Chronique d'une catastrophe annoncée

20 avril 2005

De plus en plus de gens commencent à penser que la situation mondiale se dégrade relativement rapidement. Le seul "antidote" à cette pensée catastrophiste consiste à imaginer qu'un nouvel équilibre puisse se faire jour.

Mais qu'est-ce qu'un équilibre géopolitique ? C'est le résultat d'un antagonisme, le résultat de l'opposition de deux courants idéologiques et économiques contraires. Or actuellement il n'y a plus qu'une seule idéologie en course : le libéralisme le plus sauvage. La constitution Européenne pose d'ailleurs le principe de libre concurrence comme un véritable dogme, "nul ne devant y faire obstacle". .

Jean Ziegler, dans son ouvrage " l'Empire de la Honte " paru en avril 2005 aux éditions Fayard nous apporte des éclaircissement, sans vraiment les souligner. Il est en effet étonnant qu'aucun économiste, aucun politologue n'ait vraiment décelé cette cause profonde du déséquilibre mondial. Celui-ci explique la brusque accentuation du pillage du sud par le nord, ce que Ziegler nous expose de manière éprouvante au long des 320 pages de son livre. Je rappelle que ce Suisse est rapporteur à l'ONU pour les problèmes alimentaires. J'ai eu du mal à finir son ouvrage tant cet exposé est démoralisant. Il faut vraiment s'accrocher à chaque chapitre tant il s'agit d'un exposé ininterrompu d'exactions et de pillages organisés, de destructions de l'environnement et de structures sociales, de vies humaines, la famine étant utilisée comme une arme permettant de mettre à genou des peuples entiers, d'exercer des pression d'ordre politique, d'imposer une mise à sac des ressources locales et des matières premières. Je ferai un résumé de l'ouvrage dans la page qui lui est consacrée. Mais attachons nous au chapitre de la page 163 , intitulé " la famine verte ". Page 169 nous lisons :

Le café est la principale source d'exportation des Ethiopiens

Depuis 2000, apprend-t-on, le prix du café à l'exportation s'est effondré de 3 dollars le kilo à 86 cents, c'est à dire qu'il a été divisé par un facteur 3,5

Pourquoi, " un tel effondrement " ? Tout simplement parce que, vis à vis de l'économie de marché ce prix à l'exportation avait été maintenu à une valeur "anormalement élevée". Le libéralisme fonctionne sur le principe de la libre concurrence, sur le mode : j'achète le moins cher possible ( ou plus exactement "nous achetons le moins cher possible", avec une stratégie de concertation des trusts ). Pendant plus de trente ans le marché du café avait été réglé par l'ICA, l'International Coffee Agreement. L'ICA avait calqué son fonctionnement sur celui de l'OPEP, l'organisation des pays exportateurs de pétrole, avec fixation de quota et de prix : un minimum de 1,20 à 1,4 dollars le kilo, à l'exportation.

Mais en 1989 l'ICA disparaît, donnant le champ libre à la nouvelle loi morale de l'économie mondialisée : la loi du marché.

Pourquoi cette date ? La réponse est extrêmement simple : elle coïncide avec l'effondrement de l'Union Soviétique. Comme le note Ziegler, page 173 : " Aussi longtemps qu'a duré la bipolarité de la société planétaire , aussi longtemps que se sont affrontés deux systèmes politiquement et économiquement antinomiques il fallait à tout prix éviter que les millions de familles de cultivateurs ne succombent à la tentation du vote ou de l'adhésion communiste. Même obsession, même menace constante vis à vis de pays comme le Brésil, la Colombie, la Salvador, le Rwanda de voir soudain ces pays se tourner vers "le bloc soviétique".

En Ethiopie 95 % du café est produit par des exploitations de type familial ( pour l'ensemble du monde, 70 % de la production émane de propriétés de moins de dix hectares ).

Depuis 1989 l'Empire Soviétique s'est effondré, a éclaté. Soucieux de leur propre survie, les Russes ne peuvent plus exercer la moindre pression quand des pays, dans le monde, sont racketés. Si un pays bronche, de nos nos jours, refuse par exemple de payer sa dette tous les moyens de rétorsions sont bons. C'est l'embargo, la saisie de navires opérant des exportations, à la demande de banques créditrices locales qui ne touchent plus les intérêts des crédits qu'elles ont consenti. C'est la privation concertée de produits manufacturés essentiels. Face à cela l'Union Soviétique ne peut plus exercer de contre-pouvoir. La réponse en termes de chantage est immédiate et efficace. J'ajoue que c'est avec le livre de Ziegler que j'ai découvert, moi, occidental, le sens du mot "dette des pays du tiers monde". Soyons francs. Qu'est-ce que ce mot évoque pour nous ? L'idée que les pays du tiers monde, mal gérés, on bénéficié "d'aides" sous forme de prêts" qu'on imagine " à zéro pour cent ". Des dons déguisés en prêts. Eh bien non. Ce sont bel et bien des prêts, consentis par des bailleurs de fond publics mais aussi privés, qui exigent de recouvrer, à terme, intérêt et capital. Or les pays du tiers monde sont incapables de rembourser quoi que ce soit. Chaque année une part importante de leur produit national brut est consacrée non pas au désengagement des pays de cette dette qui est une véritable pieuvre mais au paiement d'une partie des intérêts dus. On retrouve au niveau des pays le phénomène de surendettement qui frappe les individus dans nos "pays développés". Et vous savez très bien ce qui se passe lorsque quelqu'un ne peut pas payer "ce qu'il doit". On capitalise les intérêts dûs. On introduit un "ré-échelonnement de la dette". L'individu se met à payer "des intérêts sur les intérêts". De nombreux pays en sont là, que cite Ziegler, dont le Brésil.

