Stephen Hawing. Dans un article daté du 19 octobre 2001, dans la revue le Point, le journaliste Ugo Rankl réalise une première : s'en prendre à une idole. La situation de ce scientique est il est vrai bien pitoyable. Il est depuis de longues années atteint de la maladie de Lou Gehrig, qui détruit les neurones qui commandent les mouvements volontaires et "emprisonnent un esprit intact dans un corps de chiffon". C'est effectivement un destin bien triste. Il y a une quinzaine d'années, la publication d'un ouvrage intitulé "Brève Histoire du Temps" devint un évènement planétaire. Si mes souvenirs son exacts, les ventes s'envolèrent après la diffusion d'un ou plusieurs dossiers TV consacrés à Hawking où celui-ci était montré dans toute sa misère physique, tandis que les journalistes répétaient inlassablement "A Cambridge, il occupe la chaire de Newton". Le lendemain des cohortes de gens se pressaient dans les librairies en disant "vous avez le livre du type qui est dans la petite voiture ?". Le succès fut planétaire. Il se vendit au total vingt cinq millions d'exemplaires dans un nombre incalculable de langues ce qui fit d'Hawing un homme très riche. Grand bien lui fasse.
... On connaît mal le phénomène sociologique du best seller. Il en est, comme ce fut le cas pour cet ouvrage de 200 pages, qui ne sont même pas lus au point que certains chroniqueurs Britanniques ont pu écrire "Stephen Hawking, l'auteur le plus vendu, le moins lu et le moins compris de l'histoire du livre". Certains membres de l'élite scientifique parlent même de "freak show factor", traduction : "l'effet en retour du fait d'exhiber un monstre".

... En juin 2000, le chroniqueur scientifique du Sunday Telegraph osa écrire :" C'est comme si on voulait faire de Christopher Reeves, l'acteur qui a incarné Superman, le plus grand tragédien sous prétexte qu'il est handicapé". Reeves (Christopher, pas l'autre) est lourdement handicapé. Victime d'une chûte de cheval il a eu la moëlle épinière pratiquement sectionnée au niveau du cou, ce qui a fait de lui un tétraplégique, capable de mouvoir les muscles de sa tête, de respirer et de bouger faiblement ses doigts. A peu de choses près, c'est presque la situation dans laquelle se trouve Hawking, sauf que ce dernier se contrôle encore moins ("Sa femme se précipite pout essuyer un filet de salive qui coule de sa bouche", rapporte Ugo Rankl). La contestation des thèses et du personnage de Hawking a depuis pris corps. depuis qu'un prix Nobel de physique, Gerardus Hooft fait ainsi remarquer "que rien ne permet de hisser Hawking à la dimension d'Einstein, alors que les deux hommes sont systématiquement associés au pinacle du génie scientifique. A la différence d'Einstein, aucune des théories d'Hawking n'a jamais été vérifiée. Mais ce qui est plus grave, c'est que celui-ci se fait le chantre d'une théorie physique ultime et universelle, qui engloberait tous les savoirs sur le temps, l'espace, les forces et l'énergie. Cette théorie (dite "théorie M", comme Mystère) entend unir en un tout cohérent la relativité générale et la physique quantique. Pour les esprits religieux, la théorie M permettrait de comprendre les desseins de Dieu. Or rien dans les travaux publiés jusqu'à présent par Hawking ne laisse supposer qu'il est suffisamment génial ou visionnaire pour proclamer l'existence de cette théorie ultime dont ils se serait approché plus près que quiconque."
...Cette déclaration va beaucoup plus loin que l'attaque du personnage Hawking qui s'est signalé dès la publication de son livre par ses redomontades ridicules. Dans Brève Histoire du Temps il écrivait ainsi : "si l'univers se contient lui-même et s'il n'a ni début ni fin, alors à quoi sert Dieu?", phrase qui, prononcée en conférence, inciterait un spectateur à s'écrier : "Y a-t-il un philosophe dans la salle?". Il y a tout un cinéma-Hawking, qui ne date pas d'hier. Son bureau de Cambridge est ainsi constellé de photos de Marylin Monroë, en couleur et en noir et blanc et sa femme Elaine comme, tel que le rapporte le journaliste du Point, en visite, ne se lasse pas de répéter : "Stephen en est fou. Si elle était encore vivante, elle serait une menace terrible pour notre couple". Il est vraisemblable qu'elle se livre à cet exhibitionnisme hystérique et déplacé devant tout visiteur et journaliste.
