La révolution islandaise
Une réalité ou un mythe ?

mis en ligne le 31 août 2012

 

J'ai trouvé ce texte sur un site. Je ne me souviens plus lequel. Peu importe. Depuis pas mal de temps mes lecteurs me prient de mettre en ligne une présentation des problèmes économiques, monétaires et financiers que connaît notre planète.Je pourrais le faire. Mais je ne peux pas être sur tous les fronts. La question nucléaire, bien traitée, c'est déjà pas mal.

Bien sûr, je suis parfaitement conscient de la soumission de nos gouvernements au pouvoir des banques. Qui ne se souvient de la complicité de deux présidents successifs, Pompidou et Giscard d'Estaing, ce joueur d'accordéon. Comment peut on être assez nul pour s'offrir, à prix d'or, un " d'Estaing " au cul de son nom de prolétaire ? Avec ses initiales entrelacées sur le portage ombragé de sa propriété.

Ils sont étonnants, tous ces gens, qui donnent de furieux coups de nageoires pour se hisser jusqu'au sommet. Ne dit-on pas que Pompidou s'arrangeait pour aller pisser en même temps que de Gaule ? Tout cela pour finir "par le chemin de tout le monde", comme dit le roi David à son fils Salomon, sentant sa fin proche. Il y a quelque chose de pitoyable et de grotesque dans toutes ces vies d'homme.

Cela n'a pas empêché Giscard de contribuer très activement à la rédaction de la constitution européenne. Cela nous ramène au film Mari, quand "l'agent Smith" discute avec un membre de l'équipage du vaisseau des rebelles, qui a décidé d'abandonner la lutte et de retourner vivre une vie virtuelle, mais confortable. Un homme que Smith appelle "monsieur Reagan".

Revenons à l'Islande. En France, nombre de penseurs suggèrent des choses semblables, une "révolution pacifique". Cela me fait me souvenir de ce qu'on entendait en mai 68. Pour un pays comme la France, les choses ne seraient pas aussi simples. L'islande possède un paysage différent. Sa population : 300.000 habitants. Celle de la ville de Nice. Dont 118.000 dans la seule ville de Reijkiavik et 60 % de la population de l'île dans son environnement immédiat.

Son économie est aussi beaucoup plus simple que la nôtre. Vivat sur un Eldorado d'énergies géothermique, éolienne et hydraulique, elle ne saurait craindre une future crise de l'énergie. Elle pourrait au contraire exporter de l'électricité en direction des pays européens, grâce à une ligne haute tension sous-marine de 1400 km, la connectant au nord de l'Angleterre.

Déjà, lors de ma visite, dans les années soixante-dix, j'avais vu des bananes pousser dans des serres chauffées à la vapeur. Un chose frappe, quand on contemple la ville de Reijkiavif : on ne voit aucune cheminée sur les toits. La piscine découverte fûme, été comme hiver. La ville vit sur un geyser de vapeur.

Il y a aussi le poisson. Là-bas, les bancs son riches. J'ai arpenté ces terres de feu et de glace, dans les années soixante dix, un an après l'éruption de l'Helgafell, dans l'île de Vastmannaeyiar. Ci-dessous, la bourgade de Heimey, qui eut une partie de ses villas ensevelies sous la cendre émise par le volcan en 1973. Les habitants de l'île avaient, à l'époque, le second revenu par tête d'habitant, après les Koweitis. Ils arpentaient furieusement les 4 km de leur unique route, dans leurs Ford Mustang.

 

Le volcan Helgafell, qui se réveilla en 1973, alors que tout le monde le prenait pour un volcan éteint.
Au premier plan, l'unique localité de l'île, le port d'Heimey

 

Tous les islandais n'ont pas ces revenus. Mais ce n'est pas un pays pauvre. Il a fallu toute la malhonnêteté de leurs "bangsters" pour mettre de pays en faillite. Il parait, voir ci-dessous, que les Islandais auraient décidé de prendre leur avenir en main. N'étant pas dans l'Europe ils ont pu dévaluer fortement leur monnaie, ce qui a relancé leurs exportations et réduit leurs importations. Schéma classique. Mais alors, pourquoi souhaiteraient-ils rejoindre l'Europe et la zone Euro ? A éclaircir.