Que fait-on quand l'homme n'a plus les moyens de payer "ses dettes" ? On saisit ses biens et on les vend aux enchères. On le jette dehors de son appartement, de sa maison, de sa terre. Dans les pays en état de faillite permanente on met aux enchères leurs ressources naturelles, on les pille en toute légalité, avec la bénédiction du Fond Monétaire International.

- Il ne peut pas payer ? Alors, moi je me sers !

Ca n'est rien d'autre. Le droit international protège le bailleur de fond, qui aura prêté souvent à des taux que l'on peut qualifier d'usuraire. C'est rentable " d'aider les pays du tiers monde ", de leur prêter. Non pas parce que ces gens peuvent rendre l'argent qu'on leur prête ou payer des intérêts bien gras, mais parce qu'après les avoir sciemment mis en faillite on peut les piller en toute légalité. On organise la pénurie, la famine. On dit "au lieu de nourrir un homme avec un poisson, apprend-lui à pêcher". On fait l'inverse. Des pays, pour tenter de se dégager d'une dette écrasante abandonnent des cultures vivrières pour produire ... du coton "plus rentable", ou toute autre chose. Plus rentable, oui : pour les pillards de l'extérieur et de l'intérieur, leurs complices. On abat des forêts entières, poumon de la planète.

Le seul "point d'équilibre" se situe en termes d'offres et de demande. La seule loi est celle du marché.

Jusqu'en 1989 le prix à l'exportation du café avait été "surévalué" si on considère que les lois du marché sont les seules, dans la libéralisme, à pouvoir fixer ces prix. Or le café Ethiopien est importé par cinq multinationales que sont Nestlé, Procter et Gamble, Sara Lee, Tchibo et Kraft ( propriété de Philip Morris ). Maxwell appartient à Kraft, Nescafé et Nespresso à Nestlé (société Suisse ).

En 2000, année où les prix à l'exportation ont commencé à s'effondrer les profits de Sara Lee ont augmenté de 17 % , ceux de Nestlé de 26 % et ceux de Tchibo de .. 47 %.

Qu'on fait ces sociétés ? Elles se sont concertées pour faire chuter les cours du café. La culture du café requiert un savoir-faire important. Les grains sont récoltés à la main, un à un. Les Ethiopiens sont dans l'obligaton d'importer leur nourriture. Dans de nombreuses entreprises familiales le coût de production a excédé les revenus. Ces gens ont donc été précipités dans la misère.

Du côté de la distribution, à l'autre bout de la chaîne, le marché du café se porte bien. De mieux en mieux, pourrait-on dire. Des maisons comme Nestlé ou Maxwell ont diversifié leurs produits. Les Cappucchinos en sachets remportent un vif succès.

Revoyez les publicités à la télévision.

- Nous avons choisi pour vous les meilleurs Arabica

Souvenez-vous de cette musique Sud- Américaine si entraînante et gaie, assortie d'images où on voyait l'acheteur occidental serrer la main du producteur local. " Ah , qué café ! ". Mais la réalité est totalement différente : A l'autre bout de la chaîne les producteurs ... sombrent dans la misère. Dans la logique de l'économie de marché, avec la maximalisation du profit les matières premières doivent être achetées au prix le plus bas possible. C'est la loi de l'offre et de la demande. Pendant trente ans, le spectre de la menace du communisme a faussé ce jeu de la libre concurrence ( on devrait plutôt dire du racket libre ). Aujourd'hui les producteurs de café ne sauraient exercer une pression quelconque sur les prix.

Ziegler interroge alors Hans Joehr, directeur de la division agriculture chez Nestlé ( que l'auteur appelle le " pieuvre de Vevey" ) ". Il écrit :

- Mieux que la plupart des gens, celui-ci sait la violence qui s'abat sur les cultivateurs de café. Joehr, responsable de achats chez Nestlé en éprouve d'ailleurs du regret. Mais il l'attribue "aux forces globales du marché" et ajoute : "les hommes n'y ont aucune part". Il compatit avec les victimes et voudrait les aider. Sa proposition est lumineuse : sur les 25 millions de familles productrices de café existant aujourd'hui dans le monde, dix millions au moins doivent accepter de "disparaître". Il s'agit "d'assainir le marché".

Ahhr, le marché, gross malheur ! ....

Pour un homme comme Joehr les Ethiopiens doivent simplement "se reconvertir". Dans les faits il ne leur reste qu'à ... mourir de faim, ce qu'il font avec application.

On voit donc que l'Empire Soviétique, avec tous ses défauts ( peu importe le jugement que l'on pouvait porter sur ce système ) représentait une protection des pays pauvres vis à vis des prédateurs, champions de la libre concurrence ( de la " libre prédation" ). Son effondrement a mis les pays du Sud à la merci des ceux que Ziegler appelle les "cosmocrates" de la planète. Le mouvement va en s'accélérant d'une manière hallucinante.

