Alzheimer, Flamby, Datura, Syrie

 

mis en ligne le 22 septembre 2013

 

Hier j'ai regardé un bon film : la Dame de Fer, avec Merryl Streep. Deux oscars, mérités. Au début du film ( sorti en 2011) Margaret Thatcher est en "fin de vie". Je vois qu'elle est décédée en avril 2013, deux ans après la sortie du film, qui marquait son entrée dans un endroit où elle pourrait être ... surveillée, vu qu'elle perd complètement la tête.

 

Le visage de Margaret Thatcher. Privatisation tous azimuts
Reduction des aides sociales. " Tout se paye "

 

Le slogan de Thatcher : que les riches deviennent encore plus riches ! "
Tout en une seule phrase.

 

Thatcher, l'inflexible, la "Dame de Fer"
Un anticommunisme viscéral, partagé par Ronald Reagan

 

Ronald Regan et Margaret Thatcher en 1986 à Camp David.
Elle a 61 ans, lui 75. Le blouson de cuir, ça fait plus jeune.
Dix ans après il démarre son Alzheimer

 

2004, Thatcher à l'enterrement de Regan, mort après dix années d'Alzheimer.

A 79 ans, ellle est déjà elle-même atteinte de " démence vasculaire ".

 

Certains ont critiqué le fait que ce film insiste surtout sur le côté personnel et fin de vie du personnage, l'aspect politique étant sommairement évoqué à travers quelques interventions à la chambre, quelques discours, et des trajets en voiture sous les huées de manifestants.

Il y a un passage terrible, très bien rendu. Au moment de la guerre de Malouines. Ces cons d'Argentins, menés par une junte d'imbéciles de militaires, pour se faire mousser auprès du petit peuple, tentent un coup de force en envahissant les îles Malouines ( les Falkland, pour les Anglais ). Un commando argentin débarque, avec matériel de guerre, et obtient rapidement la reddition de la minuscule garnison anglaise locale. Quand la nouvelle est connue en Argentine, des centaines de milliers de manifestants se regroupe sur la place principale de la capitale pour célébrer cette victoire (...). La junte compte sur l'éloignement de l'Angleterre ( 8000 miles, 15.000 km ) en pensant qu'elle ne réagira pas. Comme connerie, ça se pose un peu là.

Ce sont des îles dont il est rappelé dans le film qu'elles ne présentent aucun intérêt stratégique. Thatcher rappellera qu'elles sont anglaises depuis 150 ans. C'est très récent, comme colonie.

Margaret Thatcher décide "qu'il n'y aura pas de négociation, mais une vraie guerre, en bonne et due forme". Dès que la flotte est lancée, les Argentins tentent une solution négociée. Mais "Maggie" est intraitable.

 

Margaret Thatcher annonçant sa décision d'entrer en guerre contre l'Argentine

 

Maggie, 57 ans : " Ils ont voulu la guerre il ils l'auront ! "

 

Face à ses généraux et amiraux l'ancienne épicière devient un chef de guerre.

On lui dit que le Belgrano, le croiseur amiral de la flotte Argentine, après avoir fait une courte intrusion dans une zone déclarée d'exclusion par les Anglais, revient à son port d'attache, suivi par un sous-marin nucléaire britannique, le HMS Conqueror.

Le croiseur argentin Belgrano, qui sera coulé par un sous-marin anglais

 

Mais un amiral :

- Il est équipé de missiles Exocet ( missiles de croisière fabriqués et vendus par les Français, dans le monde entier. Nous sommes d'excellents vendeurs d'armes ).

Un autre :

- Mais, madame le Premier Ministre, il a tourné bride. Il rentre ...

Une solution aurait été de dire aux Argentins : " Nous avons défini une zone d'exclusion (200 miles : 370 km). Cette notification tient plus que jamais. Tout navire qui franchira cette ligne sera coulé ". Là, les Anglais "retrouvaient la face" et les Argentins la perdaient.

Margaret Thatcher réfléchit et finit par dire d'une voix glacée (scène reproduite dans le film ) :

- Coulez-le !

Un sous-marin anglais d'attaque, nucléaire, qui le suit à la trace, le frappe à bout portant avec deux torpilles (non guidées). Une cible facile : le Belgrano est en fait un navire école de la marine argentine et son équipage est surtout composé de jeunes midships inexpérimentés, des gamins de 20 ans. Le naufrage fera 350 morts.

Dans le film on entend que les Argentins, pour répondre à ce coup, coulent le destroyer Sheffield avec un missile Exocet. Un Exocet emporté par un avion français, le " Super -Etendard ", également acquis par les Argentins. Les missiles ont été rachetés aux Péruviens, à qui la France les avait vendus .

 

Portant son missile Exocet

 

Le missile permet de tirer à distance. La frappe fait 200 morts chez les Anglais. L'efficacité terrible de l'attaque par missile se confirme. Les carnets de commande des Français vont se remplir. L'Exocet vole à 900 km/h au ras de l'eau, indétectable par radar. Une fois largué par l'avion, il se verrouille sur sa cible par radar, dans une stratégie "fire and forget" ( tire et oublie). Donc le Sheffield recevait les impulsions radar émises par l'Exocet.

 


Le Missile français " Exocet ". La mort blanche. Portée : 150 km. Altitude de croisière : 2 mètres (indétectable au radar)

Il a été vendu en 2011 à plus de 3500 exemplaires dans le monde, depuis 40 ans.

 

Le Sheffield, frappé par l'Exocet

 

Je crois savoir que les défenses du Sheffield n'ont pas réagi, la signature des impulsions émises par l'Exocet Français étant interprétée comme émanant d'un "ami..."

Les Argentins frappent également les frégates Anglaises Ardent et Antelope, le lance-missiles HMS Coventry (120 morts !), le porte-conteneurs Atlantic-Conveyor et le navire de débarquement Sir Galahad (53 morts), avec des attaques à la bombe, conventionnelles. À leur actif aussi 18 avions anglais descendus. Eux-mêmes perdent en sus de leur croiseur un sous-marin, le Santa-Fé, et une bonne partie de leur aéronavale. Ces pilotes argentins ont été " héroïques ". Beaucoup devaient savoir que défier l'Angleterre, même à 15.00 km, était une folie. Beaucoup d'entre eux ont été descendus.

A bord, côté anglais, l'addition est lourde. Thatcher, mise devant la liste des victimes réagit en disant : " j'écrirai personnellement aux familles pour leur dire que leurs fils ne sont pas morts pour rien". Ca lui suffit. Elle réagit en "homme d'Etat". Elle a la conscience tranquille. Elle va même jusqu'à leur écrire :

- En tant que mère de famille, qui ait moi-même un fils.....

Un fils, qui avait 29 ans au moment des événements et qui sera poursuivi pour trafic d'armes, complicités dans des tas d'affaires louches.

