Wikipedia n'est pas un forum !
Ma réponse aux attaques d'Alain Riazuelo
de l'Institut d'Astrophysique de Paris

7 septembre 2006 - complété le 13 septembre 2006

 

Wikipedia est une encyclopédie vivante. Le dictionnaire nous précise qu'il s'agit alors "de l'ensemble du savoir universel".

Telle qu'elle se présente, cette encyclopédie vivante est un concept passionnant qui a connu d'ailleurs un succès foudroyant,qui ne fera que croître. Il est dommage que l'image et la musique soient frappés de droits qui ne grèvent pas l'écrit, sinon cette structure pourrait héberger toute la culture du monde. Les contenus de tous les musées, les musiques de tous les temps n'appartiennent-ils pas au patrimoine de l'humanité ?

Tout cela évoluera positivement, avec le temps. Des interprètes feront peut-être don de leurs oeuvres à ce fantastique outil de diffusion.

Wikipedia se gère lui-même. Le procédé est assez astucieux. Le pari était osé, mais apparemment, globalement, tout a bien fonctionné au point que l'ONU envisage de mettre un Wikipedia "contrôlé" sur les ordinateurs "à ficelle" qui vont être prochainement implantés en Thaïlande, sauf erreur.

Il y avait toute une masse de connaissances, classiques, à mettre en ligne et de nombreuses "fourmis" ont contribué à construire cet édifice, de manière anonyme et désintéressée. C'est une belle oeuvre humaine.

Les contributions laissent la place à la contestation. Fantastique leçon de ... démocratie. Mais il y a des dérapages.

Il y a quelques mois des lecteurs ont attiré mon attention sur une biographie me concernant, présentée à la fois en français et en anglais. Là, ça devient un peu ... n'importe quoi. Et cela s'aggrave quand dans les commentaires se greffent "des avis de scientifiques". Ce texte a été par la suite retiré des pages de Wikipedia. Il émanait de

Alain Riazuelo

33 ans, polytechnicien promotion 1993, thèse de cosmologie à Paris XI en 2000, en poste à l'Institut d'Astrophysique de Paris

Ca n'est pas le chercheur lui-même qui a mis cette page dans le site Wikipedia mais un anonyme ( encore un ), " monsieur 84kg ", qui passe beaucoup de son temps dans les forums, se décrit très vaguement comme "enseignant" et souhaite vivement conserver le couvert de son anonymat.

84kg

 

Cette insertion de critique a donné lieu à des échanges successifs qui sont dans le plus pur style des classiques forums science. Or, je le dis et je le répète, Wikipédia n'est pas un forum, c'est une encyclopédie.

De tels échange, de tels jugements ad hominem n'ont pas leur place dans Wikipedia !

http://fr.wikipedia.org/wiki/Discuter:Jean-Pierre_Petit#Un_astrophysicien_juge_la_th.C3.A9orie_des_univers_jumeaux_:

Que des gens déblatèrent sur moi dans des forums-science, à la limite point me chaut, surtout quand ces critiques sont formulées sous le couvert d'un pseudonyme. Mais dans Wikipedia, c'est différent. De plus, l'auteur de l'attaque s'est cru assez sûr de lui pour signer de son nom, en fournissant ses titres et travaux et coordonnées professionnelles. Il me fallait donc répondre. Ultérieurement je répondrai aussi à d'autres critiques, d'autres attaques, souvent virulentes, qui traînent dans le web, à mon sujet ( je pense à un type qui avait installé dans Wikipedia une critique en 12 points sur mon modèle à vitesse de la lumière variable, très acerbe, toujours couverte par un pseudonyme qui, à l'annonce de mon arrivée s'est empressé de retirer la page ).

Déontologiquement, cette réponse à M. Alain Riazuelo devrait se faire dans le séminaire de l'Institut d'Astrophysique de Paris, devant les collègues de ce chercheur et également devant des représentants "du public" puisque cette critique a été formulée dans un site largement ouvert au public. Mais je parie ma meilleure chemise que celui-ci ne prendra pas ce risque.