Je ne sais plus qui, de Marx ou d'Engels, avait écrit l'ouvrage " de l'auto-destruction du capitalisme ". Ce titre ferait aujourd'hui sourire. J'ai lu aujourd'hui que Marx avait dédié son livre à Darwin. Au fond, que disait Marx ? Que les sociétés terrestres étaient comme des troupeaux exploités par des prédateurs dont ils pourraient très bien se passer, en tant que système régulateur, celui-ci pouvant être remplacé par une économie planifiée. Echec de la formule, partout, y compris dans la Chine de Mao. Jamais les prédateurs n'ont été aussi puissants et le capitalisme planétaire aussi florissant.


Parenthèse chinoise

A côté de cela ce qui est extraordinaire c'est que le Chinois emboîtent le pas. Aucun espoir pour les pays pauvres de trouve de l'aide de ce côté-là. Le plan, du à Deng Tsiao Ping, successeur de Mao est génial. Utiliser l'appareil coercitif du parti, avec ses cadres, son armée, sa police et ses comités de quartiers ( dotés maintenant dans les ville d'une multitude caméras de surveillance ). Un appareil qui maintient une stabilité sociale par une discipline de fer ( 18.000 exécutions capitales dans le pays en 2004 ). Grâce à cela donner confiance aux investisseurs étrangers en proposant de plus les coûts salariaux les plus bas du monde. Démocratie : zéro. Syndicats : absents. Les ouvriers et les ouvrières chinois habitent dans des dortoirs, par paquets de douze. Leur espace de vie privée se limite à la surface de leur lit. Dehors, des douches, une cantine. 10 à 12 heures de travail par jour. Salaire : 60 euros par mois, ce qui leur permet d'envoyer de l'argent à la famille, restée dans les campagnes. Couverture sociale : zéro. Indemnités de licenciement, zéro. Voilà des travailleurs qu'on loge et qu'on nourrit, point à la ligne. Consommation : réservée aux échelons supérieurs. Comment concurrencer une telle main d'oeuvre ? Les salaires Chinois sont 3 à 5 fois inférieurs à ceux ... des Mexicains !

Une amie Chinoise me disait " il faut replacer cette situation dans son contexte. En 1960 une famine, en Chine, a fait 30 millions de morts. Quatre vingt pour cent des Chinois sont des agriculteurs dont une bonne partie est pauvre. Pour ceux-là, un salaire de 60 euros par mois, un lit, onze heures de travail par jour et la possibilité d'envoyer quelques sous à la famille, mais c'est ... inespéré". Il y a dix ans encore la Chine vivait encore avec la peur de la famine cousue au ventre. L'immense majorité du peuple chinois aspire non pas à bien vivre, mais simplement "moins mal". Mais cette situation, qui leur fait accepter des conditions de travail qui représentent pour un occidental une perte totale de cent ans d'acquis sociaux font de cette masse une fourmilière une armée en marche, dévoreuse d'emplois. Comment s'étonner que les importations des textiles chinois aient augmenté de 540 % en France en 2005, pendant que Rafarin annonce triomphalement que la France a vendu à l'Empire du Milieu six Airbus 380.

L'économie française est sauvée !
Je leur au vendu six Airbus 380

Ce brillant économiste sait-il que ces mêmes Chinois apprennent si vite les leçons que dans dix années ce seront eux qui ... nous vendront des avions ! Pour qui douterait de cette entrée en cours de la Chine dans le marché de la hi-tech se rappeler que celle-ci est devenue le troisième pays à mettre un homme dans l'espace, ce qui représente un arrière plan technique et scientifique extrêmement puissant et organisé. La Chine, qui ne s'était jamais signalée en tant que constructeur naval a emporté le marché de la construction du navire géant qui achemine fuselage, ailes et empennages des Airbus 380 fabriqués en Irlande ( moindre coûts salariaux ) vers Toulouse. Les ( jeunes ) ingénieurs chinois ont travaillé sous la direction de français. Ils apprennent tout, avec avidité. On entend :

- Les Européens devront d'adapter et se replier sur des créneaux spécifiques....

Mais lesquels ? La Chine est un univers à elle toute seule. Elle peut tout apprendre, tout produire, y compris du "vin français". Regardez la viticulture française, mise à mal par le champagne Californien en bientôt par des crus "délocalisés", parfaitement concurrentiels.

La Chine vient de prendre place dans le groupe de tête pour la production de téléviseurs, bientôt de téléphones portables ( c'est en cours ). Croyez-moi, Taïwan, le Japon, c'est de la rigolade à côté de ce qui se prépare au-delà de la grande muraille. On aurait tort de voir chez ces gens une main d'oeuvre peu qualifiée, apte à coudre des sacs, des pantalons ou à assembler des jouets ( numéro un mondial depuis longtemps ).Avec des capitaux, des outils technologiques performants et un savoir-faire avalé à grandes bouchées la Chine peut produire .... absolument n'importe quoi. Elle a appris les "lois du marché". Ces gens, à la différence des Russes, des slaves bordéliques, prompts à se laisser corrompre sont des commerçants à l'efficacité légendaire.

