Comment loger une puce dans votre cerveau

Jean-Pierre Petit et François Lescure

24 octobre 2005

C'est enfantin. Mais avant de vous expliquez le coup, une simple remarque. La technologie ne fait qu'imiter le monde du vivant, depuis l'aube des temps. Les vêtements sont une peau, un pelage artificiels. La première pierre taillée imite le croc, la dent, la corne. Le feu permet de prédigérer les aliments et d'étendre son "rayon d'action alimentaire". Les lunettes sont des cristallins artificiels. Les livres sont des "mémoires externes", contenant des informations transmissibles. Continuez. Les molécules de synthèse des industries pharmaceutiques prolongent avec plus ou moins de bonheur les pharmacopées naturelles. Les poisons des bushmen imitent ceux des serpents. Pour dresser une liste de ces analogies, nous n'en finirions jamais.

On en arrive alors au parasitsime. Les premiers parasites sont les virus. Il existe nombre de cas de parasitisme où l'intrus se loge dans le cerveau ou le système nerveux d'animaux en modifiant leur comportement. Tel insecte se jettera à l'eau et se "suicidera" pour être à son tour avalé par quelque autre bestiole dans le ventre de laquelle le parasite pourra poursuivre son "cycle de vie", être non pas détruit et digéré mais éjecté quelque part, ailleurs. D'autres insectes se perchent en haut de brins d'herbe, alors qu'ils ne le font jamais naturellement, afin de pouvoir être avalés par les oiseaux, lesquels transporteront le parasite sur de grandes distances, qui se retrouvera intact, vivant, dans leurs excréments. Beaucoup de parasites fonctionnent avec un système d'hôtes successifs.

Les "puces", extensions beaucoup plus sophistiquées des " RFID " des Radio Frequency Identification Devices ", des " tags électroniques" constituent la version technologique du parasitisme. La société alien technology les produit à des fins diverses et variées. Allez surfer sur ce site. Les applications militaires y sont présentées sans la moindre gêne. On sait déjà que les nanotechnologies, beaucoup plus avancées qu'un vain peuple ne pourrait le penser permettent déjà d'en produire ayant une taille de cent microns de diamètre, c'est à dire un dixième de millimètre : plus petites qu'un grain de sable. De la taille du point terminant cette lige. La société Gilette avait projeté d'implanter de tels marqueurs sur ses rasoirs. Mais la levée de boucliers des associations de consommateurs américains a fait avorter le projet. Ca n'est que partie remise.

Pour l'industrie vestimentaire ces puces peuvent être logées ... dans les fils du tissu. La technique est déjà au point et a été testée avec succès. Il suffira simplement que les gens s'habituent simplement à cette idée.

Il reste le saut conceptuel majeur : accepter que la la puce puisse être intégrée dans le corps des individus. Partout on vante les mérites d'une telle solution. Données médicales, marquage des déliquants sexuels, des individus considérés comme dangereux. Puis, un jour, marquage tout court. Comme disait quelqu'un un jour " pourquoi refuser cette technique, si vous n'avez rien à cacher ? ".

J'ai déjà évoqué un système permettant d'implanter des puces microscopiques par dizaines ou centaines de millions chez des êtres humains, via une vaste opération de vaccination. Ainsi les êtres humains viendraient d'eux-mêmes se faire équiper à leur insu. N'est-ce pas une merveilleuse formule, sans brutalité ni contrainte ?

Mais, comment faire pour que ces micropuces viennent se loger là où elles pourraient rendre les plus grands services : dans le cerveau. Doit-on imaginer un système sophistiqué qui puisse les acheminer dans nos encéphales ?

