Le Discours d'Adieu d'Einsenhower Complet

14 mars 2005

Source : http://wikisource.org/wiki/Military-Industrial_Complex_Speech


 

Discours prononcé par le Président Dwight D. Einsenhower,
le 17 janvier 1961 à 8:30 P.M

( traduit par Michel Gaillard )



Chers concitoyens Américains,

Dans trois jours, après un demi siècle au service de notre pays, je quitterai mes responsabilités avec la cérémonie traditionnelle et solennelle qui investira à la présidence mon successeur.
Ce soir je viens à vous avec un message de départ et d'adieu, et je voudrai partager, chers compatriotes, quelques pensées finales avec vous. Comme chaque autre citoyen, je souhaite le meilleur au nouveau président, ainsi qu’à tous ceux qui travailleront avec lui. Je prie pour que les prochaines années soient celles de la paix et de la prospérité pour tous. Notre peuple désire que le président et le congrès s’entendent pour des accords essentiels sur les questions importantes, accords qui amélioreront le futur de la nation.
Mes propres relations avec le congrès commencèrent à distance, de manière soutenue, il y a bien longtemps, quand un membre du sénat me nomma à West Point, elle sont devenues encore plus intimement liées avec la guerre et l'après-guerre. Dans leurs derniers rapports le congrès et l'administration ont plutôt bien coopérés sur la plupart des questions essentielles afin de servir le bien, plutôt que le seul esprit national. Ils ont fait en sorte que les affaires de la nation puissent aller de l'avant. Aussi, mes rapports officiels avec le congrès finissent avec un sentiment de gratitude de ma part, sentiment que nous avons pu faire beaucoup ensemble.

II - Nous vivons aujourd’hui dix ans après le milieu d'un siècle qui fut le témoin de quatre guerres majeures entre grandes nations. Trois de ces dernières impliquèrent notre propre pays. En dépit de ces holocaustes l'Amérique est aujourd'hui plus forte, elle est la nation la plus influente et la plus productive du monde. Tout naturellement fier de cette pré-éminence, nous nous rendons pourtant compte que la conduite et le prestige des USA ne dépendent pas simplement de notre progrès matériel inégalé, de notre richesse et de notre force militaire, mais aussi de la façon dont nous employons notre puissance dans l'intérêt de la paix du monde et d'une plus-value de l'homme.

III - Au travers de l'aventure d’une Amérique gouvernée librement, nos buts premiers ont été de préserver la paix, de stimuler le progrès humain et d'augmenter la liberté, la dignité et l'intégrité des personnes et des nations. Essayer moins serait indigne d'un peuple libre et religieux. N'importe quel échec du à l'arrogance, à notre manque de compréhension ou de promptitude au sacrifice nous infligeraient d’ailleurs de graves dommages moraux ici et à l'étranger. Le progrès vers ces buts nobles est constamment menacé par le conflit qui existe actuellement dans le monde. Il commande notre attention entière et doit absorber nos êtres mêmes. Nous faisons ici face à un idéologie globale hostile, athée de caractère, impitoyable dans ses but et insidieuse par ses méthodes. Malheureusement le danger qu'elle pose promet de durer longtemps. Pour y faire face avec succès nous sont demandés le sacrifice sans plainte des fardeaux d'une lutte prolongée et complexe, qui nous permettront d'aller de l'avant solidement et sûrement, plutôt que des sacrifices émotifs et transitoires. La liberté est en jeu. C'est seulement ainsi, en dépit des provocations, que nous resterons sur le chemin d’une paix permanente et d’une amélioration des hommes.
Les crises continueront. En les rencontrant, qu’elles soient domestiques étrangères, grandes ou petites, il y aura une tentation répétée de penser que telle ou telle action spectaculaire et coûteuse pourrait devenir la solution miraculeuse : augmentation énorme d'éléments nouveaux pour notre défense ; développement de programmes irréalistes pour traiter telle ou telle défectuosité dans l'agriculture ; expansion dramatique de la recherche de base et appliquée, etc… chaque promesse en soi, pourrait être suggérée comme le seul chemin vers la voie que nous souhaitons.
Cependant chaque proposition doit être pesée à la lumière d'une considération plus large : la nécessité de maintenir l'équilibre entre économie publique et économie privée dans les programmes nationaux, l’importance de garder l'équilibre entre le clairement nécessaire et le confortablement souhaitable ; il faut garder l’équilibre entre nos exigences essentielles comme nation et les devoirs imposés par la nation à l'individu, équilibrer l'action du moment et le bien-être national du futur. Le bon jugement cherche toujours équilibre et progrès ; son manque amènera déséquilibre et anéantissement.
Le souvenirs de beaucoup de décennies prouve ici que notre peuple et son gouvernement, , ont principalement compris ces vérités et ont répondu en fonction, face à l'effort et à la menace. Mais des menaces, nouvelles par nature ou par degré, surgissent constamment. J'en mentionne deux seulement ici.

