La construction des Grandes Pyramides

Jean-Pierre Petit, ancien directeur de recherche au Cnrs

Deuxième partie : Extraction et usinage des pierres

 


     Les constructions de l’Égypte Antique mettent en jeu des blocs de différentes pierres d'une taille et d'un poids difficilement concevables. Les colosses de Memnon, visibles dans la page précédente sont des monolithes de 18 mètres de haut et de cinq cent tonnes. Certains prétendent que de tels mastodontes de pierre devraient avoir laissé les traces de leur extraction dans les différentes carrières d'où ils pourraient avoir été extraits qu'on ne retrouve pas. Il existe un chantier où un bloc de cette importance avait fait l'objet d'un début de taille et d'extraction. C'est le site d'Assousan ( une carrière de granit ) on se trouve encore en place l'obélisque de 42 mètres de long et de quelques mille cinq cent tonnes que la reine Hatshepsout avait souhaité voir ériger dans le sanctuaire de Karnak.

 

L'obélisque inachevée d'Assouan, sur son lieu de taille

 

     Le travail fut interrompu, l'obélisque s'étant fendue dans sa partie supérieure. L'examen du site d'Assouan nous permet de comprendre comment les Égyptiens travaillaient la pierre. La technique de base est l'usinage par percussion. Nous ne faisons rien d'autre, à notre époque moderne, lorsque nous attaquons une roche à l'aide de marteaux-pîqueurs. Nous devons nous souvenir que les Égyptiens de l'Ancien Empire ne connaissaient que la métallurgie du cuivre et bien entendu de l'or, ces deux métaux étant impropre à être utilisés pour l'usinage. Le marteau égyptien est donc une boule de dolérite. Cette roche se présente ( en particulier dans les carrières d'Assouan ) comme un parasite du granit, de couleur sombre. On trouve donc ces boules, faites d'une roche extrêmemenr dure, à l'état natif. Il y en a de toutes les tailles. On en a retrouvé en très grandes quantités sur le site d'Assouan. L'outil optimal pour ce genre de chantier a un diamètre de 15 centimètres environ. L'ouvrier le manie à deux mains, à genoux. Il frappe la roche et en détache des éclats. A côté de lui un aide évacue ces débris à l'aide d'une éponge. La roche, ainsi attaquée se présente rapidement comme une succession de casiers jointifs, de forme carrée. On retrouve sur le site d'Assouan plusieurs plans de travail de ce type, couvrant chacun plusieurs dizaines de mètres carrés. Les ouvriers arrêtent leurs frappes lorsque le rayon de courbure de la cavité commence à se rapprocher de celui de la boule "marteau". Dans ces conditions, la surface frappe croissant, celle-ci devient moins efficace. Les ouvriers se déplacent alors en frappant sur les "pointes", en reproduisant ce schéma, déductible du précédent par translation. ce faisant "ils s'enfoncent progressivement dans la couche rocheuse".

 

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Photo d'une surface de travail, avec usinage par percussion, à Assouan

 

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Photo d'un marteau de dolérite, Assouan

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     A Assouan les ouvriers avaient donc ménagé des tranchées autour du futur obélisque. Faute de l'avoir expérimenté, on ne connaît pas la vitesse d'avancement de tels travaux de creusement d'une tranchée. Sur le dessin ci-après on a figuré ce type de travail en tranchée.

 

Travail de la pierre avec usinage par percussion à l'aide d'un marteau de dolérite

 

     L'usinage par percussion permet le creusement et aussi le surfaçage des pierres. On dispose de bas-reliefs montrant comment les ouvriers pouvaient contrôler la planéité des faces : avec une simple ficelle.

 

Surfaçage des blocs, retouches ( dessin de Champollion )

 

     De nos jours les carriers pratiquent cette technique en utilisant un bon et solide marteau à douze reliefs diamantés appelé Boucharde. Il est étonnant de remarquer que ces reliefs affectent la forme de ... pyramides.

 

 

 

La boucharde du carrier moderne

 

     Un carrier expérimenté parvient à régulariser la surface d'une pierre de la taille d'une tête d'homme en quelques minutes.

     Un marteau de dolérite de la taille d'une boule de pétanque, manié avec dextérité par un carrier de l'Ancien Empire permet d'attaquer la pierre sous tous ses angles, pourrait-on dire en la sculptant. C'est ainsi que furent ménagés des passages sous la pyramide d'Hatshepsout. En fin de travail cet objet de 1500 tonnes aurait sans doute été placé sur des rouleaux et acheminé jusqu'au port d'embarquement. A Assouan, l'obélisque a été sculpté "en pente", de telle manière que lorsqu'on aurait rompu les derniers liens le retenant à la carrière il ait pu sortir de "son lit" en étant entraîné par son propre poids. A dessin, les carriers avaient laissé un petit point de pierre entre le sommet de l'obélisque et son logement, qui aurait été brisé "au moment du lancement", le monolithe étant exactement dans la position d'un navire en cours de construction.

