Ma réponse aux attaques d'Alain Riazuelo
de l'Institut d'Astrophysique de Paris

Page mise à jour le 19 septembre 2006

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Reçu une réponse-fleuve d'Alain Riazuelo, chargé de cherche au Cnrs, attaché à l'Institut d'Astrophysique de Paris, que je reproduis ici.

Pour avoir accès, sur Wikipedia à ces échanges :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Discuter:Jean-Pierre_Petit#Un_astrophysicien_juge_la_th.C3.A9orie_des_univers_jumeaux_:

 

 

Monsieur Petit,


je conçois aisément que mon texte ne vous ait pas plu. Cependant, je ne vois aucune réfutation sérieuse dons votre long argumentaire. Je vais m'efforcer de commenter vos commentaires et vous expliquer en quoi la plupart sont sans objet, si tant est que vous êtes prêt à l'entendre.


Tout d'abord, sachez qu'il est tout à fait légitime de ne regarder qu'un seul de vos articles, quand bien même vous n'en avez pas rédigé beaucoup sur le sujet. Si j'avais jugé l'article intéressant, je serai passé à un autre. Je n'ai pas jugé l'article intéressant. Libre à vous de prétendre qu'il s'agit d'incompétence de ma part, le fait est que vous échouez tout autant à convaincre le reste du monde. Peut-être des efforts de pédagogie vous seraient-ils utiles pour mieux promouvoir vos idées ? D'autre part, indépendamment de plusieurs points « obscurs » (le signe de la courbure, par exemple), j'ai relevé des erreurs qui me semblent éliminatoires, ainsi qu'un flou suffisamment général pour considérer que vous ne maîtrisiez pas bien ce qu'est devenue la cosmologie, qui a considérablement évolué entre votre prime jeunesse et maintenant.


Je maintiens ma description floue de ce qu'est une sphère à trois dimensions et que vous semblez me reprocher, concluant quelque peu hâtivement ceci ou cela. Votre remarque désobligeante me paraît totalement sans objet. J'ai largement suffisamment travaillé sur les topologies des espaces tridimensionnels sphériques [9] [10] pour considérer ne pas avoir de leçon de géométrie à recevoir sur le sujet des espaces sphériques tridimensionnels. Je vous accorde volontiers que l'expression sorte d'équivalent de n'est pas éclairante, mais le but de mon intervention n'était pas d'expliquer cette notion, ou de raconter ma guerre. Je me focalise sur des aspects scientifiques, et vous engage à faire de même.


Concernant la courbure spatiale de votre modèle que j'ai affirmé vous avoir vu dire qu'elle est positive, je ne fais que tenter une exégèse de votre texte. Vous indiquez en début d'article que le membre de droite des équations d'Einstein est , A étant, je cite, la relation d'antipodalité (p. 273, en bas). Vous illustrez ensuite votre propos... sur une sphère bidimensionnelle (comme quoi vous non plus ne savez pas bien représenter une sphère tridimensionnelle, n'est-ce pas ? Il est vrai que ce n'est pas évident). Votre relation d'antipodalité n'est pas définie dans votre article pour autre chose qu'un espace sphérique, et en tout état de cause, je vois mal à quoi le concept d'antipodalité pourrait correspondre dans des espaces euclidiens ou hyperboliques (peut-être un matheux pourrait nous faire part de son sentiment sur le sujet). Comme dans votre modèle vous dites que vous résolvez les équations avec ce terme antipodal, aucun esprit rationnel ne peut imaginer que vous n'êtes plus forcément dans un cas sphérique au moment où vous résolvez effectivement les équations (p. 288). La moindre des choses serait de préciser à quoi correspond cette relation d'antipodalité pour les espaces non sphériques (et d'en changer le nom, tant qu'à faire). Je note aussi que tout à la fin de votre article, vous en remettez une couche en indiquant On the other hand, one can shift from a S3xR1 geometry towards a twin geometry based on [...]. Difficile donc d'imaginer que vous êtes conscient que vous n'étiez pas dans un cas sphérique dans le reste de l'article. Au mieux votre propos est extraordinairement mal détaillé, et autant vous dire que vous n'avez aucune chance d'attirer l'attention du reste du monde sur la qualité de vos travaux si vous vous exprimez toujours aussi effroyablement mal. Je vous accorde tout de même que la phrase Then the total mass of the Universe is non zero (début section 1., p. 276) pouvait laisser penser que vous étiez conscient du problème, mais ça n'est même pas évident, il eût fallu mettre plus d'emphase dessus. Ne pas l'avoir fait est une faute de votre part. D'une manière générale, votre propos est confus au possible, et des affirmations longues d'une désarmantes naïveté côtoient des raisonnement incompréhensibles car non explicités (voir ci-dessous). En tout état de cause, si vous trouvez injuste que je vous aie soupçonné de vous être contredit sur le signe de la courbure, considérez que votre incapacité à connaître la définition d'un tenseur énergie impulsion et la constante d'Einstein sont des erreurs tout aussi éliminatoires pour moi (voir ci-dessous), et que j'aurais pu tout autant insister sur celles-ci et non celle là.


Concernant vos simulations numériques, j'ai résumé en me basant sur les éléments inclus dans l'article. C'était à vous d'être plus explicite sur le sujet, d'autant que votre conclusion semble indiquer que c'est là le point important de votre travail, et que semble-t-il c'est la seule piste de recherche que vous envisagez pour votre modèle. Il est évident au vu des figures que les structures que vous appelez lacunaires apparaissent à petite échelle, et je n'ai pas dit le contraire. Le fait est que c'est cette structure lacunaire que vous voulez reproduire et que c'est la motivation (peut-être a posteriori) de ce travail. Je ne trahis pas votre pensée sur ce point là. Je m'interroge par contre sur l'existence d'une ressemblance forte entre ces simulations et le monde réel et note assez peu d'efforts de votre part pour effectuer les vérifications nécessaires, j'y reviendrai plus tard.


