier par rapport aux hémisphériques d'antan qui se pliaient en cinq minutes, comme des mouchoirs. Mais comme je suis méthodique, quand je m'applique, j'ai une check list pour chaque opération, et je coche. C'est plus sûr.

Mon premier saut en commandé, lors de cette reprise, quarante ans après, je ne vous raconte pas. J'étais assis sur le bord de la porte, les jambes dans le vide. Le pilote était inquiet. Le largueur était inquiet. Les autres parachutistes étaient inquiets. Ils tiraient tous des têtes pas possibles. Je leur ai dit :

- Ne vous inquiétez pas. Ca c'est la poignée du parachute de secours. L'ouverture du parachute principal se déclenche là, sur ma cuisse droite. Arrêtez de flipper, tous. Ca se passera très bien, vous verrez.

Et ça s'est très bien passé.

Tout cela pour dire qu'on peut quand même mobiliser sa tête sur quelque chose. Samedi dernier c'était l'hélicoptère. Mon dieu, la Belgique, quelle météo ! Quand il ne pleut pas, dans ce pays, il neige. On avait deux cent mètres de plafond et on était obligés de passer, lentement et au ras du sol, sous les lignes à haute tension. Juste au dessus on était " dans la couche ". Il y avait une visibilité à se moucher avec le nez d'un autre, comme disait mon ami Jean Lecomte, avec qui avait appris à grimper.

Je vous disais plus haut que le parachutisme était un sport pour le troisième âge. Quand je me suis remis à sauter on m'a orienté vers la seconde dropping zone, celle des vétérans. A Aix on largue les peu expérimentés sur un vaste champ, situé à 10 ou 20 km de la ville. On décolle d'un terrain à Marignane. Mais les types calés, expérimentés et précis peuvent sauter sur le terrain même de Marignane, sans risquer d'aller se flanquer sur les avions de ligne ou les appareils militaires.

On ne m'avait pas envoyé là parce que j'étais précis mais parce que l'administration du club se trouvait à cet endroit. Quand je suis arrivé j'ai trouvé une sacrée bande de papy. Certains dépassent allègrement les soixante-dix ans et sont tordus comme des vieux sarments de vigne. Ils ne sautent pas en chaise roulante, mais je suppose qu'un jour ça viendra. L'astuce est que les parachute sont maintenant équipés d'un système qui les ouvre automatiquementà une altitude donnée. Six cent mètres, je crois. Alors, quand on balance les papy, on est tranquille. Si l'un d'eux a un malaise, on le récupère entier.

Oui, il faut que je m'y remette. Il y a vraiment deux moments de la vie où un mathématicien est vraiment incapable de calculer.

- Quand il fait l'amour
- Quand il saute en parachute.

Mais revenons à mon histoire avec Guy Monnet. En revenant à Aix j'avais déjà fait tous les calculs, dans ma tête, en roulant. Dans ces cas là je roule lentement, bien serré à droite et j'affecte quatre neurones à plein temps sur la conduite. Je roule prudent.

La semaine suivante je me dis, embêté :

- Si je lui dis que j'ai déjà trouvé, ça ne va pas lui plaire. Ca va le décourager.

Alors j'ai fait comme si le problème était encore à résoudre et en le voyant s'escrimer au tableau, j'avais l'impression d'être comme un prof qui fait passer un examen. Quand il se rapprochait de la solution, je souriais largement. Quand il s'en éloignais, je prenais l'air contrarié. Finalement il a fait émerger l'équation et on a publié ça. Quand il est sorti du bureau, Monnet a annoncé à la cantonnade notre nouvelle découverte.

- Petit et moi on a fait tourner l'univers !

S'il lit ces lignes il s'écrira :

- Ah le petit con, il m'avait caché ça !

Hélas, un an après mon affectation à l'observatoire de Marseille Monnet est parti diriger l'observatoire de Lyon. Après il est parti diriger je ne sais plus quoi. Il avait la direction dans le sang.. Et moi je me suis retrouvé seul dans cette boutique, avec personne à qui parler.

J'étais ce qu'on pouirrait appellé, et je suis resté un ... astronome non pratiquant. A vrai dire, pour un cosmologue, les étoiles, c'est trop près. Moi, à part situer la Grande Ourse et Orion, zéro. La honte de la maison.

Au début, quand je venais à l'Observaoire, il arrivait que je trouve les bureaux déserts. La réceptionnsite me disait :

- C'est normal, c'est la nouvelle Lune.

