Cuarto de Luz

Quand les médiums mexicains nous prennent pour des cons

29 septembre 2002

En espagnol, cuarto de luz signifie "chambre de lumière".

Tout le monde peut se tromper. Tout le monde peut se faire avoir dans sa vie par une mystification plus ou moins bien montée. C'est ce qui vient d'arriver à un de nos amis Didier, écrivain. Il était allé au Mexique avec le père Brune, que je connais également et qui s'intéresse beaucoup au paranormal. Tous les deux avaient participé à une de ces séances et il en étaient ressortis très impressionnés, subjugués, pourrait-on dire. Il s'agit d'un phénomène à prétention paranormale qui mobilise un nombre relativement important de personnes, lesquelles "sont censées concentrer leurs énergies". Cela entre dans la catégorie des "manifestations ectoplasmiques". Il y a des effets sonores, tactiles et visuels. Dans le principe une ou plusieurs entités se manifestent. Les gens subissent des attouchements, entendent "des instruments de musique jouer tout seul" et, bouquet final, voient l'entité se matérialiser sous leurs yeux, faire le tour de l'assistance, caresser le visage et les membres des présents, puis leur jeter des fleurs, dans l'obscurité (prélevées dans un pot placé avant la séance, sur une table). Quand c'est fini l'entité agite une clochette pour signifier que la séance est terminée.

Situons d'abord le décor. La scène se passe à Paris dans des locaux qui évoquent un dispensaire ou une clinique privée. Un des organisateurs est monsieur D. (j'avais envisagé tout d'abord de mettre son nom mais je n'ai pas jugé cela utile, étant donnés les évènements dramatiques qui ont ponctué sa vie et fait de lui une victime d'une détestable mystification). Il est l'auteur d'un livre récemment publié. C'est lui qui donnera toutes les explications nécessaires à l'assistance en jouant le rôle de maître des cérémonies. Il y eut entre le 20 et le 28 septembre 2002 plusieurs séances de "chambre de lumière" d'environs cinq heures chacune, mobilisant une trentaine de personnes par fournée, ce qui portent le nombre des participants à ces cuarto de luz à plus d'une centaine. Notre ami écrivain, quant à lui, paya, nous dit-il, les frais de voyage correspondant à l'invitation d'un médium mexicain et de ses deux assistantes. Les séances furent gratuites. On disposa seulement à l'entrée une boite et des envelopes en suggérant aux participants d'y placer une obole destinée aux médiums. Personnellement j'ai laissé 50 euros avant de participer à l'expérience, selon le principe du poker "on paye pour voir".

La plupart des gens ne savaient qu'assez vaguement ce qui était censé se passer lors de la séance pour laquelle ils s'étaient inscrits. Il leur avait été demandé aux de venir habillés en blanc, de ne pas boire de vin et de ne pas prendre de tranquilisants avant de venir à cette séance. On leur demanda aussi de laisser leurs téléphones portables et leurs montres dans un vestiaire prévu à cet effet. On nous fit visiter la salle, aménagée pour la circonstance de manière à empêcher toute lumière de venir de l'extérieur. Nous fûmes incités "à tout inspecter et à tout vérifier". Les organisateurs avaient tendu devant toutes les fenêtres d'épaisses tentures noires fixées avec du ruban adhésif. La moquette du sol avait été recouverte d'un linoléum destiné, nous expliqua monsieur D. à la protéger des aspersions d'eau (mais on verra plus loin que cette mesure avait un autre effet). Le long des murs avaient été alignées des dizaines de chaises, l'ensemble affectant la forme d'une fer à cheval (voir croquis de la disposition des lieux.

Au centre, une petite table avec des accessoires : des jouets d'enfant, un tambour, un harmonica, un grand vase contenant des roses rouges, des pots contenant de l'eau et, détail important : une brassée de glaïeuls. A l'autre bout de la pièce, le siège où le médium mexicain devait prendre place, qu'on nous incita à inspecter avec le plus grand soin. Sur le dossier on avait posé une couverture en précisant que le médium, après le travail qu'il allait accomplir (et où il était censé perdre trois à quatre kilos à chaque séance) sortait de sa transe assez affaibli et que cette couverture était là pour l'aider à recouvrer les calories perdues, tandis qu'une boutelle de jus de fruit, posée à proximité, devait lui permettre de se réhydrater. Les participants devaient se tenir par la main en évitant de croiser les jambes et ne pas se lâcher "sous peine de rompre la chaîne énergétique", phénomène qui, s'il se produisait, serait alors très douloureusement ressenti à la fois par les médiums inclus dans celle-ci et par celui qui était assis dans son fauteuil.

- Une rupture de chaine, ajouta monsieur D. , croyez-moi, "ça fait mal".....

Plusieurs médiums, à commencer par deux mexicaines placées en bout de chaîne, tenant lieu aux dires de monsieur D. de "piliers", étaient là pour aider l'assistance à mieux "focaliser ses énergies". Il était demandé à chacun de laisser au vestiaire son scepticisme en essayant de son mieux de participer aux opérations (ce que nous fîmes consciencieusement. Mais la mise en veilleuse du scepticisme n'implique pas celui du sens de l'observation).

Didier, l'écrivain qui avait sponsorisé toute l'opération, nous expliqua quelles avaient été les méthodes envisagées pour déjouer toute supercherie. Il aurait été inutile, nous dit-il, d'enchaîner le médium car, si celui-ci avait été un illusioniste d'un bon niveau il lui aurait alors facile de de délivrer de ces chaînes et de les remettre en fin d'opération sans que quiconque puis s'en apercevoir.

- D'ailleurs, ajouta-t-il, nous n'en sommes plus là.

Il avait été visiblement très impressionné, a-t-il ajouté par le fait que les scènes dont il avait été témoin lors des séances précédentes, parfaitement visibles par des yeux humains n'avaient pu être fixées sur des pellicules à haute sensibilité. Nous verrons plus loin pourquoi.

Lors des premières séances un ingénieur présent suggéra que soient prises des photographies avec une pellicule infrarouge (du commerce), mais personne ne donna suite, par simple négligence. Comme on le verra plus tard, si un observateur avait pu filmer la scène avec une caméra équipée d'un accentuateur de lumière la supercherie aurait éclaté au grand jour. Mais, dans ces conditions, confrontée à tel afflux de scepticime l'entité aurait peut être refusé de se manifester. Personnellement j'aurais recommandé des mesures discrètes permettant de mettre en évidence le fait que le médium quitte son siège. Mais, pour ce faire, il aurait été nécessaire d'équiper la salle avec un système à balayage infra-rouge, invisible, provoquant l'allumage des lumières en cas d'interruption du faisceau. Dans la mesure où la salle avait été équipée par les soins de monsieur D. ,"mystique engagé" (voir sa réaction, plus loin) je pense qu'une telle mesure aurait difficile à mettre en oeuvre. Dernière solution : apporter soi-même, discrètement, ses propres lunettes à accentuation de lumière de manière à être à même, lorsqu'on décèle la fraude, d'allumer un phare assez puissant en réclamant le rétablissement de la lumière et en prenant le fraudeur en flagrant délit.

Le thème est le suivant. Vers 1000 après JC aurait vécu un astrologue nommé "Amoro".

L'astrologue "Amoro" (vers 1000 après JC)

C'est ce personnage qu'un médium mexicain, plombier de son état, aurait pu matérialiser grâce à ses dons paranormaux. C'est ce dernier, quittant pour la première fois sa terre natale, qui avait été invité grâce à la générosité de Didier à nous faire la démonstration de ses talents lors de ces sessions à Paris.

Le médium mexicain

Le phénomène aurait, en quelques décennies, pris une telle ampleur que notre médium aurait finalement du abandonner la plomberie pour se consacrer désormais à l'animation de ces cuarto de la luz, de ces "chambres de lumière". Je passe sur une liste impressionnante de prodiges allégués, liées à ces séances, guérisons miraculeuses, etc. Le portait d'Amoro, un barbu habillé comme dans l'ancienne Palestine était affiché sur un mur. Le phénomène ne pouvait se produire que dans l'obscurité complète. Comme le précisait monsieur D. :

- Si la moindre lumière se manifestait pendant la transe du médium, ceci le tuerait immédiatement.

Nous entrâmes dans la salle par groupes de trois en nous asseyant aux places qui nous avaient été assignées à l'avance par monsieur D. , notre "maître de cérémonie". Personnellement je fus assis juste à côté d'une des deux médiums mexicaines à qui je donnais la main pendant toute la séance, sauf lors de la dernière vingtaine de minutes. On verra plus loin pourquoi.

Rituel de purification à l'entrée, consistant à se laver la main et les laisser sècher sans les essuyer. Puis chacun dut tremper ses mains dans un mélange d'eau et d'huiles ou d'essence et boire rituellement trois gorgée d'eau.

Dans un premier temps, ce qui dura une bonne vingtaine de minutes le médium étant assis sur son fauteuil ses deux assistantes multiplièrent autour de lui des sortes de "passes magnétiques", en silence. L'homme, un cinquantaine d'années, courte barbe noire, poussait de temps en temps un profond soupir en conservant les yeux fermés. Puis les assistantes firent signe que le médium avait commencé sa transe. Tous les participants ayant dès le départ les mains jointes, la salle fut alors plongée dans l'obscurité la plus complète. Les commentaires furent délivrés au fur et à mesure de la séance par monsieur D. :

- On nous signale qu'une porte psychique vient d'être ouverte. Je ne sais pas si les gens la voient, au centre de la pièce.