La partie suivante de mon intervention (Il y a là un premier problème, que l'on pardonnera à JPP [...]) est juste une mise en perspective historique : en 1995 il y avait beaucoup de problèmes non résolus en formation des structures, en partie du fait des limitations des ordinateurs de l'époque. De nos jours par contre, peut-être ne le savez-vous pas, il n'y a aucune difficulté à reproduire les structures filamentaires observées [11]. En ce sens, je ne considère pas que l'hypothèse de la matière gémellaire apporte aujourd'hui quoi que ce soit d'intéressant, puisque l'on peut reproduire les observations sans. Par contre en 1995 je vous accorde qu'il était légitime de se demander si d'autres alternatives n'étaient pas intéressantes. Si vous voulez exister en tant que cosmologue j'insiste lourdement sur le fait qu'il vous faudra (1) vous montrer capable de faire des simulations numériques d'une qualité digne du XXIème siècle, et (2) vérifier un accord aussi bon sinon meilleur que les simulations faites par le reste du monde dans le cadre du modèle standard de la cosmologie. Tant que vous ne le faites pas et brandissez des résultats vieux de 1995 et d'une qualité assez pauvre (vous parlez de 2 x 5000 particules, lors qu'aujourd'hui on atteint le 1024^3 particules...), aucune affirmation péremptoire du style « ça marche » ne sera considérée comme recevable. Je vous incite à faire preuve de réalisme et de lucidité sur ce point.


La suite de votre commentaire indique que vous ne savez pas ce qu'est le problème de l'homogénéité, et que dès que j'essaie d'élever le débat en employant les termes techniques mais habituels de la cosmologie vous vous trouvez incapable de dire autre chose que ces phrases n'ont aucun sens. Je vais prendre la peine d'expliciter ceci. En cosmologie ordinaire, il n'y a aucune raison a priori pour que la structure à grande échelle de l'univers soit homogène. Dans le modèle FRW, c'est une hypothèse, introduite par Einstein (sous le nom de principe cosmologique). Lors de l'expansion, on découvre des régions de plus en plus lointaines (nous recevons de la lumière d'un nombre croissant de galaxies), qui n'avaient pas été en contact causal les unes avec les autres auparavant. Le problème de l'horizon (ou de l'homogénéité), c'est précisément le fait qu'il ne semble pas y avoir de raison pour laquelle l'univers est homogène à grande échelle. Dans votre situation on est exactement dans ce cas : vous supposez que l'univers est homogène (c'est écrit entre les équations 25 et 26), mais vous ne dites donc pas pourquoi, ce qui vous met exactement dans la situation de la cosmologie des années 1970, avant l'introduction de l'inflation. Vous êtes donc dans une situation semblable à celle de la cosmologie d'Einstein-de Sitter. Votre affirmation que vous résolvez le problème de l'horizon est tout simplement fausse (enfin, vous la justifiez vaguement en faisant une affirmation sur la taille de l'horizon dans votre modèle, mais cette affirmation est fausse : l'horizon est ici plus grand que le facteur d'échelle). En tout cas vous n'avez aucun moyen trivial pour pouvoir prétendre homogénéiser l'univers par les processus gravitationnels que vous évoquez. Pour que l'univers soit homogène à grande échelle il faut que vous imposiez certaines restrictions sur la répartition « initiale » de matière. Sans doute n'est-il pas inutile de le préciser, mais dire que l'inflation est spéculative révèle une méconnaissance de l'état actuel de la cosmologie : les modèles inflationnaires sont testés avec un haut degré de précision aujourd'hui (avec WMAP, par exemple, je vous renvoie aux liens qui vous ont déjà été fournis), chose que vous ne faites pas (cf ci-dessous) : il n'y a tout simplement rien de quantitatif dans ce que vous faites, du point de vue de ceux qui font de la cosmologie aujourd'hui.


Ensuite, vous ne semblez pas aimer mon commentaire sur vos manipulations bizarres et affreusement mal décrites. Que voulez vous que je vous dise. Une constante dimensionnée comme la vitesse de la lumière, nécessite de définir proprement un étalon de longueur (le mètre étalon par exemple) et un étalon de durée (par le césium). Il n'a pas grand sens de dire que c varie tant que vous ne précisez pas quelle est votre définition au cours du temps de vos étalons de longueur et de durée, ce qui n'est pas fait clairement dans le texte. Tout au plus a-t-on droit à l'affirmation sybilline que l'on suppose que le temps cosmique n'est pas en relation ordinaire avec la coordonnée de temps de la métrique FLRW. En ce sens votre propos est au mieux très confus. Autre aspect qui ne plaide pas en votre faveur, votre abnégation à dire que la constante d'Einstein est 8pG / c2- (p. 288, Eq. 23, avec curieusement un signe - ; en général le signe moins ne fait pas partie de la définition de la constante car il résulte d'un choix arbitraire de définition du tenseur de Riemann). C'est grossièrement faux. La constante d'Einstein c'est 8pG / c4 et pas autre chose. C'est évident si l'on prend la trace des équations d'Einstein. La trace du tenseur d'Einstein est par définition l'inverse du carré d'une longueur, celle du tenseur énergie impulsion est une densité d'énergie (par définition aussi), donc la dimension de la constante d'Einstein, c'est [longueur^3] / [longueur^2 x énergie], ce qui est bien la dimension de G / c^4. Pour une raison mystérieuse, vous persistez à appeler tenseur énergie impulsion le tenseur énergie impulsion des gens normaux divisé par c^2, avec donc des masses volumiques au lieu de densités d'énergie (vous faites cela dans plusieurs de vos papiers). Le problème c'est que c'est une définition arbitraire et erronée, et que vous utilisez explicitement la relation G/c^2 = constante dans votre cuisine, alors que c'est G/c^4 qui devrait l'être a priori (et encore, cette condition n'est même pas nécessaire dans votre modèle. Voyez-vous pourquoi ?). Comme en plus une erreur typographique a changé l'équation de Schrödinger (30) en quelque chose de faux (vous écrivez …), on n'a vraiment pas envie d'essayer de comprendre les détails du modèle de quelqu'un qui ne sait ni écrire les équations d'Einstein, ni celle de Schrödinger, il n'y a rien d'autre à dire. J'ajoute et je maintiens que votre dérivation de l'invariance de ces équations sous reparamétrisation reste fausse car le terme ne se transforme pas en (pour une raison évidente : T dépend lui aussi de t). Cela affecte l'équation de Schrödinger et aussi l'équation de Boltzmann.