Même pas. Cela se fait tout seul. Il suffit que ces micropuces aient une densité inférieure à celle du sang. Je vais vous expliquer. Bien sûr on n'en logera pas une seule dans l'ampoule du vaccin salvateur, mais plusieurs. Le sang charriera ces minuscules " bulles". Je n'ai pas choisi ce mot au hasard. Vous avez entendu parler des accidents de plongée, des accidents de décompression. Les alvéoles pulmonaires constituent l'interface naturelle grâce à laquelle s'effectue l'oxygénation, mais aussi le dégazage du sang. Celui-ci, comme tout liquide peut absorder des molécules de gaz, de différents façons. L'oxygène se combine aux globules rouges pour donne de l'oxyhémoglobine, qui permettra ainsi à l'oxygène collecté d'être acheminé vers les cellules. L'azote se dissout également dans le sang. Pour toute pression donnée, tant de molécules d'azote par centimètre cube de sang. Quand la pression augmente, ce nombre s'accroît.

Quand le plongeur remonte, l'azote émerge de la masse sanguine. Si la remontée est assez lente, des bulles n'apparaîssent pas. Le dégazage de l'azote se produit alors tout tranquillement dans les poumons, à " l'interface", dans cette partie des délicates vacuoles où le flux sanguin est en contact avec l'air contenu dans les poumons. Pour mieux comprendre, prenez une bouteille de champagne. Quand vous la débouchez la surface libre du champagne constitue son interface de dégazage. Elles permet à tant de molécules de CO2 de quitter le liquide par seconde. En laissant fuir le gaz progressivement, vous faites en sorte que votre champagne, chargé de gaz carbonique voit la pression extérieure descendre en couceur, pas trop brutalement. Alors le dégazage s'effectue sans apparition de bulles. Au bout d'un temps vous pouvez mettre ce champagne à l'air libre. Il n'y a plus de problème. Tout le CO2 a été évacué à travers les deux ou trois centimètres carrés de surface libre, près du goulot de la bouteille.

Mais si la baisse de pression est trop rapide, des bulles apparaîssent, rapidement. Dans le sang du plongeur, c'est la même chose. Les paliers de décompression sont utilisés pour faire en sorte que le sang des plongeurs ne soit pas décomprimé trop rapidement et que le dégazage puisse s'effectuer progressivement, sans apparition de bulles, dans les vacuoles pulmonaires, à l'interface. En cas de "remontée trop rapide", de décompression trop brutale les bulles apparaîssent dans toute la masse sanguine. Les ennuis apparaîssent lorsque ces mini-bulles sont acheminées le long de capillaires. Elles peuvent alors bloquer le flux sanguin. Si ces capillaires alimentent des organes du corps qui résistent mal à l'anoxie, ne survivent pas en condition "d'apnée", ceux-ci pourront s'en trouver lésés.

On sait que le système nerveux est un grand consommateur d'oxygène et corrélativement supporte mal d'en être privé. Nos nerfs sont alimentés en oxygène par un réseau de capillaires. En cas de blocage par des bulles d'azote ceux-ci peuvent être endommagés, détruits.

Les réseaux de capillaires peuvent être structurés de deux manières différentes, avec ou sans anastomose ( le mot est dans le Larousse ). Dans les réseaux de capillaires anastomosés les minuscules vaisseaux sanguins communiquent entre eux de multiples façons. C'est donc une question d'organisation topologique du micro-réseau sanguin :

On peut comparer ces capillaires à des couloirs. Dans un réseau anastomosé, si un des couloirs est obstrué, on pourra passer par un couloir voisin. " On " c'est le flux sanguin, transportant de l'oxygène. Dans un réseau anastomosé, si une bulle se coince quelque part, une circulation compensatoire pourra intervenir, continuant vaille que vaille à alimenter le tissu en oxygène. Dans un réseau non anastomosé ça sera plus problématique, voire carrément impossible et si le blocage perdure trop longetmps, la nécrose frappera l'organe ( quelques dizaines de minutes pour le tissu encéphalique, le plus fargile ) :

Alimentation d'un tissu par des capaillaires sutrcturés avec ou sans anatsomose

Il existe deux régions du corps où les réseaux de capillaires qui alimentent les nerfs ne sont pas, ou très peu anastomosés. Il s'agit de l'oreille interne et de ce qu'on appelle la "queue de cheval", qui termine notre moëlle épinière, sur le bas des reins. Cette dernière ne descend en effet pas jusqu'au sacrum. A partir d'un certain niveau elle se termine par un bouquet de nerfs et l'expression "queue de cheval " est alors extrêmement parlante et tout à fait bien choisie.

