Le Belem

Quatre jours ailleurs, ou un lavage de cerveau à l'eau de mer.

11 septembre 2012

 

 

J'ai appris la voile sur ce qu'on appelle aujourd'hui des vieux gréements. Sur un ex-thonier breton, pour être précis, et en Bretagne. On dirait aujourd'hui que c'était assez "physique". Il n'y avait aucun " whinch ". Voilà comment on raidissait les drisses.

J'aimais bien les gros temps. Un jour le " boulier " s'était cassé et la fourche ( est-ce le terme exact, je ne m'en souviens plus ?) était sortie du mât. J'avais dû aller remettre ça en place, assis sur une échelle de singe ( même question ).

 

 

Une autre fois, l'anneau sur lequel était frappé la trinquette était coincé, à l'extrêmité du bout dehors. J'avais dû démaniller en serrant le bout-dehors entre mes jambes. Ca tanguait tellement que lors que le bateau piquait du nez, je me retrouvais sous l'eau.

 

 

Cet été, ma femme et moi avons voulu nous offrir 4 jours de " stage" sur le Belem. Je conseille. C'est géant. Faites des économies et offrez-vous ça, une fois dans votre vie. Vous n'oublierez jamais ces moments. Et c'est aussi la façon la plus puissante, quand on en a les moyens finaciers et physiques, de tout oublier pendant quelques jours, et de subir un lavage de cerveau à l'eau salée. Quelque fois, ça ne fait pas de mal.

Sur le site du Belem, vous pouvez commander un coffret de deux DvD. L'un retrace l'histoire de ce voilier, construit à Nantes en un an et demi, et mis à l'eau en 1896, à l'époque où ces unités pouvaient encore faire jeu égal avec les vapeur, encombrés par des machines peu fiables, et transportant leur vent noir dans leurs cales. Pour le compte du propriétaire des chocolats Meunier, celui-ci allait chercher le cacao à Belem, au Brésil.

 

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Le Belem, hier et aujourd'hui
Longueur : 58 mètres. Largeur 8,8 m, 540 tonneaux.

 

Il en a vu de toutes les couleurs. A son premier voyage, il avait chargé une centaine de mules, à Montevideo, pour les amener dans un autre port du Brésil, où elles étaient censées tirer les tramways. Mais le feu s'est déclaré à bord et les mules ont péri. Assez endommagé, le Belem a regagné, à vide, son port d'attache, Nantes. Celui que les gens de mer avaient surnommé le Yacht de Nantes, à cause de ses lignes élancées, est revenu avec piètre allure.

Je vous laisse découvrir le reste. Il a échappé de justesse en 1902, au moment de l'explosion de la Montagne Pelée, en Martinique, à la nuée ardente. Par manque de place, il avait dû aller mouiller à l'autre bout de l'île. Celle-ci a tué tout le monde en quelques secondes, le lendemain, exhalant à plusieurs centaines de kilomètres à l'heure ses effluves à 400°, mélange "diphasique" de gaz brûlants et de roches. Trente mille personnes ont péri en quelques secondes. Les navires à l'ancre ont pris feu immédiatement, ont chaviré et tous ont coulé. La pluie de blocs, mêlés aux gaz, le tout dévalant à 150 mètres par seconde, a effondré les bâtiments de la ville. Un drame inimaginable, par sa brutalité et sa rapidité.

 

26 septembre 2012. J'ai retrouvé une vidéo, correspondant à une archive de l'INA, qui apporte des précisions sur l'effet de nuée ardente.

http://www.ina.fr/sciences-et-techniques/la-vie/video/MAN7657724851/eruption-de-la-montagne-pelee-8-mai-1902.fr.html

Ce document est très intéressant. On se fait une idée plutôt fausse du phénomène. Il y a réellement eu explosion de la partie sommitale de ce volcan. Il y avait un bouchon, et sous celui-ci s'exerçait une pression sans doute très importante. Sous ce bouchon on trouvait une lave plus ou moins liquide, avec une masse de gaz dissous. Quand ce bouchon de lave solidifié a cédé. Cette masse "diphasique" (mélange de gaz, de liquide et de solide) est entrée en expansion. Celle-ci a été si brutale que cela a engendré le départ d'une onde de choc.