De plus, pour rendre compte de la nucléosynthèse primordiale il est impératif que l'expansion se fasse dans l'ère de radiation (j'ose espérer que vous êtes au courant et que vous savez pourquoi). Le fait que vous n'abordiez même pas ceci dans votre modèle me laisse plus que perplexe (avez-vous seulement pensé à ce détail ?). À mon sens votre modèle est totalement incapable de rendre compte de l'abondance des éléments légers car ni la loi d'expansion, ni la pirouette qui vous fait passer à une « loi apparente d'expansion » (appelons cela comme ça) ne correspondent à l'ère de radiation. Il paraît clair qu'il vous faut au mieux modifier votre fonction R(t) de façon complètement ad hoc pour gérer le cas de la nucléosynthèse. Avant même de déterminer si votre modèle peut apporter quelque chose à la formation des structures, il doit donc nécessiter l'adjonction de plusieurs paramètres : la loi R(t) que vous postulez (enfin, vous ne la postulez pas, mais elle est conséquence d'une autre hypothèse, genre mc² = Cte que vous posez peu avant si j'ai bien lu), plus très vraisemblablement celle qui vous permettra de gérer la nucléosynthèse. Tant qu'on y est, je vois un autre paramètre totalement arbitraire dans votre modèle, c'est celui le la valeur moyenne de la densité d'énergie de la matière ordinaire. Elle ne joue pas de rôle dans le modèle, parce qu'elle est exactement contrebalancée par celle de la matière gémellaire (d'ailleurs je ne vois pas d'explication claire de ceci dans un espace non sphérique : est-ce une hypothèse de plus ?), mais en pratique, et observationnellement, elle est de l'ordre de la densité critique. Y a-t-il une explication par vous à cette coïncidence supplémentaire ? Je n'y vois aucune allusion dans votre texte. Nous en sommes donc déjà à 3 (voire 4) paramètres ad hoc chez vous (contre un seul pour la matière noire : son paramètre de densité).


Vous nous offrez ensuite une vision aussi triste que personnelle (et erronée) de la cosmologie moderne. Ainsi donc, L'inflation est un théorie totalement spéculative, comme l'est toute théorie à ses débuts. Nous vivons une époque de grande crise scientifique où on attend un changement paradigmatique qui vienne enfin éclaircir le panorama. Quelle crise ? En quoi l'inflation est spéculative ? Ce sont là des affirmations extraordinaires, qui nécessiteraient des preuves extraordinaires pour être recevables. Vous avez d'ailleurs eu un comportement révélateur en insérant un commentaire [12] où vous avez rajouté un « c'est aussi le seul » à propos du fait que le problème de l'horizon est résolu par l'inflation. Je suis presque désolé de le dire aussi fermement, mais vous voir dire que l'inflation ne résout que le problème de l'horizon ne me laisse aucune alternative entre (1) mettre en doute votre honnêteté intellectuelle ou (2) mettre en doute vos connaissances des bases de la cosmologie. Il est tout simplement faux de dire que l'inflation ne résoud que le problème de l'horizon. Elle résoud aussi le problème de la platitude, le problème des monopôles, et celui de la génération de fluctuations de densité dans l'univers. Nier ceci est tout simplement absurde et vous disqualifie totalement. Je peux concevoir que vous n'aimiez pas l'idée de l'inflation, comme d'autres non cosmologues de votre génération (par exemple Arkadiusz Jacdzyk, qui partage aussi avec vous une certaine sympathie pour les frères Bogdanoff...), mais je vous engage vivement à apprendre un peu de cosmologie [13] [14] avant de claironner à tue-tête des affirmations aussi extravagantes. De plus, vous semblez douter de l'assise observationnelle de l'inflation. Cela ne peut que laisser perplexe un chercheur du domaine ! L'inflation prédit un spectre initial de fluctuations de densité qui est compatible avec ce que l'on observe dans les anisotropies du fond diffus cosmologique et les catalogues de galaxies. De plus, ces fluctuations sont gaussiennes, ce qui est également ce qui est observé. Avez-vous seulement conscience que vous et votre modèle êtes à des années lumière d'une quelconque prédiction observationnelle de ce type ? Evidemment, on n'a pas de preuves irréfutables en cosmologie : on cherche des modèles qui décrivent l'ensemble des observations, et quand on en a trouvé on les sélectionne suivant le principe du rasoir d'Occam (en gros). L'inflation est dans ce cadre là ce qui se fait de mieux. Ce n'est pas une preuve absolue, mais c'est déjà pas mal, d'autant que vous n'en êtes pas là. Votre modèle ne résout pas le problème des monopôles, il ne résout pas non plus celui de la générations des perturbations de densité dans l'univers primordial (vous ne le dites pas dans l'article, mais je suis à peu près certain que vos simulations numériques incluent des conditions initiales qui ne sont pas parfaitement homogènes : vous avez donc besoin d'un spectre de fluctuations initiales pour démarrer l'instabilité gravitationnelle).


Juste après, ce que je ne peux qualifier que de divagation continue. Vous doutez de l'existence d'énergie noire. Peut-être aurais-je dû parler de phénomène ayant des manifestations semblables à l'énergie noire plutôt que d'énergie noire tout court, soit. Mais à part ça, les preuves observationnelles d'un tel phénomène sont avérées, un point c'est tout. Vous en trouverez un bref résumé dans [15] (page 16 et figure 20 page 57, lisez aussi tout le reste, c'est très intéressant). Peut-être l'ignorez-vous (cela serait assez savoureux je dois dire), mais le cosmologue sérieux qui est resté le plus longtemps sceptique quand à l'existence de l'énergie noire (ou du phénomène qui ...) est un certain Alain Blanchard, qui a essayé toutes les contorsions possibles pour tenter d'éviter d'avoir recours à l'énergie noire, et qui est arrivé à la conclusion qu'à moins de remettre en cause toutes les mesures de la constante de Hubble, l'interprétation des données des supernovae distantes et les oscillations acoustiques des baryons dans les grands relevés (je ne vous fais pas l'injure de vous demander si vous savez ce que c'est), il n'est pas possible de se passer d'énergie noire (ou du phénomène qui ...), cf [16]. À moins que vous n'ayez des éléments sérieux à mettre en balance, je considère que l'affirmation qu'il n'y a pas de preuve de l'existence de l'énergie noire (ou du phénomène qui ...) est irrecevable et résulte d'une tragique méconnaissance de la cosmologie.