Voici la réponse que j'ai du placer dans les colonnes de Wikipedia, en date du 12 septembre 2006, en espérant que le compte-rendu de cette algarade, propre à discréditer le milieu scientifique aux yeux des lecteurs, disparaîtra rapidement du site Wikipedia où de tels échanges n'ont pas leur place.

 

 

Message de Jean-Pierre Petit en date du 12 septembre 2006.

Une critique totalement "farfelue"
reprenant le qualificatif évoqué par un des intervenants
de nature à discréditer le sérieux de Wikipedia

Rappelons les faits.

Une biographie, me concernant, a été installée sur Wikipedia. J'en ai contesté la teneur et j'ai apporté quelques précisions me concernant. Des discussions sont en cours.

___________________________________________________________________________

Voici la critique produite par Monsieur Alain Riazuelo, diplômé de l'Ecole Polytechnique ( promotion 1993 ), ayant fait en trois ans une thèse de doctorat à l'université Paris XI, soutenue en 2000.

L'ensemble de sa critique est indiquée en couleur rouge. Les points contenant des incongruités sont en gras. Mes commentaires sont en noir et en italique.

_________________________________________________________________________

Je me suis procuré un des articles " fondateurs " du modèle d'univers jumeaux de Jean-Pierre Petit (JPP), publié en 1995 dans Astrophysics and Space Science. Il y a un autre article publié par lui à la même époque dans Il Nuovo Cimento, que je n'ai pas encore eu sous les yeux. Il est probable que JPP ait eu d'autres choses publiées sur le sujet, cependant l'article que j'ai sous les yeux me paraît largement suffisant pour pouvoir émettre des commentaires d'ordre général dont les conclusions sont résumées à la fin de ce message.

Ceci constitue une première erreur. On ne juge pas un travail sans avoir lu l'intégralité du dossier ( M. Alain Riazuelo aurait pu aussi télécharger sans problème non seulement les deux articles évoqués, mais aussi le texte plus récent de la communication que j'ai faite en 2001 à un congrès international d'astrophysique et de cosmologie, qui est sur mon site internet ). Mais ce jeune polytechnicien qui a soutenu sa thèse en 2000 pense que la simple lecture de cet article lui est apparue suffisante pour être à même de tirer des conclusions sans appel. On verra que la suite est simplement affligeante.


Le modèle de JPP repose sur l'idée (probablement justifiée dans l'autre article mentionné) que nous vivons dans un univers à courbure positive,

Il est toujours problématique de fonder une analyse sur une assertion qui n'a jamais été dite ou écrite par la personne dont on se propose de critiquer les travaux. Je n'ai jamais avancé nulle part que je faisais l'hypothèse que nous vivions dans un univers à courbure positive. Cette hypothèse n'existe que dans l'imagination d'Alain Riazuelo. C'est très ennuyeux parce que tout son raisonnement s'appuie sur ces prémices imaginaires.

c'est-à-dire qui est une sorte d'équivalent de la sphère que nous connaissons, mais avec une dimension de plus (difficilement représentable, donc).

" une sorte d'équivalent ...." : Vision naïve qui trahit la méconnaissance de M. Alain Riazuelo en matière de géométrie.

Comme sur une sphère ordinaire, l'on revient à son point de départ si l'on va en " ligne droite " (si l'on suit une géodésique, devrait-on plutôt dire, mais peu importe), et à tout point l'on peut associer un point antipodal, c'est-à-dire le point le plus éloigné de celui où l'on se trouve. L'idée de JPP est semble-t-il de supposer qu'il existe deux formes de matière dans l'univers, la matière ordinaire et la matière " gémellaire ", qui possède la propriété exotique d'exercer une gravitation répulsive sur la matière ordinaire (un peu comme deux charges électriques de même signe qui se repoussent). Ces deux formes de matière peuvent coexister, et ne subissent que l'influence gravitationnelle l'une de l'autre.

