L'Utopie existe, je l'ai rencontrée

12 décembre 2003

Un de mes lecteurs a attiré mon attention sur un site :

http://nswas.com/francais

Quand on clique là-dessus on tombe sur :

L'URL du site " nswas " pour " Nevé Shalom - Wahat as Salam " c'est à dire la traduction en Hébreu et en Arabe de " Oasis de Paix ". On notera les similitudes entre les deux langues : Shalom en Hébreu, Salam en Arabe.

Aussi hallucinant que cela puisse paraître il existe un village à mi-distance ( 30 km ) de Ramallah et de Jérusalem. Démilitarisée avant 1967 cette région n'avait pas été habitée depuis l'époque byzantine. Ce village d'Utopia, dans les faits portant les deux noms accolés " Névé Shalom - Wahat as Salam " a été "rêvé" par un prêtre dominicain, Bruno Hussar... juif d'origine, devenu citoyen d'Israël en 1966, aujourd'hui décédé. Le village se trouve sur un terrain qui a été ... loué par un monastère voisin, celui de Latroun, auquel il appartenait. Des familles constituées par d'étranges pionniers, Juifs et Arabes sont venues s'y installer, bien décidées à démontrer que la cohabitation était possible.

Après des années pionnières très dures, les premières familles arabes et juives sont venues y résider à partir de 1977. Elles ont choisi de vivre ensemble dans l’égalité et l’amitié, convaincues que leurs différences, loin d’être causes de conflits, peuvent être, au contraire, sources d’enrichissement. Les membres de NSH/WAS veulent démontrer ainsi la possibilité de coexistence en développant une communauté sociale, culturelle et politique, fondée sur l’acceptation mutuelle, le respect et la coopération dans la vie quotidienne – chaque personne demeurant fidèle à sa propre identité nationale, culturelle et religieuse. Le village, en croissance continuelle, comprend aujourd’hui environ 150 habitants, dont 40 familles avec 70 enfants. La vie quotidienne de la communauté est organisée sur des bases démocratiques. Un secrétaire et un secrétariat sont élus chaque année et tous les membres participent aux assemblées régulières où les questions concernant la communauté sont discutées et décidées. NSH/WAS est indépendant de toute autorité extérieure et n’est affilié à aucun parti politique. Chaque famille vit chez soi, élevant ses enfants selon ses propres coutumes et croyances.

On dirait une histoire à la Astérix. Un village de "pacifistes irréductibles", composé de 40 foyers survit, entre les tirs de missile lâchés par les hélicoptères de combat Israéliens et les explosions des charges des commandos-suicides palestiniens. Tout cela semble surréaliste. La cohabitation pacifique commence au jardin d'enfant, conforme à l'idéal de la communauté. L'action éducative des enfants a pour objectif l'intégration des enfants des deux groupes nationaux et non la création d'un troisième peuple. Ces enfants, possédant chacun une une identité bien établie, apprennent par une rencontre continue à vivre ensemble et à s'enrichir de leurs différences. Crèche de 3 mois à 2 ans. Puis école, de la première classe à la sixième. En tout, 278 enfants à la rentrée de septembre 2002, dont 238 à l'école et plus de 90 % provenant de l'extérieur du village.

- Instruction dans les deux langues, hébreu et arabe, dès la première classe.
- Egale participation des Juifs et des Palestiniens dans le gestion de l'enseignement
- Insistance sur l'identité de l'enfant sous tous ses aspects, culture, langage, littérature, traditions
- Aménagement d'un cadre de vie au quotidien favorisant les rencontres entre les enfants.

Pour plus de détails, aller voir sur le document en pdf mentionné sur le site http://nswas.com/francais


12 avril 2005 :

J'ai reçu d'un lecteur un témoignage direct, après une visite récente effectuée par cet Européen en Israël, qui donnait un autre son de cloche. Je l'avais reproduit ici, sans commentaire, au titre d'une "libre expression". Après m'avoir remercié d'avoir ainsi donné écho à son propos ainsi qu'au rapport rédigé dans le cadre d'une association ce monsieur m'a demandé de ne faire figurer que ses initiales.

J'ai retiré l'ensemble du dossier.

Pour un sujet aussi grave, aussi brûlant, quand on habite en Europe : ou on signe de son nom, ou on se tait.


I had a dream

22 décembre 2003

Noël c'est dans deux jours. Comme me l'écrivait mon ami Andréas Guest, des enfants continuent de naître dans ce monde qui se déchire. Le flux d'innocence se poursuit, dans une matrice qui présente des aspects monstrueux. L'espoir émerge du désespoir général. Lisez ce qui précède ce texte sur cette page web, remontez l'ascenseur. Quelle force dans cette idée "Oasis de Paix". Il y a toujours plus fou que soi. Et ces gens sont vraiment des fous. Vivre la paix, sa paix, en étant au milieu de la guerre la plus horrible, seuls les fous peuvent le faire. Chapeau bas. On trouve décidément toujours plus fou que soi.

Comment pouvons-nous lutter contre l'argent, la destruction des ressources naturelles, la perversion de tout, des idées, des efforts, le mensonge et la désinformation organisés, le culte du veau d'or, l'inconscience de nos scientifiques mués en apprentis sorciers, plus dangereux que jamais. Science sans conscience n'est que ruine de l'âme. Combien de scientifiques de notre temps ont encore une conscience ?

Il y a sur cette planète errante des hommes et des femmes de bonne volonté, c'est sûr. Il n'y a pas que des malades dans leur coeur et dans leur âme. J'en ai eu la preuve lorsque, condamné pour diffamation pour avoir dévoilé des choses par trop gênantes et appelant des onconnus à la rescousse, j'ai reçu en quelques semaines de montant de l'amende, on pourrait dire de la .. rançon.