Côté natalité : l'enfant unique reste la règle générale. Distribution de préservatifs à gogo, par les comités de quartier.

En parallèle le pouvoir chinois est relayé par des classes privilégiées. Il ne s'agit plus d'apparatchiks, de parasites politiques comme en Union Soviétique, mais d'individus productifs, créatifs, triés sur le volet. La promotion sociale est donc possible. La Chine joue sa jeunesse gagnante. Finie la gérontocratie fossilisée de Mao. Le chef de production peut bénéficier d'un appartement et d'un véhicule de fonction. La promotion est axée sur les résultats. La Chinois ont opté pour une prime aux résultats obtenus. Dans des sociétés de recherche et de développement, dix pour cent des ingénieurs sont licenciés et renvoyés dans la nature, sans indemnité, chaque année. Il faut être bon ou on prend la porte. Et tout cela remonte au plus haut niveau. Etre riche, extrêmement riche n'est nullement une tare dans la Chine moderne, si on est efficace, si on développe une multinationale.

La marabunta s'ébranle

Les Chinois se sont inspirés de la force de frappe à l'américaine en alignant en outre des salaires au ras des pâquerettes, imposés par l'interdiction pure et simple de la moindre activité syndicale. Les revendications ont été écrasées ( 1000 morts en 1989 lors des manifestations de la Place Tien Amen ). Deng : "le pluralisme affaiblirait la Chine". Dictature du parti unique, mais un paradoxe : cette dictature est celle de .. l'efficacité. Les capitalistes, les nouveaux riches sont les bienvenus au ... comité central. La Chine se dote de "milliardaires rouges". Si la misère existe toujours dans les régions reculées, la délinquance est écrasée par la peine de mort ( pour simple détention de drogue, par exemple ).

Mao, le Grand Timonier, meurt en 76. Deng décollectivise alors progressivement les campagnes, en quelques années et ça se révèle .. productif. Exit le Petit Livre Rouge, rassemblement de pensées ennuyeuses et abracadabrantes conçues par un "littéraire". Défossilisation de la Chine. On applique les règles de l'économie de marché, à fond les manettes. Recherche du profit maximal. Privatisation des services publics (...). La lutte des classes ? Connait plus. En 5 ans Deng Tsiao Ping a réussi son pari au prix d'un tour de passe-passe idéologique sans précédent historique. Il meurt en 1997 mais ses successeurs continuent son oeuvre. Le secret de la réussite chinoise c'est sa stabilité politique, liée à une discipline de fer imposée par le parti. C'est cela qui attire les capitaux étrangers et entraîne nos "délocalisations". Les occidentaux sont en train de fournir aux Chinois les moyens ( entre autre grâce aux transferts de technologies ) de les écraser dans quelques décennies. La France vient même de rompre l'embargo sur les ventes d'armes. Alliot-Marie est ravie. Le marché est "jûteux". "Je m'emplis les poches et après moi, le Déluge".

Les Russes se sont montrés extrêmement inventifs en matière de technologie spatiale et leurs fusées restent les plus fiables du monde, à cause de leur rusticité éprouvée. Mais ce sont des improvisateurs de génie, surtout pas des commerçants. Ils n'en ont jamais eu la réputation. Les Chinois, si. De plus l'Empire Soviétique était constitué d'un patchwork d'ethnies qui ne demandaient qu'à faire sécession. Ca n'est pas le cas de Chine. Les Chinois sont par ailleurs extrêmement créatifs. Dans l'histoire des sciences ils nous ont précédé dans mains domaines.

La Chine c'est le Japon, plus l'imagination et la créativité ( qui font totalement défaut aux Japonais, qui doivent importer les idées )


Fin de cette parenthèse chinoise.

Avec un tel contexte les pays pauvres sont complètement largués, abandonnés à eux-mêmes, n'ont plus la moindre porte à laquelle frapper, si ce n'est vers celle d'un islamisme radical, pour certains d'entre eux. C'est simplement ... ça ou rien. C'est un système médiéval, une "charpente" contre ... rien.

Quelle est la conclusion du livre de Ziegler après qu'il ait dressé un constat des plus déprimants, parlant d'une reféodalisation du monde, montrant que les pays endettés ne peuvent que s'enfoncer chaque jour un peu plus ? Il rêve à ... une nouvelle révolution dans le style 1789, carrément. Il cite Baboeuf à longueur de pages.

On se souvient de la phrase de Louis XVI :

- Que se passe-t-il ? Est-ce une révolte ?
- Non sire, c'est une révolution.

Une révolution c'est une révolte avec quelque chose derrière, une idéologie, un plan, un modèle de société. Aujourd'hui, entre le modèle libéral qui "laisser faire n'importe quoi" et le retour à un moyen-âge islamiste, rien. Ziegler n'a pas connu mai 68, cette montagne qui a accouché d'une souris. Ca a quand même profité à certains. Cohn Bendit est devenu député européen "des verts". Nombre des meneurs de ces cohortes de centaines de milliers d'hommes qui descendaient les Champs Elysées, ayant contraint de Gaulle a fuir en Allemagne en hélicoptère, de peur de se retrouver séquestré par la populace, se sont finalement assez bien recasés.