Il faut savoir, en mécanique des fluides, que l'onde de choc se propage plus vite que "l'interface" entre l'air et les produits de l'explosion". Cette onde, se propageant dans l'air, a précédé le font de la nuée ardente. Ce qui a effondré les bâtiments, ce sont deux choses. D'abord, instantanément, la surpression correspondant à la propagation de cette onde de choc dans l'air, si puissante qu'elle a suffi à coucher tou les bâtiments lui faisant face. Le phare a été ... balayé. Mais sont restés debout les pans de mur qui étaient "dans le lit du vent".

Je ne sais pas quelle pouvait être la valeur de la pression initiale, juste avant l'explosion. Cette valeur pourrait nous permettre de calculer "le Mach du choc". Avec une valeur très importante, cette onde représentait non seulement la propagation d'une onde de pression, mais aussi éventuellement d'une "onde thermique.

On peut dire que, sous cet aspect, l'explosion de la Montagne Pelée est bien comparable en intensité et en puissance à une explosion nucléaire. On voit dans la vidéo qu'on a retrouvé des corps dont la partie faisant face à l'explosion avait été brûlée.

Après la propagation de ce "front d'onde" a suivi "l'interface", le font de la nuée ardente, et derrière cette interface le contenu du volcan, libéré, c'est à dire un mélange de gaz et de blocs de toutes tailles. La propagation de ces blocs s'est effectuée à vitesse supersonique. Ainsi la ville a été soumise :

- A une onde de choc forte

- Suivie par un écoulement s'effectuant à vitesse supersonique.

C'est une situation qu'on peut difficilement imaginer, mais qui explique l'ampleur des destructions. Ces blocs ont entraîné des destructions mécaniques supplémentaires. La ville a baigné dans un flux de gaz brûlant, qui a tout incendié.

Comme il est de règle quand on a une explosion de ce genre, l'inertie des masses éjectées a créé à l'épicentre une dépression, qui a enregendré le départ d'une onde de détente, de raréfaction. C'est ce qui explique qu'on ait retrouvé les corps éviscérés, éclatés.

La puissance de l'onde de choc s'est avérée encore suffisante, sur le rivage, pour volatiliser le phare. Donc les bateaux à l'ancre on été séance tenante démâtés. Leurs superstructures ont été dispersées aux quatre vents. Les roofs on été pulvérisés, comme les maisons de bois qu'on peut voir, lorsqu'elles sont frappés par l'onde de choc d'une explosion nucléaire (ceux qui ont vu ces films se souvienront du "mouvement de reflux" qu'on observa alors).

Les coques les plus fragiles ont été éventrées (mais l'ensemble des navires, à l'ancre, présentait néanmoins son étrave face au choc). Après le passage de cette onde de choc, l'arrivée de la nuée ardente a parachevé le travail, en incendiant tous les bâtiments.

Ces phénomènes doivent nous mettre en tête les effets des nouvelles armes, mises au point par les grandes puissances. Ce pense à ces méga bombes, où on procède d'abord à la dispersion, dans un grand volume, d'un aérosol qui se mélange à l'air. Puis cet ensemble, d'un grand volume, est mis à feu. On obtient une "blast wave", qui tue de deux façons.

- Par la surpression qu'elle crée, dont les êtres humains peuvent se protéger en se mettant à l'abri derrière quelque obstacle, dans une tranchée ou dans un blockhaus.

- Puis par l'ondre de raréfaction, dont il est alors impossible de se protéger, sauf si on est enfermé dans un caisson étanche. Cette dépression de l'air fera alors éclater les cages thoraciques, les viscères des hommes qui se croient protégés dans leur blochaus, ou au fond de leurs tranchées.

Ce second effet explique le très petit nombre de survivants à Saint Pierre, même "abrités".

 

Je vous conseille d'acheter les quatre BD diffusée par le site. L'une retrace ces moments. L'auteur s'est pas mal débrouillé, question scénario, décors, couleurs, et évidemment technique de voile. Les couleurs sont superbes. Seul détail amusant : " il ne sait pas dessiner les bonshommes ". Ils ont tous le même nez, la même bouche, les mêmes yeux. Bref, ils se ressemblent tous. Mais vu le reste, ça passe très bien, bien qu'on ait du mal souvent à discerner qui est qui. L'album consacré à l'éruption de la Montagne Pelée est excellent. Il a scénarisé ce qui s'est très probablement passé sur l'île, où les "responsables" ont refusé de décider l'évacuation, " par crainte de la panique ", " à cause de l'impact économique ", en se basant sur l'avis " d'experts", et au final ... pour ne pas se contredire

Un seul capitaine, un Italien, qui était né et avait grandi à côté du Vésuve, a décidé d'interrompre son chargement et de .... mettre les voiles. Ca les a sauvés, lui et son équipage. Au fonctionnaire, qui lui disait " ceci vous coûtera une forte amende", il a répondu :

- Il n'y aura personne pour me la faire payer. Demain, vous serez tous morts.

