Eloge de l'ignorance

1° partie

24 janvier 2004

J’ai regardé le document consacré à la préhistoire de l’homme, supervisé par le paléontologue Yves Coppens, qui a été diffusé en janvier 2005 à la télévision, et pour être sûr de ce qu’avais vu j’ai visionné de nouveau ce document sur le CD qui avait été largement mis en vente dans de nombreux points de vente immédiatement après cette première diffusion.

Ce film, qui a mis en œuvre d’énormes moyens est d’une médiocrité remarquable sur de nombreux plans, que nous allons souligner. Il entend tracer la saga de l’homo sapiens, dont nous somme censés être les descendants. Techniquement, et nous reviendrons sur ce point par la suite, il est mauvais, à cause de cette alternance d’essais de descriptions scénarisées maladroites, montrant des hommes préhistoriques, et de séquences où des pontifes de la spécialité, dans différents pays, ne font que se mettre en valeur de la manière la plus pédante possible, le personnage central de ce paléo-circus étant Yves Coppens lui-même.

Une première remarque : tous les problèmes essentiels concernant l’aube de notre humanité sont tout simplement esquivés ou rapidement escamotés. Le film débute par une évocation d'à peine une minute, reprenant la théorie chère à Coppens, celle de l'apparition de la bipédie par disparition de la forêt dans une région du globe avec remplacement par une savane. Nous apprenons en une fraction de seconde que les deux être qui sont censés être nos ancêtres s'appelaient Aurora et Toumaï. Il n'est sera plus question par la suite et cela tombe comme des cheveux sur la soupe. Très vite, les réalisateurs, Malaterre et Fougeas nous montrent une tribu d’homo erectus, c'est-à-dire « d’hommes debouts ». La question cruciale de l’hominisation est , sinon éliminée, du moins prestement escamotée.

Au prix d’un commentaire de la plus extrême lourdeur on commence par voir une femelle d’homo erectus, accouchant debout et donnant naissance à un … homo sapiens, sans poils et bien rose. Tout ceci aurait mérité un commentaire, une explication. Mais sur ce point précis, extrêmement important, votre quête restera vaine.

Coppens s’était signalé jusqu’à une date très récente en tentant d’accréditer sa propre théorie de l’hominisation, fondée sur des considérations climatiques. Comme celle-ci a fini par s’effondrer il préfère l'escamoter (sauf dans la première minute du film), de même que le problème lui-même, pourtant crucial. Rappelons sa thèse.

En Afrique de l’Est Leakey découvre l’australopithèque, une créature de très petite taille, d’à peine un mètre de haut. Pithecus signifiant « singe », le mot peut être traduit par « singe du sud ». La communauté scientifique s’en émeut immédiatement car cette créature se présente aussitôt à leurs yeux comme un ancêtre possible de l’homme. Cette évocation me rappelle à moi-même des souvenirs datant de l’époque où, guide de safaris au début des années soixante-dix j’emmenais des clients effectuer de larges périples au Kenya et en Tanzanie. C’est à cette occasion qu’un jour j’ai poussé jusqu’à Olduway, lieu où fut exhumé le premier squelette d’australopitecus africanus, si ma mémoire est exacte. Avant de nous interroger sur la filiation possible permettant de relier cet anthropoïde de petite taille à l’homme je peux vous confier quelle a été mon émotion quand j’ai pu, dans le musée qui, sur place, lui est consacré, pénétrer dans la pièce où son habitat était exposé, en lieu et place où il avait été trouvé. On y voyait une aire de vie où se trouvaient de nombreux ossements d’animaux, en général partiellement broyés. Tout ceci a d'ailleurs incité que cette bestiole était un nécrophage, un charognard. Ce "coin-repas" mesurait environ deux mètres de diamètre. J’étais resté un long moment fasciné en contemplant ces modestes vestiges, témoins incontestables de l’activité de cette créature. Le musée n’avait pas joint d’ossements appartenant à son squelette, puisqu’il n’en fut pas trouvé à cet endroit précis. On peut considérer qu’il s’agissait de sa « salle à manger » dans laquelle nos australopithèques n’avaient visiblement pas jugé bon de faire le ménage. Les paléontologues ont analysé ce site et conclu que cette espèce se servait de pierres pour briser les os et en extraire la moelle qui devait constituer une partie de son alimentation. Ces galets plus ou moins ronds, que l’on trouve à profusion dans cette salle à manger, semblent constituer les tous premiers éléments de la technologie que l’homme développa par la suite. On emploie alors la dénomination de « peeble culture », littéralement « culture du galet ». Je cite ces éléments de mémoire en espérant ne pas faire d’erreur.

