ERREUR 404

14 avril 2009

 

Il n'a pas fallu longtemps pour que ce documentaite hallucinant disparaîsse de net. Vingt quatre heures après l'installation du lien sur mon site, celui ci débouche maintenant sur un message d'inaccessibilité.

 

Notre pain quotidien

 

ARTE+7 SERVICES a été promptement rappelé à l'ordre, le prétexte étant des problèmes de droits.

Peut-être....

Ce que je peux vous dire, c'est que les images montées dans ce reportage étaient à vomir, à la limite du soutenable. Je dirais ... urgentes. Je me rappelle les images diffusées il y a des décennies sur "l'élevage des veaux en batteries" où on s'insurgeait contre le fait que ces animaux soient élevés et nourris dans des conditions carcérales effrayantes.

 

Retrouvé en basse définition sur Google :

1er partie
http://video.google.fr/videoplay?docid=74833265902772768&ei=lk68SZiFOo3U-QaFjbnPAQ&q=notre+pain+quotidien&hl=fr&dur=3

2eme partie
http://video.google.fr/videoplay?docid=-5015556630222355465&ei=lk68SZiFOo3U-QaFjbnPAQ&q=notre+pain+quotidien&hl=fr&dur=3

3eme partie
http://video.google.fr/videoplay?docid=-8605294311376940214&ei=lk68SZiFOo3U-QaFjbnPAQ&q=notre+pain+quotidien&hl=fr&dur=3

Il est vrai que nous sommes omnivores, et que nous mangeons en particulier de la viende. Je ne suis pas celui qui tue le poulet ou saigne le porc dont la viande se retrouve dans mon assiette. De plus, l'industrialisation de la production alimentaire a ses contraintes de productivité. Dans ce film on voyait des machines à tuer les bovins, industriellement, mécaniquement. Jadis les veaux étaient amenés dans une pièce par des assistants. Puis l'un d'eux coiffait la tête de l'animal avec un masque, porteur d'un clou de fort diamètre. Enfin, un autre, maniant une masse, enfonçait la pointe dans le cerveau de la bête, qui s'affaissait. Puis d'autres la dépeçaient un peu plus loin. Tout cela a été mécanisé, c'est tout. Le reste d'intervention manuelle est celui où un employé s'approche machinalement de la vache ou du jeune taureau, piégé dans un container, dont seule la tête dépasse, et lui tire dans la tête quelque chose, un projectile ou une forte décharge électrique. Il peut ainsi mettre à mort mille bovins par jour, en ayant la tête ailleurs. Et que feriez-vous à sa place ?

Bientôt cette tâche sera robotisée. Un oeil électronique, couplé à un programme faisant de la reconnaissance de forme, identifiera la tête de l'animal et effectuera le geste beaucoup plus rapidement, de jour comme de nuit, et surtout de manière moins coûteuse. En fait, tous les emplois que vous auriez pu voir sur ces images, que vous auriez jugé inconfortables, disparaîtront tot ou tard. Ceux-là et bien d'autres.

Je me souviens, il y a vingt ans, d'un voisin informaticien qui développait une machine à cueillir les pommes. Le schéma était le même. Reconnaissance de forme, puis cueillette. Un bras muni d'une ventouse s'ajustait promptement sur le fruit et le détachait de l'arbe, après l'avoir saisi par aspiration. Un jour un système évaluant en une fraction de seconde la compacité du fruit par ultrasons remplacera le geste de la trieuse.

C'est tout le problème de notre rapport avec la nature qui se trouve posé là, de notre rapport avec le monde qui nous entoure. A terme, l'homme devient à son tour ce "veau en batterie". Au lieu de le tuer, on lui coince la tête devant un écran et on opère sur lui un décervelage ubuesque. On lui apporte de fausses réponses à de fausses questions. Quoi qu'on fasse, ce documentaire aurait amené des gens à réfléchir un peu trop, peut-être à moins consommer, et je ne suis pas sûr que seules des conditions de droits aient présidé à sa disparition, à son inacessibilité.

Il ne faut pas jouer les Tartuffes, comme ces foutus bouddhistes européens, qui font de leurs les règles alimentaires celles des hauts plateaux de là-bas. Savez-vous que les bouddhistes tibétains consomment de la viande. C'est normal : le blé pousse mal à ces altitudes. Ils ne tuent pas les animaux. Cette tâche est impartie à des bouchers musulmans. Des hommes, des femmes et des enfants qui meurent le ventre vide souriraient de voir ces images qui nous révoltent, et conclueraient avec juste raison : " eh bien moi, j'aimerais bien habiter dans une région où on puisse consommer ce qui sort de ces usines-là !".

Etats d'âmes de riches de la planète. C'est exact. Si j'avais eu le temps j'aurais fait quelques captures d'écran sur ce film, qui auraient peut être subsisté. A moins que .... des problèmes de droits .....

Je vois une chose étrange. La page ci-dessus, qui ne faisait que publier un commentaire sur le contenu même du film, a elle-même disparu. Etait-ce répréhensible de mentionner seulement le contenu du document ? Seule la journaliste d'ARTE, Marion Duval, pourrait nous le dire.

Il est cinq heures. J'ai beaucoup de travail pour réviser le manuscrit du livre que je vais éditer à compte d'auteur et que vous verrez bientôt annoncé sur mon site, et ailleurs. Je compléterai cette page par une dernière image, plus forte que celle de ce film, et qui résume tout le drame de notre planète. Je l'avais utilisée pour illustrer un article de Jean Ziegler, datant d'une année. Au fond, ce film autrichien ne montre que la moitié des choses. Son pendant serait un reportage sur une femme qui, à Haïti, s'en irait acheter pour dix centimes d'euros une galette d'argile pour la donner à manger à ses enfants et tromper leur faim.

 

habitants de la terre

 

Je ne sais si vous avez jamais vu la faim de près. Ca m'est arrivé, une fois. Quand je conduisais des safari au Kenya, les hasards des vols charters m'ont fait transiter par Dibouti, où je suis arrivé en plein temps de famine. Les rues étaient pleines de gens qui hurlaient leur faim. Que faire ? J'ai été faire le plein de boites de corn beef dans un magasin, puis je les ai distribuées dans les rues. Enfin, je suis rentré me terrer dans mon hôtel, en attendant le vol qui m'emmènerait à Nairobi, pour récupérer mes clienst et les emmener faire un voyage de 2500 kilomètres, à travers les belles réserves africaines.

Les avocats font des bien étranges métiers, qui les amènent à défendre aussi bien l'opprimé que la crapule, grâce à leurs talents d'acteur pour tous rôles. Les journalistes peuvent, eux aussi, voir bien des choses, diamétralement opposées, dans ce vaste monde. Les écarts béants se côtoient vite, pour qui se laisse guider par le hasard. Quand j'avais vingt ans le hasard a fait que moi aussi j'ai pu être reçu aux tables des plus riches et à celle des plus pauvres. C'est le destin du baladin, qu'on accueille aussi bien dans les châteaux que dans les masures. Je n'ai jamais oublié ce que j'ai vu.

 

Le luxe jusqu'à l'ennui, la pauvreté jusqu'à l'agonie de l'être.

 


 

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