 

Pont de pierre retenant l'obélisque à sa "cale" de pierre

 

Travail du dessous de l'obélisque

 

L'obélisque "prête à être lancée"

 

     On trouve à Assouan des traces d'un mode de travail ordinairement invoqué dans la plupart des livres traitant du sujet, à savoir des emplacements creusés, d'une dizaine de centimètres de large et d'autant de profondeur, destinés à recevoir des coins de bois. En le mouillant on provoquait leur dilatation et la rupture de la pierre selon une "ligne de fracture".

 

Assouan, encoches ménagées à la base du falaise de pierre, pour y loger des coins de bois et fracturer par dilatation
( en principe j'ai une bonne photo )

     On lit dans "L’Égypte et les traces de la civilisation pharaonique", édition Könemann ( 530 pages, traduit de l'allemand, fort intéressant, rédigé par 33 égyptologues allemands et américains ), page 312 (l'article est de Rosemarie Klemm, chargée de cours au département d'Egyptologie de l'université de Munich) :

     - Contrairement à ce que l'on croit bien souvent, les égyptiens ne faisaient pas éclater les blocs de roche par diltatation de coins de bois humides, ni dans les carrières de calcaire ou de grès, ni pour l'extraction des roches cristallines. Les rangées d'encoches bien visible le long des surfaces de séparation des blocs dans toute la région granitique d'Assouan ( dessin ci-dessus ) ne peuvent être antérieures à l'époque ptolémaïque. Elles sont dues aux ouvertures que l'on pratiquait dans la roche pour y introduire des burins de fer, technique d'ailleurs utilisée au-delà de l'époque romaine et jusqu'à nos jours, sous des formes plus ou moins différentes.

     On voit que selon les ouvrages on entend des sons de cloche différents. Il est vrai que quand on trouve des traces, il semble parfois bien difficile de les dater. Ceci étant, quand on considère l'aspect de ce bloc particulier il semble assez logique de chercher à le détacher avec des coins de bois humidifiés. En tout cas ( je joindrai des photos à l'appui ) les encoches, de forme rectangulaire, 10 cm sur 4, 10 cm de profondeur sont de taille à recevoir de tels coins. A moins qu'à une époque ultérieure on les ait remplacés par de solides coins de fer; enfoncés à la masse. L'effet serait le même, mais l'état de contrainte serait alors peut être plus facile à contrôler.

     Quelques lignes plus loin l'auteur écrit :

     - Les Égyptiens équarissaient les blocs à l'aide de fragments de dolérite aux arêtes vives en faisant voler en éclat des écailles de roches. Ces marteaux s'émoussaient peu à peu, formant des galets de pierre inutilisables, qu'on jetait (...). Ce n'est que pour la finition qu'on utilisait des ciseaux de métal. Enfin pour polir les sculpteurs égyptiens utilisaient du quartz finement pilé, qu'ils frottaient à l'aide d'un polissoir de pierre. L'utilisation d'outils en pierre a d'ailleurs laissé sur les surfaces traitées des traces ondulatoires caractéristiques, que l'on peut en particulier observer sur l'obélisque inachevée d'Assouan.

     Là, pas d'accord. On a effectivement retrouvé sur le site d'Assouan des masses de boules de dolérite. Ce ne sont pas les "outils usés qu'on jetait" mais .. les outils eux-mêmes. La plupart de ces "outils usés" sont pratiquement des sphères. Imaginez-vous que vous attendriez qu'un outil tranchant acquiert la forme d'une .... sphère pour vous décider à vous en débarrasser ? Si c'était le tranchant de l'outil qui intéressait le carrier, alors il le jetterait dès que ce même tranchant serait émoussé. Nous, il s'agit d'un usinage par percussion, et non par burinage. C'est précisément ce travail en pratiquant un usinage par percussion qui a laissé sur l'obélisque d'Assouan ces "traces en ondulations". A quelques mètres du lieu qu'elle évoque, en fond de tranchée se trouvent des traces en "casiers à œufs", formant un maillage carré qui collent avec ce système par percussion, et absolument pas avec un usinage par burinage.

 

 

     Mais ça n'est pas à mon avis ainsi qu'aurait pu être dégagée une obélisque de 42 mètres de longueur. Le résultat aurait été par trop problématique. Comme les traces d'attaques au bas de l'obélisque en font foi, les carriers auraient ménagé des passages sous celui-ci, en attaquant le granit toujours par percussion, laissant in fine l'objet reposer sur des "ponts de pierre", en de multiples endroits. Il est possible, mais il s'agit d'une conjecture de ma part, qu'après avoir logé sous la pyramides des rondins "glissant juste" les carriers aient arrosé ceux-ci et que leur dilatation ait entraîné la rupture des ponts de pierres, sans endommager cette immense masse.