Nous sommes nombreux, mais nous ne savons ni comment nous trouver, ni comment agir. Nous savons aujourd'hui que nos médias nous mentent et donnent à notre monde l'allure du film Matrix, comme me le faisait remarquer si justement un lecteur. Nous savons que nous ne pouvons pas compter sur nos journalistes, sur nos chaînes, nos journaux et que ces sites Internet qui existent brillent comme de faibles lampes dans l'obscurité générale. Le monde est en train de se travestir de mensonge comme il ne l'a jamais été. Le film Matrix était porteur d'une image forte. Nous croyons vivre et nous ne sommes que des corps baignant dans une matrice perverse qui suce notre énergie, nous maintient dans une non-vie, une non-pensée, nous faisant consommer des sentiments frelatés et toxiques, de véritables poisons de l'âme, en fait. Je me souviens d'un temps, il y a six mois, après cette condamnation, où nous tentions de faire le bilan, Andréas et moi. Des batailles avaient été perdues. Le mensonge gagnait la partie, une fois de plus.

Alors Andréas m'a dit : "le rêve est plus puissant que tout. Immatériel, il est invulnérable". Il a raison.

L'homme est allé dans la Lune. J'ai lu dans "Ciel et Espace" une longue interview d'Amstrong, prodige de langue de bois. Après avoir prononcé sa phrase historique "Un petit pas pour l'homme mais un grand pas pour l'humanité" (improvisée ? Je n'en crois pas un mot). il est allé planter son petit drapeau imbécile, qui se tient toujours dans cette mer de la Tranquillité, immobile dans un vent solaire incapable de le faire se mouvoir. Elle est bien triste, cette conquête lunaire, mais plus tristes encore les propos de cet homme ordinaire, pilote de chasse en Corée, puis pilote d'essai. Un poête, Amstrong ? Je n'irais pas jusqu'à dire cela. Un homme qui, depuis des décennies, remue sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Pauvre héros de nos Temps Moderne. Je crois que je n'ai jamais rien lu de plus triste que cette interview, depuis des années.

Avant que ce robot à peine amélioré, exempt du moindre état d'âme, ne foule le sol de l'astre sélène, il y avait encore de la place, là-bas, pour les amoureux, pour les Amélie Poulain. Mes amis, ce rêve d'alliage léger, de plastique et d'une micro-informatique balbutiante fut un ratage complet. Pas étonnant que les gens s'en soient désintéressés, à ce point. Ils n'aiment pas être pris pour des cons. Là-bas, à 400.000 kilomètres, ce drapeau imbécile achève de se déliter sous l'impact des micro-météorites. .

L'ISS, la Station Spatiale Internationale, connaîtra le même sort. Cette caravelle des temps modernes ne mène nulle part, ne sert à rien, et surtout pas à transporter nos rêves. Elle est à l'image de notre ministre de la recherche, Claudie Haigneré, également experte en langue de bois et pauvre en imagination : ennuyeuse.

Où loger nos rêves ? Pas là, sûrement. La représentation de cet opéra spatial est un bide complet, un four. Dame, quand le texte est mauvais, la pièce l'est aussi.

Les scientifiques tentent lamentablement de nous enflammer à coup de supercordes ou de manipulations génétiques-miracles. Mais ça ne passe pas non plus. Reeves qui, avec sa poussière d'étoiles, s'est transformé en marchand de sable se fait plus discret.

J'ai un rêve, concret et immatériel. Oui, cela peut cohabiter. Je le dédierai à Martin Luther King, à Gandhi, à Thor Heyerdal, à Antonio Ribera, son compagnon à l'île de Pâque. Andréas a raison : les rêves sont invulnérables. Pour partager mon rêve.

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La Recherche

14 janvier 2004 repris le 16 janvier 2004

En ce moment des chercheurs manifestent contre les réductions de crédits. Pas mal de gens m'ont demandé :

- Monsieur Petit, vous qui avez eu derrière vous toute une expérience du monde de la recherche, quelle est votre position sur tout cela ?

Aucune question ne doit être esquivée. La réponse est difficile. Le problème a de multiples facettes. La recherche est une activité conduite par des hommes. Celle-ci a deux facettes : la recherche fondamentale et le développement.

Il y a une quinzaine d'années j'étais à Moscou avec le journaliste Patrice Van Eersel. J'avais revu mon vieil ami Vladimir Golubev. Dans ma carrière les occasions de voyage ont toujours été rares. Van Eersel connaissait un type qui s'appelait Goldwin qui avait organisé un "Space Bridge" mémorable. Les Américains avaient pu voir en direct leur président discuter avec son homologue soviétique. Tout cela avait été projeté à New York d'un côté, à Moscou de l'autre, sur écrans géants. On avait mobilisé les gros moyens de l'époque. Goldwin proposa quelque chose de plus modeste, utilisant une liaison téléphonique entre Moscou et une petite ville du Minnesota. D'un côté il y avait une classe d'une high school, de l'autre de jeunes Russes. Tout ce petit monde avait dans les treize-quatorze ans. Le contact son fut effectué. Puis nous pûmes échanger des images. Le moyen restait primitif. Il y avait une petite caméra vidéo en noir et blanc qui saisissait une image. Il fallait ensuit mobiliser la ligne téléphonique pour transmettre l'image, ce qui prenait quelques minutes. L'image reçue apparaissait alors sur l'écran d'un micro-ordinateur qui n'avait sans doute pas grand chose à voir avec celui que je manipule en ce moment. Une imprimante inscrivait alors une image d'une dizaine de centimètres de large, sur du papier thermique.

