Huit jours ailleurs

25 mai 2010

 

Où je suis ? Où nous sommes ? N'importe où, en mer. Une cabine, un grand lit, le bruit assourdi des moteurs qui nous bercent. Cinq jours sans rien faire que dormir, se reposer, regarder la mer, à perte de vue. Le break complet.

Nous sommes sur le retour. J'ai un peu rechargé les accus. J'en avais besoin.

Dans la cabine, une télé. Un objet dont j'ai perdu l'habitude. Je l'allume par curiosité. Seule chaîne francophone à bord : TV5. J'ouvre, distraitement. Emission de Drucker, champion toute catégorie en matière de passage de brosse à reluire. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. En vedette, ce soir-là, l'armée de l'air. Tout y passe, depuis le recrutement, jusqu'à la mission de guerre en Afghanistan. De la télé-vérité. Tout, sauf la-question-à-ne-pas-poser : "qu'est-ce qu'on fout là-bas ?".

Un jeune officier fournit la réponse, comme apprise par coeur :

- Je suis convaincu que nous sommes ici pour aider les Afghans à construire leur pays, à un établir une démocratie durable, à implanter un système éducatif, un service de santé publique. C'est pour cela que je monte dans mon avion de chasse, pour accomplir ma mission de soutien des troupes au sol.

C'est beau, c'est émouvant. Les épaulettes dorées brillent sous les feux des projecteurs. La coupe des uniformes bleu sombre est impeccable.

Drucker, s'adressant à une jeune femme vêtue en kaki de la tête aux pieds :

- Alors, comme ça, vous êtes tireur d'élite, mademoiselle. Cela représente quoi ?

- Eh bien, à bord de l'hélicoptère je suis la servante d'une mitrailleuse avec laquelle je dois être prête à toute intervention jugée nécessaire, sur un hostile, un ennemi.

Coup de projecteur sur un jeune officier-pilote, un homme de 38 ans, qui pilote un Mirage 2000 porteur d'un missile équipé d'une tête nucléaire. (nous n'avons pas encore de femme pilote qui soit dans ce cas, mais ça ne saurait tarder).

- Quel effet ça fait de se retrouver à bord d'un avion porteur d'un missile à charge nucléaire ? Et d'abord, qui donnerait l'ordre de déclencher ce feu nucléaire ?

- C'est le Président de la République qui est, comme vous le savez, le Chef de Armées. S'il donne cet ordre, c'est que toutes les ressources de la diplomatie auront échoué et que cette frappe restera l'ultime recours pour assurer la défense du pays.

- Et vous êtes basé où ?

- A Istres.

- Combien d'appareils sont ainsi équipés de l'arme ultime ?

- Deux Mirage 2000, en alerte vingt quatre heures sur vingt quatre.

Vision de Nicolas Sarkozy déclenchant le feu nucléaire. Comment peut-on être, le petit doigt sur la couture du pantalon, prêt à se faire tuer pour exécuter une mission d'une monstruosité absolue, sous les ordres d'une " Président People ", d'une vulgarité insondable ?

Le cerveau remplacé par un programme

Intermède : le chanteur Sardou, gesticulant, sucrant des fraises, has been de la chanson, has been de tout, fait un tour en Mirage 2000. Il revient "transporté", et nous déclare :

- Si je n'avais pas fait cette carrière de chanteur, je serais entré dans l'Armée de l'Air. Ils sont fantastiques, ces petits gars !

Aperçu sur la sélection des candidats-pilotes issus "de la masse des jeunes". Quatorze candidats. Souvent un simple bac. Discours froid du commandant de la base-école, qui les accueille :

- Savez-vous combien ont été retenus sur le groupe de treize de l'an passé ?

Les aspirants pilotes de l'aéronavale font silence. Le commandant formule sa réponse en plissant les yeux :

- Quatre.

Les jeunes candidats frémissent. On se croirait à Top Gun. En fin de stage, après sélection, quatre jeunes pilotes sont envoyés en formation aux Etats-Unis, dans une base spécialement conçue pour la formation de pilotes militaires. Ils sentent qu'ils appartiennent à une élite. Ils sont les meilleurs. Parmi eux, une jeune fille, élégante avec son joli chapeau bleu marine et blanc de l'aéronavale. C'est excitant, une future tueuse, non ?