Je note ensuite sans surprise que vous ne comprenez pas ce que je dis quand je note l'absence de prédictions observationnelles. Je parle de prédictions quantitatives. Avez-vous calculé le spectre des anisotropies du fond diffus cosmologique ? Celui de la matière baryonique observé dans les catalogues de galaxies ? Sachez (sans doute l'ignorez-vous) qu'il s'agit là des observations qui sont de nos jours les plus contraignantes (j'insiste car je soupçonne que vous n'en avez pas conscience). Les « prédictions quantiatives » que vous mentionnez n'en sont pas. D'abord il faudrait parler de « postdiction » pour certaines d'entre elles (ce n'est pas pareil), et ensuite je n'ai rien vu de quantitatif là dessus, en particulier dans ce que vous appelez la structure lacunaire de l'univers. Ceci est très bien observé de nos jours, et très bien modélisé (certes avec des moyens informatiques conséquents, mais on n'a rien sans rien, et on peut de toute façon faire des choses très bien avec des moyens modestes), avec un accord quantitatif entre modèles basés sur inflation + matière noire + énergie noire (les trois sont nécessaires) impressionnant. Le jour où vous serez en mesure de produire des indicateurs statistiques aussi précis et encourageants, peut-être aurez-vous droit à quelque attention. Pour l'instant, vous semblez vous plaindre de crier dans le désert alors que vous n'avez vraiment pas fait grand chose. Quelques simulations numériques qui vous ne détaillez guère du reste, et c'est tout. Si vous voulez exister en cosmologie il vous faut absolument calculer avec toute la précision requise les prédictions de votre modèle sur les anisotropies du fond diffus cosmologique, une introduction à la physique duquel se trouve dans ma thèse — je me permets de le préciser, vu que vous sembliez vous interroger sur l'utilité de ce document, mais de nombreuses références d'excellente qualité existent aussi, comme par exemple [17], qui date de l'année de votre papier, et plus récemment [18] [19]). De plus, je trouve que vos simulations numériques ne font pas grand chose. On aimerait savoir quelle sont vos prédictions du taux de collision galactiques en fonction du redshift, de l'évolution des populations de galaxies (spirales, naines, irrégulières, elliptiques) en fonction du temps et de l'environnement (filaments, amas, vide), et ainsi de suite ; bref, toutes ces choses que les gens qui connaissent leur métier savent produire dans le cadre du modèle standard de la cosmologie. Je crains que vous ne vous imaginiez pas le degré de précision que l'on sache atteindre aujourd'hui en cosmologie et que vuos fassiez erreur en croyant que vos simulations sont en quoi que ce soit comparables avec l'état de l'art actuel.


Pour le reste, je crains que vous ne vous fassiez une idée assez fausse de ce qu'est un séminaire scientifique. Un séminaire scientifique, c'est l'invitation faite à quelqu'un de venir de parler de choses que l'on pense intéressante. Ce n'est pas le cas de vos travaux, je ne vois donc pas pourquoi ou de quel droit vous seriez en droit d'« exiger » de pouvoir donner un séminaire. Dans un autre contexte, votre propos serait à rapprocher de celui d'un amoureux éconduit qui « exigerait » un rencart avec celle qui l'a envoyé sur les roses. On croit rêver. Bref, ce n'est pas une question de lâcheté comme vous vous complaisez à pérorer, mais une question de bon sens : on ne va pas perdre du temps (et vous en faire perdre) à vous inviter ici ou ailleurs alors qu'il y a des tas de gens beaucoup plus intéressants à écouter. À la limite, s'il est quelqu'un que l'on devrait inviter à donner un séminaire, c'est ce mystérieux Professeur Oaxiiboo F. que vous mentionnez dans vos remerciements.


Alain Riazuelo 14 septembre 2006 à 03:23 (CEST)

 

J'ai fini par comprendre que ces critiques virulentes qui se sont retrouvées sur la page discussion de Wikipedia ( leur coeur du débat étant la page que des intervenants avait commencé à constituer sur ... ma biographie ) faisaient suites à d'autres, toutes aussi violentes, déjà lancées sur des forums. A cette époque des lecteurs me disaient :

- Monsieur Petit, il y a un Alain r. qui se répand en critiques sur vos travaux. Réagissez, s'il vous plaît !

Je répondais invariablement que je ne souhaitais pas répondre à une personne s'exprimant sous un pseudonyme. Puis ce texte a atterri sur Wikipedia où l'auteur avait balisé sa piste ( lien vers une page personnelle où il indiquait qu'il était chercheur à l'Institut d'Astriohysique de Paris puis citait ... ses travaux ) avec du câble phosphorescent. Là, il fallait réagir.

J'ai donc ce matin mis sur Wikipedia une nouvelle réponse dans cette page discussion. Ca sera j'espère la dernière car j'ai franchement autre chose à faire qu'à me perdre dans ces joutes médiocres.

Riazuelo a attaqué dans toutes les directions, dans le but d'éclairer les gens sur l'inconsistance de mes travaux. En fait il ne les a pas lus. Il n'a lu qu'un article, en diagonale. J'ai proposé une réponse, en séminaire, à l'institut d'Astrophysique de Paris. Vous avez vu quelle a été la réponse.

Au passage l'Institut d'Astrophysique de Paris est partie prenante dans cette affaire puisque la critique de Riazuelo ( du moins la précédente ) a été inscrite dans le site du laboratoire à l'adresse :

http://www2.iap.fr/users/riazuelo/cosmo/jpp/p2.html

Dans la mesure où cet institut, où j'ai d'ailleurs fait une présentation il y a cinq ou six ans face un un ensemble de visage fermés, silencieux et hostiles, cautionne de facto ces attaques ( sinon ce chercheur serait priés d'aller s'expriumer ailleurs que dans l'espace de l'IAP ) il serait normal que je puisse y exercer un légitime droit de réponse. Mais j'ai perdu cet espoir.

Le texte de Riazuelo est émaillé d'incohérences. J'en ai pris une qui concerna la "constante d'Einstein" ( qui n'a rien à voir avec la constante cosmologique ). J'ai alors mis M. Riazuelo face à son ignorance en le confrontant à des éléments présents dans tous les ouvrages présentant la Relativité Générale. J'ai mis ces éléments dans le site même de Wikipedia, dans une page " constante d'Einstein ", restée vierge, créée par l'équipe s'occupant d'un " portail cosmologie ". J'ai pu installer cela ce matin. Très rapidement une bannière est apparue. Attention !

