Juin 2001 : La revue La Recherche saisie par la mode de l'élégance en physique.

Ce dossier comprendre deux parties. La première sera relativement brève et commence par la reproduction de l'éditoral de la revie La Recherche, numéro de juin 2001. Je vous suggère de lire d'abord ce texte :

Dans ce texte on trouve le passage :

..."Alors que nous mettions la dernière main à ce dossier un groupe de théoriciens menés par Justin Khoury, de l'Université de Princeton, a ainsi créé la surprise ches les astrophysiciens en proposant sur cette base un modèle alternatif à la théorie du Big Bang. Leur scénario met en scène notre univers et son compagnon, une univers parallèle et invisible".

La gémellité fait de plus surface, et alors que les français ont sous main un chercheur qui travaille là-dessus depuis 1977 et qui a aligné un bon nombre de papiers publiés dans des revues à comité de lecture, on garde l'oeil rivé sur les moindre pet de lapin émanant de la communauté des superstring men. Il ne s'agit pas d'une ignorance, mais d'une occultation délibérée, pas très très honnête. Les lettres indignées les lecteurs de mon site aux rédactions de journaux n'y pourront rien. Les derniers mois ont montré que c'était peine perdue. La seule chose à faire sera que j'attende, patiemmement, que mes travaux soient effectivement publiés et que ceci me permette leur injection dans ces différentes banques de données où se joue "l'actualité scientifique internationale", à coup de frémissement, de débuts de débuts, de "vertiges intellectuels". Comme tout cela est "pipeau" ! Et personne n'ose le dire. En tout cas une chose semble se confirmer, de plus en plus. Aucun journaliste scientifique Français ne va au fond des choses, ne serait capable de donner une description un tant soit peu cohérente de ce dont ils entendent vaguement parler, dans la mesure où les auteurs des documents qu'on leur soumet "cachent à leurs yeux la forte charge mathématique...". Le bluff est vraiment l'argument number one du monde des supercordes (faites nous confiance. Vous savez, c'est si compliqué...). L'imaginaire journalistique se peuple alors de petites cordes frétillantes, de branes oscillantes et surtout de mots, de mots de plus en plus nombreux et ronflants. Beaucoup sont persuadés que les choses sont réellement en train de bouger dans ce monde là et que "bientôt, il y aura des confirmations observationnelles". C'est ce que m'avait dit Larousserie, de Sciences et Avenir, la voix tremblante et la gorge nouée par l'émotion. Un brave garçon qui, comme des milliers de personnes, n'avait pas dépassé les cent premières pages, par exemple, de l'univers élégant de Brian Greene, sans aller tout simplement à la page 415 de cet ouvrage, par simple curiosité.

Assez d'imposture, assez de pantalonnade, assez d'illusion. Des faits concrets, s'il vous plaît, pas des espérances de projets confirmations observationnelles dans les dix années à venir.

Seconde partie : analyse d'un arrticle paru dans le même numéro de la recherche :

J'ai déjà inserré un texte dans mon site, se référant à cette fameuse "théorie des cordes". Voir le portrait de Brian Greene, auteur chez Robert Laffont d'un livre : "l'Univers Elegant". Avant de poursuivre, j'incite le lecteur à aller jeter un oeil à ces quelques éclaircissements, ô combien nécessaires, apparemment. L'époque semble saisie par une folie complète. Comme dit si bien mon ami le mathématicien Jean-Marie Souriau :

La physique théorique est devenue complètement folle et le pire est que ce sont les fous qui ont pris le pouvoir.

...Le drame vient de ce que la physique théorique, et la physique en général, connaissent une crise majeure depuis plusieurs décennies, pratiquement depuis les dernières avancées d'un génie comme Feynman. J'ai déjà évoqué ce point dans l'ouvrage que j'ai publié chez Albin Michel "On a perdu la moitié de l'univers". Que faire avec "des centaines de particules élémentaires" ? Comment se dépétrer de l'avalanche de contradictions qui découle des observations astronomiques et cosmologiques de notre temps ? ...Autant nos astronomes font remarquablement bien leur travail, mettent en position, comme des artilleurs, des outils d'investigation de plus en plus performants, dans toutes les gammes de fréquences possibles, autant sur le front de la théorie, c'est l'indigence, pour ne pas dirte la catastrophe. Il FAUT des idées neuves. Personnellement, j'en ai proposé quelques unes (voir le livre cité). Suite à un dossier précédent, des lecteurs ont protesté auprès de cette même revuedu fait que deux auteurs, dans un numéro spécial de la Recherche, consacré au temps, et dans un article intitulé "Les particules élémentaires ont-elles le sens du temps", de Gabriel Chardin et Marc Desjardin, les deux auteurs semblaient ignorer superbement mes propres travaux, ayant un évident lien de parenté avec la matière de l'article (univers "parallèle" avec flèche du temps inverse, etc...).Voir un précédent dossier.