Le public frémit et la jeune femme, soigneusement maquillée, dit en souriant :

- Nous nous préparons sans cesse à l'idée qu'un jour les appareils sur lesquels nous volerons seront équipés d'armes, et que nous pourrons être appelés à nous en servir, pour accomplir les missions qui nous auront été assignées.

Le téléspectateur frémit, Michel Drucker frémit, Michel Sardou frémit. Qu'elle est belle, cette jeunesse, prête à donner son sang pour le pays, à arroser sur ordre des "insurgés", des "rebelles", d'un déluge d'obus, de napalm, de bombes à fragmentation, voire de charges nucléaires ! Et comme tout cela est télégénique ! Une belle émission, très réussie.

Bien sûr, parce qu'en Afghanistan, tout le monde le sait, nous y sommes pour servir la Nation France et rien d'autre, pour être fidèles à des idéaux démocratiques et humanistes, bien de chez nous, pour contribuer au rayonnement de la France dans le monde, maintenir son rang dans le concert des nations, montrer sa force, sa détermination.

Je me souviens que dans notre association UFO-science nous avons du nous séparer d'un garçon de 31 ans, qui avait un peu pris notre 1901 pour une vache à lait. Il avait, lui aussi, fait partie d'un groupe de candidats, pour devenir pilote de chasse, mais, à son grand dam, n'avait pas été pris. Je lui avais dit :

- Ca ne vous aurait rien fait de vous retrouver un jour pilotant un avion de chasse armé d'obus et de missiles, prêt à les larguer sans discuter sur un objectif qu'on vous aurait désigné ?

- Je préfère faire cela que de mener une vie médiocre.

Heureusement, nos routes se sont séparées. Pour moi, le comble d'un vie médiocre est justement d'abandonner toute possibilité de jugement moral de ses actes, en confiant cette appréciation à une instance hiérarchique. Comme le comble d'une vie scientifique médiocre est de mettre son intelligence et son savoir au service de l'Armée.

Revenons à l'Afghanistan. Quarante cinq jeunes Français sont déjà tombés là-bas, "au champ d'honneur ". En prime, combien d'estropiés, de gueules cassées, de grands brûlés ? A vous d'en faire le compte.

Dans cette émission de Drucker, séquence émotion-vérité. Nous ne sommes plus cette fois dans la base de Saint Dizier, aménagée à grands frais en plateau de télévision, mais en Afghanistan. Deux pilotes se préparent pour une mission d'appui au sol, sur Mirage 2000. Drucker se tient en retrait, écoutant les commetaires d'un officier "afin de ne pas nuire à la concentration des équipages". Le ton devient grave. Drucker :

- Nous allons les voir partir et, cette fois, nous ne serons pas envieux de prendre leur place.

Tout cela, tout ce cirque médiatique me rappelle l'Algérie de la fin des années cinquante. A Supaéro nous avions une formation militaire locale, bien que l'école soit censée former des pilotes civils et un bureau militaire, dirigé par un colonel, un ancien du groupe Normandie Niémen. Selon un ami qui avait vécu cette époque là :

- Votre colonel était à l'époque trop haut gradé pour ne pas se voir attribuer un commandement, mais trop bête pour l'assumer correctement.

Ca, on s'en apercevait vite. Il était secondé par un adjudant, rougeaud jusqu'à la caricature. C'est lui qui nous emmenait tirer dans le stand d'Issy les Moulineaux, dont j'ai déjà parlé dans un autre dossier. Un local aujourd'hui détruit, pour faire disparaître une trace gênante, à l'époque de la réconciliation France-Allemagne, gérée par de Gaulle et Adenauer. Un stand de tir qui fut, tout au long de la guerre, aménagé en lieu d'exécution des gens amenés de la rue Lauriston, toute proche, où la Milice française torturait les résistants. Ce local fonctionna aussi, dès 1942, en chambre à gaz expérimentale, capable de traiter au Zyklon B deux deux cent personnes d'un coup, dont les corps étaient ensuites incinérés dans les gueuloirs de la centrale thermique toute proche, aujourd'hui disparue.