 

 

Mais il n'y a rien d'inédit ou d'invérifié dans cette page. Ce calcul est dans tous les ouvrages classiques traitant de la Relativité Générale. Ce document a sa place dans cette encyclopédie. Subsidiairement il servira d'élément d'appréciation pour les physiciens et les théoriciens qui pourraient être témoins de ce conflit déplaisant. Voici ce que j'ai inscrit dans cette page Wikipedia :

 

 

Monsieur Riazuelo,

Je vous cite :

" Autre aspect qui ne plaide pas en votre faveur, votre abnégation à dire que la constante d'Einstein est 8pG / c2- (p. 288, Eq. 23, avec curieusement un signe - ; en général le signe moins ne fait pas partie de la définition de la constante car il résulte d'un choix arbitraire de définition du tenseur de Riemann). C'est grossièrement faux. La constante d'Einstein c'est 8pG / c4 et pas autre chose. C'est évident si l'on prend la trace des équations d'Einstein. La trace du tenseur d'Einstein est par définition l'inverse du carré d'une longueur, celle du tenseur énergie impulsion est une densité d'énergie (par définition aussi), donc la dimension de la constante d'Einstein, c'est [longueur^3] / [longueur^2 x énergie], ce qui est bien la dimension de G / c4. Pour une raison mystérieuse, vous persistez à appeler tenseur énergie impulsion le tenseur énergie impulsion des gens normaux divisé par c^2, avec donc des masses volumiques au lieu de densités d'énergie (vous faites cela dans plusieurs de vos papiers). Le problème c'est que c'est une définition arbitraire et erronée, et que vous utilisez explicitement la relation G/c2 = constante dans votre cuisine, alors que c'est G/c4 qui devrait l'être a priori (et encore, cette condition n'est même pas nécessaire dans votre modèle. Voyez-vous pourquoi ?) ".

Nous sommes plusieurs à "faire cette erreur grossière". Vous la trouverez dans de très nombreux ouvrages classiques traitant de la Relativité Générale, en particulier dans Adler, Schiffer et Bazin, Introduction to General Relativy, Mac Graw Hill 1975.

D'autres persistent "dans cette erreur grossière" comme votre collègue Monique SIGNORE, directeur de recherche associé à l'Observatoire de Paris, qui a publié un article intitulé Principes de base de la relativité générale. Référence :

http://e2phy.in2p3.fr/2005/Signore.pdf

Le papier est postérieur à 2005.

Ces deux écritures sont parfaitement licites, la différence d'écriture dépendant de la façon dont on choisit de définir le tenseur T.

Il existe dans vos commentaires beaucoup de confusions de ce genre, sur lesquelles vous vous appuyez pour invalider mes travaux. Ca serait malheureusement un peu long de les reprendre une à une.

A l'attention de lecteurs qui pourraient être décontenancés par ces échanges j'ai apporté les précisions nécessaires dans une page "Constante d'Einstein", dans le portail cosmologie de Wikipedia, qui était encore vierge.

Jean-Pierre Petit

Post Scriptum :

Abnégation : Renoncement, sacrifice de soi au bénéfice d'autrui ( Larousse )

 

 

18septembre 2006 : J'ai vu que monsieur Alain Riazuelo avait déjà remis une autre couche ce même jour. Il note que le livre que j'évoque, qui est un des meilleurs dans le genre, n'est cité que 75 fois, contre 2500 et 2800 fois pour d'autres ouvrages. Là, ça devient n'importe quoi, et à ce stade il faut arrêter.

Moi, j'arrête....

Un mot d'explication pour mes lecteurs non-scientifiques à propos de cette " constante d'Einstein ". Elle apparaît dans l'équation de champ proposée par lui en 1915 ou 1916 :

Ici cette constante d'Einjstein est à droite, désignée par la lettre C. J'ai pris dans le papier de Wikipedia les mêmes notations que dans un grand classique de la Relativité Générale " Introduction to general relativity " de Adler, Bazin et Schiffer, Mac Graw Hill Book, 1975. Dans les travaux que j'ai publiés j'utilise la lettre grecque c , comme du reste Monique Signore, citée plus haut ( 2005 ).

Le calcul permettant de déterminer la valeur de cette constante est assez pointu. Je ne pense pas que Riazuelo l'ai refait. Mais ce ne sont pas des passages qu'on peut lire en diagonale. Le formalisme de la Relativité Générale se veut englober complètement le formalisme classique en matière de gravitation. Lorsqu'on introduit " l'approximation newtonienne" en se plaçant dans des conditions où le champ gravitationnel est faible et où les vitesses sont faibles devant la vitesse de la lumière on doit donc retomber sur la loi de Newton, l'équation de Poisson, les orbites Képlériennes, etc. Et c'est bien ce qui se passe.

Dans cette équation de champ, la fonction inconnue est ce qu'on appelle la métrique. Elle apparaît ici à travers la lettre g mais elle est également présente dans les tenseurs géométriques. Techniquement, on effectue un développement en série dans l'équation de champ en partant d'une métrique décrivant un espace vide (Minkowsli) auquel on ajoute un terme de perturbation. Il faut alors tout linéariser. Dans le développement en série on fait intervenir un petit paramètre e, technique que tous les ingénieurs et étudiants en sciences connaissent. Au fil du calcul on néglige tout ce qui est en e. et dans les puissances supérieures de ce paramètre. Quand on a bien fait le ménage il reste ce qu'il doit rester. On voit émerger après cette bataille d'équations

- La loi de Newton

- L'équation de Poisson

En fait l'équation de Poisson n'est autre que l'équation d'Einstein en approximation Newtonienne ( plus la stationnarité ). Ou, si l'ont veut "ce qui reste de l'équation d'Einstein". Mais il faut procéder à un ajustement de la constante d'Einstein C et on trouve alors :

Ce qui amène à écrire l'équation sous la forme :

C'est ce qu'on trouve dans nombre d'ouvrages classiques. Mais ailleurs, comme par exemple dans Wikipedia à la rublique

constante cosmologique

on trouve :

Dans la constante cosmologique la vitesse de la lumière figure cette fois à la puissance quatre au lieu de deux. En fait, les deux formulations sont bonnes. Tout dépend comment on définit le tenseur T. Mais Riazuelo, qui ne sait pas "comment fonctionne ce calcul" faute de l'avoir refait avec soin n'a pas perçu cette subtilité. C'est un peu le défaut de jeunes chercheurs " issus d'écoles prestigieuses " qui sont habitués à " saisir rapidement les grandes lignes ". En matière de science cela peut engendrer des confusions, des connaissances mal assimilées.