Certain médiums approuvèrent mais les non-médiums ne donnèrent pas l'impression d'avoir aperçu grand chose. L'un d'eux finit par déclarer :

- Je vois deux esprits en approche.

Etant donnée la forme rectangulaire de la pièce cela ressemblait à un message émis par la tour de contrôle d'un porte-avion avant appontage. Chacun écarquilla les yeux en espérant apercevoir des esprits. Selon la chronologie annoncée, des esprits d'enfants devaient d'abord se manifester. Nous étions prévenus que nous pourrions alors subir des attouchements, en général avec les tiges de fleurs (en l'occurence des glaïeuls). Ce fut effectivement le cas. Nous fûmes tous à un moment où à un autre frôlés par des objets ressemblant à ces plantes. Il y eut des aspersion d'eau. Didier, l'écrivain qui avait sponsorisé toute l'opération marchait visiblement à fond dans cette histoire en prenant également fréquemment la parole.

- Concentrez vos pensées positives, essayez d'entrer en contact télépathique avec les esprits présents et de leur envoyer des pensées d'amour.

Nous concentrâmes de notre mieux. Puis les médium mexicaines entonèrent des chants en espagnols, que l'assistance reprit en les chantant quand les gens connaissaient les paroles, ou en général en fredonnant. Cela donna à l'assistance une ambiance de feu de camp de boy-scouts, moins le feu, évidemment. Il y eut alors pendant trois quarts d'heure des manifestations sonores, imputée, selon monsieur D. , à l'esprit d'un jeune homme nommé "Botito", qui serait mort à dix huit ans pendant la révolution mexicaine. Celui-ci nous gratifia d'abord d'un concert d'harmonica assez sommaire au plan mélodique puis usa de son tambour d'une manière beaucoup plus persuasive. Monsieur D. et Didier "conversèrent" pendant un long moment avec l'esprit du jeune homme, celui-ci répondant soit en usant de son harmonica, soit de son tambour. Le point marqué " A " indique l'endroit où se tenait "Botito" lorsqu'il fait son concert d'harmonica et de tambour.

Deux bonnes heures avaient du déjà s'écouler, entrecoupées de chants variés entonnés soit par les médiums, soit par l'assistance. Monsieur D. annonça alors que" la quantité d'énergie accumulée par l'assistance" avait atteint un niveau tel que "des "matérialisations allaient commencer à se manifester".

Un peu de "théorie" au passage. Les apparitions d'ectoplasmes ne datent pas d'hier. Le thème est le suivant. Il faut d'abord un ou une médium ou plusieurs, ou prétendus tels. Puis, en général autour d'une table des gens s'assemblent en se donnant les mains "pour former une chaîne énergétique". Cela évite au passage qu'ils aillent mettre les mains ailleurs que dans celles de leurs voisins. Evidemment une grande concentration est requise, plus un vide mental, etc. La moindre bouffée de scepticisme est censée pouvoir faire échouer l'opération. Historiquement pas mal de médiums furent pris en défaut, leur supercherie ayant été dévoilée. L'une d'elle consiste par exemple à quitter discrètement la chaîne fermée en se débrouillant pour joindre les mains de ses deux voisins. Libre de ses mouvement, le ou la médium peut alors exercer son art, en gonflant pas exemple des ballons recouverts d'un produit phosphorescent (ce qui peut avoir donné naissance à l'idée selon laquelle les ectoplasmes sortaient de ma bouche des médiums) ou en laissant l'empreinte de ses mains, recouvertes de gants de caoutchouc, voir de son visage, dans un bac de plâtre. Ainsi put-on disposer de moulage "d'esprit matérialisés", objets qui ornèrent les salles de réunion d'instituts métapsychiques. Voilà pour les supercheries. Pour la "théorie", le médium, puisant dans sa propre énergie et dans celle des personnes présentes est censé permettre à des "entités" ou des personnes décédées de se matérialiser avec plus ou moins de densité. Un médium peut aussi plus simplement préter sa voix à un "esprit", qui peut alors s'exprimer.

Depuis quelques années se développent des expériences de "transcommunication". Des gens laissent alors un magnétophone tourner avec une cassette vierge et un micro. Dans la pièce un générateur de bruit blanc (quelque chose qui ressemble à un souffle et qui "fournit l'énergie". Sans cette source, rien ne fonctionne). Les expérimentateurs prétendent alors que, de temps à autre, des esprits parviennent à convertir les fréquences de ce bruit blanc, qui fournirait l'énergie, pour en faire des messages audibles. Certains ont donné à ce phénomène le nom de "psychophonie". Le père Brune (prètrise catholique) s'est beaucoup intéressé à ce genre de phénomène auquel il a consacré un de ses ouvrages. A sa demande je me suis rendu il y a deux ans à Toulouse pour rencontrer un spécialiste en transcommunication qui utilisait cette technique pour recevoir des messages de sa mère décédée. Une expérimentation de plusieurs heures dans une chambre d'hôtel ne donna pas de résultat convainquant.

Dans la "psychophonie" des "esprits" ou "entités" sont censés agir sur la phase des trains d'onde composant un bruit blanc pour les convertir pendant de courtes séquences en messages intelligibles. Dans cette optique ces entités transmettraient de l'information en mettant en jeu des quantités infimes d'énergie.

Plus simplement et plus classiquement ce peut être aussi le médium qui prête sa voix à "l'entité", alors un médium-homme peut parler avec une voix de femme ou vice-versa. Si le phénomène est réel, il n'y aurait pas non plus de transfert d'énergie, mais une action sur "le mental du médium". Face à des tels phénomènes les notions d'authenticité et d'inauthenticité perdent alors leur sens. La validation ne peut être fournie que par le contenu même du message, par l'information qu'il est censé délivrer. Des choses pertinentes sont-elles proférées ? Des messages prémonitoires sont-ils apportés, ayant fait l'objet d'une validation a posteriori ? Des faits connus par les seules personnes présentes sont-ils évoqués (ceci valant en particulier pour la transmission, par médium interposé de messages censés émaner de personnes décédées). Tout ceci est évidemment à prendre avec des pincettes pour de multiples raisons, ne serait-ce qu'à cause de la distorsion du comportement des personnes présentes lié à un état émotionnel perturbé par une charge affective très compréhensible.

Dans le cas des psychophonies ou transcommunications avec enregistrements, le contenu des messages, si on peut construire un protocole qui exclue tout trucage reste extrêmement pauvre. On ne peut pas dire que le mot "maman", même émergeant avec netteté, ait un contenu informationnel riche. L'ectoplasme représente l'extension du phénomène, ou prétendu tel, en s'adressant cette fois non à l'audition, mais aux sens de la vision et du toucher. L'idée que des "matérialisations" puissent être opérées nous fait passer à un cran au dessus sur le plan de la physique. Autant il faut très peu d'énergie pour extraire un son audible d'un bruit blanc, autant le fait de créer des particules solides, dotées apparemment d'une masse, pour que les témoins puissent ressentir leur contact ou que ces émanations puissent laisser une empreinte dans du plâtre en prenant le dessus sur la force d'Archimède. Sans le savoir, vous avez dans votre vie maintes fois agi sur du bruit blanc pour en faire un son audible avec ... une simple flûte. L'anche émet des ondes dans un spectre large. En positionnant en aval une "cavité résonante" vous facilitez l'émergence de telle ou telle fréquence. Ce ne sont pas vos doigts qui créent le son, mais votre souffle.

Le thème des ectoplasmes, faisant suite à toutes les manifestations fantômatiques (qui celles-là ne datent pas d'hier) a pas mal intéressé les gens au dix-neuvième siècle lorsque différentes découvertes ont suggéré à certains que la vie puisse être comprise, de même que son corollaire : la mort. Lorsque Galvani a pu provoquer des mouvements dans des cuisses de grenouille avec des décharges électriques certains ont identifié vie avec électricité. D'où l'émergence de certaines essais particulièrement spectaculaires qui donnèrent entre autre naissance au thème de la créature de Frankenstein, "redonnant vie à un cadavre en le soumettant à une décharge électrique". Mais je crois que j'en ai assez dit sur la généralité du sujet. Revenons à cette expérience du 28 septembre 2002, à Paris. Les premières lumières apparurent également au voisinage de l'emplacement noté " A " .

Monsieur D. avait indiqué que tous devraient s'adresser à l'entité qui allait se matérialiser sous nos yeux (le nommé "Amoro") en l'appelant "maestro", le maître. Cela faisait deux bonnes heures que nous étions plongés dans l'obscurité totale lorsque nous pûmes apercevoir quelques points lumineux, apparemment liés entre eux, qui se déplaçaient. Puis le nombre de ces points s'accrut et tous purent voir apparaître deux mains dont les paumes étaient comme fluorescentes.

"Matérialisation" de la main de "l'entité".

Le manège qui suivit dura alors une bonne heure. Le "maestro", auquel s'adressèrent fréquemment monsieur D. , faisant office de "meneur de jeu" et Didier, l'écrivain, fit ensuite le tour de l'assistance. Au passage les présents (dont nous rappelons qu'ils se tenaient tous par la main) se trouvèrent plusieurs fois (moi y compris) aspergés d'eau ou frappés sans violence par des tiges de fleurs. Presque tous les présents eurent droit à des jets de pétales de roses. Empressons nous de préciser que la salle n'était nullement vide quand nous nous y installâmes mais que s'y trouvaient en abondance tous les accessoires précités : les fleurs, les pétales de rose, l'eau, etc.