Mai 68 n'a rien apporté, rien de bon. L'autogestion des entreprises était une foutaise. Brûlant sur ses buchers ses "mandarins", l'université française s'est effondrée en passant sous le contrôle de médiocres, organisés en "commissions". Les barronies ont laissé la place à des maffias.

Ziegler écrit page 321 :

- La guerre pour la justice sociale planétaire est à venir. De quoi seront faites les victoires ou les défaites ? Quelle sera l'issue de cet ultime combat ? [...] Personne aujourd'hui ne connaît les réponses. Une conviction toutefois m'habite. Tous ces combats à venir feront écho à cet appel de Gracchus Baboeuf, le chef de la conspiration de Egaux, porté ensanglanté à l'échafaud le 27 mai 1791 : " que le combat s'engage sur le fameux chapitre de l'égalité et de la propriété ! Que le peuple renverse toutes les institutions barbares ! "

Ziegler voudrait donc que le peuple descende dans les rues. Pourquoi faire ? Pour aller vers quoi ? Sans "plate forme idéologique" ? Ca rappelle des phrases de soixante-huitards barbus :

- On arrête tout et on réfléchit.

Ce que suggère Ziegler n'est pas une révolution, ça s'appelle une jacquerie et on sait comment ça se termine. L'auteur ne semble pas avoir la moindre idée des moyens de coercition dont les pouvoirs capitalistes ( ils le sont tous, maintenant ! ...) commencent à se doter. Même notre projet de constitution Européenne se montre sur ce point étonnamment prévoyante, qui prévoit déjà, non le désarmement, mais le renforcement de notre arsenal militaire. En outre, on peut citer :

l'article II-62, qui dit que :

1. Toute personne a droit à la vie.

2. Nul ne peut être condamné à la peine de mort, ni
exécuté.

mais dans les annexes, cf page C310-425 et 426, article 2, paragraphe 2, de la CEDH:

"La mort n'est pas considérée comme infligée en violation de cet article dans les cas où elle résulterait d'un recours à la force rendu absolument nécessaire:

c) pour réprimer, conformément à la loi, une émeute ou une insurrection.


Source : http://europa.eu.int/eur-lex/lex/LexUriServ/site/fr/oj/2004/c_310/c_31020041216fr04200464.pdf

A bon entendeur....

Dieu est mort, Marx est mort, et moi-même je ne me sens pas très bien......


26 avril 2005 : Nombre de lecteurs s'insurgent devant une telle explosion de pessimisme. Mais je ne sais quoi leur dire d'autre. Par tous les bouts qu'on l'aborde, le problème semble être sans solution. La planète se met à ressembler de plus en plus à une jungle, livrée à la loi des plus forts. Des "courants" se mettent en place. J'ai lu que si les pays se mettaient à facturer toutes les transactions pétrolières en euros le dollars pourrait chuter de moitié. Une monnaie n'est que fiduciaire. Elle se comporte comme une action en bourse, à la différence que pour que le commerce mondial puisse fonctionner il faut "une monnaie de référence" qui offre une certaine garantie de stabilité. Celle-ci est fournie simplement par la ... demande. Pendant des décennies le dollar s'est imposé en tant que monnaie de référence, simplement parce qu'il n'y avait aucun autre candidat. Mais soudain un challenger est arrivé : l'euro, dont la stabilité est liée à la formidable inertie résultant de la fusion de toutes les économies européennes. Le choix de l'euro peut aussi coincider avec un acte politique : affaiblir le dollar. Le problème est que la guerre constitue une réponse classique aux problèmes monétaires et économiques.

Certains pensent que les Etats-Unis s'appréteraient à lancer une nouvelle opération militaire contre l'Iran, accusée à son tour de préparer "des armes de destruction massive". Un Français vivant en Angleterre me dit que les médias anglais, qui sont proche du système américain, semble préparer l'opinion en diabolisant subtilement l'Iran. Blair, réélu sans l'ombre d'un problème, serait-il sollicité pour envoyer un nouveau corps expéditionnaire dans quelques nouvelles aventure guerrière ? Affaire à suivre.

" Candy Rice ( en anglais, Candy veut dire bonbon et rice : riz ).
Ex Pdg de la firme pétrolière Exxon

Mais on sait que la guerre constitue une sorte de réponse vis à vis des problèmes posés par une monnaie et une économie de plus en plus fléchissante. Les pieds du colosse sont en argile. Aux USA l'inflation galope. la cours du dollar chûte. La facture de l'opération " Irak " croît sans que les retours jûteux ne viennent poindre ( si on excepte les puissants profits engrangés par le lobby militaro industriel pour qui, "plus on casse, plus on ramasse" ). Les Américains avaient pensé à tout sauf au fait qu'il n'est rien de plus facile que de plastiquer un pipe-line. Les prises d'otages ( qui frappent maintenant le partenaire Australien ) freinent " l'entrée de l'Irak dans l'économie de marché ", malgré la privatisation systématique de tous ses services publics (...).