Que venait faire la Lune dans tout cela, ciel !? J'ai mis des mois à comprendre. A la nouvelle Lune on peut mieux observer car elle est cachée. Donc les astronomes partaient observer à Saint Michel l'Observatoire.

Celui qui était dans la Lune, c'était moi.

Monnet est parti et je me suis retrouvé seul. Il m'appelait " le neutrino " à cause de ma difficulté à interagir avec mon environnement professionel. Ja traversais la maison comme un neutrino. Quand je faisais des calculs, dans un bureau, des gens parfois entraient, voyaient mes hiéroglyphes et repartaient en courant.

Au milieu des années soixante-dix je me suis mis à m'intéresser au sujet ovni, avec Maurice Viton, astronome au LAS. Il en avait vu, avec son père. Un jour je vois arriver Georges Courtès. On aurait dit qu'il avait quelque chose de lourd à m'avouer, comme s'il voulait se confesser. On est allés dans on bureau. J'avais envie de dire :

- Allons, Georges, dites-moi tout. Qu'est-ce qui se passe ? Ca n'a pas l'air d'aller.

Il me raconta qu'un jour, en étant asis dans le jardin de son père, à Marseille, il avait soudain vu passer, sur fond de ciel bleu, un grand cylindre muni de hublots.

Je l'ai regardé avec des yeux ronds. Il a eu l'air accablé et a seulement ajouté en soupirant :

- Mais vous savez.....

Je ne savais pas qu'il avait tout prévu : la légion d'honneur, puis l'Académie. Raconter qu'il avait vu un ovni aurait tout foutu en l'air. Je suis bien de cet avis. C'est pour cela que personne ne m'a jamais proposé de rentrer à l'Académie des Sciences et que je n'ai jamais été décoré. Tout se paye, dans la vie.

Ci-après vous trouverez un extrait du rapport Cometa, sous la plume d'un de ses co-rédacteurs, Jean-Claude Ribes, successeur de Monnet à la direction de l'observatoire de Lyon.

Eh oui, même les membre de l'Académie des Science voient des ovnis.

 

 

ANNEXE 2 – Observations des astronomes par Jean-Claude Ribes

On a souvent opposé aux témoignages sur les OVNI l'argument suivant : les astronomes qui devraient être aux premières loges, ne relatent pas de telles observations.
Une première réponse est qu'en fait l'astronome professionnel se concentre sur un très petit champ du ciel, observé à travers un instrument, dans une coupole ; il a donc moins de chances qu'un « touriste » d'observer un phénomène lumineux relativement rare. Les astronomes amateurs, qui passent beaucoup plus de temps à regarder le ciel, généralement en plein air, sont bien mieux placés pour observer un phénomène inhabituel, sans le confondre avec un objet astronomique ; mais on peut s'attendre de leur part à une forte réticence à relater une telle observation, par crainte du ridicule, car les amateurs sont généralement très désireux d'une reconnaissance « professionnelle ». En tout cas, aucune enquête spécifique n'a été menée, à ma connaissance, sur cette population particulière.
Le résultat de deux études indépendantes, effectuées par des astronomes professionnels auprès de leurs collègues, est assez différent : Hynek, dans les années 50, a interrogé informellement une quarantaine d'astronomes, dont un peu plus de 10 % avaient effectivement observé des phénomènes inexpliqués. Parmi ces derniers, Josef Allen Hynek cite le professeur Lincoln La Paz, directeur de l'Institut de météorisme de l'université du Nouveau-Mexique, et Clyde Tombaugh, le découvreur de la planète Pluton, décédé en 1997. Dans les années 70 cette fois, Peter A. Sturrock a envoyé un questionnaire détaillé aux 2 611 membres de l'Association astronomique américaine, en leur garantissant l'anonymat ; la moitié a répondu, et on retrouve une soixantaine d'observations.
Aucune étude systématique de ce genre n'a été menée en France, mais on cite souvent une observation des astronomes marseillais Georges Courtès et Maurice Viton. L'un de mes collègues m'a aussi raconté une observation qu'il a faite dans sa jeunesse d'un objet du diamètre apparent de la Lune (cette dernière étant visible par ailleurs), se déplaçant lentement dans la direction nord-sud : il n'était pas encore professionnel à l'époque, mais amateur éclairé, et ne voit aucune explication à son observation, dont il n'a jamais fait état publiquement.

 

 

 


 

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