IV - Un élément essentiel pour garder la paix est notre système militaire. Nous devons être puissants, prêt pour une action instantanée, de sorte qu'aucun agresseur potentiel ne puisse être tenté de risquer sa propre destruction.
Notre organisation militaire n'a qu'un petit rapport aujourd'hui avec ce que connurent mes prédécesseurs en temps de paix, ou même pendant les combats de la deuxième guerre mondiale ou de Corée. Jusqu'au dernier conflit mondial, les États-Unis n'avaient pas ce qu'on peu considérer comme une industrie d'armement. Avant, les fabricants américains de socs pouvaient, avec du temps bien sûr, faire des épées. Maintenant que nous pouvons plus risquer la possibilité d'improvisation pour notre défense nationale nous avons été obligés de créer une industrie de l'armement permanente de vastes proportions. Trois million et demi d'hommes et de femmes sont directement engagés dans l'établissement de la défense. Nous dépensons annuellement pour la sécurité militaire plus que le revenu net de toutes les sociétés US
Cette conjonction d'un immense établissement militaire et d'une grande industrie est nouvelle dans l'expérience américaine. Son influence totale, économique, politique, même spirituelle et sentie dans chaque ville, dans chaque maison officielle, dans chaque bureau du gouvernement fédéral. Nous reconnaissons le besoin impératif de ce développement mais nous ne devons pas manquer de comprendre ses implications graves. Notre dur travail, nos ressources, nos vies… tous sont impliqués ; ainsi en est-il de la structure de notre société.
Dans les conseils du gouvernement, nous devons donc nous garder de toute influence sans garantie, voulue ou pas, du complexe militaro-industriel. Le risque potentiel d’une augmentation désastreuse d'un pouvoir mal placé existe et persistera.
Nous ne devrons jamais laisser le poids de cette combinaison mettre en danger nos libertés et processus démocratiques. Nous ne devons jamais rien prendre pour acquis et seul des habitants bien informés pourront éviter la contrainte de l'engrenage possible d'une énorme machine industrielle militaire afin de l’adapter avec des méthodes et des buts paisibles, de sorte que la sécurité et la liberté puissent prospérer ensemble.

De même la révolution technologique des décennies récentes fut en grande partie responsable des changements radicaux de notre posture militaro-industrielle. Dans cette révolution, la recherche est devenue centrale ; elle est également plus formalisée, plus complexe, et coûteuse. Une part toujours croissante y est conduite pour, par, ou sous la direction du gouvernement fédéral. Aujourd'hui, l'inventeur solitaire, bricolant dans son magasin a été dépassé par des groupes de scientifiques dans les laboratoires ou des champs d'essai. De même, l'université libre, historiquement fontaine des idées et de la découverte scientifique, a vécu une révolution dans la conduite de la recherche. En bonne partie en raison des coûts énormes impliqués. Un contrat de gouvernement devenant littéralement un produit de substitution à la curiosité intellectuelle. Pour chaque vieux tableau noir il y a maintenant des centaines d'ordinateurs. La perspective d’une domination des écoles nationales par les emplois fédéraux, attributions de projet et puissance de l'argent est présente et doit être considérée avec gravité. Cependant, tenant compte de la recherche et des découvertes scientifiques, nous devons également être alertés à l'identique du potentiel danger opposé, c’est à dire que l'ordre public puisse devenir captif d'une élite scientifique et technologique. Dans la fonction d'homme d'état il faut mouler, équilibrer… s’arranger pour intégrer tout ceci, ainsi que d'autres forces, vieille et nouvelles, avec les principes de notre système démocratique en conservant à l’esprit les buts suprêmes de notre société libre.