....L'article de Rankl évoque une rencontre scientifique qui s'était tenue en 1981 au Vatican. Hawking aime à rappeler que le Souverain Pontife lui avait dit à cette occasion "qu'il était autorisé à étudier l'évolution de l'univers après le Big Bang, mais qu'il ne fallait pas faire de recherches sur le Big Bang lui-même, parce que c'était le moment de la Création, donc le travail de Dieu". Depuis ce temps Hawking dit "s'efforcer de transgresser l'interdit pontifical et connaître de ce fait la même hostilité qu'avait rencontrée trois cent ans plus tôt Galilée"
...On comprend qu'un homme qui connaît une existence aussi pitoyable ait accepté avec complaisance l'échelle que lui offraient les médias. Epiloguer sur le personne nous paraît assez inutile. Nous connaissons ses travaux et nous avons lu son ouvrage. Nous rejoignons donc l'opinion de critiques scientifiques, telle que rapportée par Ugo Rankl : "mauvais vulgarisateur et scientifique très moyen". Propulsé sur le devant de la scène, devenu richissime grâce au succès de ses écrits, Hawking, qui occupe, suprème dérision "la chaire de physique appliquée" à Cambridge, devient le bouc-émissaire d'une contestation qui commence à se faire jour. Mais ne nous trompons pas de cible. Cette contestation ne vise pas des hommes mais une maladie qui semble avoir gagné au fil des décennies l'ensemble de la physique théorique et de la cosmologie, qui transforme les échafaudages théoriques en discours de nature théologique : "une histoire de l'univers qu' l'on nous demande de croire, sans nous la prouver", regrette le professeur Hooft. J'aime à citer une phrase récente du mathématicien Jean-Marie Souriau : "La physique théorique est devenue de nos jour, un vaste hôpital psychiâtrique. Mais hélas ce sont les fous qui ont pris le pouvoir"
...Dans notre galerie de portraits on trouvera des dossiers par exemple sur l'Académicien Français Thibaud-Damour , lequel "travaille sur une théorie du pré-Big Bang qui n'est pas tout à fait mûre". Voir aussi la présentation du livre de Brian Greene, lui aussi centré sur l'approche "supercordes" et sur la "théorie M". Ce qui est nouveau, aujourd'hui, c'est que même des prix Nobel comme Gerardus Hooft osent dire que ... le roi est nu. Une réflexion s'impose sur les différentes approches proposées. Où en sommes-nous en cette aube du troisième millénaire ? Qui faut-il croire ?
...En tout cas, la machinerie littéraire est assez au point, pour ceux qui produisent des livre. L'ouvrage de Greene est un exemple du genre, mais celui d'Hawking, antérieurement, était construit sur le même schéma et nous montrerons dans un prochain dossier, n'en déplaise à ses fans, que le livre de Nottale : "La relatovité dans tous ses Etats" n'échappe pas à la règle. Une première partie consacrée à la vulgarisation d'idées classiques (mal faite par Hawking, bien traitée par Greene) est là pour faire illusion. Cette mise en condition du lecteur est destinée à lui faire croire que ce qu'il lira dans la suite du livre sera de la même qualité. Dans Brève Histoire du Temps Hawking nous explique qu'il a démontré que les trous noirs n'avaient pas de cheveux "black holes have no hair". C'est "un célèbre théorème d'Hawking" : la surface du trou noir devrait être lisse. Comme rappelé par Ugo Rankl, Hawking réfute les accusations lancées contre lui d'absence de production scientifique en disant "qu'au milieu des années soixante-dix c'est par des démonstrations mathématiques qu'avec Roger Penrose nous avons prouvé que les trous noirs étaient capables de restituer une partie de l'énergie qu'ils absorbaient". Seul problème, les trous noirs, comme le serpent de mer, n'ont pas encore acquis le statut indéniable d'objets appartenant au bestiaire de l'astrophysique, de véritables observables.
...Des livres comme celui de Greene et de Nottale sont conçus différemment. Dans la première partie de ces ouvrages abondent des phrases comme "comme nous le montrerons dans la seconde partie". Vous pouvez même vous exercer à les dénombrer. Le hic est que cette fameuse seconde partie n'apporte jamais la démonstration promise, sinon de manière conditionnelle : "si... alors....". Dans la pratique, 99 % des lecteurs de dépassent jamais la moitié de ces livres (celui de Greene est fort épais). Ils n'iront donc jamais vérifier que les promesses de la première partie de seront jamais tenues. Ce ne sont pas des ouvrages scientifiques, ce sont des textes de campagnes électorales. Il est pénible, fastidieux, fatigant, de démonter une à une ces démonstration de d'illusionisme scientifiques.