Le contact fut ainsi établi entre ces deux groupes de gosses. Il y eut deux photos de groupe qui franchirent les quinze mille kilomètres qui nous séparaient. Je remarquais un grand gamin avec les oreilles décollées. Nous demandâmes un gros plan de lui. A partir du cliché je fis un portrait de lui et cette image fila de nouveau à l'autre bout de la Terre. Les jeunes Américains demandèrent qui j'étais. Les Russes leur parlèrent, en Anglais, seule langue possible pour qu'une communication puisse s'établir, de mes bandes dessinées, dont l'une venait d'être publiée à Moscou. Ils voulurent avoir un gros plan d'une image. Une grande partie de la nuit passa à jouer avec tout cela. Les gosses du Minnesota chantèrent du folk song avec leur prof, qui les accompagna avec sa guitare. A Moscou nous fîmes de même, avec la miennes. Les enseignantes Russes avaient de fort jolies voix.

A l'époque le fax n'existait pas. Aujourd'hui nous pouvons balancer des images, du son, aux quatre coins du globe. Hier j'étais dans une rue d'Aix. Mon portable se mit à sonner. J'avais un sms. Je l'affichais. C'était mon amie Jacqueline, partie une semaine plus tôt.

- Je vois l'Anapurna. C'est magnifique.

Dans quelques années, dans peu d'années, en n'importe quel point du globe on pourra parler avec n'importe qui, voir son image s'animer sur l'écran d'une machine qui tiendra dans le creux d'une main.

Le TGV bouleverse l'idée que nous nous faisions des communications. Il est plus facile à un Parisien d'aller passer son week-end dans une maison de la région d'Aix que de gagner l'équivalent en région parisienne. Un jour les gens circuleront sur des trains à lévitation magnétique, à huit cent kilomètres à l'heure. Décidément, des choses changent.

A quoi servent les chercheurs, dans tout cela ? Il y en a de deux espèces, ceux qui font du développement, de la "recherche appliquée" et ceux qui font du fondamental. Le téléphone portable, les satellites, le TGV, la lévitation magnétique, le RMN, etc, tout ça c'est de l'application. Il y a de gros profits à faire. Ca intéresse les industriels, les politiques. Le fondamental implique un effort à long terme dont les retours sont moins évidents et c'est là que les choses se compliquent terriblement. Nous ne vivons pas dans une époque l'explosion scientifique, sur ce plan, mais de stagnation. Notre physique théorique stagne, notre biologie stagne, notre astrophysique stagne.

Au tournant du siècle nos connaissances subirent une profonde mutation. 1895 : découverte de la radioactivitépar Becquerel. 1932 : découverte du neutron par Chadwick. J'aimerais que quelqu'un crée une revue imaginaire, qui serait l'équivalent de "La Recherche" ou de "Science et Vie" de cette époque. Vous imaginez les manchettes :

- On vient de découvrir une particule, l'électron. Sa charge et sa masse ont été mesurées. Il se confirme bien que ces minuscules objets transportent ce que nous appelions le courant électrique. Mais par un caprice du hasard il va dans le sens inverse de celui que nous avions choisi.

- La matière est bien faites d'atomes. Un néo-zélandais, Ernest Rutherford, le confirme. Tous les détails de cette fantastique expérience.

- Kammerling Onnès bouleverse nos conceptions en matière d'électricité. Il a montré qu'en dessous d'une certaine température l'effet Joule disparaissait complètement dans certains alliages.

- Le mathématicien Goedel a montré que, quoi que nous puissions dire, nous dirons au moins une ânerie. Son théorème montre que tout langage contient au moins une proposition indécidable.

- etc....

En 37 années la face de la science a changé, dans de nombreux domaines. Maintenant, pouvez-vous me citer une découverte vraiment majeure, d'un calibre comparable, qui aurait été faite dans les 37 dernières années, c'est à dire depuis 1967 ? Il n'y en a pas. Il n'y a que de fantastiques développements. La Nature nous boude. Elle nous signifie qu'une nouvelle mutation est à entrevoir. C'est mon avis.

Comment le monde de la recherche doit-il se situer dans un tel contexte ? C'est difficile. Notre monde scientifique est comme frappé de stérilité. Il y a une cause à cela. Il n'y a plus guère de place pour les rêveurs, pour de grands explorateurs, pour des "fous de science". Les hommes ont changé, aussi. Dans les années vingt un scientifique comme Sommerfeld, enseignant à Gottingen, lançait à ses élèves :

- Ahr so, la maison science est en complète réfection. Partout retentissent des tirs de mine. Ce que je vais vous enseigner en cette rentrée pourra très bien se révéler être une complète ânerie au printemps prochain !

Et il partait d'un grand rire. Imaginez vous quelqu'un dire une chose semblable, de nos jours, quelque part ?

La science est devenu un immense échiquier où se jouent des pouvoirs, dans tous les pays. Il n'y a plus de grands projets, de frontières. Il n'y a plus que des mirages. L'infiniment petit se dérobe. L'élémentaire explose en une multitude. L'infiniment grand se paye carrément notre tête. La Nature nous parle, mais nous refusons de l'écouter. Elle nous dit "pensez autrement. Vous êtes à côté de vos pantoufles", mais nous pédalons obstinément dans le paradigme comme des écureuils dans leurs cages. .

- Tout cela, c'est bien joli, monsieur Petit, me dira mon interlocuteur, mais en dehors de ces remarques, que proposez-vous de concret ?

- Recrutement... profils... budgets... grandes orientations.....moyens......

J'écoute Claudie Haygneré. C'est probablement le ministre de la Recherche et de la Technologie le plus sexy que nous ayons jamais connu. Hélas cette femme me semble dramatiquement dépourvue d'imagination. Son oeil ne brille pas, ou peu. Elle n'est pas habitée par un rêve. Elle fait passer les pilules, négocie la politique gouvernementale.

- Monsieur Petit, vous ne répondez pas à ma question !