En fait, et c'est sans doute la raison de supposer que la courbure est positive,

C'est lui qui formule l'hypothèse et qui tire cette conclusion. Cette phrase n'a aucun sens. Je la qualifierais de remarque de potache.

on ne sent pas l'influence de la matière gémellaire située au point où nous nous trouvons, mais celle de la matière se trouvant au point antipodal. Encore une fois, je ne sais pas quelle justification l'on peut apporter à ce genre d'affirmation.

En science, on juge l'arbre aux fruits. Et la théorie gémellaire est très fructueuse.

JPP suppose ensuite que l'univers est homogène et isotrope, et qu'il y a autant de matière gémellaire que de matière ordinaire (ou que la matière gémellaire s'identifie à la portion de matière ordinaire du point antipodal ; ce n'est pas 100% clair, mais cela ne change rien au problème).

Quand on critique un travail il est bon d'ajouter "je cite" et de montrer les passages ont la personne critique dit de telles choses. De toute évidence Alain Riazuelo a lu mes travaux en diagonale. Et ça n'est malheureusement pas la première fois que cela se produit.

Résultat des courses, la densité effective du milieu étant égale (d'après JPP) à la densité de la matière ordinaire moins celle de la matière gémellaire, elle est nulle (, donc). La motivation de tout cela semble résider dans le souhait de JPP de produire facilement la répartition de la matière dans l'univers, qui a une structure quelque peu " spongieuse ", avec des bulles relativement vides, à l'intersection desquelles on a des surdensités (la surface des bulles), aux intersections desquelles on a des filaments de matière nettement plus marqués, les grosses structures (super amas) étant (schématiquement !) aux intersections des filaments.

L'incompréhension fait tache d'huile puisque, si ce monsieur avait lu mes travaux il aurait compris que pour que le jeu des instabilités gravitationnelles conjointes puissent produire une structure lacunaire il est au contraire absolument nécessaire que ces densités soient différentes, sinon ces deux sous ensemble se séparent par percolation, sans qu'apparaissent de structure particulière ( illustration ). Ci-après les premiers résultats obtenus en 1990 avec mon collègue et ami Pierre Midy sur un Cray-one montrant le résultat de l'interaction de deux population ayant des densités égale.

Séparation de la matière et de la matière gémellaire quand les densités sont égales : pas de structure lacunaire

Travaux de J.P.Petit et de P. Midy

Article de Nuevo Cimento, 1994, figure 8.
Il Nuovo Cimento B Vol. 109 July 1994, pp. 697-710

La structure spongieuse n'apparaît pas. Mais cela était expliqué dans les articles mentionné. M. Alain RIazuelo a simplement survolé l'ensemble.

Il y a là un premier problème, que l'on pardonnera à JPP : les simulations numériques, considérablement plus évoluées qu'il y a dix ans (date de l'article en question), permettent de reproduire les observations de cette répartition spongieuse de la matière dans l'univers. J'ignore quel était l'état de l'art à l'époque, mais je veux bien croire qu'à l'époque on ne savait faire et que JPP ait souhaité proposer un truc radicalement nouveau pour voir si cela pouvait expliquer plus simplement cette répartition qui d'après ses dires restait un problème ouvert à l'époque. Car le fait est que JPP affirme que son modèle (qui ne correspond par forcément à ce que je viens de décrire, mais peu importe, cf plus bas) permet d'expliquer cette répartition spongieuse. J'avoue ne pas suivre son raisonnement.

Ca, c'est la seule chose qui est évidente. De puis le début ce garçon ne suit visiblement ... rien du tout.

Apparemment il affirme que selon laquelle de la matière ordinaire ou de la matière gémellaire domine localement, l'un doit former des grumeaux, l'autre des bulles. En pratique, ces deux configurations sont assez éloignées de ce que l'on observe, même qualitativement (les grumeaux forment un réseau semble-t-il assez régulier, les bulles ne forment pas vraiment d'amas aux points d'intersection).