A Supaéro, nous pouvions bénéficier aisément de bourses pour apprendre à piloter. J'avais commencé sur des braves Piper Cub de la seconde guerre mondiale, qui volaient à 90 kilomètres à l'heure, sans radio.

 

piper cub

Un Piper Cub

 

Mais ceux qui voulaient, et manifestaient quelque aptitude au pilotage, pouvaient faire partie du "groupe PN", du groupe "Personnel Navigant". Ceux-là volaient alors sur des biplans Stampe, entoilés, plus fins à piloter, capables de passer toutes les figures acrobatiques possibles.

 

stampe

Un biplan, biplace en tendam Stampe

Un Stampe. Cliquer pour le voir en vol

Nous étions cinq ou six dans ce groupe. Tous les élèves de l'école volaient sur le terrain de Guyancourt, près de Paris.

Un jour un jeune homme s'est pointé. Il devait peser soixante kilos tout mouillé, mais son blouson kaki, constellé d'écussons, lui donnait plus de volume. C'était "un ancien", qui avait deux ou trois ans de plus que nous. J'imagine qu'il était venu à Guyancourt par nostalgie, ou peut être parce qu'il n'avait aucune copine sur Paris, pour meubler sa perm.

Il avait le cheveu court et l'oeil éteint, comme un jeune qui aurait prématurément vieilli.

- Tu es où ?

- En AFN

- Et là-bas, tu fais quoi ?

- On vole sur T6 et on fait du straffing sur les fells.

- C'est quoi le straffing ?

Il me toisa comme s'il avait affaire à un demeuré.

 

T6

 

Un avion américain d'entraînement T6, utilisé pendant la guerre d'Algérie. Sous les ailes : les mitrailleuses de 12,7 mm

 

 

- Le T6 porte des mitrailleuses de 12,7. Avec ça, on avoine les Fells, et on largue aussi des bidons spéciaux sur les mechtas où ils se planquent.

- C'est quoi, les bidons spéciaux ?

- C'est du napalm.

- Mais comment tu sais que ce sont des Fellaghas ?

- Là-bas, c'est tous des fells....

C'était le printemps. Devant nous les gracieux Piper jaunes enchaînaient les tours de piste.

De retour à l'école, sise à l'époque boulevard Victor, dans le XV° arrondissement de Paris, je parlais aux autres, du groupe PN.

- Dites, les gars, vous savez qu'au terme de notre entraînement sur Stampe, on sera envoyés en Afrique du Nord, voler sur T6.

- Oui, ça, on le sait, et alors ?

- Cela signifie qu'on va être assis dans un avion équipé pour tuer des gens, dont nous ne savons rien. Tous autant que nous sommes, nous sommes totalement nuls en politique. Tout au plus, nous savons que l'Algérie se trouve de l'autre côté de la Méditerrannée. Ici, après nos années de taupe, on ne songe qu'à décompresser, courir les filles au Quartier Latin et à aller dans des boums.

- Bon, où veux-tu en venir ?

- Ca ne vous vient pas à l'idée qu'on va être amenés à tirer sur des types, alors qu'on ne sait même pas ce qu'on fout là-bas ?

- Tu t'en fous, on va piloter.

- Alors toi, pour piloter, on te ferait faire n'importe quoi ! Je suis désolé, mais moi je me refuse à faire une guerre à laquelle je ne comprends rien. Demain, je démissionne. Je préfère me payer des heures de vol, quand j'aurai fini mon service.

Le lendemain, j'étais dans le bureau du colonel.

- Alors... vous voulez démissionner du groupe PN ? Pourtant vous êtes bon pilote, d'après les moniteurs.

- Je me suis découvert une passion pour les transmissions, un corps dans lequel je demande à être versé.

- Bon, si c'est votre décision.