Quand on regarde les textes des analystes, tout semble tourner autour du naufrage du Belgrano, déclenché par cette petite phrase de l'ancienne épicière " Coulez-le !". C'est comme ça que démarrent les guerres, en particulier la guerre de 14-18. Des crétins empannachés paradent. Des politiques " prennent des décisions ", à des lieues de ce qui va se passer, sur tous les plans. L'opinion ? elle suit. Se rappeler les mots d'une chanson d'avant 1914, lors d'une parade de l'Armée, à Longchamp, du temps où les dragons avaient de belles moustaches et lançaient des oeillades coquines aux dames :

Gais et contents,

Nous allons à Longchamp

Voir et complimenter l'Armée Française

Aujourd'hui, l'armée française défile aux Champs Elysées, et la force aérienne française passe au dessus des têtes en rugissant.

Quand la décision d'engager les hostilités a été prise , il ne reste plus que l'héroïsme, des deux côtés. Avec des médailles en prime. Au début de la seconde Guerre Mondiale, des hommes, dans des tranchées, se sont levés, un soir de Noël. Ils ont fraternisé. Certains ont même disputé un partie de foot ball ! Après les généraux ont " remis de l'ordre ". On a fusillé des " déserteurs " en les accusant de manque de courage. Des gens qui ne voulaient simplement pas se battre. Ceux-là ont eu droit à la fosse commune, au " déshonneur ". Mais Foch a son avenue, qui donne place de l'Etoile, à Paris. Clémenceau a sa statue, en bas de Champs Elysées. On a même collé un pauvre type, un non-dentifié, dans une tombe de luxe, sous l'Arc de Triomphe.

Quand une poignée d'imbéciles a déclenché le feu, après on ne peut plus rien faire. Il y a une anecdote, pendant la guerre de 14-18. A un moment Winston Churchill décide d'amener une poignée de parlementaires sur la ligne de front, carrément dans des tranchées. Soudain, quelques tirs éclatent. L'inquiétude devient visible sur les visages, et un de ceux-ci dit à Churchill :

- Mais, est-ce que la situation ne devient pas quelque peu dangereuse ?

- Messieurs, répond Churchill, la guerre est une chose extrêmement dangereuse.

Je me souviens de ce que j'avais pensé quand la décision avait été prise par Thatcher de monter cette " expédition punitive ", comme rêvait de la faire François Hollande " pour punir Bachar El Hassad ". Ma foi, avec des sondages qui dégringolent de tous côtés ( 77 % de mécontents quand j'écris ces lignes ) Flamby s'est peut être dit " si je vais punir quelqu'un, en particulier en mettant aux côtés d'Obama, ça me refera peut être regrimper dans les sondages. Ca avait bien marché avec Thatcher, avec la Guerre des Malouines".

Eh oui, rappelez-vous ce que disaient de vieux imbéciles, jadis à la veillée :

- Ce qu'il nous faudrait, c'est une bonne guerre !

Même Saint-Exupéry était capable de dire des conneries sur ce sujet, lui qui a écrit, sauf erreur (je ne suis pas sûr de l'exactitude de ma citation, de mémoire) :

- Les guerres ne sont plus des événements qui peuvent vivifier toute une race. Ce ne sont plus que des boucheries sanglantes.

Non, ce sont toujours des boucheries sanglantes, et rien d'autre. Je repense à un interview de Pierre Closterman, qui mena aux côtés des Anglais la célèbre " Bataille d'Angleterre ", sur son Spitfire. Certes, cette poignée de jeunes hommes sauvèrent l'Europe du désastre en s'opposant à l'invasion de l'Angleterre par les troupes de Hitler, à l'époque où la Lutwafe de Goering pillonnait Londres, pour " terrifier les Anglais ". Comment ces gamins de vingt ans, incroyables et authentiques héros, purent-ils " vivre " ce combat ? Quelle horreur de constater, semaine après semaines, que les rangs s'éclaicissaient jour après jour. Closterman, devenu chef d'escadrille, parle même de deux jeunes qui furent tués au premier engagement, n'ayant même pas eu le temps de défaire leurs valises ! Il dit aussi que dans ces escadrilles, les pilotes évitaient de lier trop de liens amicaux, sachant que ces amis-là risquaient de ne plus être présents au petit déjeuner du lendemain.

Beaucoup s'en sont sortis en " vivant " ces combats comme un sport. Dans le livre de Closterman, le célèbre " Grand Cirque ", celui-ci évoque les cris poussés par les chasseurs, dans le feu de l'action " Taïault ! Taïllault ! ". Les cris de ... chasseur, poursuivant un gibier, et non de combattants. Il est vrai que dans ces combats, on ne voyait pas l'ennemi touché, la poitrine perforée par un obus, aveuglé par de l'huile et de la fumée, brûlé par des flammes, enfermé dans un cercueil de tôles tordues. Et pour ces jeunes, peut être la seule façon du supporter une telle chose, de s'enlever de telles images de la tête, était-elle de " vivre " ces combats comme " une partie de chasse ".

Il ne s'agit pas de nier l'héroïsme, de manquer de gratitude pour ceux qui ont évité un désastre. Mais quand l'humanité cessera-t-elle d'avoir ... besoin de héros ? On a écrit " les guerres sont déclenchées par des gens qui se connaissent, qui envoient se faire tuer des gens qui ne se connaissent pas ". Qu'est-ce que ces imbéciles de François Hollande et de Laurent Fabius connaissent de le guerre ? A quoi pensent-ils quand ils parlent de "frappes ciblée"s ?Mots creux, images vides, prononcés par des gens qui n'ont jamais senti l'odeur de la poudre, et ne la sentiront sans doute jamais.

 

 

Dans ce film sur la vie de Margaret Thatcher on assiste à la visite de l'ambassadeur des Etats-Unis, qui tente de dissuader cette femme d'engager des hostilités. Pour appuyer son propos il ajoute " qu'il a connu je feu des combats ". L'Anglaise le coupe aussitôt en lui disant, et en l'appelant par son prénom (ce qui est courant chez les personnages politique ) :

- Moi, j'ai combattu toute ma vie (...)

Elle confond combats électoraux, combats parlementaires et combats physiques. Et, pour marquer la fin de l'entretien, elle termine en disant :

- Du lait, dans votre thé ?

A un autre moment, les conseillers militaires de Margaret Thatcher :

- Le croiseur Belgrano se retire, il fait route vers le continent. Si on l'attaque, ça sera l'escalade. Nous aurons toute l'opinion mondiale contre nous.

Mais un autre ajoute aussitôt :

- Si ça doit être l'escalade, autant que ce soit nous qui l'ayons déclenchée !

Revenant à cette époque où l'expédition vers les Malouines était en train de se monter, j'avais pensé au pape. Je ne sais plus lequel c'était à cette époque. Ca n'a pas beaucoup d'importance. Mais vous savez que le Vatican possède une villégiature, le Castel Gondolfo. Je crois même que le pape a même un yacht. Et si ça n'était pas le cas, un yacht, ça se loue. Moi, si j'avais été pape, si j'avais été le leader de tous ces millions de catholiques, j'aurais annoncé que je m'opposais à ce que deux nations chrétiennes se foutent aussi stupidement sur la gueule pour une connerie, des arpents de rochers sans intérêt. J'aurais préparé une expédition, vers le Malouines, bien couverte médiatiquement, en embarquant des journalistes et en annonçant que j'irai planter ma tente aux Malouines. Une simple tente, sans blindage. Pas de casque papal, pas de gilet pare-balle brodé d'or.