La Chine va se développer à une cadence que personne actuellement ne peut imaginer. Il est pourtant utile de faire un retour sur le passé en se rappelant comment le Japon s'est soudain industrialisé en sautant à pied joint dans le monde moderne. Comme la Chine, le Japon était un pays qui devait partiquement importer toutes ses matières premières et ressources énergétiques. Avant que le Japon ne déclenche la guerre contre les Etats-Unis, que s'était-il passé ? "On" avait tenté de limiter son expansion à l'aide d'un embargo. La réponse avait été la guerre, presque immédiate.

Certains disent que les Etats-Unis, en tentant de mettre la main sur les ressources pérolières de nombreuses parties du monde viseraient ainsi à contrôler la montée en puissance du dragon chinois.

Le problème est qu'il n'y a aucune contre-idéologie, sinon le refuge dans des intégrismes médiévaux. J'ai entendu à la télé que le nouveau pape avait un jour déclaré " nous avons eu raison du Marxisme. Il nous reste maintenant à venir à bout du Bouddhisme ". Lisez l'interview qu'il avait donnée à l'Express en 1997.

Une boutade au passage. J'ai décidé à moi seul d'envahir le marché Chinois. Si je trouve de l'aide, très peu, ça sera chose faite. En effet il existe un produit vis à vis duquel l'économie de marché est sans défense. Un produit défiant toute concurrence. Songez :

- Pas de problème de matières premières, ni d'énergie.
- Pas de problèmes de main-d'oeuvre. Pas de charges sociales.
- Pas de risque de mévente, pas de problème de comptabilité, pas de problème fiscaux, de taxes à l'importation.
- Une assurance de pouvoir répondre instantanément à n'importe quelle demande.

Mais quel est ce produit magique, qui a toutes les vertus ?

C'est le produit gratuit, sous forme "soft". C'est le livre sous forme de fichier pdf, comme tous ceux qui sont mis actuellement à disposition, dans les langues étrangères, en téléchargeable gratuit sur mon site. C'est le livre, la musique, toute forme d'art ou de discours. C'est la connaissance, la culture. Subsidiairement, le produit " Lanturlu " est amusant car il est incopiable. Tous ceux qui ont essayé de mêler la science et la bande dessinée n'ont produit que des albums de second choix. Les Russes avaient adoré A quoi rêvent les Robots, traduit par mon ami Vladimir Golubev qui m'avait écrit il y a vingt ans :

- Cher Jean-Pierre, notre livre est un best seller. Les 200.000 exemplaires sont partis en deux mois.

Hier un chercheur turc m'a envoyé la traduction dans sa langue, le turc, de ma bande dessinée " Si on Volait ?" ( pdf : 2 mégas ) que les étudiants et lycéens de son pays vont pouvoir lire gratuitement. Un autre gars est en train de traduire une autre BD en ... catalan. Le Topologicon en italien sera bientôt disponible. Dès que mon ami Elio aura réussi à ressuciter son disque dur nous aurons la version italienne du Nouveau Testament.

 

Trouvez-moi des traducteurs capables de traduire mes albums de bande dessinée scientifique en chinois. et nous envahissons le pays.

Il n'y a pas énormément de texte dans mes bandes dessinées. Mais il y aura gros à parier que nous aurons des difficultés à trouver des traducteurs qui acceptent de traduire ces albums en chinois. Si on les paye, cela pourrait être différent. Je lance donc la question à la cantonnade. Pourriez-vous trouver des gens capables de traduire ces albums en chinois correct ? Et dans ce cas, combien demanderaient-ils ? Nantis d'un devis en bonne et due forme ( le coût de la traduction d'une BD en Anglais est d'environ 150 euros ) on pourrait rechercher un ou des sponsors, sur le thème : " Sponsorisez la traduction d'une bande dessinée scientifique en chinois pour la transformer en produit gratuit ". Sur la page 2 du fichier pdf on pourrait faire figurer les noms et photos du traducteur et des sponsors ayant financé cette traduction. Une façon "virtuelle" de visiter la Chine.


Tout cela n'est qu'une boutade, un "baroud d'honneur culturel". Je voyais ces jours derniers nos imbéciles de journalistes interviewant le ministre de l'agriculture, confronté au problème des plastiquages perpétrés par les "extrêmistes paysans". On voyait une interview de paysans encagoulés qui disaient, avec un fort accent du terroir :

- Que voulez-vous que nous fassions d'autres pour nous faire entendre, récolter quatre sous ? Que nous nous mettions en grève ? Que nous "occupions l'outil de production" en nous asseyant au milieu de nos champs ? Mais tout le monde s'en fout !

Suivait un documentaire évoquant le départ de nouveaux "pionniers" paysans français vers des eldorados roumains, ukrainiens ou autres. Là-bas, avec des euros, on peut acheter mille hectares d'un coup, disait l'un d'eux.

- Que voulez-vous, disait un agriculteur strasbourgeois implanté là-bas de fraîche date. En France je ne pouvait plus m'étendre (...). Je ne trouvais plus de terres à acheter (...). Ici le sol est incroyablement fertile, on peut l'acquérir ou le louer pour une bouchée de pain c'est une des terres les plus riche du monde.

Il y a une différence entre ces capitalistes agriculteurs, qui cherchent où investir leurs "disponibilités" et ces pauvres familles d'agriculteurs surrendettés.