     A titre indicatif, l'obélisque de la place de la Concorde mesure 20 mètres de hauteur. Les deux obélisques mises enplace par Toutmosis III à Karnak, dont une fut emportée en Italie mesurent trente mètres.

     Les Français se virent également offrir une obélisque. On trouvera le détail de son mode de transport dans une superbe maquette présente au Musée de la Marine, place du Trocadéro à Paris. Pour ce faire on amena un vaisseau d'une taille suffisante près de l'objet. Il n'était pas question de le charger sur le pont car le risque de chavirage aurait été évident. Le bateau fut d'abord tiré au sec sur une plage à l'aide de puissants cabestans. Son avant du bateau fut scié et levé, de manière à ce que l'obélisque se trouve juste à hauteur du plancher de sa cale, aménagée pour la circonstance. Il ne resta plus qu'à faire glisser l'objet ou à le faire rouler sur des rondins pour qu'il entre dans le ventre du navire. Puis l'avant fut remis en place et solidement boulonné sur la coque. D'autres manœuvres, à l'aide d'autres cabestans permirent au bateau de se retrouver de nouveau à flot. Enfin il entama un périple en passant par le sud de l'Afrique puisqu'à cette époque le canal de Suez n'existait pas.

 

Le transport de l'obélisque de la place de la Concorde ( schématique et de mémoire )

 

     Il y a sûrement des amateurs de vieilles coques qui m'indiqueront les circonstances, la date et le nom du navire qui assura le transport. Peut être m'enverront-ils quelque gravure de l'époque, ou photo prise au Musée.

     Les Égyptiens n'étaient pas plus bêtes que nous. Nous savons par l'historien Strabon qu'ils décousaient l'avant de leurs vaisseaux pour y faire entre des lourdes charges ou des charges volumineuses, comme des troncs de cèdre. Les coques des navires égyptiens étaient en effet composées de grande planches, de 10 à 15 cm d'épaisseur, atteignant vingt mètres de long. Elles étaient fixées ensemble par des liens, comme ci-après :

 

 

En haut le schéma de fixation des éléments de la coque égyptienne
En bas une coque plus moderne, médiévale, avec ensemble quille-couples-bordé

 

     Voici les croquis que j'avais pris dans le "musée de la barque" que les Egyptiens ont bâti juste au pied de la pyramide de Khéops, là où l'ambarcation du pharaon fut découverte, en pièces détachées, dans une fosse recouverte par des dalles pesant chacune vingt tonnes.

 

En haut, à gauche, la fosse où furent retrouvés les éléments de cette barque de 42 mètres de long.

 

 

Croquis sur le mode de couture à l'égyptienne

 

 

La barque, vue de l'avant. Quarante deux mètres de long

 

     Le procédé de la coque cousue à l'égyptienne est extrêmement intéressant car il permet une reprise d'étanchéité en pleine mer, sans avoir à tirer le navire au sec. Rappelons-nous que les Égyptiens avaient un fleuve au cours capricieux et au niveau très variable. Par la suite les Phocéens perdirent cette technique. Mais ceci est une autre histoire.

 

Reprise d'étanchéité en pleine mer

 

 

Voici une photo la coque de la nef de Khéops, en cours de remontage

 

     Ces coques devaient leur rigidité et tenue à la mer à leur structure en "revêtement travaillant".

 

 

 

Coque de navire égyptien ( schématique )

 

     Le démontage des parties avant ou arrière permettait le chargement de cargaisons volumineuses ou (/et) lourdes.On imagine les dimensions de la nef qui aurait dû être construite pour transporter l'obélisque de la reine Hastsepsout le long des centaines de kilomètres séparant la carrière d'Assouan d'où elle avait été extraite au site de Karnak. Il est tout à fait possible que les égyptiens aient utilisé les variations de niveau naturelles du fleuve liées à la crue annuelle. On peut alors imaginer la procédure de chargement-déchargement suivante :

 

 

     On amène le bateau, lesté avec des pierres, dans un bassin qu'on isole. On mélange alors du sable à l'eau jusqu'à un certain niveau puis on vide l'eau en excès.

 

 

     La bateau repose alors sur un fond de sable qui est alors de niveau avec une rampe en pente douce permettant d'amener la charge. On découd son avant et on le vide de sa cargaison de pierre, qui avait servi à régler sa flottaison. On aménage au fond un lit de sable recouvert de planches. Il est alors prêt à recevoir sa charge.

 

 

     Celle-ci est amenée, tirée par des "cabestans à l'égyptienne", qui seront décrits plus loin. Grâce au sable qui tapisse le fond du bateau cette lourde charge porte partout uniformément. Il ne reste plus qu'à faire les opérations à l'envers. On recoud l'avant du navire. On remet le bassin en eau et on achemine le bateau soit vers le Nil, soit vers un canal. En effet il existe de fortes présomptions comme quoi les grands travaux en Égypte auraient pu être effectués à longueur d'année, grâce à un canal courant sur la rive ouest du Nil, alimenté en eau par le lac Moeris, situé plus au nord. ce canal aurait pu serpenter entre les différents sites de construction, en amenant les charges au milieu des chantiers. Bien entendu, les pierres plates constituant le fond de ce canal, de faible profondeur, auraient été aisées à récupérer et on n'en retrouverait donc plus trace.