L'entité s'approcha alors de chacun d'entre nous en il y eut des contacts physiques. Ces mains lumineuses me caressèrent le visage et les épaules. Une demi-douzaine de ces particules lumineuses restèrent collées à ma chemise où elles continuèrent à émettre de la lumière pendant plusieurs minutes. Je pus nettement observer qu'il s'agissait de mains gantés d'un tissu à mailles très visible (que je comparerais à un tulle léger, ce que confirma le contact avec la peau de mes joues). Sur ces mains, des points lumineux comparable au plancton qui, l'été, dans les régions méditerranéennes se colle au vêtement des plongeurs et, devenant lumineux, signale leur présence. Beaucoup de présents remarquèrent la gestuelle de la "créature". Ses deux mains disparaissaient dans une poche située à la ceinture, que certains disent avoir nettement distinguée. Puis, ce dont je peux alors témoigner, la créature frottait ses deux paumes l'une contre l'autre, ce qui avait pour effet d'accentuer les effets lumineux. A un moment l'émission de lumière fut maximale. Je distinguai alors un personnage se tenant de dos, face à l'assistance, de l'autre côté de la pièce. Il avait alors frotté ses deux mains l'une contre l'autre de telle façon que l'émission de lumière s'effectue non plus depuis ses paumes mais également depuis le dos de ses mains, ce qui eut pour effet pendant quelques secondes d'accroître l'émission de lumière. Sa silouhette apparut alors en contre jour, la lumière émise par ses paumes étant réfléchie par les vêtements blancs portés par tous les participants qui, dans le dessin ci-après, lui font face. Je pus alors distinguer très nettement un vêtement : une sorte de chasuble avec grandes manches et capuche. La robe, relativement courte, laissait apparaître ... deux jambes de pantalon (costume assez singulier pour un personnage censé émerger du dixème siècle) . Beaucoup purent également voir, parfois avec netteté, les chaussures de facture très modernes, de couleur blanche, portées par l'entité et, disons-le, très semblables à celles du médium.

"L'entité", vue de dos, en pleine action, face au public.
Remarquez les jambes de pantalon (...).

Didier, l'homme de lettres, incita les gens assemblés à formuler des souhaits et à tenter d'entrer en contact télépathique avec le maestro. Ma voisine, quand le maestro lui caressa le visage, le bras et l'intérieur des cuisses fut émue aux larmes et déclara "avoir ressenti des choses tout à fait extraordinaires". Un homme, qui s'était plaint d'une douleur aux vertèbres, fut soigné et guéri séance tenante et en témoigna à voix haute :

- Il s'est approché. Il a touché ma vertèbre et je n'ai plus ressenti de douleur.

Pendant tout ce temps les médiums "piliers" entonnaient des chansons en espagnols, qui durent reprises par l'assistance. Mais monsieur D. et Didier, l'écrivain ayant sponsorisé l'opération, nous déclarèrent à voix haute que le maestro appréciait également les chansons françaises. Des gens incitèrent alors l'assistance chanter la mer de Charles Trenet et diverses chansons du même genre. Par l'intermédiaire de médiums, le message étant finalement traduit par monsieur D. , l'entité Amoro-maestro nous fit savoir qu'elle apprécierait de recevoir une cassette contenant des chansons françaises. Comment, demanda quelqu'un. Réponse de monsieur D. :

- Il suffira de l'envoyer aux médiums, au Mexique, ils feront suivre.

Monsieur D. signala que l'entité Amoro-maestro appréciait particulièrement le chant d'anniversaire, que l'assistance entonna alors :

     Joyeux anniversaire
     Joyeux anniversaire
     Joyeux anniversaire, maestro
     Joyeux anniversaire....

Le maestro, visiblement très content, battait la mesure avec ses mains lumineuses. On incita ensuite les personnes qui auraient éventuellement souffert d'être ainsi enfermées depuis tant de temps dans cette pièce de "demander de l'air". Certaines perçurent alors un courant d'air bienfaisant. On nous annonça finalement que la séance allait se terminer. Une clochette avait été placée sur une petite table, à côté du fauteuil du médium, qui devait être actionnée par l'entité pour signaler son départ. Mais celle-ci, visiblement, rata la clochette qui tomba bruyamment à terre. Celle-ci fut finalement ramassée et agitée longuement. Le maître de céans, monsieur D. , annonça que le maestro était reparti mais que pour que le médium puisse retrouver son état normal il faudrait un petit moment (vingt bonnes minutes supplémentaires). A ce moment les "médium-piliers" dont la femme qui se tenait à ma gauche se détachèrent de la "chaîne humaine" pour aller aider "les esprits à s'en aller". Une demi-douzaine de particules lumineuses brillaient encore faiblement sur le sol, telles des lucioles. Ces femmes, en s'aidant d'une lampe sourde munie d'un cache rouge s'activèrent soit à les ramasser (on comprend alors la fonction du linoléum recouvrant la moquette de la salle), soit à les éteindre en les aspergeant d'eau. Monsieur D. commenta :

- Tant que ces particules subsistent elles empêchent les esprits de s'en aller en le retenant prisonniers.

La dernière particule ayant été éteinte ou récupérée la lumière fut faite. Nous pûmes alors voir le médium affalé dans son fauteuil, l'air absent, "réintégrant progressivement son corps". Les réactions de l'assistance furents diverses et variées. Certains sortirent, dans une sorte d'état second, persuadés d'avoir assisté à quelque chose de tout à fait extraordinaire, voire de s'être sentis transformès psychiquement ou physiquement (ou les deux à la fois). Didier, l'écrivain, ajouta quelques commentaires.

- Lors des séances précédentes, des photos ont été prises, mais elles ne donnèrent rien. L'image de l'entité ne s'inscrivit pas sur la pellicule. Le médium nous a dit que conserver cette partie du négatif en disant que le maestro pourrait (à travers un phénomène que l'on pourrait qualifier alors de "psychohotographique") reconstituer ces images par la suite.

Les participants furent incités à ramasser toutes les fleurs et pétales abondemment distribués pendant la séance (mais prélevés sur la table disposée au centre de la pièce) car "ces objets pourraient alors révéler d'exceptionnelles vertus thérapeutiques". Il était en particulier conseillé d'enfermer les pétales de rose dans un petit sac rouge, cousu.

Certains participants préfèrèrent quitter les lieux, de fort mauvaise humeur, prétendant avoir été l'objet d'une face de mauvais goût. Je decidai personnellement de vivre l'expérience jusqu'au bout en me joignant à la vingtaine de personnes qui acceptèrent de se joindre à monsieur D. , à Didier (qui fut mon voisin de table) et aux médiums mexicains, lesquels, dans le restaurant chinois où nous prîmes place s'intallèrent sur une table indépendante. Mon voisin de droite était un ingénieur travaillant avec Jacques Benveniste, lequel avait participé à une séance précédente et avait crié à l'imposture en quittant les lieux. Je reproduis ici les paroles de l'ingénieur électronicien :

- Lorsque j'ai participé à la séance précédente il y eut un incident non prévu. Une femme manoeuvra un appareil photo numérique. La faible lumière émise par son écran de contrôle s'avéra suffisante pour que de nombreux participants puissent voir que l'entité était en fait le médium, dont ils ont immédiatement reconnu les chaussures de cuir blanc avec lacets. Celui-ci s'est empressé de tourner l'écran de l'appareil en direction opposée au fauteuil. Cela fait des années que nous tentons, Benveniste et moi, de mener à bien des expériences très délicates où nous nous heurtons à des problèmes de reproductibilité et où souvent nous ne maîtrisons pas tous les paramètres, faute de les connaître avec exactitude. Dans ce contexte, ce genre de clownerie nous est assez insupportable.

Une femme témoigna, qui avait été présente dans la même séance que moi.

- A un moment monsieur D. nous a annoncé que le maestro était en train de "matérialiser" une rose. Or j'ai parfaitement vu le personnage se baisser et la ramasser par terre devant moi, à ses pieds.

La situation devenait gènante. Je décidai de mettre les pieds dans le plat, en m'adressant à monsieur D. qui faisait le tour des tables.

- Je crois qu'il est temps de tirer les conclusions de cette affaire. Votre entité matérialisée n'est autre que le médium lui-même. Son truc est relativement simple. Il peut d'abord se mouvoir sans difficulté dans la pièce en uitilisant les tiges de glaïeuls comme une canne pour aveugle. D'où ces attouchements des personnes présentes. Cela lui évite de sa casser la figure en heurtant la table ou les pieds des gens. Il n'a eu aucune difficulté à saisir ces glaïeuls puisque ces tiges étaient en face de lui, à un mètre, disposées à dessein dans sa direction. Il n'avait qu'à tendre les mains pour les saisir. Passons pour les numéros d'harmonica et de tambour appréciables peut être par un mexicain analphabète. Les phénomènes lumineux ont une explication. Il existe nombre de champignons phosphorescents. J'en ai moi-même vus sur une souche d'arbre en décomposition, de nuit, en Bretagne, au printemps, quand j'avais une douzaine d'années. Beaucoup de coraux, dans les fonds marins, sont également émetteurs de lumière, bien que cette émission se fasse, cette fois, dans une gamme à laquelle l'oeil humain n'est pas sensible. Les champignons que j'avais vus en Bretagne émettaient une lumière verdâtre très forte. Depuis qu'on a su synthétiser la "luciférine" des lucioles cette "lumière froide" est sans mystère pour les chimistes. On vend même des colliers emplis de ces produits, depuis plus de vingt ans. Beaucoup disent avoir vu une sorte de "banane" que le médium portait à la ceinture. On voyait périodiquement ses mains disparaître dans cette sorte de sac. Il les frottait alors l'une contre l'autre et ce geste s'accompagnait d'une émission de lumière. Je pense que dans la banane se trouvaient des spores de champignons phosphorescents qui émettaient lorsqu'on les écrasait.