Une créature humanoïde se serait donc servi, il y a plus d’un million d’années, de ces pierres en guise d’instruments de cuisine. Comme celles-ci furent aussi retrouvée rassemblées selon des formations en forme de demi-lunes on envisagea que ces objets aient pu également servir d’armes de jet, défensives, vis-à-vis de prédateurs.

Quand on est confronté à tout cela on reste proprement fasciné.

Les paléontologues ne tardèrent pas à exhumer les restes d’autres individus appartenant à la même espèce, puis trouvèrent des restes d’autres êtres, semblant appartenir à une espèce légèrement différentes, mais toujours dotée de la même capacité encéphalique qui était, si je ne me trompe, de 400 cc. La dentition de cette nouvelle espèce d’australopithèques était aussi différente, se prêtant plus à l’écrasement d’objets, à une alimentation plus tournée vers celle d’un herbivore, consommateur de baies et il baptisèrent celle-ci australopithecus robustus.

La thèse de Coppens, qu’il a aujourd’hui lui-même abandonné, on y reviendra par la suite, a consisté à attribuer le passage d’une vie arboricole à une locomotion qu’il voulait voir correspondre à une bipédie , à un événement de nature géologique et climatique. En effet le site où les premiers australopithèques furent découverts se situe dans le « rift » africain, vaste zone correspondant à un effondrement.

Dans cette même région d’Afrique de l’Est, plus au nord, le visiteur trouvera l’étonnant site du lac Manyara qui présente une orientation grossièrement nord-sud. Géologiquement et écologiquement parlant c’est une étonnante curiosité.



Le lac Manyara et la falaise du rift

C’est une zone d’effondrement dont la partie centrale est occupée par les eaux. Là on trouve la faune et la flore correspondant à un écosystème lacustre. Mais à peu de distance des berges le sol s’élève. Je ne crois pas me tromper en disant que les bords du Lac Manyara s’organisent en bandes dont chacune a une largeur qui n’excède pas quelques centaines de mètres. Cet écosystème « stratifié », structuré en bandes se termine au pied d’une falaise laquelle, constituant une importante barrière naturelle au point de vue météorologique, accentue les contrastes de ces micro-climats. Quand on visite les abords du lac Manyara on peut, selon la distance qui vous sépare des bords du lac évoluer dans des écosystèmes complètement différents. On trouve ainsi une mini-savane, peuplée par plusieurs familles de lions, puis une végétation arborée, qui s’enrichit au fur et à mesure qu’on s’approche de la falaise, qui concentre évidemment l’humidité.

Le parc du lac Manyara est célèbre parce que les lions on l’habitude de faire la sieste .. dans les arbres, à quelques mètres de hauteur .

Mais ce qui est tout à fait remarquable, et je m’en souviens fort bien, c’est d’y trouver des « aires de repos », semblables à celles qu’on peut trouver au bord des autoroutes avec des tables en bois, solidaires de bancs. Cela incite le visiteur à sortir de son véhicule et à s’asseoir là pour se restaurer. S’il le fait il sera fort étonné de voir déambuler paresseusement des lions en contrebas, à quelques centaines de mètres seulement. Là encore, je fais appel à ma mémoire, à des voyages qui se situent il y a trente ans et j’espère que des lecteurs viendront confirmer mes observations. Ces détails sont là pour suggérer qu’une succession de micro-climats, sévissant sur des bandes extrêmement étroites permettent à des espèces de cohabiter sans que celles-ci ne s’aventurent hors de la bande correspondant à leur aire de vie et de chasse. On trouve une configuration similaire en Tanzanie, au lac N’goro N’goro, restes d’une caldeira volcanique de quelques vingt kilomètres de diamètre. Là encore la végétation et l’écosystème dépendant de l’altitude, depuis la partie centrale où se situe une pièce d’eau où stationnent de nombreux flamants roses jusqu’au bords du cratère où le voyageur découvrira, à seulement dix kilomètres du centre du cratère, des espèces végétales totalement différentes.