- J'en conviens, j'en conviens. Il faut essayer d'amener une idée neuve. J'en propose une. Il faut impérativement, dans le monde de la recherche, que les gens ne puissent pas cacher leur banalité derrière une façade. Il est difficile d'évaluer un chercheur. Mais il peut ... s'évaluer lui-même. J'aimerais imposer cette exigence. De nos jours un système comme Internet permet pratiquement tout. Un chercheur peut y loger son dossier de recherche, avec toutes ses publications, tout son travail. Tout le monde peut savoir ce que font les autres, avec un simple clic. Ce texte est en noir et blanc. Mais imaginez que j'introduise la couleur, avec un codage.

   Ceci correspond à un travail complètement original. Ce sont mes idées. Elles conduisent à une conception des choses qui se révèle opératoire. J'ai pu grâce à ces idées interpréter tel phénomène, concevoir telle expérience, qui a marché, faire telle observation. Tout cela débouche sur un modèle. J'ai un claim, une revendication. Je crois réellement que ce que j'avance est nouveau, révolutionnaire et j'attends les critiques de mes collègues pour pouvoir y répondre.

   Tout ce que vous trouvez dans cette couleur, noire, n'est, par contre, pas original. Il ne s'agit que du rappel de travaux effectués par d'autres, ou précédemment publiés, y compris par moi. L'original est coloré. Il y a différentes couleurs.

   Ainsi ce que je vous expose ici n'est original que par l'application que j'ai conçue, d'un modèle classique. C'est l'application qui est originale et je revendique cette originalité.

   Là, la nouveauté réside dans le phénomène mis en évidence. Il n'y a pas de précédent. Je vous le présente bien que je ne sache pas l'interpréter.

   Ici il s'agit de ... physique théorique. J'avoue que je ne sais pas très bien, ni à quoi cela peut servir, ni si cela signifie quelque chose de précis. Quelqu'un, un jour, trouvera peut être une application à cette théorie orpheline.

  Ceci est assez spéculatif. Il y a des hypothèses assez gratuites, qui sont signalées. Dans cette couleur, on indique le profit que l'on peut tirer de cette interprétation des phénomènes ou des observations. Dans celle-là ce qui déconne.

   J'ai joué avec les couleurs. Tout ceci mériterait réflexion. Un petit nombre de couleurs suffirait pour coder l'essentiel. Ainsi, au premier coup d'oeil tout le monde saurait qui innove et qui se complaît dans la butyrocinèse (de butyros, le beurre, et kinésis, le mouvement) ou qui jette de la poudre aux yeux. Je crois que cela aiderait pas mal à y voir clair. Internet permet aussi de donner aux débats de la vigueur. Les critique y est possible. Les "revues de publications" pourraient acquérir un fonctionnement plus dynamique. Elles ne seraient que des arbitres :

- Untel critique tel passage de votre travail. Il dit que c'est moins original que vous ne le prétendez. Il cite des références. Qu'avez vous à répondre ? Voulez vous changer vos couleurs ou contestez vous ses dires ?

- Untel dit que vous essayez de nouveau de nous "vendre" votre boulot d'il y a dix ans, sous une autre forme et qu'en fait il n'y a rien de nouveau dans ce que vous amenez ici.

- etc...

   Ca c'est un premier point. Le second concerne les statuts et les rôles. Mais c'en est en quelque sorte le corollaire. Avec un tel système de transparence il deviendrait difficile à des hommes de s'installer dans une notoriété ou de revendiquer un statut d'expert immérité. Tout serait mobile, tout évoluerait. Dans notre société nous croulons sous le pouvoir de vieux cerveaux usagés, devenus stériles. A l'inverse on emmerde des types formidables, comme mon ami Pierre Midy, qui a dépassé la soixantaine et qui continue à produire des choses de qualité, à tout va. Mais, sans doute, la politique du Cnrs consiste-t-elle a estimer que, passé soixante ans, une n'est plus capable de produire quoi que ce soit.

    Ca n'est pas évident. Souriau, qui a dépassé quatre vingt ans, est toujours aussi éruptif. A cet âge canonique aucun mathématicien de la région ne saurait lui prendre un set et beaucoup de ses travaux restent encore mal compris. A côté de cela, je connais des tas de "jeunes vieux". La recherche en est pleine. Je connais aussi des puits de science d'où ne coule aucun filet, qui évoque la phrase "ceux que leurs ailes de géants empêchent de voler". Ce sont parfois d'excellents enseignants, égarés dans un univers où l'imagination est reine et où il ne sont pas équipés pour y faire face.

   Le labo de Benveniste se meurt, dans l'indifférence générale. Pourtant, personne ne sait pourquoi l'eau est liquide à la température ordinaire, ou comment les protéines communiquent entre elles. Cet empêcheur de chercher en rond n'est aidé par personne. Il s'épuise, c'est tout, et cela m'attriste car je le sais honnête.

   Savoir qui est qui, qui fait quoi. La transparence. Le progrès est à ce prix. Il ne faut pas espérer définir des "critères d'évaluation", des "profils". C'est trop biaisé. Si on veut tabler sur le nombre des publications, alors des malins se débrouilleront pour vous resservir dix fois le même plat, avec d'autres assaisonnements. Si c'est le nombre de citations, alors on s'entre-cite entre amis. Ca marche très bien, ce petit jeu-là.

   Est-ce la notoriété, l'aisance vis à vis d'un public ? Ouh là, comme cela peut être trompeur. Suivez mon regard....

   Est-ce le fait de publier ? Hum.... le critère est délicat. Le monde de la publication est lui-même un fief. Ceci étant, ceux qui piétinent devant les hauts murs peuvent aussi revendiquer leurs succès, afficher leurs prétentions, réclamer les critiques. Tout cela est un combat qui doit se dérouler. La science est un monde darwiniste où les nouvelles idées talonnent les anciennes. Le conflit est normal, mais il faut que tous aient leurs chances.