Une page écrite il y a cinq ans

Le jour se lève à peine, sur une mer déserte, que j'aperçois par le vaste hublot. La veille, le navire, large de vingt mètres, a passé le canal de Corinthe, qui au XIXI° siècle a fait du Péloponèse une île, reliée au reste de la Grêce par quelques ponts. Détail : la largeur du canal est de 21 mètres. Le bateau, tiré par un remorqueur passe alors, lentement, 5 mètres à la minute, entre deux murs abrupts. La manoeuvre est délicate. Quand le navire de 145 mètres de long, modeste en comparaison des immeubles flottants qui aujourd'hui arpentent les eaux de toutes les mers du monde, avec plusieurs milliers de touristes à bord, met au moteur, pour aider le minuscule remorqueur, attaché à la proue par un corde de quinze mètres de long, il aspire l'eau sur ses flancs. Comme la distance qui sépare sa coque du mur de rocher n'est que cinquante centimètres, l'effet Venturi tend à le plaquer contre la paroi. Le système est instable. Le pilote du remorqueur et le capitaine du navire doivent sans cesse se livrer à des manoeuvres conjuguées pour remettre cette énorme masse dans l'axe.

canal Corinthe 2

 

A gauche, entre la coque du bateau et la paroi : 50 cm

 

Ce passage-là laissera une cicatrice d'enfoncement de plusieurs mètres de long sur le flanc babord avant.

 

On voit que le bateau n'est plus dans l'axe. Devant, le minuscule remoqueur peine à le remettre en place

Plus d'informations sur cette croisière

A Supaéro nous avions un enseignant qui avait du sang bleu : le baron Hugues de l'Estoile, vieille famille française. Un nom à rallonge mais un verbe de titi parisien et une vulgarité de propos sans faille. Très introduit dans les ventes d'armes. Un jour il nous donne un sujet d'examen partiel. Le thème était le suivant : Un bombardier porteur d'une arme nucléaire doit réaliser une manoeuvre de bombardement dite "stand off".

 

stand off

Bombardement stand off avec largage en phase de montée, puis manoeuvre Immelman

 

L'appareil survole d'abord sa cible, une ville, à grande vitesse et basse altitude. Puis l'ayant dépassée, il entame une ressource. En cours de montée, il largue sa bombe, nucléaire, qui suit alors une trajectoire balistique, proche d'une parabole. Le bombardier en profite pour effectuer un rétablissement, à une altitude suffisante pour avoir le temps de se mettre à l'abri des effets de l'engin, qui terminera sa course au bout d'un parachute et sera mis à feu à quelques centaines de mètres d'altitude, pour que son efficacité soit maximale.

Sur soixante-dix élèves, nous ne sommes que deux à nous être levés et à avoir quitté la salle en disant que nous faisions pas ces trois années d'étude pour nous préparer à ce genre de "travail".

Le baron Hugues de l'Etoile nous regarda sortir avec une lueur d'incompréhension bovine dans le regard.

L'Afghanistan ressemble à l'Algérie. Cette guerre est impossible à gagner, pour plusieurs raisons. La première est la configuration géographique. Le pays est montagneux. Les routes se logent dans des gorges sinueuses, qui se prêtent aux embuscades. Les Russes en ont fait les frais. Les Afghans connaissent le terrain comme leur poche, les expéditionnaires, non. Ensuite, rien ne différencie un Taliban prêt à faire usage de son lance roquette antichar, ou de son lance missile d'un simple paysan utilisant sa houe. Les Russes perdirent 320 hélicoptères lourds Hind, dont le blindage pouvait résister à des tirs frontaux de 20 mm, détruits par les légers missiles Singer mis en oeuvre par les "insurgés".

 

 

lélicoptères russe Hind

Hélicoptère lourd russe Hind. Les Talibans en détruisirent 320 avec les missiles Stinger

(visible au musée de l'aviation de Bruxelles)

 

 

Taliban

Un "insurgé" Taliban épaulant un Stinger

 

La troisième raison est l'impossibilité de gagner les Afghans à la cause occidentale, au projet d'instauration d'une "démocratie" dans le pays. Comme jadis les troupes du FNL en Algérie, les Talibans représentent une menace mortelle impitoyable pour les "collabos".

Il existe un film russe dont j'ai une copie DVD, qui illustre les derniers mois de l'occupation sociétique en Afghanistan, avant le retrait complet des troupes. Tout y passe : un transport de troupe est détruit peu après son décollage de Bagran, par un missile. On assiste au déroulement d'une embuscade-type, dans un route encaissée. Une opération meurtrière, suivie d'une fuite des attaquants, empruntant des galeries taillées dans le roc il y a des siècles, où les soldats russes n'osent alors pas les suivre.