Là où les choses se compliquent sérieusement c'est quand par exemple JPP affirme que son mécanisme cité plus haut (que je ne prétends pas avoir compris dans le détail, mais peu importe

Au contraire. Quand on envisage de critiquer un travail il est indispensable de l'avoir épluché "et compris dans le détail". Cette phrase révèle une fois de plus qu'il n'a rien compris dès le départ

, je regarde surtout les calculs qui vont suivre) permet de se passer de l'inflation cosmique puisqu'il permet d'homogénéiser l'univers. Le problème c'est que cette affirmation se base sur des hypothèses très fortes sur la répartition " initiale " de la matière (qu'il suppose poissonienne, c'est-à-dire explicitement homogène à grande échelle). Si l'on suppose que l'on a des contrastes de densité importants sur des échelles supérieures au rayon de Hubble actuel, son truc ne marche pas du tout par exemple car l'homogénéisation ne peut se faire en un temps égal à l'âge de l'univers (quasiment par définition).

Ces phrases n'ont strictement aucun sens.

Je trouve donc JPP soit assez filou (...) de ne pas mentionner cela, soit extraordinairement naïf de croire que ses conditions initiales sont suffisamment génériques pour pouvoir être pertinentes pour résoudre le problème qu'il prétend résoudre (l'homogénéisation de l'univers).

Mon travail se présente, entre autre ( et à travers ce filtre très limitatif que M. Razuelo l'a parcouru ) comme une interprétation alternative à la théorie de Linde, la plus spéculative qui se puisse être, pour justifier l'actuelle homogénéité de l'univers. A ce stade il est clair que Riazuelo n'a pas compris un traître mot de ce que j'ai proposé. De plus la formulation de l'alternative est insultante.

Rappelons qu'une des grandes forces de l'inflation est d'homogénéiser d'immenses régions de l'univers quelles que soient les conditions initiales (ou peu s'en faut) sur la répartition de matière au sortir de l'époque de Planck.

L'inflation est un théorie totalement spéculative, comme l'est toute théorie à ses débuts. Nous vivons une époque de grande crise scientifique où on attend un changement paradigmatique qui vienne enfin éclaircir le panorama. Des théorie concurrentes, alternatives et de même niveau de spéculation devraient pouvoir être confrontées. Hélas, qu'il s'agisse d'accès à des revues de publication ou d'avis émis par les un et les autre la position peut souvent se résumer à "mes spéculations sont moins spéculatives que les vôtres".

Après diverses digressions assez peu intéressantes, JPP s'attaque à des choses quantitatives : il résoud les équations de Friedmann pour son modèle. Il remarque (fort justement) que la densité effective de matière étant nulle, la seule solution autre que l'espace de Minkowski correspond à un facteur d'échelle qui croît linéairement avec le temps. Dans un tel modèle, JPP fait (justement) remarquer que la courbure spatiale est négative (c'est écrit noir sur blanc dans le texte).

Ca, c'est au moins exact.

JPP a-t-il seulement remarqué que cela contredisait son hypothèse de départ (où elle est positive) ?

Comment puis-je contredire une hypothèse que je n'ai pas faite ???

Si oui, il est malhonnête (...), si non, il ne se rend pas compte que son modèle s'exclut de lui-même de façon assez irrémédiable, puisqu'un espace à courbure spatiale négative est infini, et qu'on n'a plus de relation entre un point et son image antipodale à laquelle il tient tant. D'une certaine façon, il suffit de remarquer cela pour ne pas à avoir lire la suite, tout en s'interrogeant tout de même sur l'extrême faiblesse du raisonnement proposé (le fait que la courbure spatiale est positive implique une densité totale strictement positive, on sait cela depuis 1917, alors que de facto il est ici fait l'hypothèse qu'elle est nulle...).

et ça continue de plus belle, d'une manière de plus assez prétentieuse et discourtoise. Riazuelo s'accroche à une hypothèse qui n'existe que ... dans son imagination. C'est ... pathétique.