C'est là que les accidents de décompression sont les plus dommageables. Si une bulle d'azote se coince dans un capillaire alimentant un nerfs, il n'y aura pas de capillaire voisin pour prendre le relai. Le nerfs se nécrosera, sera détruit. Conséquence, par exemple dans les jambes : une paralysie, momentanée ou irréversible.

La destruction par anoxie de nerfs dans l'oreille interne aura des conséquences qui sont très bien répertoriées dans les accidents de plongée. Dans l'oreille interne il existe des nerfs qui sont liés à la perception de fréquences données. Un accident de décompression dont mon ami Jean-François Lescure a été victime il y a déjà des années fait qu'il n'entend plus trop bien d'une oreille. Celle-ci ne perçoit absolument plus les sons se situant dans les fréquences élevées, indication que les nerfs correspondants ont été détruits. Cette détérioration peut faire aussi l'objet " d'acouphènes", sortes d'illusions sonores, par exemple sous la forme d'une perception d'un sifflement, d'un chuintement continu.

Pourquoi l'oreille interne est-elle souvent la victime des accidents de décompression ? Parce qu'elle est alimentée par une artère de faible diamètre, " l'artériole cérébelleuse moyenne ". Celle-ci se situe au-dessus de la crosse de l'aorte, cette dernière étant une artère de fort diamètre émergeant du coeur.

Artériole cérébelleuse moyenne connectée à la partie sommitale de la crosse de l'artère aorte

Elle est pratiquement fixée sur la partie la plus haute. Or, quand le sang charriera des bulles, celles-ci auront tendance à se localiser dans les parties-là. Ainsi la partie sommitale de la crosse aortique se comporte-elle comme un parfait "piège à bulles" et de même comme un piège à puces sphéroïdales légères, de même taille.

La crosse de l'aorte, un piège à bulles et à micro-puces légères

Ces puces, comme les bulles d'azote, suivront ainsi ce réseau non anastomosé, l'artériole ayant des ramifications qui se rétrécissent de plus en plus. Ainsi la technique permettant d'implanter des puces microscopiques dans l'oreille interne repose sur un principe des plus simples : celui du bon vieux Archimède. Si les puces n'ont pas été piégées par l'artériole au premier passage, ça sera pour le suivant. L'oreille interne ne sera pas nécessairement le seul organe visé. Le cerveau pourra aussi être intéressé par ce phénomène.

Une fois ces puces coincées dans un capillaire de l'oreille interne, elles seront indélogeables et pourront alors servir d'antennes pour recevoir des signaux sous forme de mircro-ondes pulsées. Des signaux qui, attaquant un réseau nerveux lié à l'audition pourront créer des hallucinations sonores ou, pire encore, conditionner des individus grâce à des messages délivrés de manière subliminale, c'est à dire sous un niveau sonore que le sujet ne percevra pas consciemment mais à travers lesquels on pourra pratiquer sur lui un subtile "bourrage de crâne", à son insu. Par "niveau sonore" il faut entendre "niveau de perception" car ces signaux ne passent alors plus par le système récepteur des ondes sonores : le tympan.

Nous avons déjà évoqué les effets auxquels on pourrait s'attendre en agissant dans la masse du cerveau à l'aide de tels récepteurs. Il ne s'agit nullement de science-fiction. Ces techniques ont été testées avec succès dès le début des années soixante-dix, en utilisant comme effecteur des micro-ondes pulsées. Celles-ci pourront être délivrées à partir de satellites arrosant de vastes régions, ou émises par des centrales émettrices et plus spécifiquement par vos ... téléphones portables. Le système HAARP a été conçu, entre autre, pour tester un système de "crowd control" ( de contrôle des foules ) à l'échelle de pays entiers. Les Russes possèdent un système analogue. Les Etats-Unis et la Russie sont les seuls pays maîtrisant actuellement cette technologie.