V - Un autre facteur de maintien de l'équilibre implique l'élément de temps. Alors que nous envisageons la société future, vous, nous, moi.. le gouvernement… devons éviter cette pulsion de vivre seulement au jour le jour, pillant pour nos propres convenances les ressources précieuses de demain. Nous ne pouvons pas hypothéquer les biens matériels utiles à nos petits-enfants sans risquer de perdre également notre héritage politique et spirituel. Nous voulons que la démocratie survive pour les générations qui viennent, non pour devenir le fantôme insolvable de demain.

VI - Au bout de cette longue avenue de l'histoire qui reste à être écrite l'Amérique sait que notre monde, toujours plus petit, doit éviter de devenir une redoutable communauté de crainte et de haine, il doit être, au lieu de cela, une confédération fière de confiance et de respects mutuels. Une telle confédération doit être celle d'égaux. Le plus faible doit pouvoir venir à la table de conférence avec la même confiance que nous, protégés que nous sommes par notre force morale, économique, et militaire. Cette table, marquée par beaucoup de frustrations passée, ne peut pas être abandonnée pour l'agonie certaine du champ de bataille.

Le désarmement, avec honneur et confiance mutuels, est impératif. Ensemble nous devons apprendre comment composer avec nos différences, pas avec nos moyens mais avec l'intellect et des buts décents.
Puisque ce besoin est si pointu et évident je confesse que j'abandonne mes responsabilités officielles avec certain sens de déception en ce domaine. En tant que témoin de l'horreur et de la tristesse prolongée de la guerre, sachant qu'une autre guerre pourrait totalement détruire une civilisation qui a été lentement et péniblement établie durant des milliers d'années, j'aurais voulu pouvoir dire ce soir qu'une paix durable est en vue.

Heureusement, je peux quand même dire que la guerre a été évitée. Quand à une paix véritable un progrès régulier vers ce but semble s’accomplir. Mais il reste tellement à faire. En tant que citoyen privé, je ne cesserai jamais de tout faire, aussi minime que cela soit, pour aider le monde à avancer le long de cette route.

VII - Ainsi dans ce dernier "bonne nuit " à votre endroit en tant que Président, je vous remercie des nombreuses occasions que vous m'aurez donné pour le service public, aussi bien dans la guerre que dans la paix. J'espère que vous aurez trouvé quelques chose de digne dans ce service ; quant au reste, je sais que vous trouverez vous même les moyens pour améliorer le futur.

Vous et moi, cher concitoyens, avons besoin d'être forts dans notre foi pour que toutes les nations, inféodées à Dieu, puissent atteindre ce but de paix et de justice. Puissions nous être toujours plus fermes dans la dévotion à ces principes, confiant mais humble avec la puissance, diligent dans la poursuite des grands buts de la nation.

À tous les peuples du monde, je donne une fois de plus l'expression d'une Amérique pieuse et d'inspiration renouvelée.

Nous prions pour que les peuples de toutes les fois, de toutes les races, que toutes les nations, puissent satisfaire leurs grands besoins humains. Pour que ceux qui actuellement n'ont pas cette occasion puissent l'apprécier un jour entièrement ; que tous ceux qui aspirent à liberté puissent en éprouver ses bénédictions spirituelles ; que ceux qui ont la liberté comprennent ses responsabilités lourdes ; que tous ceux qui sont peu sensibles aux besoins des d'autres apprennent la charité ; que les fléaux de la pauvreté, de la maladie et de l'ignorance soient faits pour disparaître de la terre, et que, avec le temps, tous les peuples viennent à vivre ensemble dans une paix garantie par la force obligatoire du respect et de l'amour mutuels.

Source : Documents publics des présidents, Dwight D. Einsenhower, 1960, p. 1035-1040
Trad : Michel Gaillard


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La version anglaise :

Military-industrial complex speech
From Wikisource
(Redirected from Military-Industrial Complex Speech)
<Author:Dwight D. Einsenhower

Farewell Radio and Television Address to the American People (Military-industrial Complex Speech)

Listen to this speech (9:41) in WAV ( http://www.earthstation1.com/History/Einsenhower%27s_Farewell_Speech.wav ) or RealAudio
http://www.earthstation1.com/History/Einsenhower%27s_Farewell_Speech.ram format (from Earthstation1.com http://www.earthstation1.com/President_Einsenhower.html

Delivered by President Dwight D. Einsenhower, January 17, 1961, 8:30 p.m, from the President's Office.