Le second problème auquel s'attelle ensuite JPP (qui n'a donc pas remarqué la futilité de la chose, cf paragraphe précédent), est de sauver les apparences, car la loi d'expansion trouvée ne correspond pas à ce qui est attendu (en , voir ici). Là, il fait un ensemble de manipulations bizarres et affreusement mal décrites

et surtout totalement incomprises.

pour expliquer que en fait, le temps ainsi mesuré n'est pas le vrai temps indiqué par une horloge en raison d'une hypothétique " variation des constantes fondamentales ", dont la seule raison d'être est de sauver un modèle qui est de toute façon complètement bancal. Ce passage fait beaucoup penser à de l'analyse dimensionnelle de base, quoique, chose curieuse de la part de quelqu'un qui a travaillé en mécanique des fluides, le terme d'analyse dimensionnelle me paraît pas être mentionné dans cet article.

JPP réécrit donc quelques équations de la physique (équation de Schrödinger, équation de Boltzmann), et essaie de voir comment changer les unités de longueur de temps et de masse pour les retrouver après ces changements d'échelle. On note au passage que l'équation de Schrödinger est mal écrite (un s'est glissé en lieu et place d'un , ça fait désordre !), et qu'en redéfinissant son étalon de longueur , JPP oublie qu'il suppose ensuite que son étalon de durée, qu'il note T varie au cours du temps, et que donc on n'a pas comme il dit , mais , qui invalide la plupart de ses calculs.

Après le coup de l'erreur (basique) sur la courbure

erreur ... imaginaire

, il est clair qu'il n'y a plus grand chose à espérer du modèle. Ajoutons que JPP est obligé d'ajouter à la main la bonne variation de ses étalons d'unité pour retrouver les résultats attendus, et que la présence avérée d'énergie noire nécessite aujourd'hui une variation temporelle de ceux-ci extraordinairement plus ad hoc encore pour que cela marche.

Ca, c'est du charabia complet. Où se trouve la démonstration de la "présence avérée de l'énergie noire" ?

Ajoutons l'absence de résultats quantitatifs testables, une non discussion sur le comportement de ces étalons dans un régime (l'époque de la nucléosynthèse primordiale) où ils devraient encore changer de façon ad hoc (mais différente !) dans son modèle pour coller aux observations, et la liste est loin d'être complète. Par exemple, il trouve que l'entropie d'un volume comobile n'est pas conservée, ce qui est assez curieux car d'habitude l'identité de Bianchi et l'homogénéité imposent qu'elle est conservée. Il apparaît en tout cas qu'il y a une erreur quand JPP écrit les équations d'Einstein car il oublie un facteur c2 quelque part, et que oublier un tel facteur quand on pond une théorie où c (la vitesse de la lumière) varie, c'est l'assurance que l'on oublie un terme supplémentaire dans les équations d'Einstein (la même erreur que João Magueijo dans sa théorie de la vitesse de la lumière variable, qui est fausse de A à Z à cause de cela)...

Un raisonnement qui brille ... par son obscurité.

Il n'y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas lire. Dans les articles que j'ai publiés on trouve par exemple la reconstruction de la structure à grande échelle de l'univers, celle de la courbe de rotation des galaxies ( sans faire appel à une distribution ad hoc de matière, point par point, puisque dans le modèle de la matière sombre on déduit précisément sa distribution de .. la courbe de rotation ). On trouve une justification de la structure de galaxie spirales barrée, ce qui n'a jamais été produit ( les galaxies numériques perdent régulièrement leurs bras très vite par processus dissipatif, depuis 30 ans ) . L'effet de lentille gravitationnelle négative a permis de prédire qu'on devrait observer, aux grands redshifts des galaxies "naines". Selon mon modèle ce nanisme serait un effet "d'optique gravitationnelle", dû à la présence de conglomérats de matière gémellaire au centre des cellules de la structure lacunaire de l'univers. Il y a encore beaucoup d'autres choses qui constituent des retombées quantitatives de ce modèle. A l'inverse, si je peux me permettre une remarque j'ai trouvé que l'apport de la thèse de M. Riazuelo ainsi que celui de ses nombreuses publications ne m'apparaît pas de manière lumineuse. On apprécierait qu'il décrive avec plus de clarté la brique qu'il prétend avoir apporté à l'édifice scientifique.