Quand les ondes sont émises à grande distance, elles peuvent être réfléchies par des miroirs constitués par des surfaces constituées de gaz ionisés, créées à distance et entretenues par d'autres sources de micro-ondes. Ces miroirs sont invisibles ( pour répondre à la question que m'avait posé un lecteur ).

L'arrosage de vastes régions par des pinceaux de micro-ondes en utilisant des miroirs constitués de gaz ionisé.

On peut se référer aussi à l'ouvrage " les Anges ne jouent pas de cette harpe-là" ( " Angels don't play that harp " ). Voir extrait

Voilà. Tout est en place pour le bal. On a une pandémie, ou du moins une rumeur de pandémie qui ne fait que croître, à tort ou à raison. L'avenir le dira. C'est une grippe aviaire qui présente la particularité de pouvoir se répandre à travers la planète entière, grâce aux oiseaux migrateurs. Un "vecteur" absolument imparable, capable de franchir toutes les couvertures radar. France Inter vient de nous annoncer que le vaccin protecteur devrait être prêt en avril 2006. Dès que les premières rumeurs de contamination humaine apparaîtront les gens se précipiteront en masse pour recevoir le précieux vaccin.

Je dis bien rumeurs. Vis à vis des risques on est dans l'indécidable, à moins d'adopter une attitude fataliste en se disant " eh oui, toutes les x années il y a une pandémie. Regardez la grippe espagnole qui a fait dix millions de morts juste après la guerre de 14-18. c'est comme ça ...". D'aucun font remarquer que cent mort, ça n'est rien. Certes. Mais le Sida a démarré au départ avec quelques dizaines de cas. Je m'en souviens fort bien. Qui, à l'époque, se serait imaginé que ceci pourrait devenir un fléau faisant des millions de morts, dont l'éradication n'est pas pour demain ?

Je ne mentionnerai toutes les analyses, nombreuses et parfaitement étayées qui débouchent sur la question "à qui tout cela profite-t-il ?". Ce qui est sûr c'est que le chiffre d'affaire des laboratoires Roche, producteurs du Tamiflu a explosé en quelques semaines. D'autre décortiquent les différents circuits financiers qui sont derrière. Laboratoires, banques, individus déjà richissimes. Il s'agit peut être de l'exploitation d'une réelle pandémie aviaire, transmise efficacement à travers toute la planète par les oiseaux migrateurs, à des fins commerciales. Et sous cet aspect c'est déjà très réussi. On déclenche bien des guerres pour faire d'énormes profits, pourquoi ne pas surfer sur un phénomène de contamination affectant une espèce vivante, sur terre ? C'est la version moderne des Oiseaux, d'Hitchkock. Ceci étant, pour faire que les gens se précipitent pour se faire vacciner, si tel était le but, il ne serait pas nécessaire de les faire périr par milliers. S'il s'agit d'une fantastique manipulation à des fins politico-militaires il reste possible de simuler le passage du virus aviaire au porc, puis à l'homme, en utilisant des souches prévues à cet effet, mimant acceptablement les symptômes puis de créer quelques foyers d'infection. Des "spécialistes" convenablement appointés confirmeront ( se rappeler la façon dont Colin Powel avait confirmé la présence d'armes de destruction massive en Irak, photos prises par satellites à l'appui ) Il est aussi possible que ce virus-voisin puisse être effectivement combattu avec un anthentique vaccin, déjà au point, dont on démontrerait au passage l'efficacité. Tout peut être envisagé. La seule à laquelle je crois, après avoir examiné un peu le dossier " 11 septembre " c'est que nous vivons à une époque où des manipulations de masses considérables d'être humains sont possibles, les plus cyniques et les plus monstrueux , en utilisant tous les moyens possibles, à commencer par les médias, dont l'indépendance n'est plus qu'un mythe qui a vécu. Des moyens techniques sophistiqués peuvent aussi être mis à contribution, de même que des plans à très grande échelle et à long terme peuvent être envisagés avec des conséquences politiques, sociales, économiques et démographiques considérables.