- Mais, comment expliquez-vous qu'aucune image ne se soit formée sur le pellicules photographiques ?

- Lorsque "le maestro a fait sont entrée" c'est à dire lorsque les phénomènes lumineux ont débuté tout l'assistance était plongée dans l'obscurité la plus complète depuis plus de deux heures. Tous les présents étaient donc passés en régime de subception, c'est à dire que leurs yeux étaient devenus sensibles à des luminosités extrêmement faibles. Les cellules de la rétine peuvent être déclenchés par un unique photon. Quand la rétine humaine n'est pas saturée par une lumière importante c'est un détecteur de lumière plus performant que la pellicules photographique la plus sensible que vous puissiez trouver sur le marché. Il n'est donc pas étonnant qu'avec ces faibles éclairements les yeux des humains aient pu percevoir ce que la pellicule a été incapable de fixer. Je vais vous donner une autre indication. Lors de la séance qui s'est tenue deux jours plus tôt une femme a voulu utiliser un appareil de photo numérique. A ce moment-là son écran de contrôle s'est comportée comme un véritable phare. Le personnage s'est alors empressé de tourner l'écran en direction opposée au fauteuil sinon l'assistance aurait pu constater qu'il était... vide. Il y a gros à parier que lors des prochaines séances les appareils de photo numériques, les caméscopes et en règle général tous les appareils dotés d'un écran de contrôle seront interdits. .

D. fut visiblement déstabilisé par mon propos.

- Comment expliquez-vous que ce médium mexicain vive dans une maison très modeste ?

- On peu vivre modestement et être un gentil illusionniste. Cette activité a fait de lui une personnalité dans le pays.

- Mais il est à demi-analphabète !

- J'ai entendu dire que ce phénomène de cuerta de luz datait de nombreuses années, au moins soixante ans. Il aura suffi qu'un parent de cet homme ou qu'une de ces connaissance "l'initie" en lui révèlant les propriétés de ces champignons. Pour cela il n'est nul besoin d'avoir fait de longues études ou de parler le latin et le grec. Il y a mille manière de produire de la lumière dans l'obscurité "de manière magique". Je pourrais vous en faire la démonstration avec un simple rouleau de véritable chatterton (çela ne marche pas avec du scotch toilé). Quand on décolle la bande une forte luminosité bleuâtre se manifeste. On appelle cela de la tribo-électricité. Si on peut créer de la lumière avec un rouleau de chatterton vous admettrez ausément qu'on puisse en faire autant avec des champignons. Par ailleurs, pourquoi affirmez-vous que la lumière pourrait tuer instantanément votre médium mexicain ?

- Je l'ai lu dans des livres. Eh puis, si vous n'y croyez pas, qu'êtes vous venu faire dans ces cuerta de luz ? Qui vous a demandé de venir ?

- Didier m'a demandé de venir, ainsi qu'il l'a fait avec d'autres scientifiques, comme Benveniste et son assistant ingénieur. J'étais moi-même venu avec deux de mes collaborateurs. Nous avons, comme vous nous l'aviez demandé "annihilé notre barrière de scepticisme" de telle façon que celle-ci ne puisse pas faire obstacle à la manifestation d'un éventuel phénomène dit paranormal. Nous avons observé toutes vos règles, vestimentaires et rituelles. Mais, mettre en veilleuse son scepticisme ne signifie pas que l'on soit tenu de faire de même pour son sens de l'observation. Ce que nous avons vu ne fut qu'un mystification grossière et inacceptable.

Les médiums, réalisant que la conversation tournait un peu au vinaîgre, préfèrèrent s'éclipser discrètement. D. , complètement déstabilisé, se mit à m'invectiver.

- Que croyez-vous savoir, vous autres, scientifiques ? Que savez vous du réel ? Qui me dit que vous êtes réellement assis en ce moment devant moi et que vous n'êtes pas une illusion ?

Pour répondre physiquement à la question je lui saisis fermement le poignet et le secouais. Il réagit de manière extrêmement vive, s'estimant agressé. Se saisissant d'un stylo et perdant totalement la tête il tenta de me frapper avec. Heureusement, la table nous séparait.

- Calmez-vous, cher monsieur. Votre réaction très vivre est en soi une preuve que je me tiens bien devant vous entant qu'entité matérielle tout à fait solide et concrète, sinon vous n'auriez pas réagi de la sorte.

J'annonçai à Didier que j'allai le lendemain même mettre sur mon site Internet un compte rendu de cette séance, telle que je l'avais perçue avec mes yeux de scientifique. Je savais qu'il allait donner le lendemain un longue interview lors d'une émission de radio. Il me déclara :

- Personnellement cela ne me gène pas qu'il y ait effectivement eu mystification. Ce qui compte c'est l'évènement humain, le courant qui est passé entre les gens et la façon dont ceci a pu éventuellement les modifier à la fois spirituellement en dans leurs corps.

J'espère avoir consigné ici l'essentiel de mes observations et des témoignages que j'ai pu recueillir des uns et des autres. J'admets très bien que des gens puissent réussir à agir sur leurs corps à travers des rituels et éventuellement à se guérir de différents maux. Nos connaissances médicales restent embyonnaires. Ca n'est que depuis peu que les médecins admettent que certaines affections, à commencer par les plus graves comme le cancer puissent avoir une forte composante psychosomatique. Or si les individus peuvent à ce point "de donner la mort", pourquoi n'auraient-ils pas le pouvoir de se guérir, de se "donner la santé"? Pour moi la porte reste ouverte à tous les possibles, y compris à des phénomènes que l'ont pourrait qualifier de "miraculeux".

Dans l'affaire qui nous intéresse la seule justification de tels happenings est fondée sur les miracles allégués. Mais les choses peuvent aller beaucoup plus loin. Des gens qui ont perdu des êtres chers peuvent se rendre chez des médiums en demandant à ce que ceux-ci les mettent en communication avec ces personnes décédées. Il serait non-scientifique d'affirmer que cela ne soit pas possible. Pour pouvoir l'affirmer il nous faudrait une compréhension parfaite de ce que nous appelons vie, mort, conscience, etc. Seuls des gens comme Charpak vivent avec de tranquilles assurances s'appliquant à tous les domaines possibles et dans un sens on ne peut que les envier. Ceci étant, les techniques évoquées plus haut peuvent se préter à des manipulations abominables. Les techniques modernes, bientôt accessibles au premier venu pourront permettre de "créer un contact télépathique", grâce à des micro-ondes pulsées en fréquences audibles" permettant de parler à des gens directement dans la tête des gens sans recourir à des ondes sonores.

Mais, plus simplement imaginez que des personnes aillent voir ce médium mexicain en lui demandant de faire apparaître un être cher. Au lieu de limiter le costume à une paire de gants liée à une capuche il lui suffira de demander à une de ses assistantes de revêtir un collant de tulle puis de consteller celui-ci de particules lumineuses en utilisant les fameux champignons phosphorescents logés par exemple dans un sac disposé sur le dos de la jeune femme. Ajoutez à cela l'émotion, plus la généreuse gratuité de l'opération, ayant valeur de preuve ("Ils ne font pas cela pour de l'argent") : bonjour les dégâts. A moins que l'on ne considère que le fait de créer chez quelqu'un la conviction d'une existence post-mortem, fut-ce à l'aide d'un artifice, puisse être considéré comme un service rendu, dans la mesure où cette certitude aurait un effet apaisant.

Ectoplasme créé à l'aide de champignons phosphorescents déposés par frottis sur un collant.

Ceci étant, il existe une autre façon de provoquer des retombées concrètes de telles manifestations : en faire des livres en tentant d'accréditer le phénomène auprès du public. J'espère que ni Didier ni le père Brune ne s'y hasarderont. Personnellement si je découvrais que certains de mes écrits auraient pu se trouver fondés sur une mystification, non seulement je cesserais aussitôt de me référer à une telle source mais j'en rendrais compte immédiatement auprès de mes lecteurs par simple honnêteté intellectuelle. J'ai toujours été prêt à débattre de ces aspects devant toute assemblée compétente prête à m'accueillir, y compris en public, c'est à dire à sauter à pieds joints dans toutes les fosses aux lions, mais ce sont plutôt les adversaires qui ont fait défaut depuis maintenant un quart de siècle.

Il est certain que lorsqu'on s'aventure en dehors des sentiers battus on prend des risques, y compris celui d'être pendant un certain temps abusé par une situation. Je pense que ça a été le cas pour Didier et pour le père Brune et je ne saurais leur en tenir grief. N'importe qui peut se faire avoir à tout moment. Il y a des supercheries ou des artefacts tout à fait redoutables.