 

Canal d'amenée des blocs, depuis les carrières jusqu'au sites de construction des pyramides

     Notons que ce canal est mentionné par Hérodote dans le texte qu'il nous a laissé, rapportant ce que lui avaient dit des prêtres égypteins lorsqu'il visita le pays et que nous évoquerons plus loin :

     - Si c'est vrai, combien n'a-t-il pas fallu dépenser pour tout le reste, les outils, les autres aliments, les vêtements, pendant les vingt ans que durèrent les travaux? Sans compter qu'il a fallu tailler les pierres, les amener, creuser le canal, ce qui n'est pas rien!"

     Ce canal aurait pu servir à amener des blocs issus de carrières vers des lieux de constructions, mais aussi à faciliter l'usage de pyramides construites en des temps antérieurs comme "carrière", afin d'en construire d'autres. Au fil de l'histoire égyptienne tous les pharaons se sont livrés au jeu de "pîque-cailloux". Ainsi, quand les égyptologues français voulurent remonter le "Ramasseum" de Ramsès II ils se demandèrent où avaient bien pu passer toutes ces lourdes pierres, dans une région où on n'avait pas construit d'édifices constitués de lourds blocs taillées, à l'époque moderne. Il retrouvèrent de larges fragments de ce Ramasseum en pièces détachées, formant des ensembles funéraires de petits pharaons qui s'étaient contentés de les retourner afin que les cartouches de Ramsès ne soient pas apparents.

     On sait qu'après l'établissement de la domination arabe dans tout le Moyen-Orient, les pyramides servirent de carrières pour construire fort, palais et mosquée. Mais la quantité de pierres taillées disponiblse était si importante que ces opérations immobilière ne firent que déshabiller les pyramides de leur revêtement, du moins certaines d'entre elles. Celle de Képhren a conservé sa couverture sur sa partie sommitale et cette couverture subsiste encore à 50 % sur la pyramide rhomboïdale.

 

Le site du plateau de Giseh. Au centre, visible, le revêtement de la partie sommitale de la pyramide de Kephren

 

     Le plateau de Giseh est une carrière offrant un calcaire d'une qualité relativement médiocre, mais pouvant servir à constituer le gros œuvre des pyramides, le fin calcaire blanc de Tourah ( rive droite ) étant alors utilisé pour établir les revêtements. Il existe au pied nord de la pyramide de Kephren une carrière à ciel ouvert qui montre comment les anciens Égyptiens s'y prenaient pour s'approvisionner en blocs.

 

 

Carrière à ciel ouvert, au nord de la pyramide de Kephren ( visible )

 

     La partie supérieure de ces blocs est ici passablement abîmée par l'érosion éolienne. Ce qui est extraordinaire c'est que la structure même du plateau, en strates calcaires séparées par de fines couches d'argile permet une extraction aisée et délivre les ouvriers de la tâche de polir les faces supérieures et inférieures en s'assurant de leur parallélisme. Comme ces masses calcaires dérivent d'un phénomène de sédimentation et qu'il n'y a pas eu remaniement du terrain, les couches d'argiles sont toutes parallèles et, après extraction les faces supérieures et inférieures des blocs sont remarquablement planes. Les ouvriers ménagent donc des tranchées, en usinant la pierre par percussion, avec des marteaux de dolérite, jusqu'à ce qu'ils atteignent le couche d'argile. Il leur est alors facile d'y glisser des coins de bois et de les arroser. En se dilatant ils feront sauter les blocs. Sur la photo ci-dessus le chantier a été abandonné. On ignore quelle était la destination de ces blocs, d'assez grande taille. Mais les tranchées n'avaient pas atteint la couche d'argile sous-jacente.

 

Exploitation de la carrière de calcaire stratifié à l'aide de tranchées

 

 

Extraction des blocs et chargement sur des traîneaux de bois standardisés

 

     Une remarque en passant à propos de blocs, même de grande dimension, où la surface de contact horizontale ne semble pas plane. Davidovits y voit une preuve irréfutable que ces blocs sont issus d'un moulage, d'une reconstitution. Possible. Mais il existe une autre idée :

     - Et si ces blocs avaient possédé une telle surface de contact ... d'origine, lorsqu'on les a extraits de la carrière ?

     Mettez vous à la place d'un chef carrier qui tombe sur deux blocs joints par une surface gauche. Il les marque et rappelle à ses ouvriers de les replace face à face. De plus ceci constitue un avantage vis à vis de la résistance à la sismicité.