  Il faut laisser le jeu scientifique jouer en toute liberté, laisser aux critiques le moyen d'émerger, quitte à faire tomber beaucoup de masques. Ceux qui ont des états de service bien remplis ne craindront pas ce feu roulant et sauront se défendre. Il faut faire de la science un forum, non un lieu protégé, sanctuarisé. Cet éclairage risque de révéler des incompétences, des stérilités.

  La télévision est une école d'illusion. Mais le haut débit va se généraliser, concurrencer ce petit écran qui est la machine à décerveler de notre époque. Alors des sites se mueront en stations de télévision "libres" comme il y eut jadis des "radios libres". Avec celles-ci il fallait maintenir l'auditeur en haleine. De nos jours on peut télécharger des conférences. Un jour proche on pourra télécharger des émissions entières, de son choix. Internet est déjà un journal en soi.

   La seconde idée concerne les objectifs. Là encore l'information doit pouvoir circuler. Il y a beaucoup de décisions contestables qui sont prises, d'options qui ne correspondent pas aux réels besoins de hommes. Là encore le débat doit s'instaurer. l'ITR est un exemple de sommes phénoménales qui vont être englouties dans un projet des plus problématiques. La fusion fonctionne. Les Anglais ont obtenu quelques résultats, en restant bien loin du rentable. Mais les particules rapides arrivent à franchir la barrière du confinement magnétique, arrachent des atomes lourds des parois. Ceux-ci refroidissent le plasma, par "rayonnement de freinage". Alors, comment faire ?

   Si l'idée était passionnante, alors des hommes et des femmes accepteraient de s'exiler aux îles Kerguélen pour participer à cette passionnante aventure. Mais imaginez que le site retenu pour le projet corresponde à quelque trou perdu. Vous verrez alors l'intérêt tomber fortement. Cadarache, c'est la mer, le ski, à portée de week-end, le Lubéron à côté, une sacré qualité de vie. Je gage que si les choses se font on installera une gare TGV à proximité. Comme ça on pourra aller voir les dernières pièces de théâtre, dans la capitale.

   J'aimerais qu'on se soucie d'énergies douces, que plus d'argent soit consacré aux éoliennes, à tout ce qui peut tirer de l'énergie dans cet immense réservoir où nous vivons. Un jour je parlerai de tout cela. Je crois aussi que les biologistes devraient se préoccuper de santé autant que de maladie. Il manque, dans cette recherche, un plan, un objectif. Disons le mot : un humanisme.

  Il faudrait parler de l'argent qui, en France, est englouti par l'armée, par le gâchis qui y règne, jouissant de la plus complète impunité, par les conséquences catastrophiques de la main mise sur toute la recherche de pointe par les polytechniciens, "gestionnaires polyvalents" qui, dans ces secteurs deviennent de simples parasites, coûteux.

   Il y aurait beaucoup à dire. Le Cnrs, par exemple, est très gangrené. Il y a beaucoup d'incapables, de planqués, de magouilleurs en son sein. Pourtant, si on le supprime, on tue toute recherche en France. C'est le seul endroit où pouvait survivre un ... Jean-Pierre Petit, et bien d'autres dans mon genre. Dans le privé j'aurais vite été réduit au silence, viré. La stabilité de l'emploi du fonctionnaire est à double tranchant. Elle permet à des incapables de survivre, invirables. Mais elle permet aussi à l'homme libre de parler, d'avertir. Ailleurs, mais je n'aurais pu m'exprimer comme je l'ai fait.

   Nous gouvernants, de droite ou de gauche, sont des imbéciles. Ils ne pensent qu'avec du court terme et de la rentabilité. Cest la meilleure façon de tout perdre. Cela avait commencé il y a 25 ans avec une politique imbécile instaurée par Hubert Curien :

- Bloquons les carrières des chercheurs du Cnrs. Ca les incitera à partir dans le privé, pour 'l'irriguer".

   De son propre aveu Curien, x années plus tard, ça n'a pas marché. Plus qu'une erreur, c'était une faute. Mais quel dirigeant, en France, paye ses fautes ? Je n'ai aucune estime pour cet homme à gros sourcils, aussi dénué d'imagination, à qui nous devons en partie notre énorme retard en matière de MHD. Je raconterai, quand j'aurai le temps.

   On lui a tout fait à ce pauvre Cnrs. On nous a même collé Feneuille, de la direction générale des ciments Lafarge. Quelqu'un, dans le gouvernement, avait dit "Le Cnrs est une entreprise comme une autre. Or, une entreprise doit être bien gérée. Il faut un bon gestionnaire à la tête de cette structure, que j'estime mal gérée. Je suggère que Feneuille aille y remettre de l'ordre".

  Celui-là a laissé un souvenir des plus catastrophique. Partout où il déboulait il disait "pensez rentabilité". Puis il repartait avec son staff, laissant par exemple un ami, directeur de l'Institut du Monde Arabe d'Aix, éberlué. Il y a quelques semaines j'étais dans un TGV avec une femme qui avait travaillé à la DG de Lafarge.

- Feneuille ? Ca n'était pas notre meilleur élément. On vous l'a collé, c'est tout.....

   Il est vrai qu'on a une astronaute comme ministre.

   Considérons ce texte comme un petit début. On me pressait de réagir. Je l'ai fait. Mais il faudra nous poser sérieusement la question. J'aimerais que des directeurs de labo français, des professionnels me donnent leur sentiment. Le cas échéant leur identité pourrait être protégée par un pseudonyme. Je voudrais avoir leurs avis et suggestions. Essayons d'être positifs, de trouver des solutions possibles. Ce sont des problèmes délicats, où de plus les réponses ne sont pas les mêmes selon les secteurs.