L'homme et sa petite équipe ont été très bien accueillis par les pouvoirs municipaux locaux, fournissant une main d'oeuvre docile et illimitée ... à 60 euros par mois. Dans la suite de l'émission on interviewait José Bovet qui a "pris du galon", s'est imposé en tant que leader d'une confédération paysanne à l'échelle internationale, prônant le droit des paysans d'imposer sur leur sol le droit de faire des cultures vivrières, nourrissant les populations et non d'enrichir une poignée d'exportateurs. Louable démarche. Mais pas un mot sur le problème français, qui semble soudain avoir cessé d'intéresser notre moustachu. Pourtant il aurait été simple de commenter l'affaire en quelques phrases bien senties :

- Que voyons-nous se développer aujourd'hui dans ces futurs greniers à blé ? Un capitalisme agricole avec en parallèle l'émergence d'un prolétariat de la terre. L'agriculture française est tout simplement condamnée. Si vous arrivez en Roumanie en disant "j'apporte des capitaux et mon savoir faire" on vous répondra : "allez-y, nous vous fournissons le prolétariat agricole en abondance avec des coûts salariaux ridicules, des charges sociales inexistantes. Vous allez vous en mettre plein les fouilles en peu d'années et cela fera travailler quelques bougres de chez nous". Mais imaginez une famille de paysans français démunis qui arriverait là-bas en disant " nous voudrions simplement acheter un peu de terre et tenter de survivre chez vous ". On leur répondrait " vous n'êtes pas dans le coup, mon vieux. Reprenez le train ou l'avion au plus vite. Ici, si vous n'avez pas les poches bourrées d'euros, de quoi développer un agriculture à très grande échelle, vous n'êtes pas les bienvenus.

Bovet s'est tu courageusement. Je commence à me demander s'il n'est pas simplement .... ambitieux et s'il ne deviendra pas un jour le Koutchner du monde agricole. "Agriculture sans Frontière" peut être un bon tremplin.

Je relis mes lignes et je n'y trouve que du pessimisme. Nous nous sommes réunis. Nous avons recherché des solutions et nous n'en trouvons pas, sinon des formules qui ne décollent pas des idées de mini-communautés soixante-huitardes. Il existe déjà des mouvements de ce genre en France, qui tentent de vivre en marge de notre "société de consommation". Mais ... tout le monde s'en fout.

Ziegler en appelle à " l'insurrection des consciences ". Mais comment faire quand on ne dispose d'aucune idéologie, d'aucun système politique et économique de remplacement ? On prend la Bastille ( ou, symboliquement; le Château de Chirac-le-véreux ), on investit le Palais d'Hiver. Et après, on fait quoi ? On "donne tout le pouvoir aux soviets ? On passe à l'autogestion ? "

Au moins des gens de plus en plus nombreux commencent à perdre confiance dans les hommes politiques en général, "de tous bords" ( mais y a-t-il encore deux bords, entre le libéralisme de droite et le libéralisme de gauche ? ).Ils perdent confiance dans leurs journalistes qui au mieux n'ont pas de cervelle et au pire mentent délibérément, activement ou par omission. Ils perdent confiance dans leur technoscience qui leur prépare des lendemains inquiétants. Sans doute un jour, à long terme, constatera-t-on un accroissement sensible des cancers du cerveau, lié à l'usage intensif, dès le plus jeune âge, des téléphones portables et à la multiplication des fours à micro-ondes, dont le taux d'émission d'ondes (radar) dépasse de loin le seuil toléré chez les agents du trafic aérien.

Elle est pas belle, la science ?

L'accroissement des cancers est très probablement liée à la modification de notre alimentation, qui néglige les susbtances anticancéreuses qui étaient naturellement présentes dans l'alimentation de jadis, entre autre dans les fruits sucrés, vous savez, ceux qui se conservent si mal. Un phénomène qui ne fera que s'accélérer avec l'extension des OGM, la consommation des "produits frais", stérilisés par irradiation. Les gens perdent confiance dans leurs intellectuels, dont ceux issus de la gauche-caviar. Ils perdent confiance dans des scientifiques qui feraient bien mieux de consacrer leurs efforts à développer des sources d'énergie renouvelables plutôt que de s'assembler autour de nouveaux "jouets" comme ITER, qui ne fonctionnera jamais, ou "Mégajoule", qui ne fonctionnera jamais non plus mais "créera des emplois dans la région", comme à Cadarache. Ils construisent de puissants télescopes pour scruter le cosmos à des milliards d'années-lumière de distance, en ramenant des données qu'ils ne savent pas interpréter. Mais leurs miroirs à optique adaptative ne sont rien d'autre que des retombées du développement des satellites d'observation, voire de systèmes à énergie dirigée. Le satellite Hubble n'a jamais été que la version civile de stations d'observations militaires, longtemps ultra-secrètes, capables de lire les gros titres d'un journal à 250 km de distance.

J'ai dîné avec des Bouddhistes récemment. L'une d'elle, qui était allée se geler consciencieusement les orteils à Darem Salah rapportait les dernières nouvelles du toît du ciel. Les prédictions étaient bien sombres.

- Alors, que conseillent vos lamas ?
- Ils nous conseillent de méditer. Si la catastrophe est inévitable, au moins cette activité nous assurera-t-elle une meilleure réincarnation....