Il reste que ces médiums mexicains nous ont vraiment pris pour des cons et je n'apprécie pas, en considérant Didier, les père Brune et monsieur D. comme des victimes. Je pense que ce mexicain replet et barbu gagnerait à .. redevenir plombier et arrêter de faire le clown avec son costume et ses champignons phosphorescents. Comme il est intelligent il ne roule pas carosse. Comme disait monsieur D. , que cela semblait convaincre "il n'y a pas de carreaux à ses fenêtres". Mais il doit trouver à ces activités d'autres avantages. Le fait d'être l'objet d'un culte et éventuellement, comme "Raël" la possibilité de sauter ses groupies. Vers la fin de la séance il est passé à côté de la mexicaine médium qui était à côté de moi. Elle a soudain éclaté de rire. Je lui ai demandé pourquoi, mais elle a refusé de me répondre. Si ça se trouve ces gens gens, quand leurs victimes, ce pauvre monsieur D. en tête (lequel a perdu sa fille il y a des années), ont le dos tourné, doivent être pliées en deux de rire. Je suis navré pour Brune et pour Didier et encore plus pour D. , vivant au Mexique, pour qui cette prise de conscience risque de virer au drame.

Si quelqu'un peut me traduire ce dossier en espagnol, même de qualité moyenne, je pense qu'il ferait oeuvre utile. Me contacter à. mon e-mail. Nous trouverons alors un site qui soit fréquenté par des mexicains pour installer ces informations qui pourront en éclairer plus d'un (c'est le mot exact). Dès que l'occasion s'en présentera tout sera mis en oeuvre pour que ces escrocs ferment boutique. Car c'est le mot qui convient. Ces gens ne sont que de vulgaires escrocs, qui ont seulement l'intelligence d'y aller doucement, en jouant sur le registre "nous ne faisons pas cela pour de l'argent".

Mais en France, nous avons un précédent : Tartuffe.


3 octobre 2002 : Je reproduis ci-après le contenu d'un mail adressé par une des personnes ayant participé à la même séance quie moi. Les noms ont été enlevés.

    Cher Monsieur Petit,

    Nous avons assisté à cette séance et la lecture de votre compte rendu nous paraît tout à fait plausible à une ou deux exceptions près :
1- Nous croyons que les médiums ont été un tant soit peu "manipulés" par monsieur D. Un voyage payé, à Paris cela ne se refuse pas...
2- Mon épouse étant elle-même médium, elle a perçu des choses comme par exemple cette porte bleue et un air de musique qu'elle avait demandé par télépathie
et qui a été interprété.
3- Didier qui par ailleurs est un ami est aussi manipulé par les D., Je crois que les mises en scènes et certains évènements survenus au Mexique l'ont "convaincu" de la véracité de ces prestations. Il est néanmoins de toute bonne foi.
4- Le père François Brune que j'ai eu au téléphone, doute fortement de cette expérience, ainsi d'ailleurs que J.M.G et le Professeur D. qui a assisté à une séance précédente, professeur émérite de psychiatrie aux Universités de Mons Hainaut et à l'Université Libre de Bruxelles, spécialisé depuis plus de trente cinq ans dans les recherches sur le paranormal.
    Je crois que cela est une leçon à retenir pour tous les expérimentateurs dont nous faisons partie. Il y a de bonnes choses, de moins bonnes, et le cirque !!!
Concernant la traduction espagnole, je crois pouvoir trouver quelqu'un. Je me renseigne et ne manquerai pas de vous tenir au courant.
    Enfin, si vous êtes intéressé par la transcommunication instrumentale, je vous invite à visiter mon modeste site et nous laisser vos opinions
si possible les plus objectives. http://www.beleternet.com

    Nous espérons en tout cas que cette expérience sera pour vous comme pour tous les participants, un acquis, car il est vrai que dans ce domaine ( le paranormal ) la prudence est toujours de rigueur et des gens honnêtes peuvent se trouver discrédités par d'autres qui le sont moins.
Au plaisir de vous lire ou de vous revoir,
Salutations cordiales.


J'ai reproduis ce mail, en conservant l'anonymat de son expéditeur (à moins que celui-ci ne m'autorise à préciser son nom) primo parce qu'il s'agissait d'un témoignage supplémentaire (et j'invite toutes les personnes ayant assisté à ces séances à se manifester en leur assurant, si elle le souhaitent, que leur anonymat sera préservé). Par ailleurs ce message renvoie à un site sur lequel on peut télécharger des éléments sonores correspondant à ces expériences de "transcommunication" évoquées dans le texte. En envoyant les lecteurs vers ce site cela ne signifie nullement que je cautionne l'authenticité de ces documents. Je suis sans opinion sur ce que je n'ai pas vu de mes propres yeux ou expérimenté par moi-même. Je doute personnnellement que le médium mexicain ait été manipulé par monsieur D. Logiquement, ça serait plutôt l'inverse. J'ai enlevé du mail un passage où l'auteur se référait à la discussion un peu vivre que nous avons eue, monsieur D et moi, au restaurant, à l'issue de cette séance. En effet je considère qu'un homme qui a perdu un enfant (comme ce fut aussi le cas pour moi) a droit à la compassion et à la compréhension d'autrui. Quand on a vécu une expérience aussi atroce est-ce aisé d'échapper à toute manipulation ?


Voici un autre mail que j'ai reçu le 4 octobre 2002.

    Cher monsieur.

   Je suis président de l'Institut Français de Recherche et d'expérimentation Spirite. Nous souhaitons quand à nous, dénoncer aussi la supercherie a laquelle vous avez assisté, ayant pour notre part participé à la séance ou l'appareil fut allumé permettant ainsi de mettre à la vue de tous ceux qui observaient le médium debout.    Si vous êtes d'accord, je transmet votre texte au président de l'Union Spirite Française et Francophone afin qu'il le traduise en espagnol et qu'il le fasse parvenir aux membre du Conseil Spirite International afin qu à travers le monde leurs pratiques puissent être dénoncées.
   

                  Cordialement
                   ............

     J'ai transmis aussitôt mon accord. Voici donc un témoignage supplémentaire qui semble conforter l'idée que les mexicains évoqués plus haut se sont livrés à une lamentable mystification. En tant que scientifique je suis sans idée a priori quant à la réalité des phénomènes dits spirites.

Mais, en attendant d'en savoir plus sur ce phénomène allégué il semble au moins nécessaire de dénoncer des pantalonnades aussi grotesques que celle dont nous avons été témoins. Si effectivement mon texte peut être traduit et soumis à un public mexicain cela pourra peut être stopper les activités de ce groupe d'escrocs dans son propre pays. Je ne suis pas d'accord sur le fait que "de la théâtralité puisse être tolérée dans la mesure où cela créerait un climat mystique à retombées positives" fut-ce au Mexique. Je serais curieux de savoir pourquoi la médium mexicaine qui était à ma gauche a soudain éclaté de rire lorsque "l'entité" est passée à côte d'elle.


Signalé par Philippe Huleux sur le site de l'

51, rue de l'Aqueduc
75010, Paris - FRANCE
Métro : Louis-Blanc, ou Stalingrad
Tél/fax.: +33 (0)1 46 07 23 85
imi-paris@Wanadoo.fr

Le rapport suivant :

Les séances 'spirites' du "cuarto de luz"

Au milieu de l'année 2002, l'IMI fut prévenu du prochain séjour en France de certains médiums de confession spirite originaires du Mexique. L'écrivain Didier Van Cauweleart et le Père François Brune avaient assisté à des séances organisées par ces médiums dans leur pays et témoignaient avoir constaté des phénomènes pouvant intéresser l'Institut. Quelques uns des membres de notre Comité Directeur furent cordialement invités, à titre privé, à rencontrer ces médiums pendant leur séjour à Paris, en septembre 2002, dans le but d'organiser quelques séances.

L'Institut Métapsychique International est le principal institut scientifique français à s'être penché sur les phénomènes dits "parapsychologiques" ou "métapsychiques". L'observation systématique, aussi méthodique que possible, de ces phénomènes fit l'objet de nombreuses publications, notamment dans la Revue Métapsychique, à partir des années 1920. L'IMI étudia entre autres, sous la direction du Dr. Geley puis du Dr. Osty jusque dans les années 1930, les capacités "paranormales" de certains médiums de confession spirite, célèbres à cette époque où le spiritisme était largement répandu dans les pays européens.

L'annonce que des médiums mexicains "à effets physiques" (nous entendons par là des effets potentiellement constatables et mesurables par les outils de la science) pouvaient être observés à Paris, de nos jours, était une nouvelle que l'Institut ne pouvait ignorer et qui a naturellement attisé la curiosité de ses membres. L'un des membres du Comité Directeur, la psychanalyste Djohar Si Ahmed, proposa aux organisateurs de ces séances (messieurs Van Cauweleart, Dray et Brune) d'accueillir les séances à titre gracieux dans les locaux de son institut parisien, l'ICLP (15 rue Bargue, 75015 Paris). Cette proposition fut émise librement et spontanément par Djohar Si Ahmed, à titre personnel, l'ICLP n'ayant aucunement participé ni à l'organisation ni à la tenue des 4 séances de "cuarto de luz" : il ne s'agissait que de prêter des locaux justement disponibles le week-end où se sont tenues les séances.