 

16 janvier 2004

Suite à la publication de ce premier texte sur la Recherche j'ai eu quelques échos qui émanent en général de chercheurs du secteur public ou privé qui veulent signaler des disfonctionnements. Ce n'était pas de thème abordé. Une telle énumération prendrait des volumes entiers. La question est de savoir comment améliorer le fonctionnement de la recherche. Nous verrons plus loin que certains ont des positions très affirmées dans ce domaine.

Dans un premier temps j'ai suggéré que les chercheurs et même en général tous les personnels impliqués dans le monde de la recherche, y compris les administratifs et les techniciens produisent se livrent une auto-évaluation, facilitée par la définition de codages de couleur. Le système Internet permet l'établissement d'énormes bases de données, pratiquement sans limitations de volume. De plus cette information peut être décentralisée, la navigation étant facilitée par les divers liens. Les "bons" ont a gagner à pratiquer une telle transparence, les "mauvais", non.

Il est possible d'inclure dans cette base de donnée de la recherche Français toutes les carrières de tous les chercheurs avec la reproduction de toutes leurs publications, traitées par eux à l'aide de ce codage chromatique. Cela permettrait de savoir qui fait quoi, comment, où va l'argent, quels sont ceux qui prennent les décisions, comment, pourquoi faire, quels sont les projets acceptés, refusés, etc. Personne n'échapperait à cette auto-analyse, susceptible d'engendrer des questionnements, voire des mises sur la sellette, même le ministre (j'ai souvent tendance à convertir le mot en sinistre. Souriau, quant à lui préfère "minustre").

La moralisation de la recherche est à ce prix.

Je me souviens que quand mon laboratoire, l'observatoire de Marseille avait été en 1999 intégré au Laboratoire d'Astronomie Spatiale de Marseille pour former une seule entité, regroupant une quarantaine de chercheurs un site labo avait été ouvert avec son webmaster. J'avais immédiatement suggéré que chaque chercheur puisse inclure ses travaux publiés, avec quelques mots de présentation. Mais immédiatement Mazure qui, à travers une sorte de "consensus mou" occupait une position de "porte-parole pour la cosmologie" alors qu'il ignore tout des modèles cosmologiques et confond cosmologie et astronomie à grand redshift avait tout de suite dit "qu'il n'était pas pour le fait d'encombrer ainsi le disque". L'argument était absurde quand on mesurait déjà la place allouée lors de la création du site. Mais il est évident que tous les gens n'ont pas à gagner d'une politique de transparence.

Je pense que cet enquête publique est incontournable. Il ne s'agit pas de créer des commissions d'enquête mais de provoquer des auto-analyses. Cela consiste simplement à demander aux gens d'expliquer pourquoi ils perçoivent un salaire, en justifiant leurs activités et en prêtant le flanc aux critiques, avec possibilité d'y répondre. Je crois qu'on n'échappera pas à ces états généraux de la recherche, à son aspect forum. Internet permet interpellations et réponses. Cette possibilité de toucher désormais des masses de gens, offerte par le système du net, de répondre, nous fait envisager une situation qui n'est ni l'autoritarisme d'une oligarchie ni la tyrannies de bandes s'abritant derrière le masque de la démocratie. Le net permet de contourner toute monopolisation des moyens d'expression et de recours. Aujourd'hui n'importe quel individu qui veut s'exprimer fait jeu égal, site contre site, avec n'importe quel groupe de pression. Cette liberté inquiète tellement les gens de pouvoir que des projets de lois sont soumis pour couper court à cette expression sauvage, en "responsabilisant les serveurs et en les incitant eux-mêmes à pratiquer une censure".

Je viens d'être l'objet il y a seulement quelques jours d'une sommation à enlever de mon site une "correspondance privée" que j'avais reproduite. Celle-ci ne faisait nullement référence à la vie privée de l'auteur du texte. Cette mention n'avait rien de diffamatoire. Mais ce texte reproduisait simplement l'opinion négative qu'il avait exprimé sur moi et sur mes travaux. En publiant ces quelques lignes constituant une réponse à une autre personne je donnais simplement de l'écho à son propos, comme si je disais "ce que vous susurrezà l'oreille de cette personne, pourquoi ne pas le dire à voix haute à des milliers de personnes ? Assumez la responsabilité de vos dires ". Il aurait pu répondre, y compris me demander un droit de réponse sur mon propre site, que je lui aurais aussitôt accordé. Mais cet homme perdit la tête au point brandir des menaces de recours judiciaire en rappelant que "la publication d'une correspondance privée pouvait entraîner des peines allant jusqu'à un an de prison et 70.000 euros d'amende", car de fait ce texte le discréditait. J'ai trouvé le procédé méprisable. C'est appeler une société corrompue à la rescousse, quand on est en difficulté.

Je ne sais pas comment on pourrait appeler une opération où tout le monde de la recherche ferait son auto-analyse. Hélas, les choses sont devenues telles qu'il faut laver le linge sale, non seulement en famille, mais en public. Une véritabe "Opération Augias" où beaucoup de masques tomberaient.

Je vais maintenant me faire l'écho, avec son autorisation, de l'avis du mathématicien Jean-Marie Souriau. Questionné, il a répondu de manière très catégorique.