Ca aurait foutu une merde inimaginable, simplement en annonçant cette décision. Mais allez donc demander à un pape d'avoir de l'imagination.

 

Je retrouve, dans mes pages, ce que j'avais trouvé sur Jean-Paul II :

Il a fait 95 voyages en dehors d'Italie.

140 dans toute l'Italie, sans compter Rome.

72 visites à Rome et Castel Gandolfo. Il a visité 130 nations, 604 villes.

La distance parcourue lors de ses voyages apostoliques équivaut à 28,3 fois le tour de la terre, presque 3 fois la distance de la Terre à la Lune.

1282 béatifications et 456 canonisations.

Fait 3430 discours hors de l'Italie, 20341 discours pendant son pontificat. 13 encycliques, 13 exhortations apostoliques, 11 constitutions apostoliques 41 lettres apostoliques,et le catéchisme. 1218 audiences générales.

169,302,000 personnes reçues en audiences générales. Tout cela il l'a fait en travaillant 18 heures par jour.

 

Quand Thatcher décide de couler de Belgrano, elle commet l'irréversible. Il s'agit d'une petite guerre, d'une ampleur ridicule. En 14-18 le moindre assaut hachait menu dix ou trente fois plus d'hommes. Mais Thatcher aurait déclenché, de la même façon, une guerre de plus grande ampleur, par réaction de caractérielle. Cette femme ne pense pas, n'a jamais pensé de sa vie. C'était une dominante, suivi par un mari qui l'approuvait dans ses faits et gestes, qui, après avoir été son fidèle supporter de tous les instants, n'a peut être jamais eu le courage de la quitter. Il était aussi d'un anticommunisme viscéral :

- La BBC, une bande de Trotskystes lamentables !

Un petit bonhomme qui avait sans doute l'impression de ramasser des bribes de " pouvoir ", en se faisant l'impresario de son épouse. Vous verrez, dans le film, il y a des phrases très révélatrices. Quand il est tourné, Thatcher est déjà perdue dans une vie complètement hallucinatoire. Son mari, décédé, apparaît, disparaît, d'une scène à l'autre. On le voit tel qu'elle croît le voir. Au tout début sa fille lui dit " Mais, maman, ton fils Mark est en Afrique du Sud, et papa es mort ... ". Elle n'entend pas, alors que tout se met en place pour ... l'interner.

Une scène évoque la mort de Denis, son mari, dont on dit que son décès l'avait beaucoup affecté. Elle :

- N'oublie pas ton écharpe. Mais ... tu ne peux pas sortir comme ça... tu n'as pas de chaussures.

Lui se fond au bout du couloir en lui disant :

- Tu t'en tireras très bien toute seule. C'est ce que tu as toujours fait.

Margaret Thatcher est avant tout une caractérielle, une "réactive", qui veut avoir le dessus, quoi qu'il arrive. Sur ses ennemis, puis sur ses alliés de son propre parti, qui finissent pas en avoir par dessus la tête. Fille d'un épicier, elle s'est forgée une idéologie aussi fruste que celle de Ronald Reagan. Du genre " les pauvres, ils n'ont qu'à s'en prendre qu'à eux. Ils n'ont qu'à se démerder pour être moins pauvres. Regardez-moi. Je suis partie de rien ". Elle se prend pour une icône. A la fin, elle se prend pour l'Angleterre. Mais l'Angleterre la lâche...

Quand arrive la fin de sa carrière politique, elle participe à de grandes réunions, après la chute du Mur de Berlin. Elle côtoie " les Plus Grands ", parade de dîners officiels en dîners officiel. Elle se prend pour un " personnage historique " qui joue un rôle de premier plan dans le " dégel ", dans l'entrée de l'ex-URSS dans l'économie de marché et ça lui monte complètent à la tête. Avant son départ elle a grossièrement insulté en plein conseil des ministres son plus proche collaborateur, qui a démissionné. C'est la " Fronde ". Un de ses ministre qui fera campagne contre elle. Elle crie à la trahison, croît remporter une fois de plus les élections, au premier tour. Mais à sa grande surprise, elle est mise en ballottage. Son parti lui conseille de démissionner et un ministre lui dit " même si vous êtes élue, pas mal de vos ministres démissionneront à leur tour ". Du jamais vu. C'est comme un chef de corps d'armée qui est lâché, non par ses troupes, mais par ses officiers les plus gradés, par son état-major, qui trouve que ça suffit et qu'elle va trop loin, même en tant que leader du parti conservateur-libéral. .

Son mari lui conseille de démissionner, d'opérer un "sortie digne", au moment où elle pense avoir acquis une dimension internationale, où elle est la grande copine de l'homme le plus puissant de la Terre, Ronald Reagan, du moins de ce qu'il en reste. Car il arrive parfois un moment où certains " hommes d'Etat " qui ne sont alors que des acteurs dont on écrit les textes, comme c'était le cas de Ronald Reagan, ne sont même plus capable de les dire correctement.

Ca arrive aussi à des acteurs talentueux. Récemment Jack Nichoslon, pourtant un des meilleurs, a du se retirer, devenant incapable de mémoriser un texte de dix lignes. Nous avons eu un autre exemple récent avec Chirac, devenu immontrable. Le prochain, ça sera qui ?

La reconquête des îles Malouines proprement dites ( 2-14 juin 1982 ) est un succès très rapide, après un débarquement éclair. Les Argentins se rendent, subissent une déculottée. Le conflit se soldera par :

- 712 morts du côté argentin (et deux mille blessés et disparus)

- 293 chez les Anglais

Mille tués.

Ajoutez les infirmes, les blessés etc.

Mais la Marine Anglaise en sort " grandie " de cette guerre qui dure 3 semaines. Assistant au retour triomphal du corps expéditionnaire britannique, avec défilé, remises de décoration. C'est ça qui est terrible. L'héroïsme balaie l'absurdité de l'engagement. Denis, le mari-impressario de Margaret Thatcher lui dit, les yeux brillants :

- Regarde, ma grande. Avant, ils te détestaient. Maintenant ils te font une ovation. Tu es la petite fiancée de l'Angleterre !

Margaret sourit de toutes ses dents. Ca sera bon pour les sondages (elle sera réélue peu de temps après). C'est le délire. Les façades des immeubles se couvrent de drapeaux anglais. Thatcher en mouille sa culotte. Les boys ne sont pas morts pour rien. L'Angleterre sort grandie de ce conflit.

 

2007. Margaret Thatcher, dont le cerveau est déjà ravagé par sa" démence vasculaire " ovationnée par des vétérans de la Guerre des Malouines

" Merci madame le Ministre, de nous avoir permis de ramener ces belles médailles "

 

Jeunes midships argentins : trois cent cinquante morts. Sur le seul navire Sheffield : 200 marins anglais, plus les pertes sur les autres navires tiychés oar des bombes ou des roquettes, plus les pertes lors des combats au sol. Au total : mille morts à l'actif de Margaret Thatcher. Et son imbécile de populace british célèbre cette "victoire" ( La populace argentine avait salué du même enthousiasme la raid lancé par sa junte militaire ).