Dans les BD vous y trouverez une image fidèle de l'ambiance à bord, à l'époque, découvrant que ce bateau de 58 mètres de long, 8,8 mètres de large, avec ses 22 voiles, ses 4500 mètres de " bouts ", ses 220 " points de tournage " ( alias cabillots ) était manoeuvré par un équipage de 12 à 14 hommes, dont huit marins. Rentabilité exige. La semaine passée, avec 48 " stagiaires " à bord, on ne manquait pas de bras, à défaut de têtes, pour manoeuvrer, de jour et de nuit, laver le pont, les toilettes, briquer les cuivres et servir à table.

Trajet : Départ de Ouistream, en Normandie ( site de débarquement des alliés ), arrivée à Saint Malo, où je me suis fait piquer mon portable i-phone Mac dans un café du port. Dommage, j'avais pris toutes les photos et vidéos avec, y compris depuis le Grand Cacatois, en me tenant à la vergue avec les coudes. Si mon voleur a encore en main sa carte SIM, qu'il me l'envoie à :

J.P.Petit, BP 55, 84122 Pertuis

Heureusement, je dessine, sinon je n'aurais rien pu rapporter de ces quatre jours en mer. Au passage, j'avais soigneusement pris les adresses e-mail de tous les stagiaires, et des membres de l'équipage, pour leur envoyer le pdf. Mais j'ai perdu une des feuilles, avec une quinzaine de noms. Ceux-là, s'ils s'aventurent son mon site, pourront le télécharger ici.

Quatre jours sur le Belem ( 2,3 Mo )

26 septembre : j'ai assemblé en un autre pdf les images envoyées par un autre stagiaire, prises depuis la vergue du cacatois où nous étions perchés. Ces photos donne une bonne idée de ce qu'on peut voir quand on est là-haut :

Vu depuis la plus haute vergue du Belem

Ceux qui ont des photos peuvent me les envoyer à :

ou m'envoyer un CD à JP PETIT, BP 55, 84122 Pertuis, ou me dire où je peux les télécharger.

Sur le cacatois, mon voisin de vergue :

- J'admire votre décontraction...

J'avais effectivement pris ces vidéos en maniant à deux mains mon portable, et en me tenant à la vergue par les coudes..

Vous trouverez des photos, nombreuses, sur le site du Belem. Les vues panoramiques suffisent à se rendre compte du "décor". Sur la photo ci-après vous voyez les " cargues ", qui rayent les voiles carrées des trois " phares ", des filins qui permettent d'amener celles-ci contre leurs vergues, où les gabiers peuvent alors les saisir et les attacher avec des rabans.

Pour l'ancien marin (et parfois skipper) de plaisance que j'ai été, les manoeuvres à bord d'une tel bateau ont quelque chose de complètement différent. Sur un voilier actuel, les manoeuvres de filins se limitent aux écoutes, aux drisses, éventuellement au bastaques. Sur le Belem, les focs ne peuvent tomber sous l'effet de leur propre poids. Il faut utiliser un " hale-bas ", pour les tirer vers le bas (sur les voiliers modernes, le hale-bas est un simple système permettant de limiter l'envol de la bôme, vers le haut). Les autres voiles doivent être repliées grâce à l'action de multiples cargues.

Lors des changements d'allures, on doit agir, non seulement sur les écoutes, mais aussi sur les "bras", attachés aux extrêmités des vergues, qui orientent les celles-ci.

Sur les voiliers modernes, grand voile et focs sont affalés du haut vers le bas, et tombent sous leur propre poids. Les voiles carrées sont carguées du bas vers le haut, à l'aide de multiples filins de cargue, manoeuvrés par l'équipage, depuis le pont, avant d'être attachées sur la vergue, par les gabiers, à l'aide de bouts appelés rabans. ( avec un noeud de cabestan, dont j'avais sur le moment oublié le principe ).