- Toute notre science d'aujourdui a été forgée dans la première moitié de ce siècle. La seconde, si elle a été riche d'applications technologiques, connaît une totale stagnation dans le domaine du fondamental, qui dure déjà depuis un demi-siècle. Pragmatique, on peut se demander ce qui s'est passé dans le monde de la recherche, ce qui différencie ces deux périodes, partageant le siècle en deux. Avant, la science était menée par des individus. Il y avait des leaders, des responsables, des scientifiques en vue. Aujourd'hui il y a des commissions. On peut qualifier le premier système, selon le vocable forgé en 1968, de mandarinal. Ces mandarins avaient le pouvoir, mais on savait qui l'avait. Il y avait des responsables, connus, vers qui on pouvait se tourner, qu'on pouvait désigner. Aujourd'hui il n'y en a plus. Les commissions, de compositions mouvantes, sont des structures anonymes, acéphales. L'expérience a démontré l'inefficacité de ce second système, simplement dans les faits, sur maintenant un demi-siècle. Il y a plus : des innovations majeures, par exemple celles qui ont conduit à l'explosion de l'informatique, n'ont pas été l'aboutissement d'un "projet de meilleure gestion de l'information" mais le résultat du génie de quelques types qui ont "bidouillé dans leurs garages". L'innovation ne se programme pas. Elle est imprévisible. Le faits montrent que ce système qu'on a nommé "mandarinal" où les orientations et les décisions en matière de recherche étaient confiées à des individus parfaitement identifiés et responsables avait, en dépit de toutes les critiques qu'on peut lui imputer, fourni des résultats majeurs alors que celui où on confie à des groupes les mêmes fonctions a conduit à une stagnation catastrophique. Pragmatiquement je recommanderais donc le retour à l'ancien système.

Que peut-on objecter à cette prise de position ? Elle est impressionnante parce que ce que dit Souriau est parfaitement exact. Je ne sais pas quelle pourrait être la bonne solution. Toujours est-il que le progrès scientifiquesemble mal s'accommoder de la standardisation, d'un nivellement et d'un conformisme à l'oeuvre sous prétexte de mettre des équipe au travail sur des projets. Il a été démontré en 50 ans que a ne marchait pas, c'est tout....


22 février 2004

Un éditorial qui sera assez bref, avant de partir pour Paris pour aller travailler deux jours avec Narlikar, président de l'IAU, International Astronomical Union, spécialiste international de cosmologie et ancien élève de Fred Hoyle. Puis, mercredi 25 il y aura mon sémionaire il y aura mon séminaire de cosmo, sur son invitataion et sur celle de mon ami l'Académicien Jean-Claude Pecker, au Collège de France.

J'ai un article en lecture, dans une revue à comité de lecture. Le travail est bon, innovant. Comment cela se passera-t-il ? Je l'ignore. Le papier peut tout aussi bien être accepté tout de suite ou faire l'objet d'un bras-de-fer très pénible, qui, par expérience, peut durer une bonne année Mais c'est le jeu. Deux autres membres de mon équipe viennent de finaliser d'autres travaux. Le travail du premier est extrêmement astucieux et clair. Seule question : est-ce que cela a déjà été trouvé ? Il va lui falloir explorer la bibliographie avant de l'envoyer en publication. Le second a pondu a pondu un boulot impressionnant et passionnant. Avant de le soumettre il va, lui, essayer d'obtenir l'aval d'un spécialiste reconnu pour obtenir une "lettre d'accompagnement" accompagnant l'article. Je souhaite qu'il y parvienne. On dépense souvent, pour passer les barrages existant dans les revues de publication dix fois l'énergie dépensée pour pondre le travail lui-même. Mais sans ces publications, qui nous font descendre dans l'arène pour affronter les feux roulants de collègues, d'autant plus redoutables que ceux-ci restent anonymes, ces travaux n'ont pas l'impact souhaité.

Mon ami Pierre Midy, ingénieur au Cnrs, a aussi "quelque chose sur le feu". Il a bien du courage car depuis une année le Cnrs lui a ... supprimé sa prime de recherche, complément important à son salaire. C'est aberrant, mais il y a tellement de choses aberrantes dans cette boutique. Les dirigeants pantalonnent, les ministres font du vent, comme Claude Haigneré. On sucre les crédits. Les gens sont au courant. Il n'y a pas que sur ce plan-là que le ministère Rafarin est un catastrophe. Ce monsieur "rogne ici et là" pour que l'Etat puisse faire des économies. Politique imbécile, à courte vue, dommageable. Pendant ce temps-là Chirac vit dans le château qu'il a fait restaurer aux frais du contribuable en le faisant classer comme monument historique. Juppé rumine sa condamnation, en criant qu'il est un bouc-émissaire. Je suis passé dans la région de Limoges. Pas loin se trouve la propriété de Giscard d'Estaing. Mon ami Jean-Claude, qui me recevait, m'a dit que le portail de l'ancien Président était impressionnant de luxe. J'imagine qu'il a fait enluminer par des artisans du fer les lettres entrelacés de son nom à rallonge, alors que tout le monde sait que ce polytechnicien a acheté jadis la seconde partie de son nom, empoché les diamants offerts par Bokassa, effectué des chasses somptueuses en Afrique, activité qu'il affectionnait. Maintenant qu'il est dans l'automne de sa vie on se met à décrire son septennat comme un modèle, alors qu'il n'a pas fait grand chose. Je me rappelle que la presse signalait, à l'issue de celui-ci qu'il avait fait mettre des bouts filtres sur les cigarettes distribuées aux soldats. Il a généralisé la TVA, en démocratisant l'impôt indirect. Il revendiquait aussi un important titre de gloire : l'électrification de la France avec le nucléaire.....

Il faudra un jour que j'ouvre un dossier "Energie douces", domaine où Claudie Haygneré ne brille pas par l'imagination. Ailleurs non plus, du reste. Je suppose qu'on l'a mise là "pour qu'elle fasse de la communication".