Ces événements scelleront l'union entre Britanniques le boucher chilien, Augusto Pinochet, qui a mis ses ses radars au service des Anglais, accueille les blessés.

Ces îles ne servent à rien. Ni aux Anglais, ni aux Argentins. C'était un simple symbole

- Ces îles sont anglaises depuis 150 ans !

( mais certains analystes feront remarquer que celles-ci représenteraient une position-clé en cas d'exoloitation du pétrole, dans le continent Antartique ).

Lors de la visite qu'elle rendra à Pinochet, à Londres, Margaret Thatcher remerciera celui-ci, qui a 3500 morts sur les mains, et des années de torture, d'avoir aidé l'Angleterre lors de la guerre des Malouines et ... d'avoir " installé la démocratie au Chili, donné au pays une constitution, instauré des élections libres "..(écoutez l'interview, c'est surréaliste).

http://www.dailymotion.com/video/xfdt5q_thatcher-et-pinochet-archive-video-ina_news

Pinochet ne sera pas jugé pour ses crimes. Comme les copains et les copines, il termine en légume, un de plus, en proie à une complète confusion mentale, à des "pertes de mémoires". Les Anglais refusent de l'extrader vers l'Espagne, estimant que son état le rend incapable de répondre de ses actes.

Avant lui, le dictateur Franco avait connu semblable fin, maintenu en vie artificiellement pendant des mois dans un hôpital, sous la forme d'un complet légume ( comme c'est le cas pour Ariel Sharon, en Israël ).

J'ai apprécié que le film montre cette personnalité politique telle qu'elle était, humainement parlant, comment la fille d'un épicier, d'une ambition et d'une mégalomanie sans limite, finit par devenir chef d'Etat, chef de guerre, et finit par être virée par son propre clan, après avoir insulté ses plus proches collaborateurs de la façon la plus méprisante, en plein conseil ( ce qui est reproduit dans le film ).

Les personnages politiques sont des êtres humains, avec quelques qualités et énormément de défauts. Quand la cupidité n'est pas au rendez-vous, c'est l'ambition, l'ego. Hollande se prend pour un chef d'Etat. Sarkozy voulait son avion présidentiel, avec salle de bains et cuisine personnelle. Chirac, parti de rien, finit dément dans un château classé monument historique, au milieu de ses meubles anciens. Miterrand n'a rêvé durant toute sa vie que de pouvoir.Et pour ce faire il a changé maintes fois de couleurs.

Tapie n'a été que peu de temps un personnage politique. Mais cet ancien vendeur de postes de télévision, qui n'est pas dénué de talents, surtout de comédien, tient à péter dans la soie.

Aucun ne se dit que " plus le singe monte haut, plus on lui voit le cul ".

La coutume veut qu'on se polarise sur le personnage en oubliant de voir la personne. Ainsi on s'abstient de noter qu'on a eu comme Garde des Sceaux une femme avant tout vulgaire, qui a été capable de faire en interview un lapsus en confondant inflation avec fellation, ce qui en dit long sur les ressorts de son ascension politique. Filmée titubant, ivre lors d'une réception, ou téléphonant à une copine lors d'assises au Parlement, en lui disant "qu'est-ce que je m'emmerde". Une femme fille mère, qui a raté un procès où elle tentait de ramasser de l'argent en essayant de faire reconnaître un homme comme le père de son enfant. Lequel s'en défendait en disant "Elle a couché avec tellement de types qu'allez donc savoir qui est le père de ce gosse !".

Comment s'étonner que des gens se tournent vers l'intégrisme musulman, avec sa rigueur inhumaine, ses normes morales féroces, d'un autre âge, mais mais ultra-strictes, face à cette déliquescence des moeurs du temps, aujourd'hui affichée, médiatisée, revendiquée (elle a toujours existé, voir le scandale de ballets roses où le Troquer, président de l'Assemblée Nationale était mouillé jusqu'aux yeux ). Qui scrutera la personnalité de la nouvelle Garde des Sceaux, qui a le verbe et le regard d'un tricoteuse de la Révolution. Qui osera voir en François Hollande un petit bonhomme complexé, qui n'a jamais réellement travaillé de sa vie, ne sait en fait pas ce qu'est le travail, n'a ni réelle consistance, ni compétence, est extrêmement roublard, ce que n'importe quel graphologue-débutant verrait dans sa seule signature :

 

Photo de François Hollande cosignant un document avec Obama

 

Non, ça ne serait pas bien. Ce seraient des attaques ad hominem. Ca ne se fait pas "d'attaquer la personne". Hollande ? C'est avant tout "un grand commis de l'Etat", avant toute chose.

Ce que nous montre le film sur Thatcher, c'est ce que devient une personnalité politique de premier plan, quand l'âge se met de la partie. Tout finit soudain en eau de boudin. Les neurones se barrent, les fils se touchent. On interne le monsieur ou la dame. Finies, les grandes phrases, le verbe haut. Devant, il n'y a plus que la Grande Porte qui mène vers l'inconnu, et que le journaliste Bob ( dans "Bob vous dit toute la vérité" ) entend explorer. Eh oui, que se passe-t-il quand on arrive au dernier acte, que le rideau va tomber ?

Reagan a eu son aéroport, à côté du Pentagone, comme Kennedy a eu le sien. Margaret Thatcher a son buste en bronze, à côté de celui de Churchill, quelque part. Reagan, le fier cow boy, devenu immontrable, a effectué une sortie discrète, dix ans avant son décès en 2044, le cerveau transformé en gruyère par la maladie d'Alzheimer.

A peu de choses près, Thatcher a connu une fin semblable, 7 ans avant sa mort, survenue au printemps 2013. Pertes de mémoire, hallucinations. On appelle cela sans sa fiche Wikipedia une "démence vasculaire". Tout ça est très bien évoqué dans le film, sorti en 2011, deux ans avant sa mort

A la mort de personnalités politiques, en général, un consensus s'établit. Mais sept années après sa disparition de la scène politique de Margaret Thatcher il s'est trouvé nombre d'Anglais à salué ce départ vers l'au-delà en faisant une fête ! Il a fallu qu'elle en fasse pour que cela se produise sept années après son retrait de la vie politique et son internement.

- J'irai cracher sur vos tombes, avait écrit Boris Vian

Et qu'est-ce qu'il y a de l'autre côté, quand on a passé l'arme à gauche ? Intéressante question. Ces gens peuvent-ils se présenter en disant " moi je suis l'Ancien Président de la plus puissante nation du monde, et moi la première femme premier ministre d'Angleterre qui a tenu le pouvoir onze an. Je suis la Dame de Fer ".

D'autres, arriveront avec leurs théorèmes plein les bras.

Alors un ange famélique, préposé à la réception des nouveaux venus, dira éventuellement :

- Les théorèmes, vous pouvez les poser ici, à l'entrée. Les médailles, pareil. Il y a une corbeille pour cela. Les titres, ici, n'ont plus cours. Vous voyez, là-bas, il y a une brosse et un seau. Vous prenez et vous frottez. Nous sommes dans les chiottes de l'au-delà.

- Et je devrai frotter combien de temps ?