Un virement de bord prend une vingtaine de minutes. Le Belem peut remonter au vent à 72° ( contre 45 pour un voilier moderne ). Ce qui signifie que s'il vire face au vent, cela implique une rotation de 144°, au lieu de 90. Sur le Belem, comme sur tous les voiliers de cette époque, cette rotation ne pouvait être effectuée en utilisant l'erre du navire ( sa vitesse acquise ). Ce virement face au vent est impossible à réaliser, sans l'aide du moteur, su le Belem file à moins de 3 noeuds.

Gouvernail braqué à fond, la rotation s'initie, elle est lente, puis le navire s'immobilise et " cule ", c'est à dire ... part en marche arrière ! On complète le virement en " contre-braquant ", en inversant la braquage du gouvernail. Une saute de vent peut compromettre une telle manoeuvre et les marins lui préfèrent un " virement lof pour lof ", qu'on appelle à l'époque moderne un empannage, et que les voiliers modernes préfèrent éviter : celui-ci, brutal, amène la bôme d'une voile Marconi à basculer brutalement, avec risque de rupture du mât.

Les voiles sont subtilement utilisées pour faciliter ces manoeuvres. Bien sûr, lors des traversées transocéaniques, l'allure portante était de mise, pendant de longues semaines.

La capacité très limitée des grands voiliers à remonter au vent fait que cette allure les amenait à " tirer des bords carrés". Par contre, toutes les allures devaient être mises en oeuvre lors de l'approche d'une côte, et de l'atterrissage dans un port, sans moteur. Ceci étant, ces mêmes atterrissages pouvaient être plus prudemment négociés, voiles carguées, grâce au recours d'un remorquage par une chaloupe.

J'espère ne pas avoir dit de bêtise, sinon quelqu'un me corrigera.

 

Ma femme et moi sommes montés sur la vergue du grand cacatois, attaché au mât portant le drapeau bleu.
C'est la plus haute. La perspective est trompeuse. Voir plan de voilure ci-dessous.

 

Nous avons pu voir, sur le Belem, un vidéo hallucinante. Elle se réfère à un tour du monde effectué par le navire école Peking, en 1930. Le film évoque un passage du cap Horn par ce quatre mâts, lancé en 1911 à Hambourg, où l'équipage, avec surprise, se trouve d'abord pris pendant deux semaines dans un calme plat complet. Puis une tempête d'une violence exceptionnelle se déclenche très rapidement, avec des vents atteignant 180 km/h. Le Peking a une longueur ( 114 mètres ) double de celle du Belem. Sa hauteur sur l'eau est en conséquence. Pourtant des vagues monstrueuses balaient son pont sans relâche. Quand la tempête se déclenche, extrêmement rapidement ( en 20 minutes, je crois ) l'équipage est envoyé en urgence dans les vergues pour carguer les voiles au plus vite. On a une image d'une vergue où 10 ou 15 marins s'efforcent de maîtriser une voile.

En dépit de la mise en place de filets de sécurité, deux marins seront emportés.

 

Peut-on se procurer ce DvD, et comment ?

 

Je reproduis les quelques dessins faits pendant ces quatre jours.

 

 

 

 

 

 

Le manuel de manoeuvre distribué aux stagiaires, dont la qualité de reproduction explique le dessin de couverture.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Détail de cette " hune ". Le gabier va devoir quitter le hauban sur lequel il grimpe et se tenir plus haut, après un passage en surplomb

 

 

 

 

 

Photos de Nelly Nesquel, pdf

 

Ceci était un poster. Mais je ne crois pas qu'il soit encore disponible. Belle photo.

Le Belem n'est ni le Club Méditerranée, ni Disneyland, et encore moins le Phocéen de Bernard Tapie. C'est une machine à remonter le temps, fantastique. On ne remerciera jamais assez les " fous furieux " (ainsi qualifiés dans le DvD du Belem) qui virent dans le Belem autre chose qu'un musée flottant, amarré sur la Seine et qui s'acharnèrent à le refaire naviguer, contre vents et marées. Des bénévoles, pour la plupart, qui travaillèrent à le remettre en état, pendant des années.

Les rentrées représentées par ce que payent les stagiaires ne couvrent que le tiers de son entretien. L'esprit du Belem, c'est de permettre " au maximum de gens " de vivre cette expérience, et non à une poignée de privilégiés nantis de s'offrir ces mini-croisières. Ce ne sont pas la Français qui négocièrent son réaménagement intérieur, en remplaçant les somptueuses cabines, installées par le Duc de Westminster, un moment propriétaire du vaisseau (qui écuma avec celui-ci tous les casinos de la côte d'Azur). Celles-ci laissèrent place à une grande salle où les jeunes cadets de la marine italienne pouvaient suspendre leurs hamacs. C'est un mécène italien qui voulut ainsi, après la mort de son fils, permettre à des orphelins, fils de marins, de mener des navigations en rapport avec leurs capacités physique limitées, de gamins.