     Ce système évoque un véritable travail à la chaîne avec des équipes spécialisées, les uns creusant les tranchées, les autres amenant les coins et l'eau et faisant sauter les blocs, d'autres assurant leur chargement sur des traîneaux de bois que les dernières équipes emmèneraient alors vers leur lieu d'implantation, en faisant glisser ces chariots sur des allées de calcaire, rendues glissantes en y répandant de l'argile humide. Une activité de fourmilière.

     On sait que les Égyptiens transportaient les charges sur des traîneaux glissant sur un film d'argile humide. Il existe même un bas relief qui permet de connaître le nombre exacte de hâleurs par tonne de pière transportée, sur du terrain plat.

 

Statue tractée par 172 hommes, dont le poids est évalué à 60 tonnes

 

     On distingue, en bas et à gauche, les porteurs amenant l'eau qu'un préposé déverse devant le chariot, doté de skis. Il existe au musée du Caire plusieurs statues de pierre montrant à la fois le dieu ou le pharaon et le traîneau sur lequel il est placé. Une simple règle de trois nous indique qu'il faut 2,86 hommes par tonne. Si on évalue à une tonne et demie la masse du "bloc moyen" de la pyramide de Khéops, on voit que celui-ci, en terrain plat ou sur une pente très faible peut être tiré par 4 hommes, qui développent chacun une force de traction de 17 kilos. C'est une autre paire de manche pour les plus gros blocs de la pyramide, ceux du plafond de la chambre sépulcrale, qui atteignent 70 tonnes et doivent être hissés à soixante dix mètres de de hauteur. Si les blocs sont montés par des haleurs, même sur des pentes très faibles il faut compter deux cent hommes qui, s'ils doivent se déployer sur une rampe auront besoin de place. La force de traction devra alors atteindre trois tonnes et demi.

     Voici une photo d'une statue ( il y en a plusieurs dans ce genre ) qui montre " une statue véhiculée sur un chariot ".

 

Source : livre allemand

     Dans les statues le pharaon avance rituellement la jambe gauche. Il tient des ses mains des sceaux. Il existe une symbolique dans la statuaire. Ainsi quand pharaon est représenté avec les mains posées à plat sur ses genoux c'est " en position de soumission par rapport aux dieux ". Quand ses deux jambes sont fondues en un seul bloc la statue devient " un pilier osiriaque ", l'aspect évoquant la momification. A l'intérieur du sanctuaire d'Abou Simbel se trouve de gigantesques "piliers osiriaques" à l'image de Ramsès II, dont un fut endommangé par un séisme.

     Tout ceci ( le mode de transport et la mise en place des blocs de toutes tailles ) sera abordé par la suite. Mais au passage, signalons que des descriptions de de chariots de traînage abondent. On en trouve représentés dans des sculptures. J'ai vu des statues de dieux, en pierre, représentées posées sur leur chariot (lequel est alors en pierre ). On trouve aussi des chariots qui ont peut être été utilisés pour amener des objets, dans des tombes, à commencer par celle de Toutankhamon :

 

Transport d'une chapelle, sur son traîneau
Source : livre allemand

 

Le réceptacle des vases canopes de Toutankhamon ( viscères du pharaon ), en albâtre peint, sur son traîneau
Source : livre allemand

 

     Les anneaux de métal sur les côtés peuvent correspondre à la fixation de la charge sur le traîneau, mais aussi à l'accrochage des cordes de traction. Ceci reste un détail technique secondaire. Fin de cette parenthèse sur les chariots.

     Finissons ce chapitre, consacré à la taille et à l'usinage. On a vu que le dressage des faces supérieures et inférieures des blocs de structure n'était nullement nécessaire, ceux-ci étant "naturellement dressés", présentant deux faces rigoureusement parallèles. Cette extraction en exploitant des couches successives explique la variabilité de l'épaisseur des blocs constituant les grandes pyramides que l'on peut constater sur la photo ci-jointe :

 

Variation de la hauteur des blocs dans la grande pyramide.

 

     Il ne s'agit pas d'un effet de perspective. Les blocs les plus épais se trouve d'ailleurs au voisinage du sommet. Quand les carriers travaillent ils sont libres de choisir la longueur et la largeur des blocs, pas leur épaisseur. Du moins pour cette myriade de blocs de structure. Une remarque en passant : les blocs de la pyramide de Sakkarah sont d'une épaisseur plus modeste. Mais quand on y regarde de près, le substrat calcaire, également "en mille-feuille" présente des couches plus minces.

     Quid d'autres techniques d'usinage ? Nous avons vu qu'on pouvait obtenir des résultats rapides en travaillant les pierres par percussion. On a évoqué aussi le fait de fendre des blocs avec des coins mouillés, technique dont la précision n'est pas garantie, surtout si la pierre n'est pas parfaitement homogène. Que reste-t-il ? Sous l'Ancien Empire les burins de cuivre ne pouvaient guère attaquer des matériaux durs. Il reste alors une technique bien connue des carriers mais assez mal des égyptologues : l'usinage par abrasion.