- C'est pas moi qui décide. Mais avec votre ego, ça promet d'être assez long.

Regardez les vies de ce gens, qu'on voit transparaître dans quelques scènes du film la Dame de Fer. Un époux-larbin, qui lâche à un moment "pour toi, nous, les gosses et moi, nous ne sommes rien". Thatcher vivait pour Thatcher. Allez jeter un oeil au brillant destin de Mark, son fils :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mark_Thatcher

Mark Thatcher et sa mère

Compromis, en Afrique du Sud pour avoir touché des pots de vin dans des contrats de ventes d'armes à l'Irak, entre autre

 

Ca rappelle celui du fils Mitterand, également mouillé dans des choses pas nettes du tout, des ventes d'armes, avec ces pots-de-vin. Le fils de Thatcher, pareil, inculpé.

Ah, Mitterand, vous vous rappelez sa fin, "le promeneur du Luxembourg" ? Un film merveilleusement interprété par Michel Bouquet. Se sachant condamné par le développement de son cancer, Mitterrand cherche un mot qu'il pourrait laisser à la postérité. Il explore ceux des autres, dans leurs livres, mais les mots lui manquent. Tout le monde n'a pas l'humour d'un oscar Wilde, qui avait dit " je vis dans l'angoisse de ne pas mourir incompris".

Comme tout le monde s'en fout, ce caméléon politique organise lui-même sa photo mortuaire, qui paraîtra dans Paris Match.

 

La photo mortuaire de Mitterrand, dans Paris-Match

Le texte : " dans la chambre nue, un gisant pour l'histoire ".

Une photo qui finit dans les salles d'attente des dentistes, pas au Panthéon.

 

C'est pas la Sainte Chapelle, évidemment. On a le " gisant " qu'on peut...

Lors d'une dernière interview chez Bob, j'avais dit :

- Les citoyens français s'aperçoivent de plus en plus qu'ils sont gouvernés, gérés par des gens dénués de sens moral.

Et Bob d'ajouter aussitôt :

- Oui, ça, je l'ai compris et bien compris !

http://www.bob-toutelaverite.fr/Jean-Pierre-Petit-Astrophysicien-Revelations-sur-le-Phenomene-Ovni_a617.html

Regardez ce reportage sur l'argent touchés oar les membres du Sénat français :

http://www.francesoir.fr/actualite/politique/senateur-fanfan-roi-l-absenteisme-politique-74915.html

Bob essaye de faire son boulot de journaliste proprement. Aidez-le, si vous le pouvez ( "Bob vous dit toute la vérité" ) . Il lui faut ses 1500 abonnements. Le prix de sa liberté, et au passage de la vôtre. 100 euros par an et par abonné. Moi je l'aiderai aussi tant que je le pourrai, avec des interviews. Ca me changera de celles que j'avais données à une médiafripouille, caméléon politique, qui s'est fait quelques dizaines de milliers d'euros avec, sur mon dos.

J'ai passé un accord avec Bob. Je lui ferai, gratis, un éditorial sur les sujets de mon choix, à hauteur d'une heure tous les 15 jours. Je lui ai conseillé, en anticipant, de prévoir déjà un ou des sites miroir. Et même de prévoir déjà un hébergement à l'étranger.

Si ce connard de Hacker qui s'en prend depuis des mois à mon site s'amuse à toucher au site miroir http://www.jp-petit2.org, pour moi ça sera vite vu. De toute façon, dès maintenant le site miroir n'est pas " mis à jour " . On y installe les dossiers avant qu'ils ne soient mis sur mon propre site. Donc :

 

Mettez l'URL du site miroir dans vos favoris. Au moindre problème avec mon site, basculez dessus.

http://www.jp-petit2.org

Vous aurez exactement la même information

 

Bob tente le coup de la radio privée, sur abonnement. J'espère qu'il réussira. Il y a 20 ans, Jacques Pradel, pourtant auréolé d'un sacré audimat avait tenté de jouer au petit soldat avec ses deux émissions sur " l'autopsie de la créature ". Il s'est fait remettre dans les rails, vite fait ( Comme Damien Hamouchi En 2008 pour l'émission LA GRANDE SOIREE SUR LES OVNIS à Direct 8. Il n'y a plus eu d'autre émission, vous avez remarqué ? ). Il a suffi que Pradel reste un peu de temps sans contrats, sans émission. Et on lui a dit " vous avez compris ? On vous concède un petit truc, mais maintenant vous vous tenez tranquille ". Pourtant Pradel avait du courage, au point d'être allé mener une enquête sur le Vaudou et les Zombies, à Haïti. On zombifie le premier venu en commençant par le mettre en état de mort apparente avec un extrait d'une glande d'un poisson coffre, équivalent du "Fugu" japonais.

 

Le sympathique " fugu "

 

Puis on entretient un état de zombie, avec des herbes, et après avoir vendu le ou les individus comme "travailleurs agricoles". Les zombifiés au sud de l'île étaient envoyés au nord et vice versa. Bien sûr le gouvernement était complice.

Ah, regardez cette émission sur la scopolamine et une plante à fleur nommé Datura, dont elle est extraite.

 

http://www.youtube.com/watch?v=ToQ8PWYnu04

 

 

La plante fait de grandes fleurs blanches, qui ont la propriété de se replier la nuit, en prenant la forme d'un doigt.

 

 

Les fruits :

 

produisent des graines :

Graines de Datura

Il y a des variétés arborescentes aussi bien que buissonnières.

C'est en anglais, sous-titré en anglais, parfois, quand les personnages s'expriment en espagnol. En deux mots, les graines de cette plante, qui vient du nouveau monde, contiennent un psychotrope puissant, la scopolamine. Sous forte dose : la mort. A dose plus faibles, répétées : des lésions irréversibles dans l'encéphale. Confusion, perte de mémoire. Mais à des doses adéquates, soit délivrées dans une boisson, soit par inhalation : perte de jugement, obéissance à n'importe quel ordre. Le tout étant suivi d'une perte de tout souvenir de ce qui a pu être faite sous l'effet de la drogue. La personne droguée à la scopolamine ( un dixième de milligramme suffit ) n'a pas du tout une allure de drogué, de zombie. Elle semble évoluer tout à fait normalement.

Le milieu colombien utilise cette drogue pour dépouiller des gens, pour violer des femmes ( qui ne s'en souviendront pas !). Tout ceci est confirmé par l'interview d'une responsable du centre de toxicologie de l'université de Bogota :

 

Le docteur Miriam Ramirez, directrice du Centre de Toxicologie de Bogota

 

"Cette drogue est un produit idéal pour commettre des actes criminels"

 

La police colombienne confirme tous ces aspects :

Le chef de la police colombienne, département de lutte contre les narcotraficants.

 

Les journalistes interviewent un narcotraficant qui leur procure une poudre blanche : l'extrait des graines de Datura, décoloré par voie chimique, ayant l'aspect d'une poudre blanche, extrêmement efficace sous de très faibles doses (un dixième de milligramme).

