Un manifeste de médecins qui se déclarent
contre le dépistage du cancer à la prostate.

2 mai 2010

 

Docteur Dominique Dupagne

Le Docteur Dominique Dupagne :   

Touche pas à ma prostate !

http://www.dailymotion.com/video/x6vxfp_le-depistage-du-cancer-de-la-prosta_lifestyle

Le docteur Dominique Dupagne fait partie d'un collectif de 80 médecins qui ont décidé d'exprimer leur opinion à propos du dépistage du cancer de la prostate par dosage de PSA et toucher rectal. J'adhère complètement à ce qu'il dit dans cette vidéo que je conseille vivement à mes lecteurs masculins de regarder, en dépit de sa longueur et de son absence d'illustrations. Je continuerai en apportant mes propres commentaires.

La prostate est un organe, lié à l'appareil uro-génital masculin. Peu d'hommes savent de quoi il retourne, où se situe cet organe et quelles sont ses fonctions jusqu'à ce que celui-ci révèle sa présence en occasionnant quelque gêne. D'abord, un peu d'anatomie :

 

prostate1 copie écran

 

J'ai volontairement grossi l'image de Wikipedia pour bien signaler les détails.

On distingue en gris les éléments du squelette, les os. Le bassin, pour l'homme comme pour la femme, est configuré comme une sorte de réceptacle, pour retenir les viscères qui, en station debout, tendraient à descendre. A la partie postérieure on distingue la partie terminales de la colonne vertébrale : le sacrum.

La vessie, qui repose partiellement, sur l'avant du corps sure l'arc osseux du pubis, est bien visible. Juste en dessous se trouve une glande, qui s'appelle la prostate. Elle est traversée par différents canaux.

- Le premier est l'urêtre, qui amène l'urine contenue dans la vessie.

- Dans ce canal urétral viennent se déverser plusieurs substances substances. A droite se trouvent des glandes séminales, qui sécrètent un liquide qui est un des constituants principaux du sperme. Dans celui-ci se déverse un liquide issu des testicules, qui contient les spermatozoïdes.

- Sous la prostate se trouve la glande de Cower, qui sécrète un lubrifiant, lequel est émis quand l'homme est excité. Le liquide séminal s'écoule par les canaux éjaculateurs, qui traversent la prostate. C'est la contraction de la prostate qui provoque l'éjaculation.

Ci après, une autre vue de la prostate, des canalaux, de l'urètre et de la localisation du spyncter urétral :

 

Prostate 3d

 

Passons au comportement de la prostate. Très petite à la naissance, elle prend du volume à la puberté, et à l'âge adulte a la taille d'une noix. Puis, l'âge venant, se développe en son sein un tumeur bénigne, qu'on nomme adénome et fait croître son volume. Cette évolution, bénigne, concerne 80 % des hommes de plus de 50 ans. Cette évolution tumorale peut se présenter sous la forme de plusieurs nodules. Cette croissance comprime le canal urétral, par lequel s'écoule l'urine. Les médecins peuvent alors prescrire un médicament de confort, qui atténue ou supprime cet inconvénient, le Xatral, ou son générique. Il est en France remboursé par la Sécurité Sociale.

Cette même prostate peut être le siège d'inflammations plus ou moins récurrentes, mais sans danger particulier, qu'on nomme prostatite.

On sait doser différents antigènes, générés par la prostate, dont le PSA (Prostate Specific Antigen). La quantité de PSA produite, qui se dose par une simple prise de sang, dépend de différents facteurs. Du volume de la prostate, par exemple. Cette production est accrue lors d'une infection, urinaire, par exemple. Mais elle est également accrue lorsqu'un cancer se développe au sein de la prostate. Sa détection par imagerie est problématique car il est difficile de faire la différence entre une tumeur cancéreuse et une tumeur bénigne, classique et pratiquement automatique chez les hommes de plus de 50 ans.

Les médecins, et urologues, peuvent alors prescrire une biopsie, qui peut s'effectuer sous anesthésie générale ou simplement locale. Dans cette opération le praticien introduit par l'anus une canon d'un pistolet qui envoie vers la prostate un dard métallique qui, en se rétractant, ramasse un certain paquet de cellules. Lors de cette intervention de biopsie l'urologue procède, en étant guide par un vue échographique à une dizaine de "tirs". Ces échantillons sont alors analysés et on cherche à y trouver des cellules cancéreuses.