Ceci étant, la compête équivalence ne vaut que si les constantes G et c sont considérées comme des constantes absolues. Or, pour qui saura s'y retrouver dans ce fouillis que représente cette détermination de la valeur de la constante d'Einstein il faut noter que cette identification se fonde sur une

solution stationnaire

Ceci dit, la constante d'Einstein doit être une constante absolue si on veut que l'énergie soit conservée. La conclusion de cette remarque est que si ce calcul nous fournit la valeur de cette constante, sur la base des grandeurs G et c, si la contrainte de la conservation de l'énergie implique que

se comporte comme une constante absolue,

ceci n'implique nullement que G et c soient elles-mêmes des constantes absolue

C'est le point de départ de mes travaux de 1988 - 1989 sur un modèle à " constantes variables ". On ne peut faire émerger ce problème que si on part de " l'ancienne façon de procéder ". Avec la nouvelle, c'est une subtilité qu'il sera difficile à dégager.

Riazuelo, dans la fin de son commentaire s'emmêle complètement les pinceaux, mais toujours avec son ton doctoral ( qui me fait un peu sourire ), quand il termine par :

" Le problème c'est que c'est une définition arbitraire et erronée, et que vous utilisez explicitement la relation G/c2 = constante dans votre cuisine, alors que c'est G/c4 qui devrait l'être a priori (et encore, cette condition n'est même pas nécessaire dans votre modèle. Voyez-vous pourquoi ?) ".

Je ne crois pas qu'il sera possible de discuter sérieusement de mes travaux avec un garçon :

- Qui ne lit pas ce qu'il est censé analyser

- Qui a absorbé une masse de connaissances, sans grande précaution, un peu comme on entasse à la va-vite des affaires dans une valise.

19 septembre 2006 : Les palabres se poursuivent dans la page discussion de Wikipedia ( où ce genre de polémique n'aurait jamais du trouver place ). Il n'y a plus que deux types d'intervenants :

- Alain Riazuelo, " l'expert " et le juge, qui énonce des jugements sans appel en posant au représentant de la communauté scientifique laquelle, selon lui " a depuis longtemps rendu son verdict".

- Des non-spécialistes, qui ont bien du mal à s'y retrouver.

L'un de ces derniers note quand même que Jean-Marie Souriau, dans son ouvrage Géométrie et Relativité "commet la même erreur" dans sa formulation de la valeur de la constante d'Einstein. En fait on pourrait dénombrer dans les différentes langues des centaines d'ouvrages, récents ou contemporains où des auteurs prestigieux et reconnus "commettent la même erreur grossière". Je me suis efforcé d'expliquer dans la page que j'ai installée dans le portail cosmologie de Wikipedia, intitulée " constante d'Einstein " où se situait cette pseudo-erreur. Riazuelo, qui n'a visiblement jamais fait lui-même ce calcul, en se contentant de le survoler, se débat de manière pathétique en alignant des principes qu'on trouve dans tous les cours de licence de physique. Cela ressemble au déploiement d'un rideau de fumée. Il découvre au passage un des points de départ de mon modèle "à constantes variables", avec ses implications et ses hypothèses. J'imagine qu'au fil des mois ou plus il découvrira ainsi, un à un de nouveaux pans de mes travaux qu'il ne pouvait pas avoir perçu, faute de les avoir lus de manière approfondie.

En matière de théorie on est toujours libre de faire n'importe quoi ( et de nos jours ce ne sont pas les physiciens théoriciens qui s'en privent ). On juge l'arbre aux fruits. Le tout est de préciser de manière claire ce qu'on fait exactement, quel en est le bénéfice, obtenu ou escompté, quelles sont les implications, si cela s'accorde ou non avec les observations. Personnellement, ayant remarqué que l'équation de champ d'Einstein était invariante quand G variant comme c2 j'ai décidé ( il y a plus de vingt ans ) d'explorer cette voie et cela a donné un certain nombre d'articles parus dans des revues à comité de lecture plus une communication dans un congrès international, que M. Alain Riazuelo jette aux orties après n'avoir lu qu'un seul de ces articles, de manière très superficielle, ce que les gens commence de plus en plus à réaliser, et dont il n'a visiblement pas compris l'essence. En ne touchant pas à l'équation de champ on conserve l'énergie. Par contre, dans des théories plus en vue, faisant sans doute l'objet d'un plus grand nombre de citations et où on ne fait varier que la constante de gravité G, l'équation de champ ne conserve plus l'énergie et il est alors nécessaire de la modifier.

Cette démarche de "variation des constantes", sans point d'ombre et relativement simple date pour moi de plus de vingt années. A cette époque des articles avaient déjà été publiés où des auteurs avaient cherché si certaines constantes n'auraient pas pu varier au fil de l'évolution cosmique. L'idée est déjà ancienne et avait déjà été soulevée par Milne. Dans ces articles plus récents les auteurs retournaient sans cesse aux données observationnelles en concluant " on peut douter que telle constante ait varié depuis x milliards d'années. Si cela était le cas les atomes n'auraient pas vu se former, la nucléosynthèse aurait été impossible, etc.. etc...". Et ils passaient en revue différentes constantes les unes après les autres: la constante de la gravitation, la constante de Planck, la charge électrique, sauf ... la vitesse de la lumière, ce qui ne fut envisagé que beaucoup plus tard. Toujours est-il que personne n'avait envisagé de faire varier toutes ces constantes à la fois, ce que j'ai fait dès 1988. Ce faisant j'ai été le premier à toucher au sujet tabou par excellence : la constance absolue de la vitesse de la lumière, idée qui s'est faite jour plusieurs années plus tard chez d'autres auteurs comme Moffat et Magueijo, chacun des deux étant persuadé d'avoir été le premier à l'avoir eue. J'ai démarché très poliment auprès des deux, sans obtenir de réponse. Depuis, le club des varieurs de constantes poursuit sa route, se réunissant dans des séminaires et congrès, en décidant, à de rares exceptions près, d'ignorer mes travaux. Mais c'est un comportement assez classique dans le milieu scientifique, très humain. Il est toujours contrariant de s'apercevoir qu'un "illustre inconnu" vous a devancé de plusieurs années ( j'ai connu le même problème en MHD avec un Japonais qui redécouvrit, dix ans plus tard ma première méthode d'annihilation de l'instabilité de Vélikov, travail qu'il publia dans un article poétiquement intitulé " To climb the mount Fuji", allusion au fait qu'une des courbes avait précisément la même forme que le célèbre volcan nippon. Là encore un courrier resta sans réponse).