Ainsi, pour peu que l’altitude vienne à varier, les conditions météorologiques changent avec toutes les incidences que cela peut avoir sur la vie végétale et animale. Au bord du lac Manyara on passe ainsi sur une très petite distance d’un écosystème arboré à une authentique savane, où l’on trouve de hautes herbes et quelques arbres distants. Tout ceci a été le point de départ de la théorie élaborée par Coppens. Partant de l’idée que cette partie de l’Afrique de l’Est avait été couverte de forêt et qu’à la suite de l’apparition de cet effondrement, de ce rift orienté nord-sud, l’écosystème s’était profondément modifié en donnant naissance à un paysage de type savane il en avait déduit qu’une espèce de singes avait du évoluer, par simple sélection naturelle pour se mettre plus en adéquation avec ce nouveau milieu. Evoluer, pour cette espèce de simiens, c’était selon lui passer de la quadrumanie à la bipédie. Les singes, en effet, ne sont pas des quadrupèdes mais des « êtres à quatre mains ». L’extrémité de leurs membres inférieurs se termine par des mains comportant des pouces opposables. Ils pratiquent accidentellement la bipédie, comme peuvent le faire les ours. Cela présente différents avantages, comme le fait de pouvoir voir à plus grande distance au dessus d’une végétation constitué par des herbes, ou de pouvoir atteindre des baies situées en hauteur ou encore de pouvoir impressionner en se dressant ainsi, soit un représentant d’une autre espèce soit un simple rival. Ce comportement est typique chez un animal comme le gorille.

Les gorilles, comme les chimpanzés et en règle générale les singes ne parcourent pas de grandes distances en position de bipédie, qui reste pour eux une attitude que l’ont peut considérer comme exceptionnelle. Si une fuite s’avère nécessaire, en terrain plat, celle-ci s’opérera en gardant les quatre membres au contact du sol. Même conclusion s’agissant d’un ours qui est aussi un bipède occasionnel. N’étant pas doté de pouces opposables, sur aucun de ses membres, c’est un authentique quadrupède et même un plantigrade car il se déplace en s’appuyant sur la plante de ses quatre pieds. A l’opposé un cheval est un « digitigrade » car, morphologiquement il est en contact avec le sol avec … l’un de ses doigts, muni d’un ongle qui s’est transformé en sabot.

L’homme qui se déplace à quatre pattes dans un parking souterrain en cherchant ses clés peut être considéré comme un quadrupède occasionnel. En cas de danger il ne tardera pas à retrouver au plus vite sa bipédie et à sa mettre à courir « à toutes jambes ».

Mais la bipédie, c’est quoi ? C’est un mode de locomotion qui comporte deux allures. Soit il y a toujours un des deux membres inférieurs qui sont en contact avec le sol et ce mode correspond à ce qu’on appelle la marche. Soit l’être se propulse à la fois vers le haut et en avant, en quittant le sol et en récupérant partiellement cette énergie en reprenant contact, de manière élastique. Un kangourou quitte ainsi le sol, mais ses deux pattes postérieures jouent le même rôle, au même moment. Nous, lorsque nous courons nous faisons reposer notre poids alternativement sur une jambe, puis sur l’autre. Lorsque nous pratiquons ainsi la course la distance entre ces deux points de contact s’appelle la foulée. Elle permet d’atteindre une certaine vitesse, limitée. Un quadrupède pourra se déplacer à une vitesse aisément trois à quatre fois supérieure car le fait d’utiliser quatre membres au lieu de deux lui permet, en restant constamment en contact avec le sol, même au galop, avec l’une de ses pattes d’éviter de consommer de l’énergie en ayant sans cesse à projeter toute sa masse vers le haut, comme nous le faisons. Quand un homme court, son centre de gravité décrit une sinusoïde. Le phénomène sera moins marqué chez un quadrupède qui « galope ». Le mode de déplacement est totalement différent. Nos coureurs les plus rapides parviennent à couvrir cent mètres en dix secondes, ce qui représente une vitesse moyenne de 36 kilomètres à l’heure et implique une pointe à une vitesse supérieure, peut être de quarante kilomètres à l’heure. Un guépard peut atteindre, également pendant des temps limités une vitesse de cent à cent vingt kilomètres à l’heure, avec une foulée … impressionnante.

Le fait de pouvoir courir en bipédie implique aussi l’alternance du report du poids sur les membres inférieurs droit et gauche. Il est alors opportun de pouvoir stocker et restituer cette énergie de manière élastique. C’est la fonction de la voûte plantaire. Les hommes qui en sont démunis ont les pieds plats. Pendant des siècles on a appareillé les amputés. Après avoir eu recours à la « jambe de bois » on est passé à des prothèses plus élaborées, à des jambes artificielles où les pieds étaient dotés d’un talon. Mais la locomotion restait maladroite, peu souple. Un jour quelqu’un, aux Etats-Unis, eut l’idée de remplacer le pied artificiel par une simple … lame de ressort reposant sur le sol grâce à l’intermédiaire de l’équivalent d’un …. Sabot.