...La revue a transmis ce courrier aux deux auteurs. L'un a simplement déclaré purement et simplement ignorer mon existence. L'autre a fait une réponse assez scandaleuse. Il a commencé par écrire, bien que prétendant avoir exploré mon site web où ces publications se trouvent reproduites, .... que je n'avais rien publié, tout simplement. Se référer à :

Nuevo Cimento 1994 , Astrophysics and Space Science 1995, The Int Jr of Mod Phys, 1999

...J'ai également des travaux en cours de publication, et je bouts d'impatience de pouvoir enfin "revenir dans la partie avec des balles neuves". Par ailleurs ces gens ont écrit "que j'avais commencé par créer une site sur les Ummites, puis que j'avais progressivement enlevé toute référence à cette affaire dans mon site". C'est totalement faux. Ils confondent avec d'autres sites avec lesquels je n'ai rien à voir. Mais ceci ne fait que traduire le sentiment de ces gens : un chercheur qui s'est intéressé aux extraterrestres, aux ovnis, ne peut être qu'un charlatan. Il n'est pas possible qu'il publie dans des revues à comité de lecture. Ses théories ne peuvent pas tenir debout ! Ils prennent alors leurs désirs pour des réalités.

...Quand mon nouveau lot de publications sera sorti, d'une manière tout à faite convenable, il faudra que je monte dans les sanctuaires de ces braves gens, mettre un peu les choses au point, entre quatre-z-yeux. En séminaire, je n'ai jamais perdu un combat, et quand des collègues se sont hasardés à raconter des âneries sur moi, cela leur a toujours coûté cher, au point qu'ils aient souvent éprouvé, après coup, quelques difficultés à s'asseoir.....

...Mais revenons à ce dossier de la Recherche. Je suppose que vous avez lu l'introduction au problème des supercordes dans le lien déjà cité. L'auteur de l'article, Ignatios Antoniadis, Directeur de Recherche au CNRS, détaché au CERN de Genêve, y fait sa propre publicité, comme Greene dans son livre. On trouve des gros titres, bien accrocheurs :

Les Expériences ne sont plus hors de portée

...On balance de nouveau des grands mots comme "théorie unificatrice". Mais, en bas de la page 25, ne manquez quand même pas la phrase :

Jusqu'à présent, la théorie des cordes n'a pas reçu la moindre confirmation expérimentale.

...Antoniadis écrit, page 27 :

  La supersymétrie
permet d'unifier
la gravitation avec les
trois autres interactions
fondamentales
Et avec les observations
 

 

...Il manque un conditionnel. Il faudrait écrire "permettrait". Car la supersymétrie.. n'existe pas. Cette "théorie" en est toujours au stade de la pure spéculation, hâtons-nous de le rappeler. A côté de ce beau placard bleu, lisez la phrase d'Antoniadis :

Toutefois on n'a encore observé aucune de ces superparticules dans les grands accélérateurs.

Il n'empêche, pour reprendre les phrases de l'auteur, haut de la page 27 :

...L'abondance des articles publiés sur le sujet et les bonnes places qu'ils occupent en tête des articles de physique les plus cités...

...Je suis désolé. En physique théorique, c'est toujours la Big Crise, mais personne n'ose dire à voix haute que le roi est nu. Il nous faudrait un Feynman, d'urgence et nous n'avons que des Witten (dont certains, écrit Greene dans son livre, pensent qu'il pourrait être "le plus grand physicien de tous les temps"). Pour le moment les idées novatrices dont on nous rebat les oreilles ne semblent guère fécondes. A quelle époque de l'histoire des sciences a-t-on vu une théorie aussi coupée des réalités, au point qu'elle est incapable non seulement de rendre compte du moindre phénomène, mais aussi de faire la moindre prédiction, de produire le moindre modèle. On a envie de s'écrier :

Comment avons-nous pu tomber aussi bas ?

...Cherchez la conclusion de redomontades de ce nouvel article. C'est simple : d'ici 2005 le futur gros collisionneur de hadrons apportera peut-être quelque chose de nouveau, de quoi réfléchir, de quoi penser, de quoi, peut-être... avoir une idée, qui sait ? A moins que, comme pour les observations astronomiques et cosmologiques, ça ne soit encore pire, que les expérimentateurs se perdent dans des gerbes de plus en plus compliquées.

...Il fut un temps où on interprétait les trajectoires des planètes en utilisant des épicycles. Le pire est que cela marchait fort bien. Cette théorie n'était pas ... falsifiable. Tout écart observationnel pouvait être prestement inclu dans le modèle en ajoutant... un autre cercle. A l'époque où Copernic publia son livre, sur son lit de mort, on en était à 48 cercles. Les héliocentristes étaient traités avec mépris par les tenants de cette belle théorie de épicycles. Dame, les pauvres pensaient que les planètes tournaient en cercle autour du soleil. Donc ils aboutissaient à des prédictions fausses. Kepler n'avait pas encore énoncé ses célèbres lois.