Au cas où cette opération de vaccination à échelle nationale, voire planétaire prendrait corps la parade consisterait àmettre en oeuvre un système de filtration du vaccin avant injection dans des conditions totalement satisfaisantes au plan de l'aseptie.

Autre remarque : si l'éventuelle future vaccination à grande échelle était effectuée par voie intramusculaire cela rendrait la migration de nanopuces ves les "autoroutes du circuit sanguin" plus problématique, quoique toujours possible. Mais si ce vaccin-là était administré par voie intraveineuse, alors il faudra sérieusement se poser la question. Ceci étant, nous sommes équipés ( microscope électronique avec possibililté d'usage en scanner ) pour analyser l'éventuelle structure "de grains de sable qui se seraient égarés dans un vaccin" ou de "dépôts dans des ampoules ". Le message a déjà franchi les océans et, ailleurs, d'autres groupes de chercheurs, dans d'autres pays ont déjà pris des disposition pour effectuer ce genre d'examen. Un homme averti en vaut deux, et avec Internet, beaucoup plus.

Une remarque d'un lecteur :

On trouve dans Internet des déclarations émanant de sources diverses, assez invérifiables. Les nanotechnologies offrent des possibilités qui, en comparaison de la physique et de la chimie seraient comparables à la différence entre nos premiers ordinateurs à lampes et les microprocesseurs d'aujourd'hui. Rappelons que dès 1976 des revues de vulgarisation scientifique montraient une image d'une pompe à engrenages dont la taille était de l'ordre du micron. C'était il y a ... trente ans. Les pièces étaient simplement "découpées au laser" et leur assemblage ne faisait qu'utiliser les techniques standards de conception des microprocesseurs ( structuration en couches, dépôts par évaporation sous vide, attaque à travers des masques, etc ). On sait que cette nanotechnologie maîtrise déjà la fabrication de mini-moteurs électriques ( des "actionneurs", en termes techniques ). On sait faire des vannes, absolument n'importe quoi, à des échelles vis à vis desquelles le dixième de millimètre ressemble à un hall de gare. Ce qui se trouve évoqué dans des déclations trouvées dans Internet c'est la capacité d'opérer une reconnaissance d'ADN " in situ ". Ainsi, en libérant par exemple une toxine à des doses infinitésimales ( exemple la toxine botulique ) le "projectile" pourrait opérer l'élimination de groupes ethniques sélectionnés, ciblés. C'est le rêve "de toutes les grandes nations" : pouvoir tuer " les autres " en "épargnant nos boys ". Plus astucieux : au lieu de libérer une toxine, libérer un virus mortel pour faire croire à une "mort naturelle".

De toute manière, une chose est hélas sûre. La science et la technologie travaillent actuellement majoritairement non pour améliorer la condition humaine mais à la solde des grands pouvoirs économique et militaires. Tout ce qui émerge de la science et de la technologie possède un versant militaire, qui se trouve alors développé en priorité vis à vis de toute application pacifique. Et tout est dévelopé, absolument tout, à commencer par des armes cancérigènes. S'imaginer le contraire serait faire montre d'une naïveté à l'épreuve des balles. La science a perdu son âme depuis bien longtemps ( lire "Les Enfants du Diable " de l'auteur, Albin Michel paru il y a dix ans ). On peut situer le grand virage à l'époque du projet Manathan. Si vous lisez le livre, vous y trouverez l'évocation du comportement d'un des derniers "savants libres" du début de ce siècle : Ernest Rutherford, humaniste, qui mit en évidence l'existence des atomes 1905. Il méprisait ouvertement ces "ingénieurs" qui fabriquaient avions pour le compte des militaires bombes des torpilles, avions et sous-marins. Sollicité par les militaires il leur avait répondu :

- Nous, nous cherchons à percer les secrets de la matière. Nous nous intéressons aux atomes et nous avons bien mieux à faire que de nous intéresser à vos stupides armes de destruction ! ( authentique )