Aujourd'hui, le milieu du navire ( ex cale principale ) a été aménagé en donnant un longue table, avec des bancs, permettant de servir les (excellents) repas à l'ensemble des présents, en deux services. L'aménagement a été négocié pour loger le maximum de stagiaires. De part et d'autre de la "salla à manger", six cabines, restituent la place dont disposaient les matelots, avec des jeux de deux "bannettes", étroites, mais confortables. Chaque cabine contient huit bannettes et reproduit l'espace dont disposaient les marins (mais qui était alors logés sur le pont, au dessus des cales, le ventre du vaisseau étant affecté à la cargaison. ). Les toilettes sont très propres : lavabos, glaces, douches et WC fonctionnant par aspiration, comme dans les avions. A tribord, les hommes, à babord, les femmes. Un système discret de ventilation assure un confort appréciable.

A défaut d'une BD, qui est déjà faite (en quatre tomes), et bien faite, je ferais bien un manuel de manoeuvre plus enlevé, moins austère et moins hermétique, à l'usage des stagiaires, avec ce style Lanturlu, mélange de compétence, de précision et d'humour. Mais je ne sais pas si cela cadrerait avec " l'esprit de la fondation" où " Le Belem est l'ambassadeur de la France ", comme récemment à Londres. Ma foi, si celle-ci est intéressée, je peux faire.

26 septembre 2012 : Nous vivons dans un monde de plus en plus absurde. J'ai lu qu'un milliardaire des pays de l'Est s'était fait construire un yacht de 143 Mètres, dont le prix est évalué à un milliard d'euros. De toute manière, dans un monde qui va en se paupérisant, nos médias ne manquent jamais de parler de ces gens " qui jettent l'argent par les hublots ". Dans cette fête de la vanité et de la stupidité, vous trouverez le ruban bleu du mauvais goût :

Aimeriez-vous naviguer à la voile dans ce truc ? Pas moi.

 

Mes lecteurs devront savoir que je finalise actuellement une nouvelle BD, suite du "Mur du Silence ", paru il y a 28 ans, entre deux articles pour Nexus (actuellement, quatre pages assassines sur ITER, dans le numéro de septembre octobre, quatre autres sur Mégajoule dans le numéro suivant : même motif, même punition).

J'ai dans mes cartons des paquets de pages et de notes sur une BD " le voyage de Pithéas, le Massaliote ", haute en couleur. Peut-être un jour la finirai-je. Il le faudrait, car elle est fort drôle. J'ai ne bonne demi-douzaine de Lanturlu à l'état de brouillons. Mais j'avoue que la mévente de l'Ambre et le Verre , pourtant paré de jolies couleurs et d'un prix modeste (huit euros cinquante, port compris), m'a beaucoup découragé de créer de nouveaux albums.

Cet été, j'ai enregistré des vidéos, dans différents domaines. Certaines portent sur le nucléaire, la fusion, Iter, Megajoule et l'outsider : la Z-machine. D'autres prendront progressivement la place des 9 DvD, sous forme d'interviews d'une heure trente chacune, enregistrés au printemps 2011 et diffusés à son profit par un personnage peu scrupuleux, sur la vente desquels l'association Savoir sans Frontières n'a pas touché un centime depuis plus d'un an, en violation des accords passés. A un lecteur, intervenant sur le site de celui-ci, en chiffrant, sur la base de chiffres qu'il avait lui-même fournis, ce qu'il devait à Savoir sans Frontières, il avait répondu cavalièrement il y a six mois " je payerai quand j'aurai de la trésorerie". Une lettre du trésorier de l'association, envoyée à la même époque en recommandé avec accusé de réception, et réclamant les sommes dues, est restée sans réponse. Ainsi les acheteurs potentiels, qui s'imagineraient qu'en achetant les coffrets, ils soutiendraient Savoir sans Frontières seront prévenus que pas un centime n'atterrira dans la caisse de l'association.