L'assemblée de la séance du 18 septembre se composait d'une trentaine de personnes, incluant des chercheurs, des médecins, des journalistes et un illusioniste. Tous curieux et apparemment dans des dispositions favorables au bon déroulement de la séance. Parmi les participants, Mario Varvoglis, président de l'IMI, et Francis Mobio, son secrétaire. Tous deux étaient venus à titre amical et par curiosité personnelle, il ne furent pas présentés au reste de l'assemblée comme représentants officiels de l'IMI.
(Deux autres membres de l'Institut, Djohar Si Ahmed et Paul-Louis Rabeyron, venus à titre personnel eux aussi, assistèrent à la séance du lundi 21 septembre).


Ce qui suit est une recension de la première séance rédigée d'après les récits de MM. Varvoglis et Mobio.


Après nous être entendus sur le protocole des médiums mexicains (tous vêtus de blanc, " purification " en passant au-dessus d'un brasero, etc.), nous prenons place dans la salle obscurcie par des tentures aux fenêtres. Assis en demi-cercle, les uns à coté des autres, en nous tenant les mains (si la chaîne était brisée, le médium "risquait de mourir" précisa M. Dray), nous tentâmes collectivement, à l'incitation de Messieurs Dray et Van Cauwelaert, de créer dans la joie, la musique et la bonne humeur une atmosphère ludique qu'on nous affirmait nécessaire à la manifestation des phénomènes (ce détail rejoint certaines traditions des séances spirites, où les esprits exigeaient la décontraction ou la distraction de l'assistance, afin de pouvoir se manifester pleinement).


Après un laps de temps difficile à estimer compte tenu des conditions imposées (obscurité totale et absence de repères temporels), des sons furent perçus par l'assemblée. Tout d'abord, ce furent des bruits d'enfants qui manipulaient, au niveau du sol, divers jouets qui avaient été posés au centre de la pièce (une pistolet laser à effets lumineux, un hochet, un ballon). Puis se manifesta une entité présentée par Monsieur Dray comme la réminiscence d'un jeune révolutionnaire mexicain qui serait le fiancé, dans l'autre monde, de sa défunte fille, Carine.


L'entité s'exprimait par le truchement d'un harmonica, créant de la sorte un échange musical avec le public qui participait grandement à l'atmosphère de jeu qui régnait à ce moment.


Puis nous assistâmes à la manifestation d'une autre entité, d'origine amérindienne d'après le commentaire de M. Dray, qui ponctuait ses interventions de puissants roulements de tambour, émis de différents points de la pièce.


Entra finalement en scène celui qui fut annoncé par M. Dray comme "l'esprit Amajur". Deux parties de son corps étaient clairement lumineuses, ses mains qui étaient visiblement gantées (on distinguait la maille des gants) et la boucle de la ceinture. La lumière émise, fluorescente et de couleur verte, s'accompagnait d'une forte odeur proche du phosphore ou peut-être du soufre. La substance brillante était visiblement visqueuse, peut-être liquide, en tout cas tellement terrestre qu'elle laissa de nombreuses taches ou gouttes, aussi bien sur le sol que sur les vêtements et la peau de plusieurs participants.


L'un des membres de l'assemblée prit alors une photographie (sans flash) de "l'esprit Amajur", ce qui permit à certains d'entre nous d'apercevoir les vêtements tout aussi terrestres de l'apparition (un pantalon faisant penser à un jean et des chaussures), émergeant d'une aube de tulle (sans doute de couleur blanche) qui recouvrait la silhouette. Pendant la prise de la photographie, une source lumineuse plus intense, extérieure à l'entité (peut-être un témoin lumineux émanant de l'appareil photo), permit à six personnes au moins de constater la disparition du medium du fauteuil qui lui était attribué. Notons que le médium, un certain Samuel, était le seul de toute l'assemblée à ne pas avoir à faire la "chaîne". Il était, une fois dans le noir, tout à fait libre de ses mouvements.


Ce dernier point - l'absence d'entraves du médium et sa chaise aperçue vide au milieu de la séance - nous semble particulièrement important puisqu'il suggère fortement que l'entité " Amajur " et le médium Samuel ne sont en réalité qu'une seule et même personne.


Ce constat, qui vint s'ajouter à un faisceau d'autres éléments suspects, a laissé plusieurs d'entre nous particulièrement sceptiques sur l'authenticité des phénomènes observés. Outre la totale liberté de mouvements du médium, l'obscurité était complète et aucun dispositif de surveillance (caméra thermique, faisceaux de rayons infra-rouge liés à un système de sécurité, ou plus simplement farine disposée sur le sol pour constater d'éventuelles traces de pas) ne fut mis en place lors des séances.


Certes, nous ne sommes pas censés ignorer le rôle du "rituel", de la "mise en scène" (qu'il ne faut pas confondre avec la simple fraude) destinée à favoriser la manifestation de certains phénomènes psi. Un complexe appareillage magico-religieux fait de symboles, rituels, chants, objets, se trouve mobilisé systématiquement dans les dispositifs magiques des cultures traditionnelles (chamanisme, tarentisme, etc.). Elles contribuent à la modification des états de conscience, et pourraient créer ainsi un état propice à la manifestation de phénomènes psychologiques ou physiques intéressant la métapsychique.


Quoi qu'il en soit, dans le cas qui nous intéresse ici, rien ne peut nous permettre d'affirmer que des phénomènes paranormaux ont réllement eu lieu. Au contraire, nous sommes enclin à penser que nous avons été spectateurs, tout au long de la séance, d'une série de sons, de lumières et de contacts physiques (l'esprit touchait parfois des personnes) dont la nature ne relève pas de la phénoménologie métapsychique et se rattache plus à du prosélytisme spirite.

Pour conclure, il ne nous est nullement possible d'accréditer l'authenticité de ce dont nous avons été témoins, lors de la séance du vendredi 18 septembre 2002 à Paris.

                                               Pour le Comité Directeur de l'Institut,
                                               Mario Varvoglis, Président, Francis Mobio, secrétaire et Grégory Gutierez, membre du Comité Directeur
                                               Le 12/10/02 à Paris


Un autre témoignage de Jacques Mandarola, Rédacteur en chef de la revue Clairvoyance.

   J'ai participé , comme vous, à la dernière séance des "médiums" mexicains. Je suis du même avis que vous sur l'ensemble de la séance. J'ajoute deux précisions supplémentaires :

- Par rapport aux trois séances précédentes, il semble que le médium ait changé de fournisseur de grains de phosphore, car ceux utilisés lors de notre séance étaient très (trop) lumineux, au point de voir son visage grimé et l'ensemble de son déguisement de gaze !

- Je me suis demandé comment le médium pouvait aussi facilement se déplacer dans la pièce, malgré l'obscurité totale. Je suis donc allé l'observer de très près à la fin de la séance : il avait les pupilles dilatées. Probablement au moyen d'un collyre du type de celui qu'utilisent les ophtalmos pour préparer à l'examen d'un fond de l'oeil. C'est la raison pour laquelle le médium, à la sortie de l'immeuble, était le seul à porter des lunettes de soleil en cette fin de journée.

JACQUES MANDORLA


Par contre Mayvonne et Yvon Dray, cités dans mon dossier (à travers le témoignage de L'IMI (Institut Métapsychique International) m'ont demandé d'inclure les commentaires suivants (mes propres commentaires en bleu) :

   Nous sommes évidemment tristes par cette analyse bien légère de la part d’un scientifique, dans la mesure où le texte contient des accusations, des insultes et des vulgarités graves et non fondées. J. P. Petit avait l’obligation d’étudier plus sérieusement le thème des matérialisations et la séance du cuarto de luz. En effet, son document est basé sur la simple observation, dont vous verrez combien elle est erronée et pleine de préjugés.

   Bien heureusement, il existe de nombreux comptes-rendus de séances plus précis, fiables et objectifs, en commençant par le livre de Gutierre Tibón « Ventana al mundo invisible » ed. Planeta 1994 ou par exemple, ceux du Professeur Jean Dierkens et de son épouse Christine (médium), concernant le 3ème cuarto de luz à Paris du 26 septembre 2002 (nous aimerions disposer de leurs témoignages ). Ces deux personnes ayant l’avantage d’avoir participé à des centaines de séances spirites depuis plus de 40 ans et avoir lu des ouvrages qui relataient des expériences avec ectoplasme et phénomènes matériels.

   Précisons que la TCI et l’écriture automatique nous ont apporté la sérénité depuis 6 ans suite au départ de notre fille chérie Karine (les époux Dray ont perdu leur fille), alors que nous connaissons les 3 médiums mis en cause dans le rapport depuis un an environ. Nous avons pu observer de près leur comportement pendant et en dehors des 35 cuartos de luz auxquels nous avons assisté. Leur environnement familial est sain, ils vivent très modestement des dons reçus lors des séances hebdomadaires et des consultations pour soins. Nous affirmons sans réserve qu’il s’agit de gens très honnêtes. Par ailleurs, nous sommes absolument convaincus de la réalité des matérialisations. Les différentes morphologies des êtres, les matérialisations multiples et les soins réalisés sont trois éléments irréfutables, lorsqu’ils sont pratiqués dans des conditions favorables, comme au Mexique (niveau vibratoire, discipline, harmonie entre les participants, etc.).

   Les 3 médiums ont accepté de laisser leur travail pendant 2 semaines pour présenter ces cuartos de luz à Paris, considérant cela comme une mission.

   Leur voyage et leur hébergement ont été financés par Didier van Cauwelaert. Leur alimentation par nous. Notre propre voyage et hébergement ont été à notre charge également.