Pour conclure :

Plusieurs erreurs de base (incohérence sur la signe de la courbure spatiale, mauvaise définition du tenseur énergie impulsion) qui disqualifient irrémédiablement le modèle (et son auteur, serais-je tenté d'ajouter).

Je pense qu'on peut qualifier cela de diffamation scientifique.


Méconnaissance ou incompréhension de notions de cosmologie (problème de l'horizon, notamment).

Je retourne cette critique à son auteur.


Nombreuses erreurs de frappe et de calcul (équation de Schrödinger, non prise en compte de la variation temporelle de l'étalon de durée). Hypothèses ad hoc (forme de la variation des étalons de durée) pour sauver un modèle qui ne semble de toute façon pas bien justifié théoriquement.


" qui ne me semble....".

Beaucoup de points mal détaillés qui laissent deux possibilités : soit l'auteur trivialise tout, soit l'auteur n'a rien vu ; au vu des points précédents, j'ai une préférence assez marquée pour la seconde option.

Il s'agit d'une analyse critique étayée ou d'un jugement fondé sur une impression. Sur un plan déontologique, tout ceci est absolument lamentable.


Aucune prédiction quantitative, et par conséquent aucune comparaison aux données actuelles. C'était pardonnable en 1995, mais certainement plus maintenant. En cosmologie comme ailleurs, on ne peut prétendre avoir le moindre sérieux si on ne fait pas de prédictions quantitatives.

Totalement faux, mensonger.

_________________________________________________________________________

Conclusion générale :

Le cas d'Alain Riazuelo n'est pas un cas isolé. L'intérêt que j'ai porté pour des sujets qui ne sont rien d'autre que des tabous dans le domaine de la science a engendré une réaction allergique des plus violentes qui engendre des réactions dénuées de toute rationalité. Il y a six ou sept ans j'avais demandé à Omont, qui dirigeait alors l'Institut d'Astrophysique de Paris, laboratoire auquel appartient Alain Riazuelo, de pouvoir donner un séminaire dans ses murs, sur mon modèle gémellaire.

 

Omont

Dialogue :

- Négatif. Vous avez publié des livres sur les extraterrestres.
- Mais ça n'est pas de cela dont je veux vous parler.
- Je suis désolé. Pour nous les deux choses sont indissociables.

Choqué, le mathématicien Jean-Marie Souriau écrivit alors à Omont " vous êtes à la recherche d'idées nouvelles. Petit en a. Entendez-le".

Le séminaire se déroula alors devant des dizaines de visages hostiles, complètement fermés. A la fin de mon exposé le responsable du séminaire demanda si des gens avaient des questions à poser. Pour toute réponse, les membres de l'IAP, qui n'avaient de toute évidence pas écouté un mot de mon exposé quittèrent la salle.

J'ai évoqué dans un message précédent un incident qui date aussi de quelques années. Mais puisqu'on en est à citer des noms ( à commencer par le mien, de manière très insultante ). Je rappellerai le fait suivant, que mes collègues de l'Observatoire de Marseille pourraient confirmer. Alain Blanchard, rapporteur pour la thèse de Riazuelo, était venu donner une conférence à l'observatoire de Marseille. Il avait été l'auteur de critiques très négatives dans des rapports, dans le cadre de la commission du Cnrs dont je dépendais. Je lui ai à l'issue de son exposé dit :

- Monsieur Blanchard, je vous ai écrit à trois reprises en vous demandant de m'accorder la possibilité de venir présenter mes travaux en séminaire dans votre laboratoire de Toulouse et vous n'avez pas eu la courtoisie de me répondre. Je vous reformule cette question devant mes collègues ici présents, en précisant bien entendu que je prendrais dans ces condition à ma charge les frais de transport et d'hôtel.