     Il y a d'abord le polissage en déplaçant deux pierres l'une contre l'autre, prenant en sandwich une couche de poudre abrasive, mouillée. Le procédé est très efficace et rapide. J'ai été jadis lithographe. On utilise alors des pierres, dont certaines, chargées sur les "bêtes à cornes" peuvent dépasser les cent kilos.

 

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Le lithographe utilise l'usinage par abrasion. Des pierres, au premier plan, prêtes à être chargées sur "la bête à cornes"
J.P.Petit dans l'atelier Clos, 1962

 

     Le lithographe cherche, en utilisant cet usinage par abrasion à contrôler le degré de rugosité de ses "pierres lithographiques", au grain très fin. Avant usage il les "graine", et la rugosité obtenue dépendra à la fois de la finesse du sable utilisé et du temps consacré au surfaçage. Grâce à cette technique on peut obtenir des polis "presque parfaits" ( ils ne faut pas qu'ils soient parfaits, sinon la lithographie, qui joue sur le grain des pierre, annihilé par chimio-abrasion ne serait pas possible). J'imagine très bien que les lourdes dalles qui constituent le plafond de la salle sépulcrale de la pyramide de Khéops puissent avoir été dressées en utilisant une telle technique. A vrai dit je ne vois guère quelle autre technique aurait pu être utilisée. Au passage : ces dalles sont planes à leur partie inférieure, mais brutes de taille sur le dessus.

     "Faire du plan" n'est donc pas quelque chose de très difficile en soi. Il suffit de disposer d'un abrasif, en l’occurrence de la poussière de quartz, de bons bras et d'une bonne dose de patience.

     On trouve dans nombre de sites archéologiques d'Egypte des trous bien ronds, ménagés dans la pierre, qui servaient par exemple de logements pour des gonds de portes monumentales. Comment créer ces trous ? Encore en utilisant un usinage par abrasion. Le cuivre est "ductile". On peut faire pénétrer dans le métal de fines particules de quartz. Une simple lame de cuivre peut alors se transformer en ce que les carriers d'aujourd'hui appellent une "scie à sable". Une scie qui n'a ni dents, ni tranchants mais attaque la pierre par abrasion.

     Enroulez cette scie sur elle-même, selon un cylindre et vous obtenez une perforatrice fonctionnant par abrasion. La planche suivante est empruntée à l'ouvrage de feu Georges Goyon.

 

 

     La figure 15 montre une perforatrice à abrasion. Une manivelle lestée pardeux pierres met en mouvement une rube de cuivre à l'intérieur duquel on verse de la poudre de quartz humide. Celle-ci vient se loger dans la signée circulaire que crée cette perforatrice, s'incruste dans le cuivre et abrase la pierre. Donc, problème résolu.

     Il en reste d'autres. Nous avons vu que l'ajustement des plans horizontaux de pierres calcaires des pyramides ne posait pas de problème puisque ces surface étaient naturellement planes et parallèles, dès l'extraction. Cela vaut pour ces blocs qui sont extraits d'une structure calcaire stratifiée. Mais quid de blocs de granit ? Ceux qui ont visité l'intérieur de la pyramide de Khéops ont été stupéfiés par l'ajustement des blocs de 20 tonnes qui la constituent. Un ajustement à la fois des faces horizontales et des faces verticales, si précis qu'on en saurait même pas y glisser une ... lame de rasoir !

     On retrouve ces précisions d'ajustement toutes aussi déconcertantes dans nombre de constructions antiques. Voir les photos montrant les murs pascuans ou péruviens. Dans le cas des édifices d'Amérique Centrale ( régions également sujettes à une forte sismicité ) on observe même des ajustements extrêmement précis s'effectuant sur ... des surfaces gauches, non planes. Personne, jusqu'ici, n'avait été en mesure de donner une explication à un tel prodige juqu'à ce que mon ami Maurice Viton, astronome ait une idée assez intéressante.

     Quand on ponce une surface on utilise un élément qui crée ce ponçage. cela peut être une pièce de bois sur laquelle on enroule du papier de verre ou de la toile emeri. Cela peut être le disque d'une ponceuse rotative ou le va-et-vient du ponceuse vibrante. Dans tous les cas on "ponce plat", plus ou plus. Imaginez maintenant que vous preniez deux blocs de balsa ayant la forme de parallélépipèdes rectangles. Leurs faces sont déjà planes. Prenez alors un instrurment quelconque, une gouge par exemple, et perturbez la régularité d'une des faces de chaque bloc. Vous y créez, au petit bonheur la chance un ensemble de creux et de bosses.

