Remontée de poissons des abysses après le tsunami sur les côtes indonésiennes : un fait ou un hoax ?

13 février 2004

Source : Joe Vialls ( Australie )

Reçu un mail de Joe Vialls m'indiquant que nombre d'espèces de grande profondeur seraient venues s'échouer sur les côtes de " Plunket" ( je suppose qu'il s'ahit de Phuket ). Le texte est :

Deep Sea Creatures Found At Plunket Seaside After TSUNAMI

Ces informations sous réserve de vérifications. Tout ce qui circule sur le net peut s'avérer n'être qu'un hoax. Ceci un travail pour les hoax busters. Quoi qu'il en soit les photos produites montrent des espèces habitant les grands fonds. On peut se dire que s'il y avait eu effectivement une importante explosions sous-marine l'onde de choc aurait tué un nombre important de poissons. Cela serait l'équivalent de la "pêche à la dynamite", mais à plus grande échelle. Les poissons naviguent dans leur milieu liquide en équilibre instable, une partie de leur corps restant toujours compressible, par exemple leur vessie natatoire. Quand des poissons sont tués par une onde de choc, une partie ( la plus importante ) coule au fond, mais le reste remonte en surface. Si cette onde de choc était liée à un fort dégagement de chaleur, à la remontée en surface d'une grande masse de gaz ( ce qui n'est pas le cas pour un explosif conventionnel ), les poissons tués pourraient être amenés en surface par le puissant courant ascendant induit. Ceci étant il faudrait un examen des poissons pour savoir si ceux-ci auraient pu périr ou non des suites d'une explosion. S'il s'était agi d'une explosion nucléaire les destruction de la faune auraient pu s'étendre à grande distance, à cause de la supression, sans que celle-ci n'ait été touchée par la radio-activité. Autre remarque : est-ce que le secousse sismique qui engendre un tsunami peut être assez violente pour tuer de nombreux poissons ? Comme on le verra plus loin, après avoir demandé conseil à des spécialistes, la réponse est négative. Un tsunami comme celui qui a ravagé l'Indonésie peut être comparé à la remontée d'un territoire grand comme la Suisse en quelques minutes. Ce phénomène met en jeu une énergie colossale qui se traduit par le soulèvement d'une énorme masse liquide, mais en aucun cas ceci ne saurait être assimilé à un choc violent.


Chimère

Autre espèce de chimère

Hache d'argent


Le rapport rédigé par trois spécialistes, qui n'ont pas souhaité voir leurs noms figurer sur cette page.

Remontée de poissons des abysses. Analyse

D’après les sites :
http://www.snopes.com/photos/tsunami/creature.asp.
( composer deep dans le moteur de recherche du site ).

http://www.users.on.net/~geoffn/seawolves/deep_fish

Les photos communiquées ne seraient pas celles de poissons échoués après le Tsunami. Il s’agirait d’un hoax en provenance d’Australie. Mais un certain nombre de poissons abyssaux ont effectivement été retrouvés (dans les 24 heures qui ont suivis le séisme) échoués sur les côtes de Thaïlande et de l’île de Sumatra !
L’analyse qui suit a été effectué à partir de ces photos douteuse mais ne perd pas pour autant tout intérêt. Les poissons présentés sont habituellement rencontrés à des profondeurs comprises entre 500 et 1200 m. Certains d’entre eux peuvent toutefois remonter de nuit jusqu'à une profondeur de 50 à 100 m. D’autres peuvent être rencontrés à des profondeurs de l500 m à 2000 m. Il semble que cela soit inhabituel. Les échouages de poissons vus précédemment lors des tsunamis du Pacifique ont parfois couvert les plages. Mais les témoignages ne citent que des poissons de surface … passablement broyés par l’écrasement des vagues sur le sol. La cause précise de la mort des poissons abyssaux reste actuellement inconnue ou non communiquée. On ne sait pas quels sont les résultats des éventuelles analyses faites sur ces poissons. De même les causes de leur remontée des fonds abyssaux sont hypothétiques.


Hypothèses quand à la cause de la mort

1/ Hypothèse de la mort à l’échouage
Les poissons remontés du fond (voir les hypothèses de remontée) se trouvent entraînés par les vagues du Tsunami vers les côtes, ou ils s’échouent et meurt.
Contre argument : Cette hypothèse ne tient pas. Sous la couche superficielle de l’eau en oscillation horizontale, dès que les fonds dépassent la hauteur de la vague, les mouvements de l’eau restent imperceptibles. Les plongeurs qui étaient sous l’eau pour la plupart n’ont rien ressenti d’anormal. Ceux qui ont remarqué quelque chose ont seulement constaté l’arrivée par la surface d’un important apport de sédiments qui en retombant troubla l’eau jusqu’au fond. Or les vitesses de remontée les plus rapides envisageables ( 30 m par minute / 500 m => 16 minutes) de ces poissons et la profondeur de leur biotope habituel ne leur permettent pas d’être en surface au moment où se forme le Tsunami, car le dôme initial se forme presque instantanément (incompressibilité de l’eau)..