Pour toute réponse il a ramassé précipitamment ses transparents et a pris la fuite par la porte du fond. Un, de mes collègues, stupéfait, s'est alors levé en disant -

- Tu as vu, Jean-Pierre, il se dégonfle !

Après avoir apporté ces précisions, je pense que cette polémique lamentable devrait quitter les colonnes de Wikipedia, de même que les liens qui s'y réfèrent directement, les rédacteurs devant se limiter aux seuls faits. A propos du nombre de citations, celui-ci n'a aucune pertinence. L'histoire des sciences peut produire des masses d'exemples de théories qui furent rejetées ou ignorées quand elles furent formulées. Exemple : la théorie de Wegener, sur la dérive des continents, considérée comme totalement "farfelue" par la totalité des géologues de l'époque ( Wegener était météorologue ).

Je conclurais en paraphrasant un des participants à ce débat, qui écrivait " qu'on allait pas organiser un séminaire à chaque fois que quelqu'un présente une théorie farfelue ".

Je dirai :

Quand le représentant d'une maison comme l'Institut d'Astrophysique de Paris présente une critique aussi farfelue ( avec l'excuse de son statut de chercheur débutant, donc impulsif et imprudent ), alors c'est qu'il est urgent que je puisse donner (nouveau) un séminaire sur le sujet, en ces lieux. De toute évidence il faudrait que je puisse expliquer à Alain Riazuelo tout ce qu'il n'a pas compris, ou compris de travers en partant comme un lièvre sur une assertion, une hypothèse absente des textes que j'ai publiés. Et, comme la critique formulée s'est faite publiquement, devant un large public, les lecteurs de Wikipedia, il est alors requis que ce même public puisse être présent, ou du moins représenté lors des débats qui accompagneraient ce séminaire, et que celui-ci soit enregistré, que les arguments et les réponses soient consignés. Il faut que le jeu scientifique reprenne un cours normal, moins superficiel, moins irréfléchi.


 

 

Il y a quelque chose qui ne tourne plus rond dans le monde des sciences. Même Science et Vie s'en aperçoit. Voir son numéro de septembre 2006 où la revue titre en couverture :

Espace-temps, et s'il fallait tout reprendre à zéro ?


Nous sommes effectivement confrontés à l'émergence d'un changement paradigmatique profond. L'incroyable impasse de la physique théorique actuelle, qui fait tache d'huile en est le symptôme.

Une conception gémellaire de l'univers est une première invite à cette révision paradigmatique, qui a déjà démontré sa fécondité et sur laquelle il conviendrait de ses pencher. La réaction de M. Riazuelo et, avec le recul, celle d'autres collègues dans des séminaires ( à l'Institut d'Astrophysique de Paris ) ou dans des congrès me fait progressivement réaliser que mon travail n'a simplement pas été compris. A cela il y a plusieurs raisons. Les physiciens théoriciens, les cosmologistes et a fortiori les astrophysiciens ne sont pas géomètres. Dans la bouche de ces gens ont trouvera encore, trente ans après mes premières publications sur le sujet ( 1977, aux Comptes rendus de l'Académie des Sciences de Paris ) des questions comme :

- Mais cet univers jumeau, où est-il ?

Alors des gens comme Riazuelo, à voix haute ( et beaucoup d'autres à voix basse ) dénigrent ce qu'ils ne comprennent pas.

Parmi les grands bouleversements paradigmatiques, beaucoup sont d'essence géométrique. Ainsi la révolution due à la Relativité Restreinte, 1905 peut se traduire par cette simple phrase :

- Nous pensions que nous habitions dans un espace-temps galiléen. En fait, nous appartenons à un espace temps de Minkowski

On insiste beaucoup sur cette incompatibilité entre la relativité générale et la mécanique quantique : le champ gravitationnel refuse avec insistance de se laisser quantifier. Le graviton garde son statut de mirage, en dépit du titre que s'est donnée une revue : Classical and Quantum Gravity .

Mon collègue et ami Frédéric Henry Couannier, à qui sont attirance pour le gémellaire vaut de sérieux ennuis sur le plan professionnel suggère que ce champ pourrait être d'une essence totalement différente. Mais je ne vais pas exposer ses idées à sa place.