     Prenez maintenant deux toiles émeri assez fines et collez-les l'un contre l'autre. Vous obtenez alors "de la toile émeri double face". Glissez la toile émeri entre ces deux faces irrégulières. Demandez à un camarade de vous aider en lui demandant de presser ces deux faces irrégulière l'une contre l'autre en le gardant bien face à face. Pendant ce temps vous allez poncer simultanément les deux faces de balsa en regard avec votre toile émeri double face. Qu'obtiendrez vous au résultat ? Les deux faces, qui ne se déplacent pas l'une par rapport à l'autre deviendront-elles planes ? Non, mais elles acquéreront la même irrégularité. En tout point la distance qui les sépare sera égale à l'épaisseur de votre émeri à double face. Quand le travail sera achevé, si vous enlevez cette toile les deux blocs seront parfaitement jointifs mais selon une surface non plane.

 

Ajustement selon une surface de contact gauche

 

     Une telle technique devient très intéressante quand on veut créer des bâtiments antisismiques. S'ils subissent une secousses sismique, sous forme de vibration il ne pourra y avoir fissuration, puisque les murs sont ... déjà fissurés. Les légers mouvements des blocs les uns par rapport aux autres absorberont l'énergie. Il ne pourra pas y avoir propagation de dislocations de grande ampleur sur les blocs sont disposés de manière très irrégulières. Mais, outre ceci, quand la perturbation cessera les blocs se recentreront automatiquement les uns par rapport aux autres, simplement parce que "chaque bloc constitue une sorte de moule pour son voisin".

     Nous suggérons qu'une telle technique ait pu être utlisée pour assurer le jointoiement de blocs, dans toutes les directions. Les dessins ci-après suggèrent cette technique. En Égypte cette double abrasion pourrait être négociée avec une lame de cuivre "dopée à la poussière de quartz".

 

 

Une suggestion pour négocier l'ajustement de blocs au dixième de millimètre : la double abrasion.

 

     Les premiers habitants du Centre Amérique ne connaissaient pas les métaux. Mais ils ont très bien pu utiliser de solides pièces de tissu truffées de particules abrasives ou entraînant ces particules dans leur mouvement de va et vient.

 

Suggestion pour une technique de Centre Amérique et d'Amérique du Sud

     Dans un livre de l'excellent collection "la vie privée de hommes" on trouve cette illustration due à Joubert, montrant les Olmèques sciant des blocs de jade à l'aide d'une simple corde entraînant un abrasif pulvérulent humidifié.

 

Autre exemple d'usinage par abrasion

 

     On peut au passage se demander ( et l'expérience serait à faire ) s'il ne serait pas possible de scier des blocs de calcaire à l'aide de cordes entraînant également un matériau pulvérulent humidifié.

     De nos jours, comme nous disposions d'outils extrêmement durs en "aciers spéciaux" quand on pense usinage on se réfère aussitôt à des outils pour des perçages, fraisages, surfaçages. Quand on imagine que des opérations puissent être faites manuellement on pense aussitôt burin, marteau, poinçon, gouge. En l'absence de tels métaux il reste le recours à l'usinage par abrasion. On peut scier, surfacer, percer des trous de tous les diamètres possibles. On peut également appliquer cette technique à de petites échelles, pour le travail des pierres des statues. Nombre d'entre elles étaient en effet scultées à partir des matériaux les plus durs, comme la quartzite. L'abrasion pourrait fournir une réponse, à condition bien entendu d'expérimenter, ce que ne semblent pas faire les égyptologues, par opposition aux préhistoriens qui, quand ils parlent de pierre taillée, par éclats, savent joindre le geste à la parole. Souvenons-nous par exemple que les tailleurs de verres de lunettes ont, depuis l'antiquité, depuis que le verre existe, obtenu des polis parfaits en attaquant le matériau avec des pâtes de résine mélangé à des la poudre abrasive. C'est aujourd'hui de cette façon qu'on taille les miroirs des télescopes, avec des précisions d'une fraction de micron.

 

A gauche, polissage d'un miroir. A droite l'outil à polir du modéliste

 

Leur transposition dans l'Egypte de l'Ancien Empire

 

     Nous avons vu que les Égyptiens étaient de remarquables techniciens et ingénieurs et par la suite nous découvrirons des choses plus étonnantes encore. S'agissant des meubles, de la marqueterie ils savaient utiliser des perceuses où des archets permettaient d'obtenir des vitesses de rotation rapides. Pourquoi ne pas transposer ces techniques en les appliquant au travail de la pierre, en faisant recours à des matières pouvant jouer le rôle de meules, voire à des abrasifs composites, mélanges de résine et de poudre de quartz.

     Dans la lithographie on procède à une chimio-abrasion avec un acide peu violent : l'acide acétique. En quelques minutes celui-ci fait disparaître toute granulation. Que se passerait-il si on disposait deux pierres dont les faces en regard présenteraient encore des reliefs, prenant en sandwich une couche de tissu imprégnée d'acide et qu'on laisse celui-ci agir ?