Le dossier fait état de plusieurs enquêtes auprès de personnes, de divers milieux, qui ont été les victimes de gens sachant manier ces drogues. Les bandits peuvent alors les emmener tout tranquillement dans leurs banques et leur demander de vider leur compte. Leurs victimes s'exécutent et ne garderont aucun souvenir de la façon dont elles ont été dépouillées.

Les journalistes interrogent alors une prostituée de 21 ans, qui utilise la scopolamine depuis qu'elle a 15 ans.

 

"Je leur donnais dans une boisson ou je soufflais la drogue sous leur nez pour qu'ils la respirent"

 

Elle fait même état d'une technique plus élaborée. Après s'être bouché les trous de nez avec du coton, pour éviter de respirer la drogue, elle en passe sur sa lèvre supérieure. Quand elle embrasse un client, celui-ci absorbe aussitôt cette "poudre du diable" en inspirant, et l'effet est immédiat. Elle ajoute : depuis six ans je ne saurais compter le nombre d'hommes que j'ai ainsi drogués, dépouillés et rejetés à la rue sans qu'ils se souviennent même de m'avoir rencontrée.

Mon premier contact avec cette plante s'est fait ... en France, quand j'ai pu récupérer ma maison de Pertuis, après le départ de mon ex-femme, sans doute férue d'horticulture. Devant le muret en bordure de ma terrasse il y avait toute une bordure de buissons, portant ces fleurs blanches superbes. C'est là que j'avais remarqué comment elles se refermaient complètement, en formant des tubes, la nuit. A l'époque j'avais parlé de cela à mon ami Rémy Chauvin qui m'avait aussitôt dit " arrache-les au plus vite. C'est extrêmement toxique, ces saloperies là ! ".

Des plantes toxiques, on en trouve aisément. La ciguë, mais aussi simplement les feuilles de laurier rose. Je ne savais pas qu'on pouvait utiliser les Datura non seulement comme toxique, mais comme psychotrope. A priori, on ne trouve pas cette "herbe du diable" chez le premier herboriste venu. Si on n'est pas prévenu, comment se méfier de quelque chose qui a l'air aussi inoffensif. Ce documentaire m'a éclairé.

Revenons à cette évocation du film consacré à Margaret Thatcher. A son propos, regardez cette archive INA où après qu'il ait été accueilli en Angleterre, Margaret Thatcher redit toute l'amitié qu'elle porte à Augusto Pinochet "qui a installé la démocratie au Chili".

http://www.dailymotion.com/video/xfdt5q_thatcher-et-pinochet-archive-video-ina_news

J'ai 76 ans. Peut être, dans peu d'années, partirai-je de la cafetière, comme celle-là et comme tant d'autres. Ca commence à être de saison. Il y a dix ans encore je pouvais enchaîner 12-15 heures de travail. Maintenant au bout de 8, je fatigue. Il faut que je fasse une sieste, comme les vieux.

- Mais non, monsieur Petit, vous le faites pas votre âge !

- Peut-être, mais je le sens.

Je pense à des scientifiques, que j'ai connus, médiatiques, médiatisés, couverts de médailles, de prix. Pour quoi au juste ? On ne sait pas. Un jour un ami académicien m'avait dit, réaliste " soyez insignifiant et vous serez couvert d'honneurs". Il y a du vrai. Je pense au président du jury de ma thèse de doctorat (1972) devenu soudain un ennemi acharné dès que j'ai fait mine de m'intéresser au sujet ovni et qui a terminé, couvert de prix made-in-France et de médailles en chocolat, en pleine déconfiture, baignant dans l'Alzheimer. Quelle dérision. Je comprend cet écrivain Belge qui, apprenant qu'il avait cette maladie, a préféré, après avoir mis ses affaires en ordre et dit adieu à tous ceux qu'il aimait, tirer sa révérence de sa propre volonté, avant de devenir incapable de prendre cette décision. J'espère que si ça m'arrivait, je ferais pareil. Mais l'évêque de Bruxelles a aussitôt dénoncé "son manque de courage".

Mitterand est mort comme "monsieur tout-le-monde" en laissant à l'univers l'Arche de la Défense et la pyramide du Louvre. Giscard ("crâne d'oeuf") laissera le parc des réacteurs nucléaires français et la généralisation de bouts-filtres sur les cigarettes troupes (authentique). Plus une participation active à la rédaction de la Constitution Européenne. Que laissera Hollande, lui n'a jamais vraiment travaillé de sa vie ?

J'ai vu une interview de Bernard Henri Lévy ( qui se prend pour Hemingway lors de la Guerre d'Espagne ), moqué par un journaliste évoquant son film sur la Lybie :

- On vous voit sur tous les plans. Comme si vous aviez peur qu'on vous oublie.

 

Bernard Henri Lévy, costume noir, chemise blanche grande ouverte

La 187° plus grande fortune de France (Source : le magazine économique Challenge )

Inventeur de " la pensée jetable "

 

Que laissera-t-il, celui-là, après être parti pour aller nettoyer les chiottes, comme les autres ? Des ouvrages de ... philosophie ? Vous vous rappelez la phrase de Platon " les cimetières son remplis de gens qui se croyaient irremplaçables".

Encore un "déguisé". Dans les salons comme en Lybie, il arbore depuis 30 ans son costume noir et sa chemise blanche grande ouverte. Sinon, est-ce qu'on le reconnaîtrait ? Il ne prendra pas le risque.

Il y en a un autre, qui a eu une médaille scientifique et qui s'exhibe avec un costume noir, une Lavallière, les cheveux longs et une araignée à la boutonnière. Maintenant qu'il a commencé, il ne peut plus s'arrêter. Sinon, comment le reconnaîtrait-on ? Lui non plus, ne prendrait pas le risque. Habillez-le de manière banale et coupez-lui les cheveux. Il me fait penser à ce qu'avait dit un jour un prof de chimie, quand j'étais en taupe au Lycée Condorcet, s'adressant à un élève

- Votre visage est le reflet d'une telle banalité que, dans la rue, vous ne devez pas passer inaperçu.

Vous rigolez, mais ces précautions ont un fondement. Je vais vous conter une anecdote. Il y a X années je passe au journal de 20 heures, pour la première fois, chez Poivre d'Arvor. Le lendemain, je fais un tour dans Pertuis, je vais m'acheter des cigarettes (je ne fume plus depuis 15 ans). Et je me dis : "des gens vont me reconnaître".

Personne....

Effectivement, chez Poivre j'avais une veste et une cravate. En T-shirt j'étais devenu ... méconnaissable !

Si je gratte un page avec "un article de fond" j'évoquerai cette comédie qu'on appelle l'histoire. Avec le recul, 40 ans après, on s'aperçoit souvent " que ça ne s'est pas passé comme ça". Aujourd'hui, nouveauté : avec Internet on n'entend plus un seul son de cloche, mais plusieurs. Alors les gens, au milieu de ce brouhaha réalisent que l'histoire est une comédie, avec des pantins, des tireurs de ficelles, qui tirent eux-mêmes leurs propres ficelles. On parle de conspiration organisée. Mais ils s'entre-tirent tous leurs ficelles. Et, de tout côté, on trouve l'application de la phrase sans cesse citée par Jesse Ventura " suivez la piste de l'argent".