Autre idée : l'univers serait-il un ... discontinuum au lieu d'être un continuum ?

Que voilà un changement paradigmatique des plus violents. Le présent serait-il d'épaisseur finie ? l'espace ne serait-il pas infiniment sécable, comme le suppose notre calcul différentiel ? En secrétant une longueur de Planck et un temps de Planck la Nature ne serait-elle pas en train de nous dire, avec insistance :

Mais je suis discontinue !

Diable ! Si le réel est discontinu, que faire du calcul différentiel et du calcul intégral et surtout : que faire sans ces deux outils ? Par quoi les remplacer ?

Devrons-nous un jour prendre en compte la conscience en tant que phénomène incontournable. Dans le monde des sciences on a envie de reprendre l'expression d'un de mes étudiants, il y a deux décennies, sortant d'un colloque de physique théorique où avait été évoquée "la Théorie du Tout" :

- A l'heure où la métaphysique est en crise il est rassurant de constater que la philosophie de bistrot se porte bien

Les scientifiques de notre époque multiplient les philosophades. La science, confrontée à son ignorance, se débat sans se rendre compte qu'elle n'est qu'une religion de plus puisque toute forme de pensée n'est qu'un système organisé de croyances.

Science sans conscience n'est que ruine de l'âme. Combien cette phrase fait sens de nos jours. Science, où est ton humanisme ? Le jeu scientifique n'est-il plus que complicité au profit des puissants, parades, poudre aux yeux, assauts de vanités ? La communauté scientifique se met-elle à ressembler de plus en plus à cette " Nef des Fous ", peinte en 1500 par Jérôme Bosh.

Que faire ? Répondre aux attaques ? Quelle énergie gaspillée.

Je dirais qu'est venu le temps des

Etats Généraux de la Science

Il faut que la science accepte de réfléchir sur elle-même, en tentant de donner une définition à ce pourrait être un fait scientifique. Il faut créer de toute pièce une typologie des travaux scientifiques (alléguée par leurs auteurs et commentés par leurs collègues). Sinon on sombre dans les bas-fonds de la pensée, dans un monde où tout se joue par cooptation et réclame. Il est facile, de nos jours, de constituer une bande et de grimper dans le "référencement" en s'entre-citant à qui mieux mieux. Mais les effets d'annonce des revues de vulgarisation scientifique commencent à ne plus tromper personne.

J'ai trouvé dans Wikipedia une page se référant à un homme, en fin de carrière " qui a publié 130 articles sur les trous noirs " et est en particulier le coauteur de l'article concluant à la " calvitie des trous noirs "

Black holes have no hair
( les trous noirs n'ont pas de cheveux)

Est-ce bien raisonnable ? dirait mon ami Tardy

Allez voir, dans Wikipedia, à la page " supercordes ". Pour le moment c'est assez maigre, pour une discipline qui se veut être "le phare de la pensée scientifique du temps". Mais qui pourra indiquer :

- Doù ça part ?
- Où on veut en venir ?
- A quoi ça sert ?
- Est-ce que cela prédit quelque chose ?
- Qu'est-ce que c'est censé décrire, ?
- Qu'est-ce que cela tend à décrire ?
- Quel est le profit retiré jusqu'ici d'une telle approche ?

Quand on construira cette typologie des travaux scientifiques, à travers un forum que des amis vont nous aider à monter, je pense que les travaux sur les supercordes (qui font depuis une date récente l'objet d'un enseignement au Collège de France par Gabriele Veneziano,

 

 

fondateur de cette approche ... asymptotique ) seront à classer au rayon de la

Science-Fiction

Qui pourra trouver une autre façon de classer des travaux se situant, pour reprendre la mot de Souriau :

A l'intersection d'une physique sans expérience et d'une mathématique sans rigueur

 


Suite


 

Retour vers Nouveautés                 Retour vers Guide             Retour vers la Page d'Accueil