C'est une optique. Nous avons un nouveau pape, ex " Panzer Kardinal ". Le voici dans sa Mercédès, entouré par ses gorilles. Quelle image ! ...

Si le bouddhisme séduit, c'est parce qu'il apparaît comme une possibilité de toucher à l'infini, à la félicité sans avoir d'obligations religieuses concrètes. Un autoérotisme spirituel, en quelque sorte. Quelqu'un avait justement prédit, dans les années 1950, que le défi de l'Eglise au XXe siècle serait non pas le marxisme, mais le bouddhisme.

Radzinger, mars 1997 . L'interview complète, donnée à l'Express        

Voilà un homme de 78 ans issu de la petite bourgeoisie bavaroise, qui n'a jamais tenu de paroisse, une sorte d'énarque de la foi dont la cervelle a la souplesse du béton armé d'une casemate. Je me demande quel lien il peut y avoir entre un tel personnage et le Christ dont il se réclame. Allez donc lire les paroles de de redoutable anarchiste. Etrange histoire. Voilà un type qui débarque, venant de je ne sais où, et dont les phrases intemporelles claquent comme des coups de fouet. Il renverse les étals de marchands du temps, insulte les Pharisiens, eux qui "se croient saints". Il reçoît les prostituées, dîne chez les collecteurs d'impôts, qu'il retourne et dont il fait des disciples. Il guérit le serviteur d'un centurion romain, clame qu'il n'est pas venu pour les bien portants mais pour les malades. Accessoirement il rend la vue à des aveugles, permet à un paralytique de marcher, chasse les démons intérieurs qui broient la tête d'un jeune homme, ramène les morts à la vie.

Est-ce que l'au-delà n'aurait pas un Messie de rechange, quel que soit le courant dont il se réclame ? Un messie-homme ou un messie-femme, peu importe. Ca serait bienvenu. Pour éviter qu'il ne connaisse la fin d'un Martin Luther King mieux vaudrait qu'il s'exprime .... sur les écrans de télévision. Avec quelques miracles par-ci, par-là il entraînerait des foules immenses en se contentant de dire "aimez-vous les uns les autres". Nous avons bien des slogans, affichés en tête de nos mairies. " Trois mots gravés dans la pierre", chantait Souchon : Liberté, Egalité, Fraternité. Mais qui oserait encore seulement les chuchoter ?

Oui, un messie bon teint, ça serait sacrément bienvenu, de nos jours. Un messie bien terrestre. Parce que les extraterrestres se foutent bien de nous, croyez-moi. Rien à attendre du côté de gens qui présentent vis à vis de nous un tel écart évolutif qu'ils nous considèrent ... comme de simples animaux, même s'ils construisent, à des fins d'expérimentation psycho-sociologique des dossiers tentaculaires, conçus et gérés pendant des décennies par leurs leurs systèmes d'intelligence artificielle de même que nous, nous jouons avec les singes Bonobos avec des " interface protocolaires informatisées ". Lire " l'Année du Contact ".

Des dossiers scientifiquement cohérents, et même fructueux, qui se réfèrent à une planète très bien fichue, mais qui n'a hélas jamais existé ailleurs que dans les mémoires d'une intelligence artificielle. Des voisins si proches, dans l'espace et dans le temps, avec un écart technico-scientifique se situant de milliers d'années ? Vous voulez rire ! Dans une galaxie qui a quinze milliards d'années d'existence, un million d'année c'est une fraction de seconde. C'est l'astrophysicien qui vous le dit. Ceci étant, même si le dossier est une fiction habile, il peut contenir des informations scientifiquement exploitables, ainsi que des fragments de cultures exotiques, appartenant éventuellement à des histoires pasées de lointaines planètes. L'I.A, de tout, s'occupe, même ... des communication téléphonique ( nous n'en sommes nous mêmes pas bien loin ).

A dix millions d'années de nous, d'un côté, les singes, de l'autre ? .... La communication est impossible, entre les singes et nous. Au mieux, nous les manipulons, nous les leurons, nous "les caressons dans le sens du poil" avant de les remettre dans la nature ou de les faire pîquer. Je pense que pour nos visiteurs nous ne sommes que .. des animaux, rien de plus. Au mieux des cobayes. En trente années tout est allé dans ce sens. La pilule est amère, mais elle a ce goût-là. Je sais qu'il est difficile pour nous, qui nous imaginons au sommet de la pyramide de l'évolution cosmique de descendre d'un cran, de nous concevoir comme ... des animaux pour d'autres êtres dont les ressentis, le niveau de conscience et de pensée nous resteront à jamais inaccessibles. Jamais un singe ne pourra percer le mystère de nos pensées.

Il reste l'étude, la manipulation, la mise en situation à l'aide de leurres, qui peuvent être des écrits, puisque nous savons lire. Si les singes savaient lire, nous leur enverrions des courriers. Les mots sympathie, mansuétude, fraternité n'ont aucun sens entre l'expérimentateur et son cobaye, sur lequel il se donne tous les droits, indifférent à son intégrité physique et mentale. Désolé de vous décevoir.

Non, en dehors de l'arrivée d'un messie, franchement, je ne vois guère de solution.


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