Prothèse en lame de ressort, digitigrade

Ceci faisait de l’amputé un être mixte, plantigrade d’un côté, digitigrade de l’autre. Le résultat fut proprement stupéfiant et certains amputés purent ainsi atteindre, à la course, des performances comparables à celle de bons sportifs ! Les singes ne possèdent pas de voûte plantaire. Ce ne sont même pas de plantigrades car ils font reposer leur poids sur le côté de leurs mains inférieures.

La bipédie a des incidences sur la musculation de la colonne vertébrale.

Fonctionnement alterné des muscles de notre colonne vertébrale dans notre locomotion de bipède. Voir la BD le Spondyloscope.

Ce recours à la bipédie et à la course a de multiples incidences sur l’architecture osseuse et sur l’implantation des muscles. En principe un kangourou, ne pratiquant pas cette alternance du report du poids sur ses deux pattes ne devrait pas posséder une forte musculation capable d’assurer cette opération, et en particulier les apophyses osseuses liées aux efforts latéraux consécutifs d’une marche en mettant « un pied devant l’autre ».

A chaque fois qu’un mode de locomotion ou de propulsion requiert des efforts musculaires spécifiques et importants on retrouvera les apophyses correspondantes. Les delphinidés et les cétacés se propulsent en fouettant l’eau de haut en bas avec leurs queues. Corollaire : leurs vertèbres sont équipées de larges apophyses pour fixer les muscles correspondants.

La course implique tout un système d’amortissement de l’énergie, d’accumulation de celle-ci pour pouvoir ensuite la restituer. Plusieurs structures y participent. Après la voûte plantaire, on trouve l’articulation de la cheville. Chez nous les disques intervertébraux jouent aussi un rôle d’amortisseurs ( du type oléo-pneumatiques ) :

La forme en « S » de notre colonne vertébrale y contribue également, avec les système ligamentaire qui va avec.

Voici comment les courbures de la colonnes vertébrales contribuent à l'amortissement des chocs liés à la course :

L’architecture musculaire des singes, qui présente des points de similitude avec la nôtre est adaptée à leur comportement ambulatoire. Les muscles des bras sont plus développés et déployés de manière différente. Tout ceci se traduit par des traces sur les os qui marquent les points d’accrochage des muscles correspondants. En écrivant son livre « La préhistoire du piéton » (éditions Plon, 2004), Yvette Deloison a été extrêmement surprise de voir que pendant un siècle et plus, aucun des éminents spécialistes de paléo-anthtopologie, Yves Coppens y compris, ne s’étaient arrêtés à de tels détails. Il est dommage que le livre de Madame Deloison, hélas assez technique, n'ai pas suscité plus d'intérêt chez les journalistes des revues de vulgarisation scientifique. Résumons ses conclusions.

Les deux images ci-après, extraites de son ouvrage, page 66 (que je vous incite fortement à commander par Amazon) montrent les différences profondes qui existent entre le pied de l'homme et un "pied" de chimpanzé.

Os du pied. A gauche, celui d'un homme, à droite, celui d'un chimpanzé. Vue en plan

Les mêmes, vus de profil

La différence saute aux yeux. Même chose quand on regarde les implantations musculaires :

Implantation des muscles, à gauche sur un pied humain, à droite sur un "pied" de chimpanzé.

 

A gauche, un gorille. A droite, un homme. Le gorille est-il ... bipède ?

Il se trouve que Mary Leakey a découvert en Tanzanie, à Laetoli, en 1978 (...) plusieurs pistes datant de 3,6 millions d'années. Les empreintes, inscrites dans de la cendre volcanique humide qui s'est ensuite solidifiée sont espacées de 46 cm. L'examen de ces différentes pistes, attribuées à des australopothèques, a montré que celles-ci avaient été imprimées dans un support assimilable à du sable mouillé. On sait que les singes n'ont pas, contrairement à une opinion répandue, peur de l'eau. Il existe des singes nageurs et de nombreuses espèces traversent couramment des cours d'eau peu profonds. Le fait de se déplacer sur un sol encore humide, fraîchement découvert ou recouvert par une couche d'eau peu profonde aurait incité des simiens à adopter une démarche de "bipèdes occassionnels". On remarque plusieurs choses.