Une autre fois je ferai une vidéo sur le 11 septembre, la mienne, en reprenant le complément d'enquête fait par un jeune américain. Un document essentiel:

http://www.reopen911.info/News/2010/05/28/interview-de-craig-ranke-fondateur-de-la-citizen-investigation-team-et-realisateur-de-la-video-national-security-alert/

Parce que des scientifiques qui se prononcent, se mouillent sur ce sujet, en France, il n'y en a pas de masses. Dame, la carrière en prendrait un coup. En attendant, allez jeter un oeil à cette enquête menée par un journaliste belge, intitulée

 

Epouvantails, autruches et perroquets.

http://www.dailymotion.com/video/xl56kd_epouvantails-autruches-et-perroquets_news

Pas mal ...

Enfin, je vais terminer en reproduisant un texte de Jacques Sapir, qu'on m'a fait suivre.

Source : http://russeurope.hypotheses.org/1557

 

 

L’une des choses les plus marquantes qui se dégage de la dernière session du Club Valdaï en septembre 2013 est la profonde différence dans la conception de la politique étrangère entre certains pays occidentaux (comme la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis) et la Russie, appuyée par les pays émergents. Il ne faut pas s’y tromper. Si la Russie à pris, sur la question Syrienne , des positions très fortes elle a reçu le soutien de la Chine, de l’Inde, et de nombreux autres pays allant du Brésil à la République Sud Africaine. Présenter ces positions comme la défense d’une dictature (la Syrie) par une autre dictature (la Russie) est une caricature qui déshonore ceux qui la soutiennent. Personne n’oserait pourtant affirmer que le Brésil, l’Inde et la République Sud Africaine sont des dictatures. Et, néanmoins, ces pays soutiennent la position russe. Il convient donc de regarder cette question d’un œil libre de toute propagande.


 
La question de la prolifération.

De quoi s’agit-il en fait ? L’intervention de Sergey Lavrov, le ministre russe des affaires étrangères, au Club Valdaï fut à cet égard très instructive. Un problème essentiel est celui de la prolifération des armes de destruction massive. Un régime de non-prolifération, ou du moins de prolifération contrôlée, constitue à l’évidence un « bien public » international.

Or, depuis maintenant une vingtaine d’années, les connaissances et les capacités techniques, qu’elles concernent le nucléaire, le chimique ou le domaine des vecteurs balistiques, se sont largement diffusées. Pourtant, le nombre de pays proliférant est resté relativement limité. L’un d’entre eux a même abandonné l’arme nucléaire qu’il avait clandestinement acquise (la République d’Afrique du Sud).

Certains sont des proliférateurs assumés (Pakistan et Inde), d’autres des proliférateurs « discrets » ou « honteux » comme Israël mais aussi, à une moindre degré, la Syrie et la Corée du Nord. L’Iran pourrait les rejoindre dans les prochaines années. Il faut alors se poser la question de savoir pourquoi la prolifération des armes de destruction massive a-t-elle été aussi limitée.

La raison essentielle tient dans le système de sécurité collective représenté par les Nations Unies et le Conseil de Sécurité. On peut faire de nombreuses critiques aux Nations Unies. Mais, ce qui est proposé à sa place est largement pire.

Quelles seraient donc les conséquences de politiques menées par certains pays visant à contourner les Nations Unies et le Conseil de Sécurité ?

Il faut ici comprendre la logique de l’unilatéralisme, qui fut défendu par les Etats-Unis lors de la crise irakienne en 2002-2003. C’est le contournement du système international par une grande puissance, et non par une puissance mineure. Ce contournement fait peser une menace implicite sur un très grand nombre de pays. Cela constitue, à l’évidence, une incitation forte à se doter d’armes de destruction massive et à monter en gamme dans ces armes.

Bien entendu, l’imitation joue aussi un rôle important. Que, dans une région du monde, un pays se dote de ce type d’armes et la pression sera forte pour ses voisins de l’imiter. On a vu la logique de ce processus au Moyen-Orient ou la constitution d’un arsenal nucléaire par Israël a encouragé les autres pays à développer des armes équivalentes (les gaz). Aujourd’hui le principal reproche que l’on peut faire à l’Iran est que le manque de transparence de son programme nucléaire va pousser l’Arabie Saoudite, et peut-être les monarchies du Golfe, à développer des armes de même nature. Ceci ne fait que reposer la problématique que j’avais développée dans mon livre Le Nouveau XXIème Siécle[1] où je défendais l’idée d’un statut international du proliférateur assurant un contrôle collectif sur ce type de pays.

Si l’on reprend la question du rôle des Nations Unies dans ce contexte, on ne peut que constater que toutes les tentatives de contournement que l’on a connues depuis une vingtaine d’années on conduit à un renforcement des tendances à la prolifération. De ce point de vue, on peut considérer qu’il y a un paradoxe important. Les Etats-Unis, et leurs alliés, menacent de se passer des Nations Unies pour affronter le problème de la prolifération, mais ce faisant ils encouragent d’autres pays à proliférer. Seule, la constitution d’un système international de règles est capable de gérer ce problème. Et, sa création implique qu’il ne puisse être utilisé par certains contre d’autres, d’où la signification du droit de veto au Conseil de Sécurité. Notons ici qu’il a été  massivement utilisé tant par les Etats-Unis que par l’URSS et la Russie depuis la création des Nations Unies.
 

L’inefficacité de la solution militaire

Reprenons le problème que pose la situation en Syrie. Les bombardements franco-américains peuvent soit être limités ou soit peuvent avoir pour objectifs d’éliminer les armes chimiques en Syrie. Mais ils ne peuvent être les deux à la fois. En effet, une élimination des armes détenues par le gouvernement légal (qui laisse sans réponse par ailleurs l’élimination des armes de ce type détenues par la rébellion) impliquerait des bombardements systématiques de toutes les installations de stockage potentielles et de production de ces armes. Les unités équipées de telles armes devraient aussi être détruites.

Notons que, de ce point de vue, une élimination partielle de ces armes ne ferait que renforcer le danger en Syrie, car elle entraînerait la destruction de la chaîne de commandement qui contrôle ces dites armes et conduirait à la décentralisation de la décision de les utiliser. Il faudrait donc une campagne de bombardements prolongés pour avoir quelques chances d’éliminer ces armes. Il n’y a donc probablement pas d’alternative à la proposition russe d’élimination de ces armes par la voie diplomatique.

D’un autre côté, si l’on se met dans la situation où des bombardements symboliques auraient lieux (la « punition » du régime pour reprendre le vocabulaire utilisé), ces bombardements seraient sans effets sur la capacité du régime à utiliser ces armes.
On voit que les options disponibles sont en fait très limitées. Agiter la menace d’un usage de la force en cas de non-respect de l’accord de Genève n’a, dans ce cadre, pas beaucoup de sens. Outre que cette idée se heurte, et se heurtera, à l’opposition constante de la Russie, opposée par principe, à toute formule d’engagement automatique de la force, cet usage renvoie au dilemme exposé ci-dessus. Soit des bombardements inefficaces car symboliques, soit des bombardements ayant une certaine efficacité mais risquant de précipiter l’usage décentralisé de ces armes que l’on veut éliminer.