My fellow Americans:

Three days from now, after half a century in the service of our country, I shall lay down the responsibilities of office as, in traditional and solemn ceremony, the authority of the Presidency is vested in my successor.

This evening I come to you with a message of leave-taking and farewell, and to share a few final thoughts with you, my countrymen.

Like every other citizen, I wish the new President, and all who will labor with him, Godspeed. I pray that the coming years will be blessed with peace and prosperity for all.

Our people expect their President and the Congress to find essential agreement on issues of great moment, the wise resolution of which will better shape the future of the Nation.

My own relations with the Congress, which began on a remote and tenuous basis when, long ago, a member of the Senate appointed me to West Point, have since ranged to the intimate during the war and immediate post-war period, and, finally, to the mutually interdependent during these past eight years.

In this final relationship, the Congress and the Administration have, on most vital issues, cooperated well, to serve the national good rather than mere partisanship, and so have assured that the business of the Nation should go forward. So, my official relationship with the Congress ends in a feeling, on my part, of gratitude that we have been able to do so much together.

II

We now stand ten years past the midpoint of a century that has witnessed four major wars among great nations. Three of these involved our own country. Despite these holocausts America is today the strongest, the most influential and most productive nation in the world. Understandably proud of this pre-eminence, we yet realize that America's leadership and prestige depend, not merely upon our unmatched material progress, riches and military strength, but on how we use our power in the interests of world peace and human betterment.

III

Throughout America's adventure in free government, our basic purposes have been to keep the peace; to foster progress in human achievement, and to enhance liberty, dignity and integrity among people and among nations. To strive for less would be unworthy of a free and religious people. Any failure traceable to arrogance, or our lack of comprehension or readiness to sacrifice would inflict upon us grievous hurt both at home and abroad.

Progress toward these noble goals is persistently threatened by the conflict now engulfing the world. It commands our whole attention, absorbs our very beings. We face a hostile ideology-global in scope, atheistic in character, ruthless in purpose, and insidious in method. Unhappily the danger it poses promises to be of indefinite duration. To meet it successfully, there is called for, not so much the emotional and transitory sacrifices of crisis, but rather those which enable us to carry forward steadily, surely, and without complaint the burdens of a prolonged and complex struggle-with liberty at stake. Only thus shall we remain, despite every provocation, on our charted course toward permanent peace and human betterment.

Crises there will continue to be. In meeting them, whether foreign or domestic, great or small,there is a recurring temptation to feel that some spectacular and costly action could become the miraculous solution to all current difficulties. A huge increase in newer elements of our defense; development of unrealistic programs to cure every ill in agriculture; a dramatic expansion in basic and applied research-these and many other possibilities, each possibly promising in itself, may be suggested as the only way to the road we wish to travel.

But each proposal must be weighed in the light of a broader consideration: the need to maintain balance in and among national programs-balance between the private and the public economy, balance between cost and hoped for advantage-balance between the clearly necessary and the comfortably desirable; balance between our essential requirements as a nation and the duties imposed by the nation upon the individual; balance between action of the moment and the national welfare of the future. Good judgment seeks balance and progress; lack of it eventually finds imbalance and frustration.

The record of many decades stands as proof that our people and their government have, in the main, understood these truths and have responded to them well, in the face of stress and threat. But threats, new in kind or degree, constantly arise. I mention two only.

IV

A vital element in keeping the peace is our military establishment. Our arms must be mighty, ready for instant action, so that no potential aggressor may be tempted to risk his own destruction.

Our military organization today bears little relation to that known by any of my predecessors in peace time, or indeed by the fighting men of World War II or Korea.

Until the latest of our world conflicts, the United States had no armaments industry. American makers of plowshares could, with time and as required, make swords as well. But now we can no longer risk emergency improvisation of national defense; we have been compelled to create a permanent armaments industry of vast proportions. Added to this, three and a half million men and women are directly engaged in the defense establishment. We annually spend on military security more than the net income of all United State corporations.