2/ Hypothèse d’empoisonnement
Les poissons sont tués au fond par la libération de substances toxiques enfermées dans la croûte terrestre. Leurs cadavres sont ensuite remontés à la surface (voir les hypothèses de remontée) puis portés par les courants de surface ils s’échouent sur les plages.
Contre argument : La libération de substances toxiques par un séisme, est habituellement liée à une mise au contact du milieu avec des couches géologiques précédemment cachées sous la surface. Ceci est un phénomène possible mais non répertorié dans le cas de subduction de plaques tectoniques comme le 26/12/2005 à Sumatra.

3/Hypothèse de l’onde de choc
Les poissons se trouvent fortement commotionnés par une onde de choc liée au séisme. Une fois conduits en surface morts ou assommés ( Cf hypothèses de remontée) portés par les courants de surface ils s’échouent sur les plages.
Contre argument : Un séisme même de force 9 n’est pas une explosion. Certes celui du 26 Décembre a fait remonter un territoire grand comme la Suisse de 5 m !. Mais ce mouvement s’est effectué sur 3 minutes, c'est-à-dire bien plus lentement que n’importe quel ascenseur. Ce qui n’a rien d’une explosion susceptible de commotionner des poissons. On peut toutefois objecter que les premiers centimètres de cette élévation ont été plus rapides, mais même à 1m par seconde on reste très loin d’un phénomène susceptible de créer une onde de choc capable de tuer des poissons.


Les Hypothèses de remontée

1/Ascendance thermique
Une élévation de la température liée au séisme provoque l’ascendance rapide d’une colonne chaude, qui entraîne les poissons présents vers la surface.
Contre argument : Le séisme du 26/12 n’est pas lié à un phénomène volcanique sous marin. Il n’y a pas de raison que l’élévation locale de température fut différente de celle habituelle d’un séisme de subduction à terre. C'est-à-dire insignifiante. De plus les poissons visibles sur les photos ne sont pas « cuits » !

2/Ascendance gazeuse
D’importants dégagements gazeux peuvent être survenus depuis la zone ébranlée. En particulier une libération de méthane peut être envisagée à proximité d’une zone de subduction. Le flot de bulles libérées crée alors un mouvement ascendant. La diminution de la densité de l’émulsion eau de mer + gaz diminue la poussée d’Archimède des corps solides qui y baignent, mais la vitesse de l’ascenseur de bulles se communique aussi à ces corps solides. Il en résulte une remontée pour les corps solides précédemment équilibrés. La vitesse de cette remontée varie en fonction de la poussée d’Archimède qui s’exerce sur les bulles et en fonction de leur trainée lié à leur forme. Il existe en effet 6 formes de bulle : sphérique, sphéroïdes, ellipsoïdes, calottes sphériques, calottes sphériques ondulées, tore.
En remontant la taille des bulles augmentera progressivement avec la diminution de la pression ambiante, il s’en suivra (hormis pour les bulles toriques extrêmement rares) d’abord une accélération ascendante puis une fragmentation lorsque la traînée deviendra trop forte. Dans la pratique même les très grosses bulles d’air ne remontent pas à plus de 30 m minutes même à proximité de la surface.
Contre argument : J’observe qu’au dessus d’un bulleur même puissant, les plus petits poissons parviennent aisément à se maintenir à un niveau stable. En conséquence je conçois mal que des poissons abyssaux puissent se laisser entraîner vers le haut par un flot de bulles.

3/Ascendance volontaire
Les poissons comme les éléphants voir article http://www.rfi.fr/actufr/articles/061/impr/article_33061.asp auraient senti venir le séisme, et auraient fuit le danger en allant vers la surface.
Contre argument : C’est absurde. En règle générale ce n’est pas le séisme qui tue. Ce sont les constructions qui s’écroulent sur les habitants qu’habituellement elles protègent. En l’occurrence pour le 26/12 il faut ajouter la vague du Tsunami.
Les Eléphants qui ont quitté les côtes pour les hauteurs ont fuit le Tsunami… pas le séisme qui n’a pas été « présenti ». Les poissons du fond n’avaient pas grand-chose à craindre au fond d’un séisme sous marin, ils n’avaient aucune raison de fuir, et qui plus est de fuir vers la surface, bien trop dangereuse et éblouissante pour eux faits pour la nuit abyssale.



Conclusion.

"Si", comme dirent jadis les Lacédémoniens. Il faudrait en savoir plus. En l'état, on est dans l'indécidable. Il reste que s'il y avait eu effectivement remontée de poissons abyssaux, viscères éclatées, ceci militerait dans le sens du déclenchement du tsunami par une très forte explosions sous-marine, opérée à prfondeur maximale, tout contre le plancher océanique.

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