Avant les Russes, ce sont les Anglais qui perdirent leurs "guerres afghanes", au XIX° siècle. La retraite des troupes anglaises durant l'hiver 1842 fut un véritable désastre et sur les 4500 soldats engagés dans cette retraite, seule une infime poignée atteignit Jalalabad. Dans ces histoires de guerres anglo-afghanes les mots qui reviennent sans cesse sont chaos et enlisement.

Les Russes, qui envahirent l'Afghanistan en 1979 connurent le même sort et durent faire retraite en 1989.

Aujourd'hui les Occidentaux comptent sur leurs systèmes de vision nocturne et sur leurs drones pour se rendre maîtres du terrain. Tous les jours une unité de pilotes, stationnée en Virginie, fait décoller des drones qu'ils envoient rôder, à basse vitesse, dans les vallées d'Afghanistan, presque sans bruit. De temps en temps un pilote, mâchant du chewing-gum, une bière à la main, aperçoit sur son écran un type avec un turban noir et une barbe noire, qui bêche un champ à vingt mille kilomètres de là. Rien ne ressemble plus à une bêche qu'une Kalashnikov. .

- Avec cette gueule-là, c'est sûrement un Taliban.....

Il appuie sur le bouton rouge de son manche. Le signal électrique est relayé par un satellite, parvient dans la vallée. La petite machine envoie un missile. Lueur rouge, explosion. Taliban ou ... dommage collatéral.

- Bah, tuons-les tous, Allah reconnaîtra les siens.

Une guerre avec zéro morts, menée depuis la Virginie. L'avenir.....

Obama a envoyé trente mille nouveaux soldats en Afghanistan. Pour une durée limitée. " Après ça, les enfants, on rentre à la maison ".

 

veteran irak

Après, on rentre à la maison....

 

Il est con, ce type, qu'il en peut plus. Revoir l'analyse de son discours aux cadets de West point en décembre 2009.

 

obama discours west point

Je vous promets que les vétérans, en particulier les invalides,
seront mieux traités que ceux qui reviennent d'Irak

 

Pas besoin de chercher très loin. Il y a N vidéos qui évoquent ce qui se passe " chez notre grand allié, le Pakistan " : la " talibanisation du pays. Les attentats se multiplient. Quatre mille civils sont déjà morts au Pakistan. Le gouvernement ne tient que grâce à l'argent américain. Ce sont les militaires qui, en fait, détiennent le pouvoir, et au sein de l'armée règne une corruption inimaginable. Vous vous rappelez l'attentat de Karashi qui a coûté la vie à 14 français, dont onze ingénieurs, impliqués dans la constructions d'armements au Pakistan ? Vous vous rappelez la Ministre des Armées, " MAM ", Michèle Alliot-Marie, venant réconforter les familles ?

 

mam

Michèle Alliot-Marie, réconfortant les victime de l'attentat de Karashi
imputé à la " nébuleuse Al Qaïda ". Version " Ministre éplorée "

 

Elle est bien nébuleuse, cette affaire de nébuleuse. On subodore qu'il pourrait s'agir d'un coup de semonce, émanant de militaires pakistanais, à cause de pots de vin non versés, destinés à la campagne électorale d'Edouard Balladur !

 

balladur

Le "brave" Edouard Balladur

 

Pincez-moi, je rêve...

 

La pathocratie.

Vous vous demandez pourquoi " les nouvelles " apportent leur lot quotidien d'aberrations. Certains disent qu'on ne peut pas gouverner sans se salir les mains, qu'il est impossible d'être à un poste de haute responsabilités sans un minimum de machiavélisme. Si c'est vrai, alors cette position amène immanquablement cette oligarchie, cette " France d'en-haut " à perdre progressivement contact, non seulement avec l'intérêt des citoyens, avec " la France d'en-bas ", mais avec tout sens moral. Quand la mutation est achevée s'applique l'adage " le pouvoir rend fou ", malade. Le monde entier est sous la coupe d'une oligarchie qu'on peut qualifier de pathocratie, de gouvernement par des malades mentaux, persuadés qu'ils ne peuvent agir autrement. Et cela, tous pays confondus. Les responsables religieux ne valent guère mieux.