Quand le taux de PSA reste élevé, l'urologue peut estimer que son examen lui a fait rater la tumeur cancéreuse en formation, et il peut souhaiter rééditer l'opération. J'ai connu des patients qui s'y étaient prêtés jusqu'à dix fois, jusqu'à la détection finale d'une tumeur cancéreuse, suffisamment petite pour avoir échappé aux examens antérieurs. L'urologue avait ainsi transformé leur prostate en passoire, avec plus de cent axes d'exploration.

Des hommes meurent chaque jour de cancers de la prostate ( ce fut le cancer qui emporta Mitterand ). La tumeur peut envoyer des métastases dans les ganglions lymphatiques voisins ou dans les os. Quand ces cancers évoluent, les métastases osseuses sont la sources de douleurs intenses qui conduisent vite à des traitements palliatifs par des opiacés ( morphine )

Avant que cette progression par métastases s'effectue l'urologue peut envisager plusieurs traitements. Les plus préconisés ;

- L'ablation pure et simple : on enlève la prostate et les glandes séminales.

- L'hormonothérapie

Ces traitements ont des retombées évidentes sur le comportement sexuel. Un ablation qui a touché le sphincter permettant de bloquer le flux d'urine, ou des nerfs qui contrôlent ce sphincter rendra le patient incontinent. Des dommages sur les nerfs contrôlant son comportement sexuel le rendront impuissant.

Comme le dit très clairement le docteur Dupagne, notre corps fabriques sans arrêt des cellules cancéreuses, qui sont éliminées par notre système immunitaire. La prostate est un lieu de localisation de cancers dormants, de petite taille (de la taille d'un grain de riz, ils peuvent échapper aux tirs exploratoires de la biopsie). Ils ont une évolution très lente. Les statistiques indique que la moitié des hommes de soixante ans ont un cancer à la prostate. Cette proportion croît avec l'âge. Quand des patients décèdent à 90 ans, de toute autre chose, si on pratique sur eux une autopsie, on découvre un cancer de la prostate, qui continuait tranquillement son évolution, sans métastases.

 

Extrait du dossier Wikipedia consacré au cancer de la prostate et qui confirme les dires du docteur Dupagne :

Les difficultés du dépistage du cancer de la prostate sont multiples, et l'enjeu non résolu est de différencier les formes potentiellement évolutives et dangereuses des formes quiescentes atteignant probablement un homme sur deux en fin de vie.

Le dépistage dans sa forme actuelle ne repose que sur deux examens intrinsèquement très insuffisants (dans l'optique de ce dépistage) : le dosage du taux de PSA et le toucher rectal (ce dernier pouvant retrouver un nodule ou une induration localisée). Ces examens ont une spécificité et une sensibilité faible. Plus récemment, une analyse du gène PCA3, suivi de biopsies a été proposée.

Les campagnes de dépistage ainsi réalisées permettent certes de détecter un grand nombre de « porteurs » de cellules cancéreuses, mais le risque de « surtraitement » et de morbidité afférente reste difficile à évaluer. En outre, il existe des données contradictoires quant à une possible diminution de la mortalité ou une amélioration de la qualité de vie chez les personnes ainsi détectées traitées chirurgicalement ou prises en charge spécifiquement.

 

Je renvoie le lecteur à la présentation de Dr Dupagne en vidéo. Ce qu'il ne peut pas dire et qu'il faut ajouter, c'est que ces opérations de dépistage et surtout les biopsies " font marcher le commerce ". D'où une campagne intensive, financée par les sociétés pharmaceutiques, pour promouvoir ce genre de diagnostic et vendre produits , analyses et matériels.

5 mai 2010 : Signalé par une lectrice, Blanche Monavar, 89 ans :

Polémique autour du dépistage du cancer du sein par mammographie (examen radiologique)

 

mammogramme

Mammographie par examen radiologique. Au-dessus, la source de rayons X

 

http://actionsantelibertes.blogspirit.com/archive/2009/02/15/les-mammographies-peuvent-elles-donner-le-cancer.html

 

 

 


 

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