En fait, ces bombardements conduiraient rapidement à l’engagement de troupes au sol en Syrie même, quoi qu’en disent aujourd’hui les gouvernements. Mais, une intervention étrangère dans une guerre civile est toujours un processus aux résultats largement imprévisibles. De plus, une occupation étrangère de la Syrie serait une opération s’étendant nécessairement de nombreuses années, sans que l’on ait l’assurance que son issue serait celle que l’on semble souhaiter : une Syrie démocratique, pluraliste et sécularisée. Or, ni la France ni les Etats-Unis n’ont l’intention ou les moyens d’une telle opération. On peut, dès lors, se poser la question de savoir pourquoi on s’agite tant autour de ces possibles bombardements.
 


Morale et moralisme.

Nous voici à nouveau devant l’opposition entre la position de la Russie, appuyée par une large partie du monde, et la position américano-française. La position de la Russie peut sembler cynique et brutale. Elle n’a certainement pas le « glamour » droit-de-l’hommiste de la position américano-française. Mais, elle est certainement celle qui a le plus de chance de fonctionner dans le monde réel.

Le principal reproche que l’on peut faire à M. Fabius et à M. Kerry n’est pas qu’ils confondent politique et morale ce qui est ici, à ce niveau de raisonnement, un problème mineur ; mais que cela les conduit à une politique qui est profondément contre-productive si l’on se place du point de vue de l’élimination des armes chimiques en Syrie et du contrôle de la prolifération, en Syrie et ailleurs.

Ne nous y trompons pas ; derrière la Syrie il y aura de très nombreux autres pays où se poserons les mêmes problèmes. Considérer la question Syrienne comme si elle était isolée est une très profonde erreur, une de plus pourrait-on dire.
Et c’est là l’un des principaux problèmes de la posture dite « morale » qui s’avère une contradiction dans ses propres termes.

Ce qui soulève alors une question centrale : comment a-t-elle pu prendre l’importance qu’elle a aujourd’hui dans les élites françaises, en particulier à gauche ?

En 2003, lors de l’agression américaine contre l’Irak, il y avait un consensus pour considérer que le « neo-conservatisme » défendu par l’administration Bush constituait un danger pour l’ensemble du monde.

Aujourd’hui, dix ans après, il semble avoir triomphé. La question est en fait plus complexe. Le « néo-conservatisme » a toujours eu ses défenseurs dans notre pays. Le point important ici est de comprendre comment il a pu digérer une posture morale qui a émergé dans les années 1980.

On se souvient que vers la fin du premier septennat du Président Mitterrand était apparue l’idée d’une génération « morale » au sein de la gauche française. L’émergence de cette génération correspondait aux derniers reniements par rapport au projet de transformation sociale qu’était censé porter le parti socialiste. Il correspondait aussi à la substitution de l’idéologie européenne à tout projet transformateur. Dans les dix ans qui nous séparent de 2003, cette posture semble avoir englobé tous les aspects de la politique étrangère. Elle a construit des relations étroites avec le « néo-conservatisme ».

Osons ici une hypothèse. Depuis maintenant une dizaine d’années les différents gouvernements qui se sont succédés dans notre pays, de droite et de gauche, ont consenti des abandons importants de souveraineté, du Traité de Lisbonne au TSCG.

Incapables de penser dans le cadre français les dirigeants abandonnent le raisonnement politique au profit du vocabulaire moral. Car il y a un moralisme de droite tout comme il y a un moralisme de gauche.

Et ce moralisme botté n’est que l’envers d’un militarisme borné.

On donne aux solutions techniques militaires un pouvoir politique qu’elles n’ont pas, ce qui est la caractéristique première du militarisme, qui n’est pas l’usage des armes mais la substitution des armes à la politique. L’Europe sert ainsi de refuge. Mais, comme il n’y a pas de politique étrangère commune (et l’on voit bien sur le dossier syrien les divergences importantes entre Anglais, Allemands, Français et Italiens) il est plus commode à nouveau de se réfugier dans la morale que de faire de la politique. Ajoutons à cela la pression idéologique des « néo-cons », et l’on comprendra comment la France s’est dangereusement fourvoyée sur la question Syrienne.
 

Pas d’autres solutions que diplomatique.

Non que cette guerre civile, dans laquelle des pays (l’Arabie Saoudite et le Qatar en particulier) sont immédiatement intervenus ne soit horrible et sanguinaire. Elle l’est de toute évidence et de tous côtés. Mais, faire cesser les combats sans aboutir à l’accession au pouvoir de gens aussi sanguinaires que les dirigeants actuels du régime syrien n’est point chose aisée. Imposer un cessez-le-feu est quasiment impossible hors la voie diplomatique, sauf, à nouveau, à être prêt à envahir ce pays. Car, nous ne sommes plus dans un affrontement avec des camps nettement séparés. Ce que l’on appelle le « régime » semble bien être un conglomérat de clans tout comme l’opposition est un conglomérat de groupes, dont certains ont basculé dans le pur banditisme. Un cessez-le-feu devrait être imposé faute d’être négocié diplomatiquement. Cela imposerait des dizaines de milliers d’hommes sur le terrain, qui seraient rapidement instrumentalisés d’un côté et de l’autre.

La solution diplomatique est possible, à condition d’être inclusive (il faudra que tous les pays intéressés soient présents) et de comprendre qu’elle prendra du temps. À cet égard, il faut se méfier des analogies avec le Mali. Tant par la taille des populations que par la complexité politique le conflit syrien est sans commune mesure avec celui du Mali. Les rapprochements faits entre les deux situations sont profondément trompeurs.

Il faut aussi mesurer l’ampleur des contre-exemples de l’intervention militaire américaine en Irak et de celle, plus récente, franco-britannique en Libye. Ces interventions restreignent aujourd’hui d’autant les marges de manœuvres internationales sur la question de la Syrie. C’est pourquoi, et de ce point de vue la position russe est aujourd’hui très forte, il n’y a pas d’autre issue que diplomatique à ce conflit. Cette solution diplomatique devra se faire avec les interlocuteurs tels qu’ils sont aujourd’hui. Faire du départ de Bachar-el-Assad un préalable est le plus sur moyen de faire échouer la solution diplomatique. Toute honte bue la France devra en convenir. Un peu de réflexion, un peu de politique et moins de moralisme au début de ce conflit nous aurait évité cette humiliation.

[1] Sapir J.,  Le Nouveau XXIè Siècle, le Seuil, Paris, 2008


Jacques Sapir

Ses travaux de chercheur se sont orientés dans trois dimensions, l’étude de l’économie russe et de la transition, l’analyse des crises financières et des recherches théoriques sur les institutions économiques et les interactions entre les comportements individuels. Il a poursuivi ses recherches à partir de 2000 sur les interactions entre les régimes de change, la structuration des systèmes financiers et les instabilités macroéconomiques. Depuis 2007 il s'est impliqué dans l’analyse de la crise financière actuelle, et en particulier dans la crise de la zone Euro.

Pour ceux qui entendent Obama crier après les attaques menées avec les armes chimiques.

http://www.dailymotion.com/video/xuawsh_cia-operation-laos_webcam

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