   Les 3 médiums ont obtenu seulement 10% du montant que nous avions estimé pour eux afin de compenser le manque à gagner pendant leur absence et l’effort de 4 cuartos de luz en 9 jours. Pas un seul don lors des 2 premiers cuartos de luz, très peu dans les deux suivants. Nous nous sommes ralliés à ce système de dons, ayant au préalable proposé une participation aux frais, ce qui à notre avis aurait valorisé les événements.

   Les cuartos de luz ont eu une durée moyenne de 3 heures (et non de 5). Une information complète d’une heure environ a été donnée par Didier aux participants.

   Au sujet de la description du salon, même avec la lumière, J.P. Petit nous démontre déjà qu’il est un mauvais observateur. Les glaïeuls étaient dans un vase près du médium et non sur la table où il n’y avait pas non plus de coupelles d’eau (J.P. Petit dit que ce point est important). La chaîne n’est pas interrompue à la porte d’accès comme dans le dessin. Il n’y a pas de maître de cérémonie. Avec mon épouse, nous traduisions aux médiums d’entrée et de sortie ou aux invités les règles et commentaires de chacun, lorsque cela était nécessaire. Il nous a fallu à tous assumer la non application de ces règles dans certains cas. Notre rôle a été de vous mettre en garde sur ce plan.

   Une regrettable erreur (lumière de l’appareil photo numérique) et des comportements très négatifs ont amené le guide spirituel à protéger le médium (d'après ce qu'on m'a rapporté et selon l'interprétation qu'en aurait alors donné M. Dray le "guide spirituel" aurait vivement détourné l'écran de l'appareil de photo numérique pour éviter que cette lumière "ne tue le médium pendant sa transe", ou bien plus prosaïquement que les participants ne s'aperçoivent que son fauteuil était ... vide) , ce qui a déclenché une série de commentaires, que nous comprenons bien d’ailleurs, compte tenu du choc provoqué. Il nous semble cependant que les invités et scientifiques en particulier auraient pu garder leur sang froid et prendre un peu de recul sur les faits au lieu de « crier au scandale » pendant la séance, que certains voulaient abandonner, qu’après celle-ci.

     Le lendemain, un spécialiste incontesté de ces phénomènes nous donnait l’explication de ces faits (nous aimerions bien la connaître) qui se sont d’ailleurs déjà produits au Mexique dans le passé et que les mêmes mesures furent prises, aussi extraordinaire que cela puisse paraître. Nous l’avons communiquée immédiatement aux intéressés. C’est ce qui a permis de poursuivre l’expérience pour les 3 autres cuartos de luz.

    

Continuant la lecture de l’analyse de J.P. Petit, notons qu’il n’a pas perçu que le guide spirituel se nomme Amajur et non Amoro et que le jeune révolutionnaire mexicain est Botitas et non Botito. L’ IMI aurait pu comprendre aussi que lorsque nous demandions si Karine était la fiancée de Botitas, c’était une plaisanterie… et non un fait qui méritait d’être signalé de leur part. La caricature du guide Amajur (ressemblant bien sûr à Samuel…), nous laisse penser que son auteur a vu distinctement le visage du guide. Maria Luisa nous a annoncé à son retour au Mexique qu’elle venait d’avoir le privilège de voir le visage du guide Amajur pour la première fois depuis 20 ans qu’elle assiste chaque semaine aux cuartos de luz.

   Nous pourrions être étonnés que les témoignages des médiums présents dans la salle et qui décrivaient les êtres non matérialisés ne soient pas pris en compte dans le rapport de J.P. Petit.

   Botitas n’était pas seulement au point A mais se déplaçait en permanence. Quant aux vêtements trop courts et chaussures blanches que décrit l’auteur du document, il est étonnant que personne d’autre que lui n’ait observé ce fait qui nous parait tellement grotesque (ce fait a até observé par les personnes proches au moment de l'éclairage du à l'écran de l'appareil numérique. J'ai personnellement vu les chaussures et les jambes de pantalon tels qu'indiqué sur mon dessin, quand le personne était de dos). .

   Au sujet du fou rire (et non rire) de Maria Luisa qui préoccupe tellement J.P. Petit, c’est lui-même qui le provoquait en ayant peur de la fleur qui se déplaçait sur son épaule à chacun de ses mouvements… Maria Luisa nous l’a dit immédiatement. (non, elle a ri lorsque "l'entité" est passée près d'elle, je m'en souviens parfaitement)

   Pour les chansons de Paris, il s’agissait simplement d’envoyer une cassette à Maria Luisa pour que ces airs soient chantés dans les cuartos de luz au Mexique (rappelons que les assistants-médiums mexicains avaient dit lors de la séance qu'Amajur, le maestro, "était très friand de chansons françaises").

   Ce que vous n’a pas vu monsieur Petit lors du 4ème cuarto de luz, c’est qu’un invité a flanqué un grand coup de pied au guide. Celui-ci n’a pourtant pas crié et n’est pas tombé et Samuel n’a pas de marque. C’est ce même invité qui a confessé ce fait plus tard, rencontrant du physique, comme il le cherchait et non de l’humain comme il le pense. C’est pour cela que la séance a été interrompue. Finalement, c’est le groupe qui a été pénalisé car d’autres matérialisations significatives avaient été annoncées. Il faut savoir que le guide, en réunion préalable, nous indique les « inquiétudes » qu’il a quant au comportement des gens, sans nous en donner le détail. Comme vous le savez, nous avons transmis des recommandations de sa part avant chaque séance, sans pour autant avoir été écouté par tous.

   Pour le lino, c’est presque drôle… Il fallait y penser mais l’explication a été donnée par Didier : protéger la moquette et essayer d’avoir un sol le plus solide possible pour entendre les enfants jouer (je ne sais pas si c'est si drole que cela).

Concernant le dîner après le 4ème cuarto de luz, les médiums devaient se lever à 5 heures du matin et ne pas nous accompagner. Ne trouvant pas de taxi, ils se sont décidés à manger un plat rapidement. Un invité les a raccompagné et ils sont très vite rentrés à leur hôtel sous les applaudissements. Ils n’étaient donc pas là au moment de l’agression envers moi.

   Cette agression est plus simple que la description faite. A la fin du repas, j’ai été interpellé par J.P. Petit au sujet des médiums, je l’ai écouté jusqu’au moment où il a dit que c’étaient des fraudeurs et une supercherie. Je n’ai pas accepté ses propos. C’est vrai, j’ai dit qu’il pouvait être aussi une illusion et j’ai eu l’innocence de tendre mon bras comme il me l’a demandé. Avec violence et méchanceté, il m’a « arraché » le bras, me faisant pratiquement passer de l’autre côté de la table (il ne faut pas exagérer). J’ai dû me maîtriser car effectivement je venais de signer une dédicace et j’avais un stylo à la main (avec lequel M. Dray m'a menacé). J’ai été opéré à cœur ouvert et je ressens encore les effets de cette démonstration bien inutile (j'en suis désolé. Je ne le savais pas).

   L’ inconnue qui témoigna avoir vu le guide ramasser une rose se trompe. Le guide a matérialisé devant nous un glaïeul que Didier a récupéré.

   Non, le médium n’avait pas de « banane », il était en transe... Les êtres spirituels portent souvent un petit sac de cuir, bien à la vue… Ce qui prouve qu’ils n’ont rien à cacher.

   Il n’a jamais été défini un protocole de vérification avec les médiums. Comme nous l’avons dit, il s’agissait de présenter le phénomène de matérialisations.(ce "phénomène" est quand même loin d'être anodin, fichtre. Je rappelle ce que m'a lancé M. Dray "Si vous n'y croyez pas, qu'êtes-vous venu faire à un cuarto de luz ?").

   Les médiums pratiquent les cuartos de luz pour des raisons strictement spirituelles, cependant, nous sommes certains qu’ils ne s’opposeront pas à ce protocole si nous le définissons et réalisons dans le respect et la dignité (cela aurait été tout à fait possible. Nous ne sommes pas venus à ces séances cuirassés d'un scepticisme agressif. Je n'affirmerais pas, personnellement, que la "matérialisation" soit une chose a priori impossible. Je n'en sais rien, c'est tout. Mais nous sommes arrivés à la conviction, à l'aide d'un faisceau convergent de témoignages que ce qui a été produit à Paris par ces médiums n'était qu'une lamentable mystification). Depuis 60 ans que leur groupe existe, des dizaines de vérifications ont eu lieues. Ce n’est pas pour autant que le monde est convaincu de la survie mais personne n’a pu trouver la moindre supercherie non plus. C’est probablement pour cela que les médiums ne sont pas intéressés par la science.

   Nous savons qu’à court terme, nous pourrons effectuer ces vérifications, en petit comité, comme il se doit, dans des conditions plus favorables qu’à Paris et avec des interlocuteurs ayant la capacité et la motivation pour cela.

   Nous sommes surpris que les invités de l’IMI et de l’IFRES aient assistés aux cuartos de luz à titre personnel mais qu’ils manifestent leur désapprobation au titre de ces institutions.

   Les résultats que nous obtiendrons des vérifications seront la réponse qui leur sera donnée.(M. Dray lors de notre discussion au restaurant nous avait dit "et que faites vous du fait que l'entité ne soit pas visible sur les photos ?" Ce à quoi je lui ai répondu que des êtres humains, placés depuis deux heures dans l'obscurité la plus complète sont en "subception" et que les cellules de leur rétine deviennent alors beaucoup plus sensibles que les pellicules les plus sensibles accessibles dans le commerce).