Il pensait qu'il s'agissait là de " recherche pure ". A l'époque la source unique de rayonnement était le radium, produit dans la mine de Joachimstal, en Autriche. Après la guerre de 14-18 l'Autriche se trouva ruinée, comme l'Allemagne. Les scientifiques d'Europe entreprirent alors de se regrouper pour reprendre leurs passionnantes études sur les atomes. Pour la petite histoire l'Anglais Chadwick, qui devait plus tard découvrir le neutron ( découverte qui permit, à cause de l'effet tunnel de concevoir des armes à fission ) s'était trouvé bloqué en Allemagne au moment du déclenchement du conflit. Il fut donc interné ( mais confortablement, grâce à l'aide se ses collègues Allemands, Nerst et Rubens ) et put, suprème dérision, continuer ses recherches sur une physique nucléaire naissante dans son lieu de détention, en Allemagne !

Après la première guerre mondiale Rutherford s'exclama imméditament " Nous allons enfin pouvoir reprendre nos activités après ces stupides chamailleries de cour d'école ". Les scientifiques convergèrent de nouveau vers cette Mecque de la science européenne ( et en fait mondiale ) qu'était l'université allemande de Göttingen. Le directeur de l'Institut du radium autrichien annonça à Rutherford que son pays était ruiné par l'inflation et que son laboratoire serait bien incapable de participer à la reprise des recherches. Le Néo-Zélandais demanda donc au gouvernement Anglais qu'on lui rembourse un achat de radium qui avait été fait avait la guerre et n'avait jamais été payé. Réponse de Downing Street :

- Négatif. L'Autriche a été l'alliée de l'Allemagne. Ce radium sera considéré comme une prise de guerre !

Rutherford, passant au dessus de ces considérations vulgaires opéra une collecte au sein des laboratoires anglais pour que l'institut autrichien puisse être indemnisé.

Mon livre abonde d'anecdotes de ce genre, toutes plus ahurissantes les unes que les autres. Vous savez peut être que l'Allemand Otto Hahn, avec la Juive Lise Meisner ( qui à cette époque quitta l'Allemagne, en train de se nazifier ) fut le premier à identifier la potentialité de destruction liée aux réactions de fission "en chaîne". Mais, questionné par un de ses assistants à propos de l'éventuelle émergence d'une arme à partir de ce principe il lui avait répondu :

- Non, Dieu ne le permettrait pas....

On sait ce qu'il advint. Dieu, à cette époque, était sans doute occupé ailleurs. Otto Hahn fut interné en Angleterre à Farm Hall, après l'effondrement de l'Axe. C'est là qu'il apprit l'essai sur Hiroshima de la première bombe atomique, en même temps qu'Heinsenberg et Von Wiesacker, qui avaient géré pendant la guerre "le comité pour l'uranium" allemand.

Hahn était désespéré. Heinsenberg ( lire "l'affaire Heinsenberg" publié par Albin Michel au début des années quatre vingt dix ) retrouva subitement ses capacités intellectuelles et expliqua à ses collègues en deux coups de cuillère à pot, lors d'un séminaire, le jour même de l'annonce de l'explosion de cette première bombe A les principes de fonctionnement de l'engin. En fait il les connaissait depuis des années mais avait désinformé les nazis en leur faisant croire que la "masse critique" représentait ... des dizaines de tonnes.

Les années ont passé. Dans les laboratoires de le DGA ( Délégation Générale de l'Armement ) de tels états d'âme ne sont plus de mise. On achète les chercheurs à peu de frais. Ce sont même eux qui se précipitent pour avoir des contrats avec l'armée ( confers un numéro du courrier du Cnrs datant de quelques années où Jean-Claude Charpentier, alors directeur du secteur Sciences Physique pour l'Ingénieur écrivait " que l'armée n'arrivait pas à satisfaire les demandes des chercheurs concernant les contrats à applications militaires ". Il reste que :

science sans conscience n'est que ruine de l'âme

Vous remarquerez au passage que vous ne trouverez guère de mises en garde de ce genre dans nos revues de vulgarisation scientifique, nos journalistes scientifiques, modernes Panglosses, étant occupés à brosser notre science dans le sens du poil en nous répétant que " tout est pour le mieux dans la meilleure des sciences possibles ".


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