This conjunction of an immense military establishment and a large arms industry is new in the American experience. The total influence-economic, political, even spiritual-is felt in every city, every state house, every office of the Federal government. We recognize the imperative need for this development. Yet we must not fail to comprehend its grave implications. Our toil, resources and livelihood are all involved; so is the very structure of our society.

In the councils of government, we must guard against the acquisition of unwarranted influence, whether sought or unsought, by the military-industrial complex. The potential for the disastrous rise of misplaced power exists and will persist.

We must never let the weight of this combination endanger our liberties or democratic processes. We should take nothing for granted only an alert and knowledgeable citizenry can compel the proper meshing of huge industrial and military machinery of defense with our peaceful methods and goals, so that security and liberty may prosper together.

Akin to, and largely responsible for the sweeping changes in our industrial-military posture, has been the technological revolution during recent decades.

In this revolution, research has become central; it also becomes more formalized, complex, and costly. A steadily increasing share is conducted for, by, or at the direction of, the Federal government.

Today, the solitary inventor, tinkering in his shop, has been over shadowed by task forces of scientists in laboratories and testing fields. In the same fashion, the free university, historically the fountainhead of free ideas and scientific discovery, has experienced a revolution in the conduct of research. Partly because of the huge costs involved, a government contract becomes virtually a substitute for intellectual curiosity. For every old blackboard there are now hundreds of new electronic computers.

The prospect of domination of the nation's scholars by Federal employment, project allocations, and the power of money is ever present and is gravely to be regarded.

Yet, in holding scientific research and discovery in respect, as we should, we must also be alert to the equal and opposite danger that public policy could itself become the captive of a scientific-technological elite.

It is the task of statesmanship to mold, to balance, and to integrate these and other forces, new and old, within the principles of our democratic system-ever aiming toward the supreme goals of our free society.

V

Another factor in maintaining balance involves the element of time. As we peer into society's future, we-you and I, and our government-must avoid the impulse to live only for today, plundering, for our own ease and convenience, the precious resources of tomorrow. We cannot mortgage the material assets of our grandchildren without risking the loss also of their political and spiritual heritage. We want democracy to survive for all generations to come, not to become the insolvent phantom of tomorrow.

VI

Down the long lane of the history yet to be written America knows that this world of ours, ever growing smaller, must avoid becoming a community of dreadful fear and hate, and be, instead, a proud confederation of mutual trust and respect.

Such a confederation must be one of equals. The weakest must come to the conference table with the same confidence as do we, protected as we are by our moral, economic, and military strength. That table, though scarred by many past frustrations, cannot be abandoned for the certain agony of the battlefield.

Disarmament, with mutual honor and confidence, is a continuing imperative. Together we must learn how to compose difference, not with arms, but with intellect and decent purpose. Because this need is so sharp and apparent I confess that I lay down my official responsibilities in this field with a definite sense of disappointment. As one who has witnessed the horror and the lingering sadness of war-as one who knows that another war could utterly destroy this civilization which has been so slowly and painfully built over thousands of years-I wish I could say tonight that a lasting peace is in sight.

Happily, I can say that war has been avoided. Steady progress toward our ultimate goal has been made. But, so much remains to be done. As a private citizen, I shall never cease to do what little I can to help the world advance along that road.

VII

So-in this my last good night to you as your President-I thank you for the many opportunities you have given me for public service in war and peace. I trust that in that service you find somethings worthy; as for the rest of it, I know you will find ways to improve performance in the future.

You and I-my fellow citizens-need to be strong in our faith that all nations, under God, will reach the goal of peace with justice. May we be ever unswerving in devotion to principle, confident but humble with power, diligent in pursuit of the Nation's great goals.

To all the peoples of the world, I once more give expression to America's prayerful and continuing aspiration:

We pray that peoples of all faiths, all races, all nations, may have their great human needs satisfied; that those now denied opportunity shall come to enjoy it to the full; that all who yearn for freedom may experience its spiritual blessings; that those who have freedom will understand, also, its heavy responsibilities; that all who are insensitive to the needs of others will learn charity; that the scourges of poverty, disease and ignorance will be made to disappear from the earth, and that, in the goodness of time, all peoples will come to live together in a peace guaranteed by the binding force of mutual respect and love.

Source: Public Papers of the Presidents, Dwight D. Einsenhower, 1960, p. 1035-1040