Mystère.

 

 

Sans nouvelles d’Islande : pourquoi ? ( 22 avril 2012 )

Si quelqu’un croit qu’il n’y a pas de censure actuellement, qu’il nous dise pourquoi on a tout su au sujet de ce qui se passe en Egypte, en Syrie ou en Libye, et pourquoi les journaux n’ont absolument rien dit sur ce qui se passe en Islande ?

En Islande,

- le peuple a fait démissionner un gouvernement au complet,

- les principales banques ont été nationalisées et il a été décidé de ne pas payer la dette contractée par ces dernières auprès de banques de Grande Bretagne et de Hollande, dette générée par leur mauvaise politique financière ;

- une assemblée populaire vient d’être créée pour réécrire la Constitution.

Et tout cela, pacifiquement.

Toute une révolution contre le pouvoir qui a conduit à cette crise.

Voilà pourquoi rien n’a été publié pendant deux ans.

Que se passerait-il si les citoyens européens en prenaient exemple ?

Brièvement, voici l’histoire des faits :

- 2008 : La principale banque du pays est nationalisée. La monnaie s’effondre, la bourse suspend son activité. Le pays est en banqueroute.

- 2009 : Les protestations citoyennes contre le Parlement font que des élections anticipées sont convoquées. Elles provoquent la démission du Premier Ministre et, en bloc, de tout le gouvernement.

La situation économique désastreuse du pays persiste. Par le biais d’une loi, il est proposé à la Grande Bretagne et à la Hollande le remboursement de la dette par le paiement de 3.500 millions d’euros, montant que paieront mensuellement toutes les familles islandaises pendant les 15 prochaines années à un taux d’intérêt de 5%.

- 2010 : le peuple descend à nouveau dans la rue et demande que la loi soit soumise à référendum.

En janvier 2010, le Président refuse de ratifier cette loi et annonce qu’il y aura une consultation populaire.

En mars, le référendum a lieu et le NON au paiement de la dette remporte 93% des voix.

Pendant ce temps, le gouvernement a entamé une investigation pour régler juridiquement les responsabilités de la crise.

Les détentions de plusieurs banquiers et cadres supérieurs commencent.

Interpol lance une enquête et tous les banquiers impliqués quittent le pays.

Dans ce contexte de crise, une assemblée est élue pour rédiger une nouvelle Constitution qui reprend les leçons apprises de la crise et qui se substitue à l’actuelle qui est une copie de la constitution danoise.

Pour ce faire, on a recours directement au peuple souverain.

On élit 25 citoyens sans filiation politique parmi les 522 qui se sont présentés aux candidatures. Pour cela, il faut être majeur et recueillir le soutien de 30 personnes.

- L’assemblée constituante commence ses travaux en février 2011 afin de présenter, en partant des avis collectés dans les diverses assemblées qui ont eu lieu dans tout le pays, un projet de Grande Charte.

Elle doit être approuvée par l’actuel parlement ainsi que par celui qui sera constitué après les prochaines élections législatives.
Voici, en bref, l’histoire de la Révolution Islandaise :

- Démission en bloc de tout un gouvernement

- Nationalisation de la banque

- Référendum pour que le peuple puisse se prononcer sur les décisions économiques fondamentales

- Emprisonnement des responsables de la crise

- Réécriture de la constitution par les citoyens

Nous a-t-on parlé de cela dans les médias européens ? En a-t-on parlé dans les débats politiques radiophoniques ? A-t-on vu des images de ces faits à la TV ?

Bien sûr que non !

NB : Ce texte diffère notablement de ce qu'on trouve sur l'Islande dans Wikipedia.

Je ne suis pas en mesure de séparer le bon grain de l'ivraie.