Un matin, un secrétaire de Michèle Alliot Marie a du lui dire :

- Rappelez-vous qu'à 15 heures vous devez aller réconforter les victimes de l'attentat de Karashi

- Ah, c'est vrai. Vous faites bien de me le rappeler.

Alors, madame la Ministre ouvre son placard, et cherche le masque adéquat, qui ne sera pas souriant, celui-là. Le masque " de la mère de famille éplorée ". Elle le range dans son sac, pour ne pas l'oublier. Elle note mentalement " quinze heures ...."

- Madame....

- Quoi encore ?

- N'oubliez pas la boite, avec les légions d'honneur. J'ai tout préparé.

La Ministre lève les yeux au ciel.

- Eh, c'est vrai, j'allais oublier les légions d'honneur ....

 

A bord, nous dinons avec un géologue retraité, ancien enseignant à l'Institut Français du pétrole, bavard, amusant, cultivé, toujours une anecdote à la bouche. Il ne comprend pas pourquoi je n'ai pas collaboré étroitement avec l'armée.

- Mais enfin, il n'y a que là qu'il y a de l'argent ! Quand vous travaillez avec l'armée, vous avez tout, des fonds, du matériel. Moi j'ai participé à la mise au point de caméras infrarouges, pour le repérage d'animaux au sol et j'ai bénéficié de toute l'aide que je voulais. .

- D'animaux, ou d'hommes....

- Oui, mais ça, c'est pas votre problème. C'est le leur. Après, ce qu'ils font de tout cela, vous vous en fichez.

- L'imagerie, c'est là où le sang se voit le moins. Il y a des travaux plus directement liés au fait de tuer. La MHD, par exemple, où toutes les applications sont 100 % militaires. En septembre 2008, au colloque international de Vilnius, sur les Hautes Puissances Pulsées, 80 % des communications avaient trait aux rail guns, qui vont remplacer un jour la canons en tous genre, qu'il s'agisse de canons de marine ou de pièces anti-aériennes. A un moment, un américain est même venu nous présenter ce sur quoi il travaillait : une nouvelle espèce de balle MHD. C'est la suite du "Tazer", mais sans fil, avec une puissance bien supérieure. Le projectile emporte une charge explosive, qui engendre une puissante impulsion électromagnétique quand celle-ci est mise à feu à l'impact et comprime un champ magnétique. C'est le prolongement miniaturisé des systèmes à compression de flux inventés par Andréi Sakharov dans les années cinquante.

 

fowler

 

Et le conférencier américaib de conclure son exposé avec un grand rire.

- Comme ça, quand vous dessoudez un bonhomme vous n'avez plus, après, à nettoyer le sang sur le tapis !

Je me suis levé et j'ai été dessiner dans ma chambre.

Science dans conscience n'est que ruine de l'âme

Mais quel scientifique possède encore une conscience, de nos jours ?

J'ai regardé une interview de Strauss Kahn, président du Fond Monétaire International, menée par la journaliste Arlette Chabot. Si ce personnage est notre futur président, nous ne gagnerons guère au change. A propos de la spéculation contre l'euro, il nous sert la réponse suivante

- La spéculation n'est pas le coeur du problème. Si les finances des pays étaient gérées convenablement, il n'y aurait plus de spéculation.

Qu'est-ce que c'est que cette fable ?

A propos du système des prêts, voir ma bande dessinée sur le destin de l'île de Santorin, histoire hautement probable, qui est aussi un reflet de l'économie Grecque.

Quand les citoyens des pays du monde entier comprendront-ils qu'il n'y a plus d'économie, seulement de la finance. La planète est menée par le croc à merdre et par le bâton à phynance. On s'inquiète de la santé des marchés. L'affichage des indices boursiers évoque des prises de température. Le Royaume Uni a déjà chiffré ses coupes dans ses budgets sociaux, arrêté son plan d'austérité. Lors de son discours annuel, devant les chambres, la Reine Mère a donné le ton : "lutter contre le déficit et viser la croissance".