Dans l'article de 1995 qu'Alain Riazuelo a suvolé, il n'a pas vu un de ses aspects essentiels que n'importe quel étudiant peut constater ( le calcul est vraiment très simple, est analogue à la classique analyse dimensionnelle bien connue des physiciens. Ca tient sur une page et ce sont "des calculs de coin de table", du niveau d'un terminale S. Il y en a pour vingt petites minutes, en prenant son temps. Que les lecteurs curieux aillent voir ce passage sur mon site )

Ces lois de ces " variations conjointes des constantes " ne sont pas énoncées au hasard. Ce sont celles qui rendent toutes les équations de la physique invariantes (l'équation de champ, l'équation de Schrödinger, les équations de Maxwell, de Boltzmann, etc ). Le corollaire est que ces variations ne peuvent pas être constatées en laboratoire, de manière classique, puisque les instruments, conçus sur la base de ces mêmes équations, dérivent en même temps que les phénomènes qu'ils sont censés mettre en évidence. L'image serait celle d'un physicien qui voudrait mettre en évidence des changements de température dans une pièce en cherchant à mesurer une dilatation ou une contraction d'une table en fer à l'aide d'une règle ... faite du même métal.

Pour avoir une chance de faire passer ces idées il faudrait pouvoir les exposer dans des séminaires. Or vous avez vu ce qu'il en était, me concernant.

 

A moins d'envisager une prise d'otage, c'est sans espoir.

 

De tous côtés maintenant je trouve porte close. Il aurait également fallu pouvoir exposer ces idées dans des congrès internationaux. Et pour cela il faut disposer de crédits de mission, dont j'ai été totalement privé pendant trente ans, dès que la communauté scientifique a connu mon intérêt pour le dossier ovni. Si j'ai pu le faire en 2001 c'est parce que ce congrès international se tenait à ... Marseille. Antérieurement je me suis rendu à plusieurs congrès internationaux en MHD à mes frais. Mais à partir du milieu des années quatre-vingt j'ai jugé que cette situation n'était plus moralement ( et matériellement ) envisageable. Pour susciter l'intérêt il faut pouvoir "enfoncer le clou", avoir la chance d'exposer ses idées dans les différentes places scientifiques de manière répétitive. Lors d'exposés il est alors possible de répondre aux questions ou aux critiques des gens présents. Les congrès et les séminaires sont faits pour cela. Lorsque les portes des séminaires sont closes et qu'on a pas les moyens d'aller dans les congrès internationaux les chances d'être remarqué et compris sont minimales ( dans la pratique : nulles ).

Les débats qui s'installent sur Internet représentent une nouvelle donne sur ce plan-là. Encore faut-il que les intervenants soient :

- Suffisamment qualifiés

- Fassent l'effort de lire réellement ce qui fait matière à débat.

Ces deux conditions ne me semble pas réunies chez une personne comme monsieur Alain Riazuelo.

Ceci étant, la meilleure solution serait un séminaire, à l'institut d'Astrophysique de Paris, au DARC ( département d'Astrophysique Relativiste et de Cosmologie ) ou à l'IHES ( Institut des Hautes Etudes Scientifiques de Bures sur Yvette ). Je me suis vu interdire l'accès que ce dernier sanctuaire il y a six ans par l'académicien Thibaud Damour, après avoir formulé une demande de séminaire, dans une lettre de réponse négative montrant que cet autre expert n'avait pas pris la peine de lire ce que je lui avais envoyé.

En revenant aux critiques acerbes formulées par M. Riazuelo à l'égard de mes travaux, mettant même en doute mon intégrité scientifique, j'ai l'impression de revivre éternellement la même scène. Des chercheurs me prennent pour un farfelu et décident de me rentrer dedans (comme ce géomètre en 2005 lors d'un séminaire que j'avais donné dans un institut de mathématiques). On a l'impression qu'ils se disent : "non, il n'est pas possible que ce type, qui crée des bandes dessinées, compose des chansons, pond des dessins humoristiques, s'intéresse à la question des ovnis soit aussi quelqu'un de sérieux en matière de recherche".

Dans des forums, Riazuelo a été sollicité comme expert. On lui a demandé d'analyser ce que j'avais publié et il a foncé là-dedans comme un sanglier en culotes courtes. Sa conclusion négative est tombée, hâtive et superficielle, fondée sur une lecture en diagonale d'une partie des travaux.

On m'a rapporté d'autres critiques qu'il aurait développées dans le forum futura-sciences, émettant " d'autres conclusions sans appel ". Il faudra, j'imagine, que je remette les choses en place dans ces domaines-là aussi. Mais cela représente une grande perte de temps. Que mes lecteurs ne m'en veuillent pas si "je ne réponds pas à telle ou telle nouvelle critique concernant cet autre pan de mes travaux ". Je ne peux pas passer mon temps à cela.

Par contre je vois que Wikipedia peut devenir un outil permettant d'éclairer certains points, sans qu'il s'agisse de "travaux inédits". Je ne sais pas qui a mis cette bannière sur la page Wikipedia que j'ai remplie, concernant la constante d'Einstein, qui est un avertissement "attention, il s'agit peut-être de travaux inédits !". Je comprends que des gens craignent qu'on veulle utiliser Wikipedia comme "tribune" pour installer des travaux personnels inédits en les faisant passer pour des "connaissances encyclopédiques". Ca paraît logique a priori. Mais dans le cas présent, ou ça a été mis par un robot ou par un type qui ne connaît rien à la Relativité générale. Ce calcul est ultra-classique. Il traîne dans des centaines d'ouvrages, dans toutes les langues et il est parfaitement à sa place et dans le style de ce portail sur la cosmologie. C'est une des briques de l'édifice la moins contestable. Il n'y a pas une ligne à enlever ou à rajouter. A moins qu'on ne veuille ajouter des détails de calculs, mais je trouve que c'est déjà pas mal détaillé comme ça. La bannière est un appel à s'exprimer sur la page "discussion". Je me demande qui ira palabrer dans cette page et pour dire quoi ? Des âneries, peut être ?