- Les traces divergent de droite et de gauche, jusqu'à trente degré, ce qui ne correspond pas à des traces d'humanoïde bipède.

- L'appui de ces membres inférieurs est "en varus", c'est à dire s'effectue sur le côté du membre, alors que l'appui humain s'effectue selon une surface bien plan, correspondantà la présence d'un talon.

Ci après les trois empreintes comparées :

A droite le schéma des empreinte de pas trouvées en Tanzanie en 1978, à Laetoli, attribuées à des australopithèques

Une des empreintes trouvées sur le site de Laetoli

L'empreinte humaine, typique, révèle l'existence d'une voûte plantaire, absente chez le chimpanzé et, visiblement aussi chez l'australopithèque

Les traces de Laetoli

Ci-après, le classique schéma qu'on trouve dans tous les musées depuis des décennies :

Faudra-t-il un jour remettre ceci en cause ?

Voici la réaction d'Yvette Deloison, après examen des moulages de Laetoli, que lui montrait Ron Clarke :

- Je dois avouer que je ne suis pas d'accord avec Michael Day et Russel Tutle. Je trouve que ces empreintes ne peuvent pas appartenir à des êtres proches de l'homme. Elles présentent un ensemble de caractéristiques de pieds non-humains. Le gros orteil s'écarte vers l'extérieur - hallus varus ), il y a un espace entre les premier orteil est les quatre latériaux et un enfoncement dans le sol par appui marqué sur le bord externe du pied. Le profil du talon est pointu et non pas arrondi. Sa surfac e s'enfonce en creux dans le sol en son milieu alors que chez nous la surface du talon est plane. Il n'y a pas de voûte plantaire et, surtout, à l'emplacement de ce qui serait chez l'homme cette voûte il y a un renflement très net débordant vers l'intérieur du pied. Il y a de toute évidence le résultat de la croissance importante du muscle écarteur du premier orteil (musculus hallucis brevis). De dernier muscle est développé chez les grands singes, mais jamais chez les humains

Il est à noter, comme le fait remarquer Yvette Deloison à la page 127 de son ouvrage que ceci confirme l'examen des os fossiles de pieds d'australopithèques découverts à Hadar.

Ce qui est assez stupéfiant c'est que Coppens ait continué dé prôner sa thèse de l'hoministaion à travers cet intermédiaire qu'aurait été l'australopithèque, et cela jusqu'à une date très récente, alors que ces empreintes de pas avaient été relevées trente ans plus tôt. Dans ces conditions, de deux choses l'une : ou il a préféré (on voit mal comment il aurait pu ignorer l'existence de ces moulages ) feindre d'ignorer ce qui pouvait effondrer la théorie qui lui avait valu une renommé internationale, soit il n'avait simplement pas pris le soin de les examiner. C'est peut être la seconde hypothèse qui est la bonne puisque c'est seulement il y a quelques années qu'il a, selon le témoignage de son élève, Yvette Deloison "conseillé à sa thésarde d'aller jeter un oeil à ces traces).

Chez Coppens c'est un manque de sérieux évident. ceci dit, le manque de sérieux, dans un monde où le paraître est roi, n'est nullement un frein pour faire une brillante carrière, voire entrer au collège de France, comme c'est son cas. Chez les paélontologues Coppens est très apprécié ( de même que les astronomes apprécient Hubert Reeves ) en tant que vulgarisateur. En effet des gens comme Reeves et Coppens ont "sensibilisé le public", donc par voie de conséquence les politiques et les bailleurs de fond. Je n'avais strictement rien contre Coppens, ayant été comme tout un chacun séduit par l'image bonhomme qu'il réussissait parfaitement à nous présenter ( comme, dans son domaine, le souriant et affable Hubert Reeves ). C'est en voyant la médiocrité de ce film dont il est censé avoir été le superviseur scientifique et en lisant l'ouvrage de Deloison que j'ai réalisé que le personnage n'était ... qu'un comédien de plus, qui n'a en fait rien trouvé de notable, n'a aucune thèse sérieuse à défendre et dont l'histoire ne retiendra pas le nom.

Il y a gros à parier que les paléo-anthropologues qui se sont penchés sur les restes des australopithèques n'ont pas porté plus d'attention à la structure générale des apophyses puisque celles du pied peur avaient déjà échappé. L'analyse de l'implantation musculaire doit permettre à un zoologiste de déterminer après examen du squelette s'il s'agit d'un arboricole ou d'un "piéton".

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