Je vais préparer une conférence de presse que je donnerai à Strasbourg le 9 juin prochain, annonçant le colloque "science-ovnis", organisé par Michel Pradines. Dans des attaques très violentes, positionnées sur un site anglophone :

http://lucianarchy.proboards.com/index.cgi?board=general&action=display&thread=7859

un intervenant, signant du pseudonyme de Garuda, avait déclaré qu'un ancien responsable du Geipan avait affirmé qu'il croyait Pradines capable de filer avec l'argent des billets.

A former manager of the french official GEIPAN states "(the organiser) is a mythomaniac who could run away with the revenue of ticket sales".

Pradines a alors questionné Jacques Patenet, maintenant à la retraite, qui est le seul "responsable précédent" du Geipan", puisqu'Yvan Blanc n'en est que le second. La réponse a été immédiate. Non, il n'a jamais tenu de tels propos. Mais Patenet s'empresse d'ajouter qu'il ne souhaite pas que le contenu de son mail soit reproduit.

Toute cette histoire n'était donc qu'un montage visant à faire capoter ce projet de colloque. Qui se cache derrière cette manoeuvre sordide, déshonorante ? J'aimerais bien le savoir. Si les responsabilités peuvent être établies, preuves à l'appui, les noms des auteurs seront étalés dans mon site en grosses lettres. S'ils sont responsables d'une association ufologique, celle-ci perdra séance tenante toute crédibilité.

Je pense que je vais préparer la mise en ligne de l'ouvrage d'Amos Oz, "Les Voix d'Israël", publié d'abord dans le journal Ha'retz, en Israël, puis sous forme de livre en 1983, l'édition française ayant été assurée par les Editions Calman-Lévy.

 

couverture voix israel    quatrieme couverture

 

L'ouvrage, épuisé, n'est plus disponible, sauf sur le marché le l'occasion, où j'ai pu me le procurer. J'ai demandé à l'éditeur s'il comptait procéder à une réédition. Pas de réponse.

Ce livre contient des passages très lourds. L'auteur a procédé à l'interview de toute une palette de citoyens de l'Etat d'Israël. L'un d'eux a souhaité s'exprimer sous le pseudonyme de "T". Dans la seconde édition de l'ouvrage, l'auteur signale que nombre d'intellectuels du pays ont mis en doute l'existence d'un tel personnage, qui se réclame sans la moindre gêne d'un "judéo-fascisme". Il leur répond en leur disant que ce monsieur T existe bien, mais souhaite toujours conserver son anonymat.

 

notes de fin de livre

 

Il y a un an, via sa maison d'édition française, j'ai demandé à Amos Oz s'il comptait voir son ouvrage réédité et si, après vingt sept années il lui paraissait éthique de continuer de couvrir ce citoyen de l'Etat d'Israël par cet anonymat. Je lui ai demandé si celui-ci était encore vivant, s'il était en mesurer de formuler son souhait de rester anonyme.

Pas de réponse.

Je pense que mes lecteurs doivent prendre connaissance du contenu de cet ouvrage, que je compte, sauf interdiction formelle de la maison d'édition, ou de l'auteur, présenter dans mon site, sous la forme d'une suite de chapitres, en pdf. En date de ce jour je vais rééditer mes envois aux éditions Calman Lévy, en recommandé avec accusé de réception. Même si l'ouvrage date de 1983 je pense qu'il éclairera les lecteurs sur la position de ce qui doit sans doute représenter la majorité des habitants du pays, sur l'essence du sionisme d'aujourd'hui.

A propos de l'ouvrage en cours de farbrication : l'Ambre et le Verre, fini depuis deux mois : accumulation de retards dus à des problèmes de formats de fichiers et de réactivité de l'imprimeur parisien. J'ai peut être fait une erreur d'annoncer un peu trop tôt une date de sortie de l'album. Mais tout se fera. Nous avons l'argent, sommes prêts à payer le tirage de deux mille dès réception. Les envois commenceront alors immédiatement.

Je vais me remettre à l'album Fishbird, pied au plancher, après cette semaine de repos complet. Merci aux lecteurs qui ont prépayé l'ouvrage. Leurs 200 chèques sont dans une caisse en carton et seront mis en encaissement au moment du tirage, courant de l'été (à titre indicatif la simple mise en couleur par Photoshop représente un mois de travail-homme).

 


 

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