Je me suis pas mal diverti en explorant certaines pages de ce portail. Nombre d'échafaudages théoriques ne présentent aucun accord avec l'observation. Il est seulement écrit : " Si ce modèle était valable, alors on devrait voir ceci, ou cela....". Mais on ne voit rien.

Si ma tante en avait, ça serait mon oncle....

Il y a une gloire scientifique dont la contribution est "d'avoir fait progresser notre compréhension des trous noirs". Quand je vois tous ces textes je pense à ce codage de couleur qui serait bienvenu et qui indiquerait ce qu'on pourrait appeler " le niveau de liaison avec les réalités de ce bas monde ". Comme cela manque le lecteur non-initié ne sait plus " ce qui est encyclopédique et ce qui ne l'est point ". Paraphrasant Voltaire dans Candide, quand il fait parler le professeuir Panglosse, je dirai :

Tant il est vrai que ce sont les petites incohérences qui constituent la grande cohérence générale
de sorte que plus il y a de petites incohérences et meilleures sont les choses dans la meilleure des sciences possibles

Dans l'avenir, sans avoir le moins du monde besoin de placer des textes inédits je me contenterai de jeter "un regard inédit" sur des travaux datant de décennies, qui comptent parmi les bases de la démarche en cosmologie et en astrophysique relativiste. Exemple : dans le modèle d'étoile à neutrons créé en 1943 par Tolman, Oppenheimer et Volkov, une" criticité physique " se manifeste avant la criticité géométrique. Ca traîne dans tous les livres mais c''est un détail que personne ne semble avoir remarqué ( comme cet aspect concernant les constantes, évoqué plus haut ).

Une nécessité de créer un "objet" qui est devenu le modèle du trou noir est apparue parce que les solutions de l'équations d'Einstein décrivant l'intérieur ( un milieu très dense ) et l'extérieur ( le vide environnant ) devenait "pathologiques" au même moment, quand la masse atteignait la masse de Schwarzschild ( ou quand le rayon r de l'étoile atteignait le rayon de Schwarzschild Rs ). Alors, dans la métrique décrivant l'espace environnant un dénominateur devenait nul. Dans l'autre métrique c'est une quantité sous radical qui devevenait négative. Appelons cela la manifestation d'une pathologie mathématique ( une criticité géométrique ). Le modèle ne collait plus et il fallait envisager autre chose.

Mais, ce qui apparaîit dans les travaux évoqués, ceux de Tolman, Oppenheimer et Volkov : avant que le rayon n'atteigne cette valeur critique de Schwarzschild Rs, quand on en était seulement à

r = 0,94 Rs

la pression au centre de l'étoile s'envole vers l'infini. On peut considérer cela comme une criticité physique. Avant même que le mathématicien ne dise "ça ne va plus ! " le physicien le fait avant lui et pose la question :

- Fichtre, que se passe-t-il quand la pression ( qui est aussi une densité d'énergie par unité de volume )au centre de votre étoile à neutrons devient infinie ?

Il se trouve que ces aspects, qui sont présents dans tous les ouvrages consacrés à la Relativité Générale sont totalement passés inaperçus des astrophysiciens et des gens qui s'occupent de trous noirs. Ne trouvez-vous pas que cela mériterait réflexion ? Mais :

Réflexion, attention, danger ! Terrain glissant. Accotements d'étoile à neutrons nons stabilisés.

Les scientifiques sont là pour remettre sans cesse les choses en question, pour examiner les équations à la loupe, pour déceler des aspects singuliers ou des disfonctionnements qui peuvent conduire vers des pistes nouvelles. Ils ne sont pas là pour créer des chapelles dont ils interdisent l'accès aux gens qui n'en font point partie et pour y dire des sortes de messes où résonent des incantations, peuplées de mots nouveaux, en nombre sans cesse croissants, comme jadis les épycycles de Ptolémée : supercordes, branes, matière sombre, monopoles, énergie noire, quintessence et j'en passe. Quand je lis certains trucs j'ai l'impression d'être dans une pièce de Molière, où les somnifères font dormir parce qu'ils ont une vertu dormitive ou dans les énumérations de Jacques Prévert. Peut-être vivons-nous à une époque d'inflation scientifique, après tout ?

Mon impression, en astrophysique comme en cosmologie c'est que ce qui s'affine d'année en année c'est la mesure de notre ignorance et de notre incapacité croissante à gérer les problèmes qui émergent des observations, sinon en plaquant sur ces phénomènes de nouveaux mots en guise de rustines, d'emplâtres.

Pourtant le nombre d'articles publiés, où les gens s'entre-citent, va croissant. Je me rappelle du discours introductif prononcé par le président de séance il y a quelques années, lors d'un congrès consacré aux supercordes, qui avait été consigné dans les minutes du colloque et que m'avait lu Souriau :

- Bien qu'à ce jour la théorie des supercordes n'ait donné lieu à aucune interprétation d'une observation ou d'un phénomène expérimental, ni donné naissance à un modèle décrivant un objet physique, étant donné le nombre croissant de publications qui sortent chaque année nous noterons la remarquable vitalité de cette discipline.

Couteline ou Jules Romain auraient pu être les auteurs d'une telle phrase. Personne n'a encore jamais vu passer dans le ciel une corde cosmique, aussi longue que l'univers, ayant pour diamètre la longueur de Planck et terminée à ses deux extrêmités par deux quarks. Source.

Je repense à une phrase que j'avais lue dans Libération il y a quelques années :

- Bien qu'on ait à ce jour aucune preuve observationnelle de la présence de trous noirs dans notre univers, les scientifiques ne doutent plus aujourd'hui de leur existence.

Un Américain avait il y a deux décennies émis une conjecture, au vu du nombre croissant des publications scientifiques, sous la forme d'une troisième loi de la thermodynamique :

 

Quand l'univers aura achevé son évolution, il ne sera plus constitué que de papier

 


 

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