Mon ami Jacques Benveniste voit son laboratoire mourir d'asphyxie, dans l'indifférence générale, ce qui m'attriste profondément. Il en est à payer ses collaborateurs de ses propres deniers. C'est un Bernard Palissy des temps modernes. Boiron, que l'homéopathie a fort enrichi, ne l'aidera pas. Normal : en traitant cette question sérieusement, si les méthodes mises au point par Jacques donneraient du crédits à certains de ses médicaments, les études montreraient que d'autres ne sont que des placebos. Boiron préfère ne pas prendre le risque. Jacques a du vendre les brevets qu'il détenait. C'est un homme honnête, malade, fatigué. L'eau recèle des mystères passionnants. Les protéines ne communiquent pas par le modèle "clé-serrure", cher à l'Institut Pasteur, mais en se servant des molécules d'eau qui les entourent comme d'une antenne quelles "pilotent" à leur façon. L'énergie n'est que l'énergie électromagnétique ambiante qui est captée par ce cocon de molécules d'eau puis réémise par un phénomène comparable à fluorescence, selon un spectre très précis et ciblé. Jacques a montré que l'efficacité de ces échanges entre protéines étaient quasi annihilés en opérant dans une cage de Faraday. Il faudra que je parle de tout cela. C'est très innovant, mais comme d'habitude dans notre pays, tout le monde s'en fout. Il n'y a que quelques journalistes à courte vue pour écrire, dans "Science et Vie" :

- Comment voulez-vous qu'un molécule aussi simple que l'eau ait une "mémoire" ?

Simple, l'eau ? Vous rigolez. On ne sait même pas pourquoi elle est liquide à la température ordinaire, alors que toutes les molécules de poids comparable : C02, NH3, CH4 sont déjà à l'état gazeux depuis belle lurette.

Tapie est devenu acteur d'une série télé, où il incarne un flic incorruptible.

J'ai cosigné la pétition qui demande l'abrogation de la loi Fontaine, qui rend coresponsable les hébergeur, vis à vis des sites qu'ils hébergent. Mesure effarante, que seuls des pays comme la Chine et la Thaïlande ont osé promulguer. Mais le Léviathan a perçu le danger. La toile est dangereuse. C'est un espace de liberté qu'il faudrait étouffer au plus vite. La presse a donné peu d'écho à ce problème crucial. "La voix de son maître", disait un de mes amis. Je crois qu'avec le temps mes lecteurs commencent à mesurer à quel point les médias officiels sont complices des gens du pouvoir, mentent, désinforment, manipulent.

Le monde est peuplé de "Cornacs" et "d'Eléphants". Les éléphants travaillent, produisent, innovent. Les cornacs exploitent ce que ceux-ci déterrent avec leurs défenses. Les éléphants n'ont guère de temps pour s'occuper de leur carrière, de leur ascension sociale et professionnelle. Midy est un prototype d'éléphant. Les cornacs ne sont compétents en rien. Ils consacrent au contraire l'essentiel de leur temps à gérer leur ascension. Tous les politiques, pratiquement, sont des cornacs. Il y a quelques directions intelligentes, qui nous donnent de temps à autre des projets en pointe mais elles sont l'exception au milieu d'une cohorte de gens organisant le gâchis, d'idées, de sueur. Des gens qui "communiquent".

J'ai eu une carrière "d'éléphant". Seule particularité : j'ai viré tous les cornacs qui ont tenté de me piloter, les uns après les autres. Certains ont quand même pu glaner des prix scientifiques avec mes travaux. Mais dans le monde de la recherche ces choses sont d'une grande banalité.

"L'ufologue" Robert Alessandri, smigard, rmiste, vient de perdre en cassation le procès que lui avait intenté l'intègre Jean-Jacques Vélasco. Des huissiers ont saisi son matériel. Ses comptes ont été bloqués. Raison : il voulait faire éclater la vérité. Il faudra l'aider, bientôt.

Nous allons ouvrir un site GESTO dans lequel l'ensemble des lettres Ummites sera mis à disposition, sans copyright. Si vous allez voir sur le site ummo.sciences vous verrez que les lettres que j'ai moi-même reçues y figurent avec en pas de page web la mention "copyright ummo.sciences ". Je n'invente rien.

Le Belge Thierry Wathelet avait créé il y a six ou sept ans le site UFOCOM, ce qui lui a coûté beaucoup de sueur et d'argent. Connaissant des difficultés matérielles il a passé la main il y a quelques années à une retraitée du Cnrs, Simone Brunie, qui s'est proposée pour l'aider en devenant webmaster du site. Puis le site a changé d'hébergeur "parce que ça allait plus vite". Thierry a cessé d'y avoir accès. Une bonne âme, de l'équipe de Brunie, a déposé le nom de domaine Ufocom à son nom, sans que Wathelet en soit averti. Si vous allez sur le site vous y verrez la mention du fait "que Thierry Wathelet se retire d'UFOCOM", en abandonnant au passage toute propriété intellectuelle sur le contenu et sur le nom". C'est ... faux. C'est une simple mise à l'écart du créateur de cet important outil de communication. Wathelet redémarre donc à zéro, sans un sou vaillant, avec un nouveau site et nous comptons appuyer cet homme honnête de toutes nos forces, en jouant à fond la carte de l'audio-visuel et en pariant sur la généralisation du haut débit. C'est là que nous pourrons mettre en batterie des armes que les autres ne possèdent pas : les compétences, le savoir, l'art d'expliquer. Il y aura des conférences sur des sujets très divers, sous forme audio, puis vidéo. Affaire à suivre, mais le mouvement est lancé.

A part ça mon prochain livre, "L'Année du Contact", sortira en avril, toujours chez Albin Michel, tournant autour d'une réflexion sur l'intelligence artificielle, traitée sur un mode humoristique. Vous ne verrez pas cette illustration en couverture. Je ne sais pas si l'éditeur a raison d'opter pour une présentation très proche des ouvrages précédents (couverture noire, etc). Mais en la matière il est possible qu'il ait raison. En matière d'édition on a toujours, avec juste raison, des réticences à toucher "à quelque chose qui a marché jusqu'ici". Il y a du vrai là-dedans. Mais voici, en extra, cette illustration qui vous amusera j'espère.

 

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