     Joseph Davidovits propose, quant à lui, une solution assez révolutionnaire pour .. tout expliquer. Il montre qu'on peut fait du calcaire de synthèse. Sur le plateau de Giseh se trouvent des carrières où le calcaire des de très mauvaise qualité, où le métamorphisme est très peu avancé. Celui-ci peut alors être dissout relativement facilement et transformé en broyat. Tel quel il peut alors être transporté à dos d'hommes dans de simples couffins. Davodivits reconstitue les blocs en mélangeant ce broyat de calcaire à du natron et de la chaux, si je me souviens bien ( je suis assez nul en chimie ). Il avait en ligne une vidéo qui montrait son équipe au travail, en tenue d'époque. Si je la retrouve je la remettrai moi-même en ligne, avec son autorisation. Selon lui, et on veut bien le croire, dans x milliers d'années rien ne distinguerait ce calcaire reconstitué des blocs de ""calcaire naturel". Je lui avais dit il y a deux ans : "pourriez-vous fabriquer par moulage un linteau monbloc de 500 tonnes, posé par exemple sur des colonnes ?". Sa réponse : "avec cette technique je ne sais pas faire des blocs d'une dimension supérieure au mètre". Hélas, sinon pas mal de choses seraient expliquées, comme les terrasses de Balbeck et bien d'autres choses encore.

     Doit-on rejeter sa démarche ( Davidovits pense que les Égyptiens savaient tout reconstituer, y compris le granit, la quartzite ). On ne sait pas. Notre ciment Portland actuel est voisin du ciment prompt, avec un composant qui ralentit la prise. Si, en matière de ciment nous étions limité au prompt ( qui se fissure dès qu'on veut créer des structures de plus de dix centimètres ) on construirait encore les immeubles en pierre de taille. Si Davidovits trouvait un ralentisseur de prise de son calcaire reconstitué il faudrait reconsidérer pas mal de choses en archéologie.

     J'ai pour finir une chose dont je voudrais témoigner. Quand j'étais enfant feu mon beau-père, Marcel Pelvey de Maison-Celles possédait un objet d'origine nord-africaine. Cela ressemblait à un modèle réduit d'obélisque dont l’extrémité aurait été brisée. La section était rectangulaire et la longueur d'une trentaine de centimètres. Cela avait l'apparence d'un grès rose, à grain assez grossier. Cette pierre était ... articulée. Je dis bien articulée et non flexible. On pouvant lui donner une flèche de plusieurs millimètres, sans effort. Elle ne reprenait pas sa forme initiale. Quand on a tenait à la main et qu'on la secouait on avait une bien étrange impression. L'objet pouvait ... bouger. Quand j'avais une douzaine d'années j'avais amené celui-ci à mon professeur de physique-chimlie au lycée Carnot. Il avait gratté un peu de matière et l'avait examinée au microscope, sans grand résultat.

La "pierre articulée", à peu près à l'échelle 1/1 ( en fait ses lignes étaient parfaitement droites )

 

     Je suis absolument sûr de ce dont je témoigne ici. J'ai eu cet objet sous le nez pendant quinze ans. Qu'est-il devenu ? Mystère. Une des deux filles de mon beau-père en aura sans doute hérité. Son nom de jeune fille : Ghislaine Pelvey de Maison-Celles. J'ai jadis lancé un avis de recherche la concernant, sans succès. Elle avait travaillé il y a 40 anset plus pour une société cinématographique américaine, la Warner. La famille possédait un château dans les deux-Sèvres, le château de Thiors. Elle est peut être décédée, sinon elle devrait avoir dans les quatre vingt ans.

     Aucun géologue n'a pu me dire qu'il ait jamais entendu parler d'une telle ... pierre articulée. Du point de vue cristallographique ça n'est pas inenvisageable, à condition d'imaginer des liaisons qui donneraient au matiériau une structure de "polyèdre flexible" ( structures géométriques découvertes dans les années soixante dix ). Peut-être ... est-ce une chose banale ? Qui a déjà entendu parler d'une telle matière ?

     Cet objet existe peut être encore, dans le tiroir d'un collectionneur, chez un héritier qui en ignore la valeur scientifique, inestimable. Il reste une question :

 

Comment a-t-il été créé, par quoi, par qui ?

 


      L'histoire est un énorme mystère.

     En Bretagne. Ca n'est pas le Pérou.Il y a quand même des trucs sacrément bizarres.

 

menhir

Menhir de Gomel près de Rostrenen. Age estimé, 5000 à 4500 avJC
Hauteur 7m, largeur à la base 3m poids moyen (7m visibles, 3m sous terre, 10m au total) 170 tonnes !
Ce caillou est situé sur une colline, point culminant de la vallée.
Ce menhir provient d’une carrière située à…… 80 km !

 

     La datation ? Ca ne veut rien dire. Il y a des traces de présence humaine qui dates du néolithique. C'est tout ce qu'on peut dire. Qui a posé ces étranges bornes kilométriques, et pourquoi ? Nul ne le sait.

 


 

 

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