Sur mon portable, volé à Saint Malo, se trouvait le reportage en vidéo que nous avions tourné, ma femme et moi, sur ce bassin d'aquagym, ce Relaxotron, qui m'a permis en quelques années de passer du fauteur roulant (2009) au cacatois du Belem. A 75 ans, je ne connais pas mon crédit de vie. Un cardiologue, chez qui j'ai passé des examens :

- Des gens de votre âge, qui ont un coeur pareil, je n'ai jamais vu.

Mais ma colonne vertébrale reste mon talon d'Achille, à vie, séquelle de mon accident du travail de 1976 ....

En passant ces moments sur le Belem, j'ai croisé des gens de mon âge, qui entendent faire autre chose que de rester plantés devant leurs télés. La doyenne avait 77 ans. Donc, je ne suis pas le seul dans mon genre. Cela tranchait avec une croisière Costa que nous avions faite, il y a 3 ans "pour nous reposer", en compagnie de "vrais vieux" ( comme il y a des "faux jeunes "). Il m'arrive de me réveiller la nuit, en plein cauchemar, m'imaginant que je suis encore sur ce genre d'hôtel de luxe-galerie marchande navigante.

Jamais plus....

Cet été, les vélivoles de Vinon m'ont complètement oublié. Trois vols en biplace l'an dernier, en partagent les frais de location, zéro cette année. Même acceptablement rafistolé, je ne peux ni manoeuvrer les portes des hangars, ni tirer les planeurs sans risque. J'ai donc mis une croix sur ce sport. L'album " le Charpentier des Nuages ", sur la météorologie, ne verra jamais le jour. Je vais me remettre à la plongée, et Jie me suivra.

Je vais aussi créer une association, axée sur la collecte de fonds, pour louer des salles et pouvoir conférencer, principalement dans la capitale. Les citoyens contribuables doivent savoir que, sur le front du nucléaire, nous sommes gérés par des imbéciles, cupides, incompétents et lâches. Depuis dix-huit mois je n'ai jamais réussi à être confronté, en public, lors de débats filmés, avec des "responsables" du CEA ou d'ITER Organization. Lisez l'article de NEXUS : ITER n'est plus qu'un vaisseau sans capitaine, un bateau ivre, que les rats abandonnent avant même qu'il ne soit construit.

Le plan de déploiement des réacteurs de 4° génération, surgénérateurs fonctionnant sur la base du stock français de 300.000 tonnes d'uranium 238, est de la folie furieuse. Projet appuyé par les députés Vido et Bataille. Même chose pour le projet d'enfouissement des déchets à vie longue à Bure, en Champagne, contre lequel le brave Guéritte se bat comme un beau diable depuis des années. L'explication est que les "experts" sont incompétents et les décideurs ... irresponsables.

On dresse des plans pour un nucléaire de l'avenir à l'horizon de la fin de ce siècle, alors que la filière axée sur la fusion aneutronique ( Bore-Hydrogène ), impulsionnelle ( dans des Z-machines compresseurs MHD ) se développe à vitesse grand V. Le cap des huit milliards de degrés a été passé en 2011, cinq ans après les 3,7 milliards atteints à Sandia. Les Russes construisent la machine Baïkal, qui a de grandes chances de réaliser l'ignition.

En cette rentrée, en principe, un exposé en séminaire, dans l'épistémosphère, sur mes travaux de géométrie et de cosmologie. Je vais regrouper mes notes et composer un livre sur le nucléaire, que j'éditerai moi-même et vendrai par correspondance, à travers mon site (je suis interdit de médias). Aucune illusion à se faire sur Hollande, dont le premier geste a été de signer la décision de construire Astrid, surgénérateur à neutrons rapides, rebaptisé " de IV° génération ". Il ne fait qu'honorer les engagements pris vis à vis de ceux qui ont managé son élection, et sont en fait ... ses véritables patrons. Un lecteur m'a écrit (je ne sais si cette phrase est de lui ou de quelque autre personnage ) :

Gouverner, c'est mentir

Les politiciens écolos : vous avez vu, ça n'est pas brillant. Vers quelque bord qu'on se tourne ces gens visent des sièges, passent des accords, brillent par un manque total d'imagination, de souffle épique, de simples compétences. Ce sont des moulins à vents. Et, disons-le, ils engrangent des sous pour se payer une propriété dans le midi, ou un appartement dans un beau quartier de Paris, voire les deux, pourquoi pas ?

Je n'attends plus rien de ces gens. Je vais écrire ce livre, point.

 


 

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