Quant au témoignage anonyme de celui qui donne son site Internet en publicité, il est évident qu’il n’a rien compris ; cela confirme les informations reçues à son sujet à la suite de son témoignage. Il faut dire qu’avant et après le cuarto de luz, il se trouvait dans un état qui ne parle pas en sa faveur (quel état ?)

   En conclusion, les intentions de J.P. Petit n’échapperont à personne (j'étais venu à cette séance dépourvu de la moindre intention a priori. Le fait que la démonstration des médiums méxicains se soit avérée n'être qu'une lamentable mystification n'a pas pour moi valeur de quoi que ce soit. Je serais prêt à participer à tout moment à d'autre évènements dits "paranormaux". Mais mon intégrité de scientifique me contraignait à informer mes lecteurs de ce dont j'avais été témoins et de ce que j'avais entendu de la bouche d'autres témoins. J'ai entendu des gens dire que la mystification ne le gênaient pas, qu'ils n'étaient pas contre "une certaine théatralisation", dans la mesure où celle-ci "stimulait la ferveur mystique des présents". Mais il faut alors que le théâtre soit sans faille, sinon on obtient chez les non-crédules l'effet inverse).

   Nous auront également de la compassion pour lui et lui pardonnons car les événements dramatiques qui ponctuent sa vie, font de lui une victime aussi.

   Je peux très bien comprendre la position des époux Dray, ayant moi-même perdu un enfant il y a douze ans, un fils qui avait vingt trois ans et qui s'est laissé attirer par ces sirènes de l'extrême et le vertige du Grand Bleu, répercuté depuis douze ans de la manière la plus imbécile par les médias (voir le récent record de Loïc Leferme : 162 mètres en octobre 2002, accroché à une gueuse et remontant à l'aide d'un ballon, ainsi que la mort de la française Audrey Mestre, quelques jours avant, reconnue "recordwoman à titre posthume" par une fédération composée d'irresponsables). Je dirais que, en un certain sens, j'envie les époux Dray. Dans un deuil d'enfant l'absence de croyance laissé l'endeuillé avec une plaie béante, sans le moindre recours et le scepticisme des collègues scientifiques n'apporte guère de réponse aux problèmes de la naissance, de la vie et de la mort. Mais, comme disait mon ami Rémy Chauvin :

Le sceptique, c'est celui qui ne se doute de rien.

Cuarto de Luz : le témoignage de Didier Van Cawelart :

 

"J'AI ENVIE DE PERMETTRE DES REFLEXIONS, DES REVES, DES EXPERIENCES HORS DE NOS LIMITES HABITUELLES ET SURTOUT DE CASSER LES PEURS ET LES FRUSTRATIONS. SI TOUT CELA POUVAIT SERVIR A OUVRIR UNE BRECHE, J'AURAIS ATTEINT MON BUT"

 

Extrait d' interview donné par Didier Van Cauwelaert dans Le FIGARO Madame du samedi 28 décembre 2002, n° 18159, intitulé " En direct de l'au-delà"

A.L. - Ce que vous racontez dans votre livre dépasse déjà l'entendement. Vous avez vu des objets se dématérialiser dans l'atmosphère, des instruments de musique jouer tout seuls, surgir des ectoplasmes dont celui d'un sage Arabe du X° siècle !

D.v.C. - J'ai assisté à des séances conduites par un médium dont la tradition se perpétue au Mexique depuis 1939. On les appelle des "cuarto de luz" (chambres de lumière). Il sy passe effectivement des choses ahurissantes pour la raison commune. Mais toutes les sommités qui s'y sont succédées depuis depuis leur création è y compris les scientitfiques les plus sceptiques et leurs protocoles anti-fraudes - n'ont jamais réussi à cédeler le moindre trucage. Les parents de Karine m'y ont entraîné. Ils disaient avoir rencontré leur fille parmis les entités spirituelles qui prennent corps pendant les séances. En ce qui me concerne, je n'ai vu qu'une silhouette.

A.L. - Ca vous a plu au point de faire venir le médium à Paris, pour y organiser le même genre de déances !

D.v.C. - C'est tellement hallucinant et, en même temps, l'ambiance était si festive, légère, euphorique. Je n'imaginais pas qu'on pouvait communiquer avec les esprits dans ces conditions-là ! En tout cas, le père Brune m'a certifié que, de ce fait, il ne pouvait s'agir de l'ouvre du Malin ! J'ai eu envie de faire partager cette expériences avec des amis, des curieux, des experts, des scientifiques. Que des gens divers disent ce qu'ils en pensent.

A.L. - Et alors ?

D.v.C. - L'atmosphère était sensiblement la même. Les particioants snt sortis habités par une vraie gaité. Sauf quelques parapsychologues institutionnels qui sont, eux, sortis énervés parce qu'ils se sentaient attaqués dans leurs prérogatives. Ils m'ont reproché d'oser faire ce genre d'expérience sans procole scientifique, en amateur.

 

 

Autrement dit, de les discréditer ! Mais les milieux parapsychologiques officiels sont tellement tétanisés qu'ils n'osent plus rien tenter eux-mêmes !

A.L. - Et les rationnalites, justement, ils ont dit quoi ?

D.v.C. - J'ai reçu des lettres de remerciement très sympas qui disent par ailleurs : "On n'adhère pas. Ca peut s'expliquer par l'illusionnisme." C'est le "Sésame, ferme-toi". On remplace le paranormal par l'illusionnisme et il n'y a plus de problème. Le lieu choisi pour les séances était contrôlé par huissier, sans trucage possible. Pas de faux plafond, etc. Le médium a été fouillé avant chaque séance. Il est vrai qu'il ne sagissait pas d'une fouille à corps comme en prison, donc on ne peut exclure un matériel ultraminiaturisé, mais là on nage en plein délire. Le médium ne recevait pour sa prestation aucune contrepartie financière. Il n'a fait l'objet d'aucun battage médiatique. Il a dû supporter, pour venir à Paris, deux fois dix heures de voyage en avion, dont il a horreur. Mais, pas de doute, c'est de l'illusionnisme !

A.L. - Vous êtes sûr, vous, que ça n'en est pas ?

D.v.C. - Je ne suis sur de rien ! Et je pense que même si on pouvait conclure, dans un sens ou dans un autre, mon libre arbitre serait bien embêté ! Mais dans les deux cas, à moins de faire l'impasse sur deux tiers d'éléments troublants, on ne peut conclure . Je ne cherche pas à faire du prosélytisme pour l'au-delà ou Dieu sait quoi. J'ai envie de permettre des réflexions, des rêves, des expériences hors de nos limites habituelles. Et surtout de casser les peurs et les frustrations. Si tout cela pouvait ouvrir une brèche, j'aurais atteint mon but.

A.L. - Au fond, pour vous, c'est un jeu !

D.v.C - Non, c'est un cadeau. Je n'aime pas les gens qui vous vendent de l'au-delà, la divination, de façon péremptoire. Je déteste la sorcellerie, les prophéties, la prédestination tout ce qui prétend prendre le pouvoir, exercer une emprise. En revanche, quand le spectateur, l'auditeur, le lecteur repart avec un peu moins de limites, un peu plus d'air, alors là oui, je prends.

 

 

Il n'y a pas que Karine.

A.L. - Ah non ?

D.v.C - Quand on se met à fouiller un peu, on découvre que sous les mots fourre-tout un peu gênants de "surnaturel" ou "paranormal" il y a tout un pan d'expériences qui échappe aux loins communément admises et qui est absolument passionnant. Il y a, par exemple, au XVIII° siècle des témoignages affirmant que certains jansénistes se montraient insensibles à la torture et même, sur le bûcher, refusaient de brûler. Comme si le fait d'être acculés à une forme de mysticisme marginal, d'être persécutés accentuait une disposition que nous avons peut être tous mais que nous n'exploitons pas. . Les Chinois ont vécu, paraît-il, la même chose avec certains moines tibétains.

A.L. - Où avez-vous pris connaissance de tout cela ?

D.v.C - Les archives ont été publiées et commentées par l'Université de Princeton, en 1978. Tout le monde peut y avoir accès, c'est disponible sur Internet. je dois dire que la découverte du jansénisté ignifugé a été vraiment un choc pour moi ! C'est un sujet de roman extraordinaire. Mais ça s'est vraiment passé dans sa vie. On est dans le registre d'un impossible qui devient vraisemblable. En même temps l'observateur de la société que je suis - copmme le romancier - prend note que ce genre de phénomène engendre des crispation violentes chez les tenants de la raison pure. Alors que les scientifiques les plus pointus dans leurs domaines ont, eux, cassé toutes les barrières.

A.L. - Vous vous intéressez à ça aussi ?

D.v.C - Je participe chaque année au festival Sciences-Frontières de Jean-Yves Casgha. On y rencontre des chercheurs indépendants qui ont tendance à crever de faim mais qui seront les Prix Nobel de demain. Pour rester dans notre registre, il y a, par exemple, des découvertes scientifiques récentes incroyables, comme celles du Dr René Péoc'h sur la capacité de l'esprit à influencer la matière. Notre conscience crée-t-elle un monde ? C'est vertigineux, mais ce que nous dit la physique quantique !

 

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Paranormal contre artefacts