...Vous savez quoi ? Je pense qu'on pédale dans les épicycles, plein pot. Il faudrait envisager un changement de paradigme, très profond, impossible à cerner, comme d'habitude (comment des gens obsédés par la "perfection de la circularité", une idée énoncée par Aristote, auraient-ils pu envisager que les trajectoires des planêtes soient elliptiques ?). Si j'avais la solution, je vous le dirais. Mais je crois que des approches comme la supersymétrie ou la "théorie des cordes" ( à l'extrême pointe de la schizophrénie contemporaine ) ressemblent à une fin de règne des épicycles. Plus ça va, moins ça va. C'est pas bon signe......

...Ajouter des dimensions supplémentaires ? Tout le monde y pense, bien sûr. Il se pourrait aussi que le "support de la physique" ne soit pas un ... continuum. Mais ça, c'est une sacrée paire de manche. Voilà un changement de paradigme de taille, que nous ne sommes même pas capables actuellement de seulement envisager, faute d'outils mathématiques ad hoc.
...Comme montré dans les années 54 par J.M.Souriau (Géométrie et Relativité, Herman Ed, chapitre VII , seul un monde à cinq dimensions permet de négocier à la fois la gravitation et l'électromagnétisme, cette cinquième dimension ayant été introduite en 1921 par le polonais Kaluza.
...Mais n'allez pas imaginer que ces choses soient si simples. Figurez-vous que cette approche, ô combien méritante, secrète un scalaire supplémentaire et une équation surnuméraire, comme un sixième orteil, sans qu'on sache de quoi il retourne. Je me fais un plaisir de les reproduire (livre de Souriau, pages 406 et 407).

...Pas commode, la physique mathématique ! Vous avez sous les yeux une équation en quête de phénomène. Et pourtant c'est ce qu'il y a de plus sérieux sur le marché. Les travaux de Souriau sont toujours une profonde source de réflexion (même si c'est assez difficile à lire, j'en conviens).

...Revenons au papier de la Recherche. Qu'y trouve-t-on ? Cette fois une superbe image d'une "variété de Calabi-Yau", en 2d. Souriau est entièrement d'accord avec moi : il s'agit de mathématiques (d'ailleurs pas toujours très rigoureuses selon lui) que des gens essayent de nous faire prendre pour de la physique. Il y a longtemps que Souriau nous a amusé avec sa définition de la physique théorique contemporaine :

La physique, moins l'expérience - Les mathématiques, moins la rigueur.

...Hélas, c'est la triste réalité.

...Quant à l'interview de Greene, qui suit, c'est un monument de ... vacuité.

Brian Greene

Inventeur de la pensée scientifique jetable.

 

 

Feynman et Eisntein doivent se retourner dans leurs tombes. Prenez cette phrase, page 33 :

Un succès majeur de la théorie des cordes concerne les trous noirs.

...On ne sait même pas si ces objets existent ! Mais il faut peut-être simplement se dire qu'au royaume des aveugles, les borgnes sont rois.

Stéphanie Ruphy, qui a interviewé le Bernard Henri Lévy de la Physique, avait pourtant ouvert avec une question assez bien sentie :

Depuis plus de trente ans, le physiciens developpent la théorie des cordes, mais il ne l'ont toujours pas testée expérimentalement. Une telle longévité sans aucune support empirique est un cas sans précédent pour une théorie fondamentale dans l'histoire de la physique moderne. Comment expliquez-vous la "foi" qu'inspire la théorie des cordes ?

...Greene parle des fluctuations subquantiques d'une violence inimaginable. Sont-elles observées ? Non. Cette théorie si unificatrice "n'est pas falsifiable" (Greene, interview de La Recherche, page 33). On n'est en mesure ni de la confirmer, ni de l'infirmer. Mais il faut être compréhensif. C'est une théorie si jeune, ajoute Greene (elle a quand même plus de 30 ans, comme le rappelle le journaliste de la Recherche dans sa question d'ouverture...). Grands Dieux, combien d'argent dépense-t-on en bourses, colloques, missions, autour de ces histoires-là, alors que c''est la plus grande escroquerie scientifique de tous les temps et Greene ne vaut pas la supercorde pour le pendre.

...Ceci étant, ça ne suffit pas de cracher dans la soupe. Quand mes papiers auront été publiés (enfin....) je publierai un autre ouvrage, la suite de "On a perdu la moitié de l'Univers" et je remonterai à l'assaut des séminaires, si j'y arrive....
...Je vous conte une anecdote. Il y a quelques années je sollicite Omont, qui dirigeait alors l'Institut d'Astrophysique de Paris, en lui proposant de donner un séminaire là-bas. Refus instantanné. Raison :

- Vous avez fait cet ouvrage, sur les extraterrestres....
- Mais ça n'est pas de cela que je veux vous parler.
- Désolé, nous, nous ne pouvons pas séparer les deux choses.

...Il fallut la pression (écrite) de Souriau pour qu'Omont cède et que je puisse donner un séminaire devant vingt visages butés. Pas de questions. Le silence, le mur du silence.

14 juin 2001 ..............................................Jean-Pierre Petit

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